ADHV 4 E 43/222 - 03/10/1789 - Inventaire après décès de François Fleuret, artisan au bourg

Pardevant nous maître Jean Louis Chaussade notaire royal héréditaire en la sénéchaussée de Limoges soussigné au bourg et paroisse de Linards Haut Limousin le trois octobre mil sept cent quatre vingt neuf avant midi fut présent sieur François Faure maître tailleur d’habits demeurant en la ville et paroisse de Pierre-Buffière. Lequel nous a dit et exposé que feu François Fleuret artisan demeurant au dit bourg et paroisse de Linards aurait contracté mariage avec feu Françoise Faure fille du comparant, que par leur contrat de mariage du vingt septembre mil sept cent soixante treize passé devant Morin notaire contrôlé dont il a exhibé copie en forme il fut constitué à ladite Faure la somme de cinq cent livres et qu’il fut stipulé communauté entre les époux en tous acquêts et conquêts durant et constant leur mariage desquels un chacun ne pourrait disposer qu’en faveur des enfants qui proviendraient de leur mariage et au cas qu’il n’en provient pas chacun disposerait à sa volonté, que par contrat du treize juillet mil sept cent soixante dix sept passé devant le notaire royal soussigné contrôlé et insinué lesdits conjoints auraient acquis de sieur Pierre Barget une maison sise au présent bourg et un jardin aux environs le tout pour la somme de six cent livres qui fut promise par ledit sieur comparant audit sieur Barget tant pour payement de ladite dot que pour avance qu’il fit pour ledit Fleuret, qu’ensuite ladite Faure serait décédée et aurait laissée de leur mariage deux enfants nommés Thomas et Jeanne Fleuret, que leur père aurait passé à de secondes noces avec Françoise Mallebay dont est provenu et reste de vivant une fille nommée Léonarde Fleuret, que l’année dernière ladite Jeanne Fleuret et ladite Mallebay seraient décédées et ledit Fleuret aurait passé à de troisièmes noces avec Anne Roux, que ledit Fleuret étant décédé le quatre du mois dernier il aurait laissé pour ses héritiers présomptifs sesdits enfants de deux lits, un desquels et notamment le garçon a resté dès son enfance chez le comparant et comme celui ci a un intérêt sensible de conserver les biens desdits mineurs il désire faire constater inventaire du mobilier que leur père a laissé, sans entendre prendre aucune qualité qui lui soit de préjudice, à ces fins requis notre transport dans la maison du défunt ce que nous lui avons accordé et nous a requis acte de son exposé que lui avons concédé et a dit ne savoir signer.
CHAUSSADE

Et à l’instant nous notaire soussigné en conséquence de l’exposé dudit sieur Faure avons été dans la maison dudit Fleuret accompagné de nos témoins et des parents et voisins bas nommés où ledit sieur Faure et ladite Roux veuve nous ont représenté les habits du défunt qui sont un habit de droguet d’Angleterre couleur bleu mi usé, un gilet de moucheton, de même un autre gilet de basin grossier, trois mauvaises paires de culottes déchirées et rapiécées de couleur noire, une mauvaise veste, un gilet et une mauvaise paire de culottes de cadis* de pays de couleur brune presque usées, une veste et un gilet de droguet* d’Angleterre de couleur noire assez bons, deux chemises de toile métis dont une presque neuve et l’autre toute déchirée. Plus trois mauvaises paires de bas de fil blanc et deux mauvaises de laine l'une couleur bleue et l’autre noir tous lesquels habits et linges sont nécessaires pour l’entretien dudit Thomas Fleuret fils, plus les habits servant à l’usage de ladite feu Mallebay qui consistent en un petit habillement ou caracol et une jupe de siamoise* blanche, un tablier de grosse mousseline, un juste de droguet à raies bleu et rouge, un petit juste de moucheton une mauvaise piqûre couverte de coton à raies, un tablier d’indienne à mouche couleur rose, deux chemises de toile métis mi usées et une autre déchirée, douze mauvaises coiffes rondes dont quatre de toile du pays et huit fines presque hors d’usage, une mauvaise jupe de toile commune, trois paires de bas de fil commun, deux petits mouchoirs, lesquels habits et linges ledit sieur Faure a dit être nécessaires aussi pour l’habillement et entretien de ladite mineure, plus a laissé ledit feu Fleuret un chapeau mi usé, une paire de sabots, une mauvaise paire de souliers avec des boucles de fer et une chemise de toile commune qui ont été donnés en payement à celui qui a enseveli ledit feu Fleuret, sa défunte femme et deux de ses enfants, plus a laissé un mauvais moulin ou tourniquet à tabac, plus nous a été représenté un mauvais châlit sans rideaux dans lequel il y a une mauvaise couche et chevet en coutil commun garnis d’un peu de plume que ledit Faure a dit avoir autre fois prêté à son dit feu gendre ce que ladite Roux sa veuve a dit savoir être véritable, plus deux mauvaises couvertes de laine commune, quatre linceuls de toile d’étoupe presque usés de quatre aulne chacun, un linceul de toile de brin mi usé d’environ six aulnes, trois serviettes de brin et deux autres de métis mi usées, plus une mauvaise couette et un chevet en coutil commun garni d’un peu de balle d’avoine presque usés, plus un petit drap de lit de toile métis mi usé, placé dans un châlit à tombeau mi usé sans aucune couverture ni rideau.
Plus une table de deux planches brutes jointes, un banc d’une planche, un tabouret en bois, quatre vieilles chaises et un fauteuil foncé de paille, une salière en bois et une en paille vides, une huche ou maie à pétrir sans autres ferrements que deux pelles ou bandes, un banc ou table basse à mettre les seaux, une grande batte de [clisses ?], un mauvais cuvier à faire la lessive où il y a environ deux sacs de noix sèches.
Et l’heure de midi étant survenue nous nous sommes retirés et avons remis la continuation du présent inventaire à une heure de relevée où toutes parties et voisins demeurent assignés en présence de Léonard Bartou, Pierre Bounadier journaliers, sieur Jean Baptiste Villevialle bourgeois demeurant audit bourg et paroisse de Linards, sieur Thomas Faure maître tailleur d’habits demeurant en ladite ville et paroisse de Pierre-Buffière, voisins et parents interpellés pour être présents audit inventaire, aussi en présence de Léonard de Sautour et Léonard Dunouhaud artisans demeurant au présent bourg témoins connus requis et appelés soussignés avec lesdits Thomas Faure sieur Villevialle et les autres parties et voisins ont dit ne savoir signer de ce interpellés lecture faite.
VILLEVIALLE FAURE SAUTOUR DUNOUHAUD CHAUSSADE

Et advenant une heure de relevée nous notaire soussigné en présence des témoins bas nommés et voisins sus nommés au requis dudit François Faure avons continué ledit inventaire et de suite il nous a représenté une marmite de contenance d’environ deux seaux avec deux mauvais couvercles un en fer et l’autre en cuivre tout fracassé, un chaudron en cuivre rouge de contenance de trois seaux et demi, un autre de même qualité de contenance de deux seaux et demi et un autre petit d’un demi seau avec leurs anses, les deux premiers usés et l’autre fracassé, une mauvaise [coupe] de poêlon en cuivre jaune sans queue, une mauvaise cuillère à pot de cuivre jaune la queue en fer, une cuillère en fer, une passoire en cuivre jaune la queue en fer, un trépied en fer, un mauvais gril sans queue, un vieux poêlon de fer à faire les crêpes, une pelle braisière, deux petits chenets dont un avec une pomme en cuivre, une crémaillère de neuf anneaux de fer avec un crochet, une poêle à frire fort usée, une bassinoire à charnière mi usée, un pot et un coquemar de terre commune, une mauvaise cruche, un seau de bois avec son godet, un pot de fer sans couvercle, une broche à rôtir, un dévidoir à écheveaux, une bille* à lier les gerbes, une pioche ou tranche, une hache sans manche, un hachereau, une planche à macérer la pâte, quatre paillassous, un crible, deux mauvais tamis en crin, un vieux fusil monté en cuivre jaune, un vaisselier avec son buffet où s’est trouvé cinq plats moyens, dix assiettes, quatre écuelles et six cuillères d’étain commun pesant vingt cinq livres, dix mauvaises fourchettes de fer, une vieille tourtière avec son couvercle en cuivre rouge les anses de fer, un chandelier de potin*, une boîte en fer blanc sans couvercle, six bouteilles en verre noir dont deux de cassées, quatre petits gobelets, un petit pot de faïence avec un peu de graisse, une fiole où il y a un peu d’huile d’aspic, une petite boîte à fer blanc, une mauvaise paire de ciseaux à lingère, un piège à prendre les renards, un petit cuvier à faire la lessive cerclé en bois, une panière à mettre les fromages, une paire d’armoires à deux battants ferrée et sans corniche, trois sacs à mettre les grains mi usés dans un desquels il y a trois émines de blé noir présente mesure que ledit sieur Faure père a déclaré être nécessaire pour la nourriture des mineurs, un mauvais licol de cheval, et ensuite ledit Pierre Bounadier nous a déclaré et audit sieur Faure que ledit feu Fleuret et lui avaient défriché du terrain dans le domaine de Crorieux et qu’il y avait entre eux cinquante huit gerbes de seigle du produit dudit défrichement lesquelles ne sont point battues mais promet d’en donner fidèlement la moitié audit sieur Faure pour les mineurs sans par lui se préjudicier à ce qu’ils lui doivent, comme aussi ledit sieur Faure père a déclaré que ledit feu Fleuret avait fait faire une pièce de toile d’étoupe et une de toile métis et qu’après son décès M. le prieur de la présente paroisse les avait faites porter chez lui par le tisserand qui les avait mesurés et s’en était trouvé vingt trois aulnes d’étoupes et vingt cinq de métis dont ledit sieur prieur avait payé la façon au tisserand ont déclaré lesdits voisins, que ledit Bounadier avait fourni un drap de quatre aulnes d’étoupe pour ensevelir ledit feu Fleuret, et qu’avant son décès il avait acheté une charretée de bois que ledit sieur prieur a pris en déduction de la façon de la toile qu’il a payée et avait déclaré qu’il devait plusieurs petites sommes à plusieurs particuliers, de tous lesquels effets ci-dessus inventoriés ledit sieur Faure père s’est volontairement chargé pour les représenter quand besoin sera, affirmant ainsi que ladite veuve et voisins avec sincérité qu’ils ne savent rien autre chose qui appartinsse à la succession dudit feu Fleuret, déclarant que tous les objets compris au présent sont de valeur de cent cinquante livres, de tout quoi ledit sieur Faure père nous a requis acte fait et concédé en la présence de tous les sus nommés à trois heures du soir ledit jour et mois et an et ont lesdits signataires signé avec nous et les autres comme autre fois déclaré ne savoir signer de ce interpellés lecture faite.
VILLEVIALLE FAURE SOTOUR DUNOUHAUD CHAUSSADE
Contrôlé à Linards le huit octobre 1789 Reçu trente sous infirmé Reçu sept livres dix sous CHAUSSADE
 

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