ADHV 3 M 418 – 1891 – Campagne électorale municipale
Jeudi 6 août 1891. Journal " Le radical de la Haute-Vienne "
(Journal politique paraissant le jeudi et le dimanche)
Article : Linards
" Sur une douzaine de candidats de toutes nuances qui s’étaient présentés dimanche dernier aux élections complémentaires du Conseil municipal, un seul est élu : M. Bourrissout, porté sur la liste radicale.
Il y a eu un grand nombre d’abstentions, car les électeurs étaient pressés par les travaux des champs et un grand nombre ne connaissaient pas l’heure de fermeture, qui a eu lieu à 4 heures.
En face de la liste réactionnaire, composée de MM. Crouzilhac, négociant, et Sautour fils, se portent M.M Theillaumas et Lallay fils, républicains sincères, qui ont obtenu 111 voix et 109 voix. Nul doute qu’à la suite du désistement de tous les candidats républicains, en leur faveur, leurs succès ne soit certain.
Le devoir des électeurs de la commune, qui ont infligé un sanglant échec à M. Villette père, qui a piteusement réuni 40 voix, est donc de se rendre au scrutin avec ensemble dimanche prochain.
Le correspondant de la Gazette, M. Villette fils, tapageur et inconscient, comme toujours, de son état de mineur, s’est fait mettre à la porte de la salle de scrutin par le président avec un tas de gamins.
Pas d’autres incident à signaler, si ce n’est que le soir, le jeune Hippolyte vexé de l’échec de son père, chantait dans les rues, en compagnie du sacristain et de quelques autres de la même farine :
" C’est, Crouzill, Crouzill, Crouzill,
C’est Crouzilhac, qu’il nous faut. "
On le lui donnera certainement, car les électeurs sont peu disposés à le garder, en compagnie de M. Sautour, pour le conserver au conseil municipal comme spécimen. "
" Nous recevons, avec prière de l’insérer, l’appel suivant que le comité républicain de Linards adresse aux lecteurs :
Citoyens,
Dimanche dernier un grand nombre de candidats se présentaient à vos suffrages : un seul a été élu ; vous êtes donc appelés à compléter le 9 prochain votre conseil municipal.
En élisant le 2 août, M. Bourrisout, un fervent républicain, vous avez montré votre ferme volonté de continuer les vieilles traditions démocratiques dont notre commune est justement fière. Nous présentons de nouveau à vos suffrages MM. Theillaumas et Lallay fils, dont vous connaissez le dévouement au parti républicain.
Electeurs !
En votant pour eux, c’est voter pour des amis du regretté M. Gavinet dont vous ne pouvez de sitôt avoir oublié la mémoire et les services rendus.
En votant pour eux ! C’est fermer à tout jamais les portes du conseil municipal à la réaction qui essaye de relever la tête en vue des élections de mai 1892.
En votant contre M. Crouzillat et Sautour fils qui ne voulant entrer au conseil que pour y jeter la division, c’est éviter les conflits ; c’est souffleter enfin, ceux qui osent vous insulter dans le journal des curés !
Citoyens aux urnes !
Pas d’abstention !
Votez pour MM. Theillaumas et Lallay fils.
Vive la République !
Pleinard, Thuilleras, Sautour, J Faure, L Rivet, Jacquet, Thoumieux, Janicot, Garat, Tarret, Demichel, Bonnefond, L Faure. "
" D’autre part, MM. Theillaumas et Lallay fils adressent aux électeurs la profession de foi ci-dessous :
Electeurs,
Nous nous présentons à vos suffrages dimanche prochain, pour les élections complémentaires.
Vous nous connaissez depuis longtemps. Fiers de notre dévouement à la République dont nous avons toujours été les ardents défenseurs, nous n’avons jamais mis notre drapeau dans la poche comme nos concurrents.
Nous n’avons jamais hésité, comme eux, dans le choix des listes en présence.
Ils ne savent au juste s’ils protègeraient dans la circonstance, par leur autorité et leur vote, le gouvernement des curés représenté par la famille Vilette, la monarchie à jamais perdue que demande M. Noilhier [sic] ou la République que nous désirons.
En face de ces incertitudes, vous ne pouvez hésiter : votre devoir est de les laisser à leurs occupations jusqu’à ce qu’ils puissent vous dire ce qu’ils sont et ce qu’ils veulent.
Nous comptons sur vous dimanche prochain ; votez pour nous, c’est voter pour des républicains et des citoyens qui s’occuperont sérieusement des affaires de la commune.
Vive la République !
Theillaumas, Lallay fils "
Jeudi 9 juillet 1891. Le radical de la Haute-Vienne
" On nous écrit : Comme nous l’avions annoncé dans notre dernier numéro, l’enterrement de M. Gavinet, maire de Linards, conseiller d’arrondissement du canton de Châteauneuf, a eu lieu dimanche à 2 heures. "
Discours de F. Tarrade