RÉVOCATION DE L’INSTITUTEUR


La loi Falloux permet au préfet, sans doute sur demande de certains parents de Linards ou du curé, en Février 1850, de suspendre pour 4 mois sans traitement l’instituteur J. Patillaud, ami politique du maire Faucher.

Le maire et sa majorité municipale vont soutenir activement l’instituteur suspendu, et la querelle va passer sur le terrain politique :

Le 10 Février 1850 le conseil vote (à l’unanimité) une motion de protestation contre la suspension sans motif de Patillaud.

De plus, au terme des 4 mois de suspension, le maire précise au préfet le 24 Mai que son conseil municipal refuse de voter le crédit nécessaire au paiement du salaire du remplaçant Pataud.

Le préfet réplique dès le lendemain 25 Mai par un arrêté de suspension du maire Faucher pour 3 mois, pour avoir encouragé le conseil à voter la protestation du 10 Février 1850, " et même à faire voter pour l'instituteur Patillaud une indemnité équivalente à la perte de salaire due à sa suspension. "

RÉVOCATION DU MAIRE

L’étape suivante sera la révocation du maire F.Faucher. Il est étroitement surveillé par la police, comme tous les responsables socialistes, au moins durant ses déplacements à Limoges, comme en témoigne ce rapport du commissaire central au préfet daté du 20 Juin 1850 :

" Le 13 ou le 14 de ce mois, le Sr. Faucher, notaire et maire de la commune de Linards, canton de Châteauneuf-la-Forêt, se trouvant dans les bureaux de la Conservation des Hypothèques, a tenu en présence de M. le Conservateur, homme d'ordre, des propos d'une extrême gravité et de nature à troubler l'ordre. Parlant de la mesure que vous avez prise contre lui en le suspendant de ses fonctions municipales, le Sr. Faucher s'est exprimé sur votre compte d'une manière si inconvenante que le préposé lui a imposé silence.

Je dois vous signaler ce maire comme un homme fort dangereux par l'exaltation de ses principes politiques qui ont perverti la plus grande partie de la population de sa commune.

Je vais réunir tous les documents qui m'ont été fournis et faire adresser à M. le Procureur Général un rapport sur ce notaire. "

Sur ces renseignements le préfet demande et obtient le 22 Juillet un décret du Président de la République révoquant Faucher de ses fonctions de maire. Le 24, Faucher prend les devants et démissionne.

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