FAITS DIVERS et SOCIETE à LINARDS - 1848-1914


Résumé

La presse régionale limousine naît en 1848 avec la création de La Province – Courrier de Limoges.

Sous les titres successifs du 20 Décembre – Courrier de Limoges de 1851 à 1860, puis du Courrier du Centre jusqu’à la Libération, ce quotidien est de loin de premier journal de la Haute-Vienne de la II° république à 1914.
De ligne politique conservatrice modérée, le Courrier est toujours de tendance gouvernementale. A l’origine bonapartiste (d’où le titre du 20 décembre après le plébiscite de 1851), il est ensuite brièvement monarchiste en 1871, puis républicain modéré jusqu’à 1914.
Cette méthode lui permet de conserver et d’étendre son lectorat durant toute la période. D’abord journal quasi-officiel, publiant les communiqués de la préfecture, réservé à l’élite alphabétisée, il devient au début de la III° République un grand journal populaire.
A ce titre le Courrier se doit, pour s’attacher la clientèle rurale, d’offrir une importante rubrique régionale et départementale donnant les nouvelles des communes, d’abord les dates des foires et autres annonces légales, puis des chroniques envoyées par des correspondants locaux.
De taille moyenne, la commune de Linards connaît un réel développement de 1848 à 1914, une vie sociale et politique active. Suivant la qualité et l’humeur des correspondants du Courrier, les articles relatifs à la commune sont de nombre et d’intérêt variable, plus de 650 au total durant ces 66 ans.
Ils sont de plus en plus nombreux : 1 ou deux par an de 1848 à 1870, de 2 à 5 jusqu’à 1880, de 10 à 20 de 1881 à 1890, jusqu’à 25 ou 30 par an environ ensuite.
Nous en présentons ici l’intégralité, à l’exception des 116 articles relatifs à la vie politique qui seront inclus dans une prochaine publication consacrée à ce sujet.

Nous les regroupons en thèmes qui nous paraissent constitutifs de la vie d’une société rurale, homogène dans ses structures tout au long de la période, mais en plein développement matériel.

Le nombre très inégal d’articles par thème reflète les centres d’intérêts du journal ou de son correspondant local, et donc de ses lecteurs.

C’est ainsi que la gestion municipale est pratiquement absente des colonnes du Courrier, alors que la lutte pour le pouvoir local fait l’objet, nous l’avons dit, de très nombreux articles au moment des élections municipales et cantonales. Il en est ainsi également de l’activité économique à l’exception des foires, alors même que la multiplication des artisans change radicalement la physionomie du bourg.
Les accidents, les délits divers et surtout les actes de violences de toute nature réunissent au contraire le quart des nouvelles de la chronique de la commune.
Ces disparités engagent donc à considérer avec prudence le tableau de la société brossé par la presse, qui ne rapporte évidemment que ce qui fait événement et échappe précisément à la normalité.
Ce tableau est pourtant bien vivant, avec de nombreuses fêtes, de plus en plus longues et organisées après 1900, une vie sociale active, des manifestations de solidarité, traditionnelle lors des incendies puis institutionnalisée avec la création des société de secours mutuel, mais aussi des accidents de la route, du travail, de la vie quotidienne, et une violence toujours présente, partie intégrante de la vie communautaire : on se bat entre voisins, entre jeunes de villages voisins, entre communes, on assomme couramment les passants pour les détrousser.

La suppression de la rubrique locale dans tous les journaux le 2 août 1914, par économie de papier, coïncide avec la fin de cette sociabilité elle-même, liée à une civilisation rurale en plein essor, brutalement privée de sa force vitale par le départ des hommes, définitif pour un cinquième d’entre eux.

Si le Courrier du Centre se découvre des concurrents à partir de 1880, il reste nous l’avons dit le principal pourvoyeur de nouvelles locales : son tirage se monte entre 1903 et 1908 à 12 000 exemplaires, le Petit Centre atteint 9 000, la Gazette du Centre 3 000, le Populaire du Centre (créé en 1905) 1 000 exemplaires seulement .

Ces journaux à contenu essentiellement politique publient cependant quelques nouvelles locales, de texte d’ailleurs souvent identique à celles du Courrier.
Certaines sont pourtant originales, et parfois reprennent les nouvelles du Courrier en les développant. C’est le cas en particulier de la chronique quasi-quotidienne de Linards tenue par Hippolyte Villette dans la Gazette en 1890-91.
Nous donnons ces articles en annexe (là encore, à l’exception des textes d’ordre politique), par ordre chronologique de parution dans chaque journal.
Les articles dont la date est suivie d’un astérisque dans les différents chapitres font l’objet d’une publication dans un autre journal, essentiellement la Gazette (page 183) et le Populaire (page 203).

 
 


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