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· Les souterrains du type de ceux de Puy-Larousse et de Manzeix
sont nombreux en Limousin, et ont toujours intrigué les érudits
locaux, depuis la fin du XIX° siècle; comme on le voit dans
les publications ci-dessus les plus anciennes, ils les ont d’abord attribué
aux Gaulois qui y auraient pratiqué certains cultes, puis, sous
le terme de « Souterrains-Refuges », aux périodes troublées
des grandes invasions de la fin de l’Empire romain ou de la guerre de Cent
Ans.
· Malgré le nombre de ces souterrains et les nombreuses
explorations effectuées depuis 150 ans, ce n’est que très
récemment que les archéologues professionnels en ont entrepris
l’étude scientifique.
· Celle-ci en conclut à l’utilisation permanente de ces
cavités comme partie intégrante de l’habitat rural des X°-XII°
siècles: les maisons étant construites en matériaux
fragiles (bois, torchis), le souterrain construit suivant un plan et une
technique précis et élaborés, offrait à plusieurs
familles un lieu de stockage des denrées et parfois de travail à
l’abri des intempéries.
· Ils furent abandonnés, parce que devenus inutiles,
à partir du XIII° siècle, lorsque les maisons purent
être construites en pierre.
Serge GADY: « Les souterrains médiévaux du
Limousin, approche méthodologique »
Documents d’archéologie française, Éditions de
la Maison des Sciences de l’Homme, Paris:
« Refuges stratégiques ou lieux de culte selon les modes,
situés dans une large fourchette chronologique allant de la Préhistoire
à la Révolution, les souterrains ont suscité des interprétations
aussi variées que fantaisistes. [...] Cet ouvrage issu d’une thèse
de 3è cycle permet [...] d’associer avec certitude les cavités
aménagées à l’habitat rural des IX-XIII° s...»
« Les silos et cavités aménagés sont des
éléments de l’habitat rural médiéval... Des
constructions de matériaux légers équipées
de silos sont perçues au X°s. Aux X°-XI° s., le couple
maison-souterrain leur succède. Ces structures sont abandonnées
aux XII-XIII° s. Le site lui-même peut être délaissé.
Dans plus des deux tiers des cas, l’habitat perdure sur le même lieu....
»