ADHV 4 E 43 209 – 19/02/1776 – Inventaire de Pierre Desautour journalier au bourg

L’an mil sept cent soixante seize et le dix sept du mois de février, à la requête de Catherine Sautour procédant sous l’autorité de Gabriel Duris son mari, habitants du bourg paroissial de Linards où ils font élection de domicile en leur maison et constituent pour leur procureur en cas de besoin en la juridiction ordinaire du marquisat de Linards m° Jean Barget procureur habitant dudit bourg de Linards, nous Jean Barget huissier royal […] reçu et immatriculé au greffe des cours présidiale et sénéchale de Limoges, résidant au bourg et paroisse de Linards, certifions que par vertu de la requête présentée par lesdits requérants à monsieur le lieutenant de la juridiction du marquisat de Linards tandante à ce qu’il lui plût permettre aux requérants de faire faire inventaire des effets mobiliers délaissés par feu Pierre Desautour leur père et beau-père décédé ab intestat le 13 du courant, afin de ne pas faire confusion de leurs biens avec ceux dudit feu Desautour et à ce qu’il lui plût commettre un notaire à cet effet et enfin d’assigner nombre suffisant de parents dudit Desautour pour être présents à la faction dudit inventaire et faute par eux de comparaître, qu’il y fut procédé tant en l’absence que présence desdits parents, laquelle requête a été répondue le jour d’hier signée à l’ordonnance Pigne lieutenant, laquelle donne permission de ce que dessus, en conséquence nous sommes portés audit bourg de Linards aux domiciles de Léonard et autre Léonard Desautour père et fils, frère et neveu du défunt, sergent et tailleur d’habits, à celui de Léonard Valadon son beau-frère, à celui de Léonard Maisongrande son cousin, à celui de Maureil Delouis son voisin, tous laboureurs domiciliés au village de Paugniat susdite paroisse, à celui de Léonard Dupetit cousin dudit défunt aussi laboureur et domicilié au village de Mazermaud, à celui de Pierre Naudy gendre dudit défunt, parlant à chacun leurs personnes nous leur avons donné assignation à comparoir lundi prochain que l’on comptera le 19° du courant à 8 heures du matin dans la maison où est décédé ledit feu Pierre Desautour pour assister, être présents si bon leur semble à la faction d’inventaire que les requérants entendent faire faire des effets mobiliers délaissés par ledit feu Desautour, par le ministère de m° Jean-Louis Chaussade notaire royal commis à cet effet, faute de quoi sera donné défaut contre eux et procédé audit inventaire tant en leur absence que présence, et afin que [nul] n’en ignore, en parlant comme dessus nous leur avons laissé à chacun d’eux copie au long du présent exploit fait par nous BARGET
Contrôlé à Linards le dix sept février 1776, reçu onze sols trois deniers CHAUSSADE

Inventaire du 19 février 1776
Aujourd’hui dix neuf février mil sept cent soixante seize environ les sept heures du matin, par-devant nous m° Jean Louis Chaussade notaire royal héréditaire en la sénéchaussée de Limoges soussigné, au bourg paroissial de Linards Haut Limousin, sont comparus Catherine Desautour épouse de Gabriel Duris tailleur d’habits et icelui Duris, demeurant audit bourg paroissial de Linards Haut Limousin, lequel dit Duris déclare autoriser sadite femme pour l’effet et validité des présentes seulement, et icelle Desautour nous a dit et exposé que feu Pierre Desautour son père, vivant journalier, serait décédé le treize du présent mois et que par le contrat de mariage de la comparante il lui aurait fait donation pure et simple de la moitié des tous et un chacun ses biens tant meubles qu’immeubles qu’il avait lors de la passation dudit contrat qui est du dix janvier mil sept cent soixante neuf, passé devant le notaire royal soussigné contrôlé et que son père étant décédé ab intestat elle ne voulait s’immiscer dans la jouissance des biens immeubles de son père ni se charger du mobilier par lui laissé qui [est] commun avec le sien propre, que de préalable elle n’ait fait inventaire du mobilier et procès verbal des bâtiments par lui laissés, sans entendre prendre pour ce faire aucune qualité qui lui soit de préjudice mais au contraire sous toutes les réserves et protestations de fait et de droit qu’elle déclare faire par ces présentes, et enfin qu’elle aurait présenté sa requête à M. le lieutenant de la juridiction dudit Linards tendant à ce qu’il lui plût permettre de faire faire inventaire du mobilier délaissé par ledit feu Desautour, d’assigner nombre suffisant des parents du défunt pour y assister et de commettre tel notaire qu’il jugerait à cet effet, laquelle requête elle nous a exhibé, signée de Barget son procureur, au bas de laquelle est une ordonnance du seize du courant signée Pigne lieutenant qui permet la faction dudit inventaire et d’assigner lesdits parents et nous commet pour ladite faction d’icelui, en conséquence elle a fait assigner, par exploit de Barget huissier du dix-sept du même mois, lesdits parents pour être présents et assister ce jourd’hui à huit heures du matin audit inventaire, à ces fins se porter dans la maison dudit feu Desautour sise audit bourg où il est décédé, à ces fins elle nous requiert notre transport et acte de son exposé, ce que nous lui avons concédé, et a déclaré ne savoir signer ainsi que sondit mari de ce enquis. CHAUSSADE
Et advenant les huit heures du matin dudit jour dix neuf février susdit an nous notaire soussigné accompagné de nos témoins bas nommés nous sommes portés dans la maison où est décédé ledit Desautour, où étant y avons trouvé Léonard et autre Léonard Desautour père et fils, sergent et tailleur d’habits, frère et neveu dudit Desautour décédé, Léonard Valadon laboureur son beau-frère, Léonard Maisongrande son cousin aussi laboureur, Moreil Delouis maréchal son voisin, tous demeurant audit bourg et dépendances d’icelui, Léonard Dupetit dit Biou laboureur au village de Paugniat paroisse dudit Linards, cousin issu de germain du défunt et Pierre Denaudy son gendre tisserand demeurant au village de Mazermaud même paroisse, auxquels avons dit le sujet de notre transport, ils nous ont tous unanimement fait réponse avoir été assignés par exploit du dix sept du courant signé Barget et vouloir assister audit inventaire qu’entend faire faire ladite Desautour, de laquelle ayant pris le serment en tel cas requis avons procédé audit inventaire comme s’ensuit :
Premièrement étant dans la cuisine de ladite maison, ladite Desautour nous a représenté
une mauvaise veste de rase* en laine de couleur bleue, une autre mauvaise veste de drap de pays rapiécée, deux mauvaises paires de culottes de même étoffe, un gilet presque usé de même étoffe, le tout de valeur de trois livres tout au plus (cy 3£)
deux mauvaises paires de bas de laine, une mauvaise paire de sabots de valeur de vingt sols (1£)
trois mauvaises chemises de toile de métis et autres trois assez bonnes de valeur de trois livres (cy 3£)
deux mauvais chapeaux de valeur de vingt sols (1£)
un mauvais châlit à quatre piliers presque pourri, garni de mauvais rideaux de ras couleur marron avec une couette de coutil commun dans laquelle il y a environ six livres de mauvaise plume presque pourrie ainsi que le coutil, tout quoi peut valoir six livres, avec un petit traversin garni de borde d’avoine (cy 6£)
plus deux draps de lit de toile de métis et deux d’étoupe mi-usés et deux autres mauvais presque usés de valeur de six livres (6£)
plus dans la cheminée deux crémaillères de valeur de trente sols (1£ 10s)
plus une table en planches menuisées avec deux bancs de grosse charpente de valeur de vingt cinq sols (1£ 5s)
plus trois mauvaises chaises foncées de paille, un seau avec son godet de valeur de vingt cinq sols (1£ 5s)
plus un mauvais lit à tombeau, garni sur le devant et aux pieds d’un mauvais rideau de couleur brune, d’une mauvaise couette de toile ainsi que le traversin garni de borde d’avoine et d’un peu de paille au-dessus, le tout de valeur d’environ trois livres (cy 3£)
un pot de fonte d’un seau, au autre d’un demi-quart de seau de valeur de cinq livres (5£)
plus un petit chaudron de contenance d’un demi-seau de valeur de trois livres (3£)
deux chenets de fer battu pesant vingt huit livres de valeur de sept livres (cy 7£)
plus un petit friquet* de fer, une mauvaise pelle brasière de valeur de 10 sols (10s)
une mauvaise huche à pétrir la pâte percée par le bas, un mauvais tamis fin, un autre grossier de valeur de trois livres (3£)
une mauvaise panière à fromage de valeur de cinq sols (5s)
un chandelier de potin* et un autre en broches de fer de valeur de vingt sols (1£)
plus une petite lèchefrites en broche de fer de valeur de trente sols (1£ 10s)
plus une petite mauvaise hache, un petit hachereau, une pioche, trois faucilles, une mauvaise faux, un hoyau, une fourche à trois pointes, presque usés de valeur de six livres (6£)
une tourtière avec son couvercle en cuivre rouge de valeur de trois livres dix sols (3£ 10s)
une paire de balances, un crochet à peser, un poêlon de cuivre jaune, sa queue de fer, une cuillère aussi de fer, une mauvaise bêche, le tout de valeur de trois livres (3£)
un petit passoir de cuivre jaune avec sa queue de fer de valeur de dix sols (cy 10s)
plus sept cuillers d’étain commun, une écuelle fort mauvaise, huit petites assiettes et un plat aussi d’étain commun, le tout pesant seize livres demi, de valeur de douze livres (cy 12£)
plus quatre écuelles de terre commune, trois bouteilles de verre noir, deux mauvaises de faïence, une bonne de même qualité et trois petites aussi de même de valeur de trente sols (1£ 10s)
six petits gobelets de valeur de six sols (6s)
quatre mauvais paillassons, deux paniers, un dévidoir, un mauvais coffre sans ferrement, une petite commode ou buffet, un mauvais vaisselier mal construit et un réchaud de terre commune de valeur de quatre livres (4£)
De là avons été conduits dans une chambre à côté de ladite cuisine où ladite Desautour nous a fait voir et représenté une paire d’armoires de bois de cerisier presque neuves, mal façonnées et ferrées, fermant à deux battants avec une petite ferrure que lesdits parents ont dit être de valeur d’environ douze livres (12£)
Deux tables et quatre bancs de grosse charpente de valeur de trois livres (3£)
Deux châlits de grosse charpente à quatre piliers mi-usés dont l’un garni de rideaux de grosse toile peinte, d’une couette et traversin de grosse toile garnie de borde d’avoine avec une courtepointe de toile piquée, l’autre garni de mauvais rideaux de droguet de pays, d’une couette dont le coutil est presque pourri, où il n’y a qu’environ quinze livres de plume commune, le traversin de toile où il n’y a que de la borde d’avoine, et une courtepointe de même que l’autre, avec de la paille dessous, tout quoi peut être de valeur de dix livres (10£)
De là avons été dans une autre petite chambre à droite en sortant de la ci-dessus, où ladite Desautour nous a fait voir une petite table et deux petits bancs avec deux serviettes fines et quatre grosses, mouillées depuis le décès de son père, le tout de valeur de quatre livres (cy 4£)
De là avons été dans une autre petite chambre à côté où elle nous a fait voir une petite table de valeur de quinze sols (15s)
De là avons été dans les greniers de ladite maison et chambre où les dits parents nous ont accompagné, où étant y avons trouvé, dans un, environ trois à quatre quintaux de foin qu’ils ont dit être nécessaire pour la nourriture de quelques brebis qui sont dans l’écurie, plus dans l’autre une paire de broyoirs, sept quartes de seigle et dix de blé noir, lesquels grains et broyoirs sont de valeur de quinze livres dix sols (cy 15£ 10s)
Ensuite lesdits parents nous ont fait voir que la couverture desdits greniers qui est à tuile creuse sur le devant et à tuile plate sur le derrière a besoin de remettre à taille ouverte et que la latte ainsi que la tuile manqueront au tiers dans toute leur contenance et étendue
De là sommes descendus dans l’écurie où ladite Desautour nous a représenté et fait voir un petit cochon nourrain que lesdits parents ont estimé dix livres (cy 10£)
Plus neuf brebis mères qui ont la gale, que lesdits parents ont dit être de valeur de quatorze livres (cy 14£)
Ensuit de quoi sommes remontés dans la cuisine de ladite maison où lesdits parents nous ont fait voir que le pavé est en pierre brute et manque en plusieurs endroits et que les murs ont besoin de crépissage et ladite Desautour nous a fait remarquer qu’elle avait omis de nous représenter six mauvais sacs de peu de valeur.
Et vu qu’il est plus de midi nous nous sommes retirés et avons remis la continuation du présent inventaire à deux heures de relevée de ce jourd’hui où toutes parties demeurent assignées et ont lesdits Desautour père et fils [dit] vouloir signer et ladite Desautour exposante, sondit mari et les autres parents susnommés ont déclaré ne savoir signer ce de interpellés, en présence de Sr Jean Villevialle et Léonard Charosserie artisan demeurant au présent bourg et paroisse qui ont dit vouloir signer avec nous
SAUTOUR CHAROSSERIE SAUTOUR VILLEVIALLE CHAUSSADE
Et advenant les deux heures de relevée dudit jour dix neuf février mil sept cent soixante seize, toujours au requis de ladite Catherine Desautour et en présence et assisté desdits parents et voisin ainsi que de nos témoins bas nommés, nous nous sommes portés dans la maison où est décédé ledit feu Pierre Desautour, où étant ladite Catherine Desautour nous a conduit dans la cave en dépendant, où étant elle nous a fait voir deux fûts de barrique cerclés de bois de contenance d’environ trois charges demi chacun, dans l’un desquels il ne s’est trouvé de vin et dans l’autre s’y est trouvé environ une charge* de commun que lesdits parents nous ont dit se vendre quinze livres la charge* (cy 15£)
De la sommes remontés dans ladite cuisine où étant ladite Desautour nous a représenté un petit portefeuille dans lequel il s’est trouvé
Un contrat de vente de la présente maison consenti par le Sr Chaussade en faveur dudit Desautour devant Barget notaire le 18 juillet 1764 coté par lettre A
Plus autre contrat de vente consenti par François Delouis en faveur dudit feu Desautour le 3 juin 1762 passé devant Chaussade notaire coté par lettre B
Plus une déclaration du 21 mars 1767 signée Mercier au profit dudit feu Desautour sur un échange entre eux fait devant Barget notaire coté par lettre C
Plus un délaissement de fonds fait par François Thoumieux et sa femme au profit dudit feu Desautour le 6 mars 1771 devant Chaussade notaire coté par lettre D
Plus une vente de fonds faite par Joseph Dublondet et sa femme audit Desautour le 15 Xbre 1771 devant Chaussade notaire coté par lettre E
Et finalement un brevet d’arpentement des fonds que possède ledit Desautour dans le ténement du Buisson du 19 9bre 1774 signé Labesse arpenteur coté par lettre F
Tous lesquels meubles, grains, bestiaux, titres et papiers sont ceux que ladite Desautour a trouvé au décès de sondit père dont elle déclare se charger pour les remettre à ceux qu’il appartiendra, sans se préjudicier à ceux qui lui appartiennent ou à la portion qui lui revient et déclare et affirme icelle comparante moyennant serment n’en savoir d’autres, sur quoi lesdits parents et voisin ont aussi déclaré et affirmé en leur âme et conscience n’en savoir davantage, quoi vu nous notaire susdit avons fait clos et arrêté le présent à quatre heures du soir et icelui inventaire au requis de ladite Desautour sous toutes ses réserves et protestations que dessus pour lui servir et valoir que de raison, en présence desdits Sr Villevialle et Charosserie qui ont signé avec lesdits Sautour père et fils et les autres parents et ledit […] ont dit ne savoir signer ainsi que ledit Delouis voisin de ce interpellés lecture faite.
SAUTOUR CHAROSSERIE SAUTOUR VILLEVIALLE CHAUSSADE

Contrôlé à Linards le deux mars 1776 reçu deux livres insinué reçu trois livres huit sols [copie] deux livres. CHAUSSADE
 

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