Un début de réforme du principal impôt direct, la taille, fut introduit en Limousin par l’intendant Tourny dans la décennie 1730-1740. Cette taille tarifée, plus équitable, nécessitait de mieux connaître les revenus des imposables. Pour cela il fut décidé de fabriquer ce qu’on peut appeler un cadastre, dénommé Etat des Fonds, permettant de connaître l’étendue et la valeur des biens des personnes résidant dans chaque paroisse.
Les Intendants avaient précisé un mode de calcul complexe des revenus des parcelles, tenant compte du mode l'assolement (en principe biennal en Limousin), de la qualité de la terre et du type de culture qu'elle supportait. L'Intendant Turgot en particulier tenta d'affiner ces critères en y intégrant le coût des semences, et en répartissant le revenu entre propriétaire et exploitant dans le cas du métayage.
L'emplacement exact de la parcelle ne peut être établi, en l'absence de représentation graphique. Il serait possible de le préciser dans certains cas : les parcelles portant un bâtiment remarquable, un étang, un moulin, ou bien celles dont le nom a été reconduit sans équivoque dans les plans ultérieurs, en particulier les plans féodaux de la fin du XVIII° siècle . Pour les autres, l'appartenance au terroir d'un village indiqué par l'arpenteur, jointe à la signification de leur nom (accident de terrain, cours d'eau) pourrait également permettre une localisation hypothétique.
Nous nous contenterons dans cet ouvrage d'établir quelques observations statistiques tirées des indications de l'arpenteur, relatives à la répartition de la propriété foncière, à l'utilisation des terres (cultures et élevage), et à la dénomination des parcelles.