ADHV
3 M 512 – 1912 – Campagne électorale municipale
5 mai 1912. Professions de foi et affiches
élections municipales
Tract du Parti Socialiste
Tract
Alliance Républicaine Démocratique
1° tract Tarrade
Tract Mounier
2° tract Tarrade
Tract Parti Socialiste
- Transcription ci-dessous
PARTI
SOCIALISTE (Section Française de l’Internationale Ouvrière)
COMMUNE DE LINARDS
Elections Municipales
DU 5 MAI 1912
Camarades,
Au moment de renouveler le mandat de vos élus,
je crois de mon devoir de vous dire combien je me suis attaché à
m’acquitter de la mission que vous m’aviez confié, de vous représenter
au sein du Conseil municipal.
Si toutes les revendications que j’étais
en droit de demander pour vous n’ont pas abouti, c’est que j’ai toujours
été en minorité au sein du Conseil. Néanmoins,
vous avez pu remarquer que tout ce qui s’est passé dans la commune
a été scrupuleusement étudié par moi et que
j’ai fait tout mon possible pour éclairer nos délibérations
d’un meilleur esprit de justice en faveur des malheureux, et d’équité
pure vis à vis de tout le monde.
Camarades,
Si vous votez pour les candidats de la réaction,
vous préparerez la marche en arrière. Si vous vous votez
pour nous, vous voterez pour la marche en avant, pour la réalisation
du programme humanitaire basé sur le sentiment de la justice pour
tous, et de justice, aujourd’hui, il n’y en a plus ; je ne vous révélerai
rien, je vous laisse le soin d’en juger par vous-mêmes (sur les faits
qui se sont passés dans plusieurs communes du canton).
Camarades,
Si nous sommes vos élus, tous nos efforts
tendront vers une sage gestion des deniers communaux. Nous demanderons
l’achèvement des routes commencées : celle de Mazermaud jusqu’à
la limite de Combret, celle de Chez-Debernard à Chez-Faucher, celle
de Mazermaud n°25, passant par le cimetière, à Chez-Burelou,
jusqu’à la route du Buisson, celle de Sallas jusqu’à la limite
de notre commune, sans oublier la route de Beaubiat, Puy-Larousse, Sous-le-Croup,
Pont-de-Piquet et le Burg, qui devrait être terminée depuis
longtemps, d’après les promesses qui vous ont été
faites, ainsi que les écoles de hameau.
Camarades,
Nous sommes partisans :
1° De la Représentation Proportionnelle
et de l’autonomie communale !
2° De la participation de la commune à
l’assurance sociale en faveur des enfants, des mères, des vieillards,
des invalides, des malades et des chômeurs,
3° De la fourniture gratuite des livres
et du matériel scolaire pour tous,
4° De l’extension des cantine scolaires
gratuites.
Camarades,
Il vous a été dit que tout se ferait
sans impôts nouveaux. Regardez vos feuilles d’impôts depuis
1908 et je pense que vous y trouverez une augmentation tous les ans. On
va vous dire, ou du moins M. Tarrade a promis qu’il vous dirait qu’il veut
vendre la mairie, l’école de filles et le presbytère. Croyez-vous
que tout cela se reconstruira sans que nous en soyons de notre poche ?
Pour notre part, nous le croyons pas.
Camarades,
Prenez garde aux piquets que l’on fait placer à
chaque élection sur les routes et chemins, cal pourrait bien vous
faire tomber, mais sachez que si l’on ne vous donne pas les routes, l’on
veut vos bulletins de vote. Ce n’est rien de promettre, il faut tenir et
ce n’est pas l’habitude de nos bons radicaux, car ils nous ont bien promis.
La suppression des 28 et des 13 jours, l’abaissement des 15,000 à
9,000 francs, les retraites ouvrières, la Représentation
Proportionnelle, l’impôt sur le revenu, et nos bons prometteurs ont
toujours voté contre.
Camarades,
Ou vers la réaction ou vers la République
sociale. Telles sont les issues qui s’ouvrent devant vous. Nous ne doutons
pas du choix que vous ferez, vous aimerez mieux faire un pas en avant plutôt
que de rétrograder.
Vous ne faillirez pas ! Restez unis ! La victoire
à ce prix est certaine !
Voilà, Camarades, les explications qu’il
nous a paru utile de vous fournir avant le scrutin.
Nous attendons maintenant votre verdict en toute
confiance. Vous ne voudrez pas revenir en arrière.
VOUS VOTEREZ POUR LA LISTE SOCIALISTE (Section
française de l’Internationale Ouvrière) !
VIVE LA REPUBLIQUE SOCIALE !
Vive l’émancipation des travailleurs
par les travailleurs eux-mêmes !
ALLIAUME, CHAMPSEIX, DELANNE, DUBOIS,
DUTREIX,
MAUSSET, SIMONET, THUILLERAS
Tract
Alliance Républicaine Démocratique -Transcription
ci-dessous
COMMUNE DE
LINARDS
ELECTIONS MUNICIPALES DU 5 MAI 1912
ALLIANCE REPUBLICAINE DEMOCRATIQUE
Chers Concitoyens,
Jusqu’en 1908, la commune de Linards avait choisi
son maire parmi ses habitants, et elle n’avait eu qu’à se louer
de ses administrateurs. Sa situation financière était la
meilleure du canton lorsque la municipalité actuelle prit la direction
des affaires. Ses finances étaient prospères, tous les services
communaux largement pourvus, ses chemins vicinaux les plus importants étaient
construits ou sur le point de l’être, à l’exception e celui
du Pont-de-Piquet.
En 1908, M. Tarrade s’est présenté
à vos suffrages. Vous avez pensé qu’un maire conseiller général,
fils d’un député, pourrait rendre de grands services à
la commune : il fut élu à six vois de majorité. C’était
bien peu en réalité c’était pour lui un échec
moral, il aurait du le comprendre. Il s’en contenta cependant, et depuis
quatre ans il administre la commune.
Si nous examinons son administration, nous sommes
tout de suite frappés par l’augmentation des impôts.
En 1908 la commune ne devait plus que 8.950 francs
; elle était imposée de 37 centimes additionnels, dont 4
tombèrent en 1910, de sorte qu’à partir de 1910, il ne restait
plus que 33 centimes.
En 1911 la dette de la commune est montée
à 24,403 francs et le nombre des centimes additionnels à
57. Les tramways ne sont pour rien dans cette augmentation, l’impôt
qui les concerne ne figure pas là-dessus. Ces chiffres sont
pris dans la situation financière des communes que la préfecture
publie tous les ans. Ainsi, en trois ans, vos impôts ont augmenté
de 24 centimes par franc et votre dette s’est accrue de 13,447 francs ;
de sorte que la situation financière de la commune, qui était
la meilleure du canton en 1908, est devenu une des plus mauvaises en
1911.
Et qu’a-t-on fait de cet argent ? Une seule chose
vraiment utile, l’agrandissement du cimetière, demandé à
l’unanimité par le conseil municipal. On a aussi construit la poste,
mais comme conséquence on a perdu le loyer du presbytère,
soit 400 francs par an ; en définitive c’est une très mauvaise
opération. La direction des postes a passé un bail de dix
huit ans ; cette période expirée elle pourra laisser la maison,
c’est ce qui arrivera le jour où un particulier proposera un immeuble
bien aménagé et isolé des autres constructions, condition
que l’administration recherche aujourd’hui.
Et les dépenses ne sont qu’au début.
Vous savez que M. Tarrade veut faire construire trois écoles de
hameau, une mairie, deux groupes scolaires distincts au bourg. Cela coûtera
au moins 250,000 francs. Il a fait établir un projet pour la construction
de 23 kilomètres de chemins qui coûteront au bas mot 100,000
francs ; c’est en perspective une dépense de 350,000 francs. Ce
serait la ruine de la commune.
Certes, nous ne contesterons l’utilité
ni des chemins ni des écoles, nous y tenons autant que personne,
mais l’exécution de sces travaux est une œuvre de longue haleine.
On vous trompe quand on vous fait espérer que tout peut se faire
immédiatement, et si M. Tarrade entend lui aussi y consacrer le
temps nécessaire, pourquoi dépense-t-il de l’argent à
faire dresser des projets dont l’exécution est lointaine ?
Il fait entrevoir que la vente des bâtiments
communaux produira une somme élevée et qu’il obtiendra des
secours considérables. Les bâtiments communaux peuvent en
effet se vendre, quelque soit la municipalité placée à
la tête de la commune, mais la suppression de la cour de l’école
– qu’il lui aurait été si facile d’éviter – et la
servitude qu’il y a établie en y faisant conduire les eaux de la
poste, font perdre à ces immeubles une grande partie de leur valeur.
Quant aux secours auxquels on a droit, ils sont fixés par la loi
et il ne peut en faire varier le taux. Pourquoi notre dette se serait-elle
accrue de 13,447 francs en trois ans s’il pouvait tout faire pour rien
ou à peu de frais ? La vérité est que pour la construction
des chemins vicinaux nous pouvons obtenir – sans augmenter les impôts
– des ressources plus considérables qu’il n’est en mesure de le
faire lui-même.
En plusieurs circonstances, M. Tarrade a sacrifié
vos intérêts aux siens, notamment quand il insista au conseil
général pour faire passer notre tramway par Boisseuil, ce
qui allongeait le trajet et augmentait la dépense de un million
six cent mille francs. Il les a sacrifiés surtout en faisant décider
par le conseil général que le tramway qui doit relier Limoges
à Treignac partirait de Châteauneuf au lieu de partir de Linards.
L’injustice est tellement grande que les ingénieurs chargés
des études ont donné un avis contraire à ce tracé
; les représentants de la Corrèze ont également protesté
et demandé le tracé par Linards et La Croisille, de même
que les conseils municipaux de toutes les communes intéressées,
sauf celui de Linards. Nous réussirons dons il faut l’espérer,
mais malgré notre maire.
Depuis quatre ans, presque tous les travaux communaux
sont confiés à des habitants de Châteauneuf, encouragés
et rassurés par la présence de leur compatriote à
notre mairie ; ils enlèvent le pain de nos ouvriers ; ils arrivent
dans notre bourg en criant « Vive Châteauneuf ». Il semble
que la commune de Linards n’existe plus ; c’est un fief de Châteauneuf.
On ne peut sortir de la commune sans entendre des railleries comme celle-ci
: « Vous êtes de Linards, la commune qui emprunte son maire
? »
Citoyens,
Nous avons pensé que cette situation ne
pouvait se prolonger, voilà pourquoi nous opposons une liste à
celle du maire.
Mettre fin à l’humiliation d’emprunter
un maire à une commune voisine, rendre plus de liberté aux
habitants de Linards, rétablir l’union et la concorde parmi eux,
telles sont les idées qui ont présidé à la
formation de notre liste. Les hommes qui la composent n’ont aucune ambition
personnelle, leur seul souci est de travailler au bien général.
Si vous leur accordez votre confiance, leur premier
soin sera d’arrêter l’augmentation des impôts par une prudente
gestion de nos finances et la suppression des dépenses inutiles.
Ils poursuivront avec ardeur la construction des chemins vicinaux et en
particulier celui du Pont-de-Piquet, qui serait achevé depuis plus
de deux ans si nous n’avions pas été dupés. Ils veilleront
au bon entretien des écoles afin que vos enfants et leurs maîtres
y trouvent les conditions hygiéniques nécessaires à
leur santé, en attendant que la situation de la commune permette
d’en construire de nouvelles. Les services de l’assistance médicale
et des secours aux vieillards ne seront point négligés.
Citoyens,
On vous dira sans doute que nous sommes des cléricaux.
C’est une absurdité ! Nous ne recevons le mot d’ordre de personne,
mais nous respectons la liberté de conscience comme toutes les opinions
sincères.
Pour M. Tarrade, il n’y a de républicains
que ceux qui marchent avec lui ou servent ses intérêts. C’est
uniquement parce que nous n’acceptons pas son estampille qu’il nous traite
de réactionnaires. Nous sommes autant que lui au moins des hommes
de progrès, des républicains convaincus et sincères,
et, de plus, désintéressés, car nous n’attendons de
la République ni honneurs ni profits ; nous aimons la république
pour elle-même, parce que nous y voyons un idéal de justice,
de liberté et de fraternité. Le titre de notre liste indique
nettement nos opinions politiques. L’Alliance républicaine démocratique,
dont nous approuvons les idées est un groupe de la Chambre de députés
qui a pour président M . Adolphe Carnot, fils du regretté
Sadi Carnot ; c’est à ce groupe qu’appartient aussi M. Raymond Poincaré,
l’éminent président du conseil.
Chers Concitoyens,
Dans l’exposé véridique que nous
avons fait, nous ne visons nullement la personnalité de M. Tarrade
; nous critiquons seulement le maire étranger la commune,
l’administrateur imprévoyant qui a augmenté vos impôts
sans profit pour vous et qui, plus d’une fois, a sacrifié vos intérêts.
Il doit rester chez lui et laisser l’administration de notre commune aux
habitants de Linards.
Nous avons la conviction que vous pensez comme
nous et que le 5 mai la liste de l’Alliance républicaine démocratique
sera triomphante.
Vive la République ! Vive la
commune de Linards !
LES CANDIDATS
1° tract Tarrade
- Transcription ci-dessous
Commune de
Linards
ELECTIONS MUNICIPALES
Du 5 Mai 1912
CITOYENS,
La campagne électorale est ouverte. Depuis
déjà de longs mois, trois compétiteurs acharnés
à l’écharpe municipale se promènent de village en
village, et à l’aide de calomnies et de mensonges, s’efforcent de
conquérir les voix des électeurs.
J’ai négligé de répondre
jusqu’alors, car je me propose, dans toutes les réunions publiques
que je donnerai dans les villages, de confondre ces habitués des
louches manœuvres et de démontrer, preuves en mains, la fausseté
de leurs allégations. Je les inviterai, du reste, à y venir,
et j’espère bien qu’ils me feront l’honneur d’accepter cette invitation.
Nous verrons bien s’ils oseront en public maintenir leurs affirmations
mensongères.
Pour aujourd’hui, je veux simplement rappeler,
à l’aide de documents que je tiendrai en public à la disposition
de tout le monde, le rôle joué par MM. Mounier, Chabry,
Theillaumas, dans certaines affaires communales.
Je veux faire voir comment ces conseillers municipaux,
qui avaient pour devoir de soutenir les intérêts de la commune,
se sont moqués de ces intérêts et n’ont travaillé
qu’à satisfaire leur haine ou à la défense de leur
intérêt personnel.
Enumérons certains faits :
1° Procès de Mme de Landrevie.
Quand nous avons construit l’hôtel des postes, nous avons rencontré
dans les caves de l’immeuble une source assez abondante, qui en accumulant
ses eaux, rendait le logement inhabitable. Pour évacuer cette source,
il fallait la faire écouler dans les terrains inférieurs
dont Mme de Landrevie est propriétaire. Cette solution ne fut pas
envisagée bien longtemps, car Mme de Landrevie se refusa absolument,
croyant embêter le Maire, à recevoir la moindre goutte d’eau
provenant du terrain communal.
Après de patientes recherches et de minutieuses
études, j’arrivai enfin à trancher la difficulté.
Au moyen d’une petite canalisation et d’un puits installé dans la
cour de l’école, pour la construction duquel la Compagnie des Tramways
départementaux m’accorda une subvention de 100 fr., je fis confondre
la source de l’hôtel des postes avec la nappe d’eau souterraine.
Ce procédé réussit parfaitement,
ne coûtait rien, et j’eus la satisfaction, quelques jours après,
de sécher entièrement la cave de la poste.
Cela eut le don de contrarier fortement, avec
les représentants du château, MM. Mounier, Chabry, etc… Ces
messieurs se réunirent aussitôt, se concertèrent discrètement,
puis se rendirent, avec garde et régisseur, constater dans la prairie
de Mme de Landrevie que les eaux sortant d’un conduit qui évacue
les sources provenant du presbytère avaient augmenté de volume
et étaient boueuses. On invita même d’autres personnes du
bourg à aller avec eux faire les mêmes constatations. Sans
aucun doute, le Maire avait jeté dans ce conduit les eaux de la
poste ; il n’en fallait pas davantage pour l’attaquer en aggravation de
servitude.
Ceci fut fait immédiatement, et quelques
jours après, Mme de Landrevie intenta un procès à
la commune.
Aussitôt ces messieurs, qui avaient été
les premiers à faire des constatations pour le château, contre
la commune, se répandirent dans les villages et racontaient à
tout le monde que la commune était ruinée, que par la faute
du maire elle était engagée dans un procès qui lui
coûterait bien cent mille francs au moins etc., etc.
Ces bruits allaient leur train, quand je réunis
le conseil municipal une fois que l’acte me fut remis par l’huissier.
En réunion, je tins aux conseillers le
langage suivant :
« Messieurs, Mme de Landrevie, subissant
l’influence de certaines personnes, dont quelques-unes avaient cependant
le devoir de ne point trahir les intérêts de la commune, a
décidé de nous intenter une action en dommages et intérêts.
J’accepte le procès. Je me mets aux lieu et place de la commune.
Je le soutiendrai tout seul. Si je le gagne, tant mieux pour moi, si je
le perds, tant pis. J’en paierai seul tous les frais, sans qu’il
en coûte un centime à la commune. »
Ce qui fut dit fut fait. Le Conseil de Préfecture
désigna des experts qui vinrent plusieurs fois à Linards
et rédigèrent un rapport.
Enfin le 5 mars 1912 le Conseil de Préfecture
rendait le jugement suivant :
« Conseil de Préfecture :
Le secrétaire-greffier du Conseil de Préfecture de la Haute-Vienne
a l’honneur de notifier à M. le Maire de Linards le dispositif de
l’arrêté rendu le 5 mars 1912 par le Conseil de Préfecture
dans l’affaire Veuve de Landrevie contre la commune de Linards, relative
à une demande en payement de dommages et intérêts.
Le Conseil de Préfecture par ces motifs,
ARRETE :
Dit n’y a voir lieu de donner acte à la
dame de Landrevie de son désistement.
Déboute la dame de Landrevie de ses demandes,
fins et conclusions.
Condamne la dame de Landrevie en tous
les dépens, lesquels comprendront :le timbre des mémoires,
les honoraires des experts et le paiement du prix des travaux auxquels
les experts ont fait procéder pour l’accomplissement de leur mission.
Prononcé en audience publique à
Limoges le 5 mars 1912.
Le Vice-Président
Signé
Pierre LAGAROSSE »
Aujourd’hui le procès est fini, Mme de
Landrevie, malgré tous des conseillers, a été condamnée
à tous les frais et à tous les dépens.
La commune a gagné son procès,
mais quelle reconnaissance les électeurs peuvent-ils avoir pour
MM. Mounier, Chabry, etc… ?
En quelle estime doit-on tenir ces hommes qui
ont abandonné leurs fonctions de conseillers municipaux, qui ont
oublié tout leur devoir, pour tromper le peuple et se mettre au
service des châtelains ? Les électeurs répondront.
2° Impositions communales. MM. Mounier
et Cie… vont répétant partout que le conseil municipal a
imposé la commune.
De qui se moquent-ils ? Des électeurs
ou d’eux-mêmes ?
M. Mounier, qui est conseiller municipal, sait
bien que JAMAIS, au conseil municipal, nous n’avons voté une imposition
nouvelle. Nous le lui prouverons du reste.
Mais il veut tromper son monde.
En effet, les impôts ont augmenté
par suite de la construction des tramways départementaux.. Mais
M. Mounier, qui a gouverné la commune pendant 30 ans, ou
s’il n’était pas maire, il n’en faisait pas moins faire au conseil
tout ce qu’il voulait, sait bien que ce n’est pas nous qui avons voté
une imposition pour les tramways.
Il sait bien que c’est lui qui a fait voter
par le conseil municipal, en 1903, une délibération par
laquelle la commune de Linards s’imposait extraordinairement pour la construction
du tramway.
Au reste, voici la délibération
qui est inscrite au registre :
« L’an 1903 et le 2 novembre, à
10 heures du matin, le conseil municipal de la commune de Linards s’est
réuni au lieu ordinaire de ses séances.
Etaient présents MM. …, etc…
M. Theillaumas a été élu
secrétaire.
M. le Maire donne lecture d’une lettre de M.
le Préfet en date du 31 octobre 1903, rappelant que le Conseil général
a décidé que les communes seraient invitées à
faire connaître si elles sont disposées à consentir,
au minimum, le sacrifice suivant : la perception d’un nombre de centimes
égal au nombre de kilomètres de tramways qui la traverseront,
et cela pendant toute la durée de l’amortissement des dépenses
engagées pour l’établissement de ces lignes.
En 1903 je n’étais pas maire. C’était
M. Mounier qui en remplissait les fonctions. C’est donc lui qui
a fait engager la commune pour une imposition extraordinaire.
3° Cote mobilière. Tous les
contribuables savent que les propriétaires ou habitants d’un immeuble
paient un impôt qu’on nomme « cote mobilière ».
Cet impôt est réparti entre tout le monde par les répartiteurs,
proportionnellement à la valeur locative de la maison de chacun.
La répartition de cet impôt est
encore aujourd’hui la même qu’il y a quinze ans, alors que M. Mounier,
qui était maître du pouvoir, dirigeait les affaires de la
commune.
Durant les quatre ans que je suis resté
maire, rien n’a été changé. Nous n’avons fait aucune
répartition nouvelle.
Or, demandez à M. Mounier combien il a
payé de cote mobilière pour la splendide maison de commerce
qu’il a dans le bourg?
Demandez-lui à combien il a fait évaluer
la valeur locative de sa maison ?
Il vous répondra qu’il paye une cote mobilière
sur une valeur locative de CINQ FRANCS.
Demandez aux fermiers, aux métayers, aux
petits propriétaires, à combien est évaluée
la valeur locative d’une pauvre maison qui, la plupart du temps, ne leur
appartient pas ?
Ils vous répondront qu’ils payent une
cote mobilière sur une valeur locative de SEPT FRANCS.
Comparez maintenant la grande et confortable
maison de commerce de m. Mounier avec le logement insalubre des métayers
ou des fermiers, et vous vous demanderez avec moi si au temps où
M. Mounier gérait les affaires communales la justice était
bien rendue.
Comme vous le voyez, M. Mounier n’oubliait pas
son intérêt personnel et savait bien le défendre.
4° Tracé du tramway dans le bourg
de Linards. Les plans du tramway, qui ont été déposés
à la mairie en 1906, avant que je sois maire, portaient que la voie
des tramways serait placée sur le côté droit de la
route en descendant.
Elles passait ainsi devant la maison de M. Mounier,
de M. Jacquet etc… Or, cela gênait considérablement M. Mounier.
IL craignait que ça enlève de la valeur à son immeuble.
Aussi, que fit-il ? Il fit prendre une délibération, dont
voici le texte :
« L’an 1906, le 16 décembre, à
10 heures du matin, le conseil municipal s’est réuni au lieu ordinaire
de ses séances. M. Theillaumas est élu secrétaire.
Le conseil, avoir examiné le tracé
de la ligne du tramway dans la traversée du bourg de Linards, a
constaté que le tracé passe dans le milieu du caniveau à
partir de la maison de M. Mounier, ce qui constitue une grande gêne
et un danger pour les habitants de cette maison. Pour ces motifs, demande
que le tracé soit modifié et que la direction adoptée
le longe de la place de l’Eglise soit conservée jusqu’à ce
qu’on aura dépassé le champ de foire. »
C’st ce qui fut fait. M. Mounier imposa ainsi
son désir et sa volonté.
Vous conviendrez avec moi qu’il savait bien défendre
ses intérêts et que pour se débarrasser d »une
chose gênante pour lui il ne craignait pas d’user de son pouvoir
pour embarrasser les autres.
5° Enfin, dernière question que je
veux traiter ici, car je me réserve d’en traiter bien d’autres en
réunion publique.
Je veux parler de ce que tout le monde murmure
dans la commune, c’est à dire de la présence de M. Crouzillat
sur la même liste que MM. Mounier, Chabry, Theillaumas.
Il ne m’appartient pas d’apprécier le
geste de M. Crouzillat, qui à mon avis a oublié un peu trop
facilement toutes les haines et toutes les rancunes que M. Mounier a nourries
contre lui depuis 30 ans.
Sa présence au milieu de ceux qui l’ont
toujours combattu, non seulement au point de vue politique, mais aussi
au point de vue personnel et strictement privé, éclaire d’un
jour nouveau la valeur et la conscience politique de MM. Mounier, Chabry
et Theillaumas. Elle met aussi tous les républicains de la commune
bien à leur aise car ils reconnaissent que l’amitié qui paraît
exister entre MM. Crouzillat et Mounier n’est qu’une amitié apparente
et toute de circonstance, et qu’au lendemain des élections, si ces
messieurs étaient élus, M. Mounier n’aurait d’autre but que
de poursuivre encore et toujours de sa haine implacable M. Crouzillat qu’il
a toujours combattu.
Les républicains n’ignorent pas aussi
les vexations sans nombre et les souffrances morales qu’il leur a fallu
endurer lorsque M. Mmounier, directeur d’école, secrétaire
de mairie et gros commerçant à Linards, ne distribuait sa
largesse et ses faveurs patriarcales qu’à ceux qui connaissaient
la porte d’entrée de ses magasins.
Toute la commune de Linards a souffert de cette
situation intolérable. Demain cette situation serait encore la même,
si M. Mounier revenait au pouvoir.
Citoyens,
Ces messieurs viennent vous réclamer leurs
suffrages.
M. Mounier le fait chapeau à la main,
lui qui depuis quatre ans ne saluait presque plus personne.
M. Chabry comence à regarder les électeurs
en face et se dispose à changer l’heure de ses visites. Au lieu
de sortir la nuit il va sortir le jour.
Quant à M. Theilaumas, c’est toujours
avec son plus beau sourire des dimanches qu’il veut convaincre les électeurs
que sans lui rien ne pourrait marcher dans la commune.
M. Theillaumas fait la mouche du coche.
Citoyens,
Voici les hommes dont je tenais à vous faire
connaître, pas des faits, la conduite politique.
S’ils trouvent de braves gens, des républicains
sincères, pour se mettre avec eux sur leur liste, plaignez ces républicains
de joindre leur nom à ceux qui n’ont cessé de travailler
contre l’intérêt de la commune, pour assouvir leur vengeance
et satisfaire leur intérêt personnel.
Il appartient maintenant aux vrais républicains
de faire librement tout leur devoir.
Dr
Amédée TARRADE
Maire de Linards
Conseiller
général de la Haute-Vienne
Tract Mounier
- Transcription ci-dessous
COMMUNE
DE LINARDS
Elections Municipales du 5 Mai 1912
CITOYENS,
La circulaire que M. Tarrade vous adressée
est un tissu de haines, de mensonges et de calomnies. Je vais y répondre
en mon nom, comme au nom de M. Théliomat et de M. Chabry, également
visés.
Quelques mots d’abord au sujet de nos prétendues
courses dans la commune : elles n’existent, vous le savez, que dans son
imagination ; ses autres accusations sont aussi ineptes. Mais de que vous
savez bien également, ce sont ses nombreux voyages pour chercher
des candidats, car la formation de sa liste a été pénible,
tant est vive la sympathie qu’il inspire : depuis quelques temps surtout,
son automobile ne s’arrête plus ; on la voit, le jour et la nuit,
dans tous les villages où il ne débite que mensonges et calomnies.
Nous attendons encore les invitations qu’il devait nous adresser pour assister
à ses réunions. Grâce à lui, vous avez appris
que quatre candidats briguent l’écharpe municipale ; vous n’aurez
que l’embarras du choix.
Examinons maintenant les autres points :
1°. PROCES DE Mme DE LANDREVIE.
Vous avez connaissance, sans doute, du procédé que M. Tarrade
employa à l’égard de Mme de Landrevie, quand elle fit conduire
à Linards les restes de son fils. La difficulté vient de
là. Il ne pouvait plus attendre aucune complaisance de la part de
Mme de Landrevie. Aussi, quand la question de l’évacuation des eaux
de la poste se posa au Conseil municipal, j’exprimai mes inquiétudes,
je recommandai au Maire de prendre ses précautions pour éviter
un procès couteux, que la Commune aurait perdu, si on avait prouvé
que les eaux s’écoulaient dans la prairie. Malgré l’assurance
qu’il me donna à ce sujet, je n’étais pas sans crainte. Je
voulus étudier la question à fond, me documenter afin de
pouvoir, dans la mesure de mes moyens, défendre la cause de la Commune,
si besoin était.
Voilà pourquoi je me rendis sur les lieux,
une première fois avec M. Jeandillou père et M. Jacquet,
ancien Maire. J’y revins seul à diverses reprises. J’acquis ainsi
la conviction que la Commune ne pouvait pas perdre le procès. C’est
ce qui est arrivé, et je suis le premier à m’en réjouir.
M. Tarrade regretterait-il que j’aie rempli consciencieusement mes fonctions
de Conseiller municipal.
M. Chabry a lui aussi visité les lieux
en vue des intérêts de la Commune. M. Théliomat n’y
a pas mis les pieds.
M. Tarrade donne à entendre que nous sommes
à la dévotion des châtelains. Nous sommes plus indépendants
que lui, mais nous ne voulons tracasser personne, commettre d’injustice
contre personne.
Qui ne sait, par contre, les efforts de M. Tarrade
pour gagner les bonnes grâces des riches bourgeois de Saint-Méard,
de Linards et de Saint-Bonnet ?
2°. IMPOSITIONS COMMUNALES. M. Tarrade
affirme que nous n’avons jamais, au Conseil municipal, voté d’impositions
nouvelles. Il a la mémoire courte. Comment ! on n’en a pas voté
tous las ans pour équilibrer le budget ? – N’en a-t-on pas voté
aussi pour l’agrandissement du cimetière ou, ce qui revient au même,
n’en a-t-on pas renouvelé qui arrivaient à expiration ? –
N’a-t-on pas voté, pour trente ans, 4 centimes pour payer l’hôtel
des postes ?
Le Conseil général, dont M. Tarrade
fait partie, a voté une imposition extraordinaire pour la construction
des tramways, c’est un impôt départemental dont toutes les
commune paieront leur part, même celles auxquelles les tramways sont
plutôt nuisibles, comme Saint-Genest par exemple, qui ne tardera
pas à perdre son courrier quand les tramways fonctionneront.
Pour rétablir l’égalité,
les Communes traversées seront obligées d’en supporter un
autre, en raison de leurs avantages particuliers. C’est cet impôt
que le Conseil municipal de Linards vota en 1903. Mais il n’est pas en
recouvrement ; vous ne le payez pas encore, les tramways n’étant
pas encore en exploitation ; il n’est donc pour rien dans l’augmentation
de vos impôts.
A mon tour, je prouverai, pièces officielles
en main, qu’en trois ans, de 1905 à 1911, les impôts de la
Commune de Linards ont augmenté de 24 centimes et la dette de 15.447
francs. Je prouverai en même temps que la Commune ne paie rien pour
les tramways.
3°. COTE MOBILIERE. M. Tarrade
croit que la cote mobilière dépend de l’importance de la
maison que l’on habite. De cette façon, si vingt familles, par exemple,
habitaient le même immeuble, chacune paierait une cote mobilière
comme si elle habitait l’immeuble entier. Cela est absurde.
Je me permets de lui faire, à ce sujet,
une courte leçon ; ça été mon premier métier
de faire la leçon aux enfants.
Les choses ne se passent pas ainsi qu’il le pense
; la cote mobilière dépend du nombre de pièces dont
se compose un logement. Or la plus grande partie de ma maison est occupée
par des locataires. Voilà pourquoi ma cote mobilière
est basée sur un loyer de 5 francs seulement ; elle serait plus
du double si je l’occupais toute. Je paye néanmoins 50 francs d’impôts
pour ladite maison.
Les répartiteurs pourraient témoigner
que jamais je n’ai assisté à leurs réunions, ce qu’ils
décidaient librement entre eux et le Contrôleur.
4°. TRACE DES TRAMWAYS DANS LE BOURG DE
LINARDS. M. Tarrade voudrait faire croire que le tramway devait suivre
constamment le côté droit du bourg en descendant, et que j(ai
fait modifier ce tracé. Je ne me croyais pas si puissant.
Pour ceux qui n’ont pas vu le tracé, quelques
explications sont nécessaires.
En face de la maison Delanne, il traversait la
route, pour suivre le tracé opposé, en longeant la place
un peu avant d’arriver à la pharmacie de M. Chomeaux, il revenait
du côté droit, suivait le caniveau à 0m.50 de ma maison,
puis revenait du côté gauche pour aboutir à la gare
: la route était ainsi coupée trois fois.
J’ai réclamé, comme c’était
mon droit ; le tracé a été rectifié parce qu’on
était obligé de le rectifier. Mais ma réclamation
n’y est assurément pour rien ; y aurait elle contribué que
tout le monde devrait en être satisfait.
5°. M. TARRADE S’OCCUPE DE MES RELATIONS
AVEC M. CROUZILHAC. De quoi se mêle-t-il ? C’est une question
qui ne le regarde pas. Nous savons mieux que lui ce que nous avons à
faire. S’il n’avait pas oublié les dissensions profondes, les polémiques
d’une vivacité extrême qui ont eu lieu entre son père
et un honorable habitant de notre bourg, dont il recherche aujourd’hui
l’amitié et l’appui, il ne serait pas surpris de ma réconciliation
avec M. Crouzilhac : nous avons eu un différent d’intérêts,
mais nous ne nous sommes jamais insultés dans les journaux, ni autrement
; nous entretenons, du reste, de bons rapports depuis quelques années
; nous nous sommes unis pour lutter contre un maire étranger à
la Commune. Cette lutte cimente la cordialité de nos rapports.
M. Tarrade prétend que je me suis servi,
pour attirer les gens chez moi, de mes fonctions d’instituteur et de secrétaire
de mairie. Que doit-il donc se passer à Châteauneuf, où
les médecins, pharmaciens, sont maire, conseiller général
et député ? Ils sont nombreux, Monsieur Tarrade, ceux qui
se plaignent d’être obligés d’aller à votre pharmacie
ou de vous appeler comme médecin.
CITOYENS,
Vous voyez combien sont fausses et méchantes
les accusations de M. Tarrade. Pas une ne tient debout, pas une n’a l’ombre
du bon sens ni de la justice ; quelle créance alors doit-on ajouter
à la parole de cet homme ?
Vous m’avez vu à l’œuvre depuis plus de
trente ans, vous savez avec quel dévouement j’ai rempli mes fonctions
; quel empressement j’ai toujours mis à être utile à
tout le monde, sans distinction. J’ai la conscience de n’avoir jamais refusé
un service à personne, sans me préoccuper de savoir s’il
s’agissait d’un ami ou d’un ennemi.
M. Tarrade parle de vexations sans nombre, de
souffrances morales que j’aurais fait endurer aux habitants de Linards.
A vous entendre, Monsieur Tarrade, j’aurais torturé les gens, je
serais un bourreau. Cela, Monsieur Tarrade, est ignoble, de même
que quelques autres insinuations hypocrites et odieuses ; cela est preuve
d’un petit esprit et d’un piètre caractère. Je le repousse
du pied. Tous les honnêtes gens en seront indignés comme moi.
De semblables procédés sont indignes de vous. Pour y recourir,
il faut que vous sentiez votre situation bien mauvaise.
MOUNIER
2° tract Tarrade
- Transcription ci-dessous
COMMUNE
DE LINARDS
Elections Municipales
DU 5 MAI 1912
Chers Concitoyens,
La période électorale touche à
sa fin.
Les adversaires du Parti Républicain ont
profité de cette lutte pour répandre au sein de notre
vaillante commune de Linards les mensonges et
les calomnies auxquels ils nous ont habitué.
Tous les procédés leur sont bons.
Tous les moyens leur sont précieux. ILS CRITIQUENT ET ILS MENTENT.
A leurs critiques et à leurs mensonges
nous devons répondre par des actes.
Ce sont les Républicains qui doivent en
être les juges.
Et à ces Républicains nous disons
:
Voici ce que nous avons fait depuis quatre ans
que nous gérons les affaires de la Commune :
1° CREATION DE CANTINES SCOLAIRES, gratuites
et fonctionnant pendant cinq mois d’hiver.
2° BALAYAGE DES CLASSES PAR DES PERSONNES
AUTRES QUE LES ENFANTS.
3° ACHAT DE BALAIS PAR LA COMMUNE.
4° TOUS LES ANS, BLANCHISSAGE DES CLASSES
POUR ASSURER L’HYGIENE DES ENFANTS.
5° FOURNITURES SCOLAIRES GRATUITES à
tous les enfants du Peuple, pour lesquels les parents ne peuvent consentir
ces sacrifices.
6° FOURNITURE DE L’ENCRE ET DE LA CRAIE A
TOUS LES ENFANTS.
7° CREATION PAR ARRETE MINISTERIEL D’UNE
4° CLASSE A L’ECOLE DE GARCONS.
8° ACHAT DE TABLES NEUVES ET DE POELES POUR
LES ECOLES.
9° NOUS AVONS OBTENU DE L’ETAT, POUR LES
7 CLASSES, UNE CONCESSION DE MATERIEL SCOLAIRE D’UNE VALEUR DE 300 FRANCS.
10° Tous les ans nous recevons du Ministre
de l’Instruction Publique une subvention pour la Caisses des Ecoles.
11° Nous avons obtenu gratuitement du Ministre
des Beaux Arts un buste de la République et des tableaux pour la
décoration de la Mairie.
12° Le Ministre de l’instruction Publique
nous a donné une concession de livres pour la bibliothèque
communale.
13° Le Préfet de la Haute-Vienne nous
a accordé 150 francs pour la bibliothèque de l’Ecole.
14° DISTRIBUTION GRATUITE DES TELEGRAMMES
DANS TOUTE LA COMMUNE.
15° AGRANDISSEMENT DU CIMETIERE. Subvention
accordée au fossoyeur pour l’entretien des allées du cimetière
et des tombes des citoyens pauvres.
16° CONSTRUCTION DE LA ROUTE DU GRAND-BUEIX
POUR LAQUELLE SUR 12500 FR. DE TRAVAUX LA COMMUNE N’A EU A VERSER
QUE 475 FRANCS.
17° Entretien des routes vicinales, par une
augmentation notable du nombre de mètres cubes de pierres.
18° Réparation de la route d’Oradour
à la Boule-d’Or.
19° CREATION SUR LE CHAMP DE FOIRE D’UNE
ROUTE DESTINEE A DESSERVIR TOUS LES IMMEUBLES et à accéder
à la route de Sautour-le-Petit.
20° INSTALLATION DE BORNES-ATTACHE SUR LE
CHAMP DE FOIRE.
21° Plantation d’arbres par le département
sur le Champ de Foire et les routes.
22° Tous les ans, réjouissances publiques
en l’honneur de la Fête Nationale.
23° Fête scolaire par des distributions
de prix à tous les enfants de l’école laïque.
24° Tous les ans, grandes réjouissances
le jour de la frairie du mois de septembre.
25° APPLICATION AUSSI LARGE QUE POSSIBLE
DE LA LOI D’ASSISTANCE AUX VIEILLARDS, AUX INFIRMES, AUX INCURABLES, QUI
PERMET DE VENIR EN AIDE A TOUS CEUX QUI SOIT PAR VIEILLESSE OU INFIRMITES,
NE PEUVENT ASSURER LEURS MOYENS D’EXISTENCE.
26° Construction d’un bureau de poste communal,
qui sert à l’embellissement du bourg et fournira des revenus à
la commune sans qu’il lui en coûte rien.
27° CREATION D’UNE CAISSE DE SECOURS servant
pendant l’hiver à donner du pain aux indigents et aux ouvriers chargés
de famille et sans travail.
28° CONSTRUCTION DE LA ROUTE DE SALAS A PLANDEIX.
29° CONSTRUCTION DE LA ROUTE DE LINARDS AUX
PONT-DE-PIQUET par Laschamps, le Nouhaud, le Puy-Larousse, Beaubiat, Sous-le-Croup,
le Burg et le Pont. L’adjudication de cette route, longue de 5 KILOMETRES
et montant à 29150 FRANCS se donnera à la Préfecture
le 2 mai 1912.
30° APPLICATION DE LA LOI SUR LES DEGREVEMENTS.
Nous avons fait dégrever de la part de
l’Etat toutes les petites cotes foncières. Cette loi existe depuis
10 ans et n’était pas appliquée à Linards.
Nous avons ainsi diminué de 1000 FRANCS
les impôts payés par tous les petits propriétaires
de la Commune.
31° Nous avons fait donner par l’Etat des
secours pour les dégâts OCCASIONNES PAR LA GRELE.
32° INSTALLATION D’UNE FONTAINE A L’ECOLE
DE GARCONS. Cette fontaine n’a rien coûté à la
commune. Le Département nous a donné 150 francs et la Compagnie
des tramways 100 francs.
33° REPARATION DE LA FONTAINE DE LA FONTPEYRE.
LE DEPARTEMENT NOUS A DONNE UNE SUBVENTON DE 200 FRANCS.
34° Nous avons contribué de toutes
nos forces à la construction des Tramways départementaux.
Nous avons obtenu et fait décider : UNE HALTE A RIBERE-GAGNON, UN
ARRET EN HAUT DU BOURG, UNE GARE DANS LA PARTIE CENTRALE DE LA COMMUNE,
UNE HALTE A SAUTOUR-LE-GRAND.
Cette dernière halte va donner lieu à
une nouvelle enquête, à la duite de pétitions adressées
à la Préfecture.
35° Nous avons obtenu dans la traversée
du bourg la pose de rails à gorge avec pavage en pavés de
granit de toute la rue en face de la place publique. Ces travaux seront
réalisés incessamment par le Département.
36° La Compagnie des tramways a enlevé
les terres du jardin du presbytère, déplacé le préau
de l’école, construit des cabinets à l’école de garçons,
construit les murs de soutènement du jardin, aménagé
toutes les dépendances de la poste, du presbytère et de l’école,
sans que CA COUTE RIEN A LA COMMUNE, NOUS N’AVONS PASDEPENSE UN CENTIME
POUR TOUS CES TRAVAUX.
Bien mieux, afin de faciliter les propriétaires
qui touchent au jardin de la poste, nous leur avons vendu une parcelle
de terrain 700 FRANCS, à raison de 15 fr. le mètre carré.
37° Nous avons fait procéder au partage
des communaux d’Oradour, qui ont donné 4400 fr. à la section.
Nous avons obtenu du Ministre de l’Agriculture
une subvention de 4000 FRANCS. Avec les 5000 francs qui leur appartiennent
nous allons faire réparer tous le chemins de la section.
Ces travaux vont commencer aussitôt après
les élections.
38° Enfin nous avons fait étudier
par les services de la Compagnie des tramways une ligne de Linards à
La Croisille.
Citoyens,
VOILA NOTRE ŒUVRE, JUGEZ LA. EN 4 ANS NOUS AVONS
FAIT PLUS QUE JAMAIS IL N’AVAIT ETE FAIT DANS LA COMMUNE DEPUIS 50 ANS.
NOUS AVONS FAIT TOUTES CES REFORMES SANS FAIRE
AUCUNE IMPOSITION COMMUNALE NOUVELLE.
Nous ne vous ferons aucune promesse.
Nous vous dirons seulement que nous avons beaucoup
travaillé pendant 4 ans, et que nous continuerons à travailler.
Si vous êtes satisfaits de nous, vous le
direz le 5 mai.
Nous attendons votre réponse avec confiance.
Venez tous à l’urne, librement, au cri de Vive Linards ! Vive la
République sociale !
1 Docteur Amédée TARRADE, Cons.
Gén., Maire sortant
2 SAUTOUR, Blaise, propriétaire à
Montaigut, Cons. Sort.
3 GARAT, François, propr. Au Puy-Larousse,
Cons. Sort.
4 COUTEAU, Georges, propriétaire au Burg,
Cons. Sort.
5 DEMARS, Léonard, propr. Au Grand-Bueix,
Cons. Sort.
6 FRAISSEIX, Jean, propr. à Buffangeas,
Cons. Sort.
7 LAMY, Louis, propr. à Sautour-le-Grand,
Cons. Sort.
8 THUILLERAS, Pierre-Henri, pr. Au bourg, Cons.
Sort.
9 CHICOT, Pierre, maître d’hôtel
au bourg, Cons. Sort.
10 FRAISSEIX, Léonard, propriétaire
à Mazermaud
11 DURAND, Jean, marchand de bois à Villechenour
12 FAURE, Pierre (fils), propriétaire
au Buisson
13 DEGERALD, Jean, négociant au bourg
14 ROUX, Jean, entrepreneur à Ribierre
15 REINEIX, Paul, propriétaire à
Boulandie
16 DELOMBRE, Jean, propriétaire à
Manzeix