ADHV 4 E 43/ 224 – 24/01/1791 – Inventaire de Jeanne Bonnefont à Blanzat

Par-devant nous maître Jean Louis Chaussade notaire royal en la cy devant sénéchaussée de Limoges soussigné, en présence des témoins bas nommés le vingt quatre janvier mil sept cent quatre vingt onze environ les huit heures du matin, au bourg et paroisse de Linards département de la Haute-Vienne district de St Léonard est comparu Léonard Valadou journalier demeurant au village de Blanzat paroisse dudit Linards lequel nous a dit et exposé que défunte Jeanne Bonnefont son épouse serait décédée sans enfant ni disposition testamentaire le treize du courant et que ne voulant faire confusion de ses biens et droits avec ceux de la succession de ladite succession de ladite Bonnefont ni prendre aucune qualité qui lui soit de préjudice mais au contraire sous toutes ses réserves et protestations de fait et de droit il a été conseillé pour la conservation de ses biens propres de faire faire inventaire du peu de mobilier qu’a laissé ladite Bonnefont sa femme et faire constater procès-verbal de l’état des bâtiments et biens dépendants de ladite succession ; à ces fins il aurait donné son exposé au sieur juge de paix du canton de Châteauneuf tendant à ce qu’il lui fut permis de faire poser affiche publique à la principale porte de l’église paroissiale de Linards, aux fins de faire savoir à tous intéressés et prétendants droits à ladite succession d’assister audit inventaire et procès-verbal à ces fins nommer tel notaire qu’il lui plairait nommer lequel serait autorisé à choisir et nommer tels experts qu’il conviendrait et d’eux recevoir le serment au cas requis, sous la réserve par ledit exposant de tous ses droits et reprises et sans prendre aucune qualité de préjudice. En conséquence duquel exposé ledit sieur juge de paix par son ordonnance du vingt un du courant signé Lacroix aurait permis ladite affiche, nous aurait commis pour la faction desdits inventaire et procès-verbal et nous aurait autorisé de recevoir le serment des experts que nous voudrions choisir et nommer et enfin aurait fixé l’heure de l’assignation pour commencer ledit inventaire à ce jourd’hui à dix heures du matin, en la maison où est décédée ladite Bonnefont audit village de Blanzat où sont ajournés tous les intéressés à ladite succession par affiche publique posée à la principale porte de l’église paroissiale de Linards par […] du jour d’hier signée Dupuy secrétaire greffier, aux fins de la faction desquels inventaire et procès-verbal ledit Valadou nous a remis ladite affiche exposée et ordonnance en tête pour rester annexée aux présentes et être expédiée à la suite et nous a requis notre transport tout de suite et de deux témoins pour faire ledit inventaire et procès-verbal et y donner acte de la présence des intéressés qui voudront assister ou défaut contre eux, ce que nous lui avons accordé et lui avons sur son requis concédé aussi acte de son exposé et a dit ne savoir signer de ce interpellé lecture faite et avons signé
CHAUSSADE
Et advenant les neuf heures demi dudit jour vingt quatre janvier mille sept cent quatre vingt onze, nous notaire soussigné avec nos témoins bas nommés nous sommes portés audit village de Blanzat à la maison où est décédée ladite Bonnefont où étant au requis dudit Valadou avons fait interpeller deux experts pour nous assister tant audit inventaire qu’au procès-verbal qui doivent être faits et commencés à dix heures de ce jour et ladite heure étant venue avons trouvé George de la Bonnefont laboureur demeurant au village de Buffengeas présente paroisse Gabriel de la Bonnefont métayer au lieu du Breuilh paroisse de Ste Marie, cousin germain de la défunte et ses héritiers de droit pour chacun leur portion, lesquels après avoir entendu lecture desdits exposés, ordonnance, affiche et réquisition dudit Valadou ont dit vouloir assister auxdits inventaire et procès-verbal sans se préjudicier en rien et ayant fait appeler Léonard Barnagaud et Blaise Rivet, maîtres maçon et charpentier, entrepreneurs demeurant au village d’Oradour paroisse de Linards, lesquels s’étant présentés leurs avons fait connaître notre qualité, déclaré le sujet de notre transport et fait aussi lecture desdits exposé, ordonnance, affiche et réquisition, ce fait ont dit [accepter] la commission et de suite en présence desdits Valadou et Bonnefont avons d’eux reçu le serment au cas requis comme y étant autorisé par ladite ordonnance, après que lesdits experts nous ont dit être âgés savoir le premier de soixante ans et le second de trente six. Et vu qu’il ne s’est présenté d’autres parents que ceux-ci dessus dénommés avons contre les absents donné défaut au requis dudit Valadou et lui avons aussi sur son requis donné acte de ladite prestation de serment dudit expert et enfin de suite vaqué audit inventaire comme s’ensuit :
Premièrement ledit Valadou nous a présenté les habits de ladite Bonnefont sa défunte femme qui sont deux chemises d’étoupes l’une mi-usée, une jupe de toile d’étoupe, une autre de raz* de tulle couleur bleu mi-usée, une jupe de droguet* de pays au même état un tablier de même raz* que la jupe, une mauvaise paire de brassières* de raz* en laine de couleur bleue, une autre mauvaise paire de brassières* et une jupe d’étamine de couleur noire, six coiffes dont quatre de toile du pays, deux mauvaises paires de bas de laine, une mauvaise paire de sabots avec leurs bricoles, un mauvais linceul et un morceau d’un autre d’étoupe, plus nous a présenté un poêlon à faire les crêpes fort petit et usé, un pot de deux seaux, une marmite d’un seau* en fonte de fer, une mauvaise fourche à trois pointes, une vieille cognée, un hachereau, une mauvaise table fendue, un banc en bois, une mauvaise maie d’un tronc d’arbre couvrant avec deux planches, un dévidoir à écheveaux sans pieds, un mauvais broc à huile vide, huit livres demi de chanvre en rame, deux mauvais coffres sans clé, une échelle portative de longueur de douze pieds, un mauvais bois de lit tout délabré, de là lesdits experts sont montés au grenier où s’est trouvé trois setiers émine de blé noir, six coupes de seigle et un sac de châtaignes sèches, plus un sac de raves, tous les meubles ci-dessus énoncés sont ceux que ledit Valadou nous a dit avoir trouvé au décès de sadite femme, même au décès de Léonarde Dubois sa mère et a déclaré n’en avoir, savoir ni retenir d’autres, ce qu’il affirme sincèrement et nous a présenté une cassette en bois où s’est trouvé quelques vieux papiers lesquels nous avons visité et reconnu presque inutiles et les avons remis audit Bonnefont au requis dudit Valadou à l’exception de ceux dont le détail suit. Premièrement l’expédition d’une quittance finale de cent cinquante livres par Léonard Dubois en faveur de […] du cinq mai 1740 signée Bourdelas notaire cotée n° 1, un bulletin ou bordereau d’arpentement d’une châtaigneraie et pacage au présent lieu signé Duchaumeix arpenteur, du mois de mars 1702 coté n° 2, copie du testament de Léonard Dubois maréchal à Roziers du 25 mars 1680 signée Dufraisseix notaire royal, six quittances sous seing privé de la rente due sur le village de Blanzat des années mil sept cent trente six, trente neuf, quarante six, cinquante trois, cinquante quatre et mil sept cent cinquante neuf signés Linard en faveur de Jean Dubois cotées ensemble n° 3 et 4, […] deux arrêts rendus au parlement de Bordeaux le sept juillet mil sept cent quatre vingt quatre contre ladite Léonarde Dubois et autres au profit du sieur Jean-Baptiste Daniel de Mairas avec la commission sur icelui du dix neuf du même mois et signification à elle faite le trente un dudit mois par Froment huissier coté n° 5 signification d’assignation datée du seize février mille sept cent quatre vingt six signée Lacroix huissier à la requête de Léonard Berger contre ladite Dubois pour fait d’arrérages de rentes cotée n° 6. Lesquelles pièces sont toutes celles que nous avons trouvées susceptibles d’être inventoriées et dont ledit Valadou fut chargé ainsi que lesdits meubles pour les remettre à qui il appartiendra. Lesquels meubles et grains les parties présentes et lesdits experts ont dit qu’ils font la valeur de vingt cinq livres.
Et vu qu’il est déjà deux heures après midi nous nous sommes retirés et avons remis la faction du procès-verbal des bâtiments et fonds à trois heures de ce jour où toutes parties demeurent assignées. En présence d’Antoine Rivet, Jean de la Maisongrande, Pierre Martinot et Jean Valadou laboureurs au présent lieu, témoins connus requis et appelés qui avec lesdits Valadou requérant, parents et experts ont dit ne savoir signer de ce interpellés lecture faite. CHAUSSADE
Et advenant les trois heures de relevée dudit jour vingt quatre janvier mil sept cent quatre vingt quatre [sic] au requis dudit Valadou en présence desdits témoins a été procédé à la visite des bâtiments et biens dépendants de ladite succession de ladite Jeanne Bonnefont et après que lesdits experts maçon et charpentier ont eu visité la maison dont s’agit ils nous ont fait rapport que les murs ont vingt six pieds de long sur vingt de large et douze d’hauteur en dehors que ladite maison est composée d’une vaste cuisine dont la moitié mal pavée en pierre brute que sous l’autre moitié est une cave ou [chais] sur lequel il n’y a rien que de vieilles poutres dont deux de pourries par un bout et sans aucun plancher au-dessus, que la porte d’entrée est double et a ses jambages et linteaux en bois qui menacent de chute sortant du mur, que la porte de derrière est toute délabrée et a besoin de refaire à neuf ainsi que le perron au devant, que les bas jour qui éclairent l’appartement ont besoin de volet, que l’escalier descendant en dehors et celui d’entrée du chais ont besoin de rétablir, que la porte d’entrée a besoin d’une serrure, que celle de la cave ou chais est presque pourrie, a besoin de refaire et ferrer à neuf, que le grenier n’a aucun escalier, qu’il est planché avec de mauvais planchons et de la terre et quelques carreaux au-dessus, tout quoi a besoin de remettre, que la charpente est vieille et à paille que les bois ont resté découverts en partie, la couverture à paille étant presque toute pourrie, que le mur devant a besoin de refaire sur la largeur d’une toise, que le pignon du côté de bas n’est monté qu’au carré et menace de chute, que le four est assez bon ainsi que la cheminée et que l’étable à côté a besoin d’une porte, ensuite ont visité le jardin à légumes qu’ils ont dit être sans clôture, quant à la grange ils ont dit que les murs sont assez bons mais que le pignon est découvert, que l’étable a besoin de fourrières de bestiaux, que le mur de séparation des deux étables est en ruine, que le fenier est sans plancher, que la porte de l’étable à besoin de refaire à neuf, que le portal n’a aucun ferrement ni serrure, que la chènevière qu’ils ont visité est sans semence, la claie fort mauvaise, que le pré appelé de las Baras a besoin de clore et rigoles, sans aucun arbre de futage, que la terre de la Ribière est bien semée en seigle, celle de las Rochas aussi, que celle des [Foumeirs] n’est pas semée. Ensuite ont visité les châtaigneraies de las Rochas et du puy Lagarde et ont dit que les arbres sont fort délabrés et qu’il y en manque un […] des plants et celle de la Gane un cinquième, de tous quoi nous avons fait le présent procès-verbal pour servir et valoir que de raison, clos à six heures du soir et lesdits experts ont requis taxe que leurs avons fait de chacun trois livres. En présence desdits Rivet Maisongrande Martinot et Valadou qui avec les requérant et experts ont dit ne savoir signer de ce interpellés lecture faite. CHAUSSADE
 

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