ADHV 4 E 43 / 236 - 15 brumaire an 6 (05/11/1797) Inventaire d’Antoinette Bourdelas, à la Fontpeyre

Aujourd'hui quinze brumaire l'an sixième de la République française une et indivisible, au chef-lieu commune de Linards département de la Haute-Vienne, étude et par devant le notaire public patenté soussigné, à dix heures du matin, ont comparu Françoise Charosserie et Joseph Decrorieux conjoints, cultivateurs au hameau de la Fontpeyre dite commune, lesquels nous ont dit et exposé que Antoinette Bourdelas leur mère et belle-mère aurait décédé il y a environ un mois, et aurait de son premier mariage avec feu Léonard Charosserie son mari, laissé à elles survivantes, ladite Charosserie comparante et Léonarde Charosserie sa sœur âgée d'environ dix-sept ans, ses filles et dudit Léonard Charosserie, et comme les comparants ne voulaient faire confusion de leurs biens avec ceux dépendant de la succession de ladite feue Antoinette Bourdelas leur mère et belle-mère, ils ont intérêt de faire procéder à l'inventaire des meubles et effets dépendant de sa succession, en conséquence ils nous requièrent de vouloir nous transporter ce jourd'hui audit hameau de la Fontpeyre et dans la maison ou est décédée ladite feue Bourdelas aux fins de la faction du susdit inventaire et nous requièrent acte de leur exposé et ont déclaré ne savoir signer de ce enquis.
Duquel exposé ci-dessus nous notaire soussigné avons donné acte auxdits Charosserie et Decrorieux conjoints, en conséquence disons que nous nous transporterons ce jourd'hui accompagnés des citoyens Léonard Mercier et Léonard Duris nos témoins, cultivateurs demeurant au présent lieu, audit hameau de la Fontpeyre dans la maison de la feue Bourdelas, aux fins de la faction de l'inventaire  ci-dessus requis, et comme de fait y étant arrivés environ l'heure de midi, y aurions trouvé iceux Charosserie, Charosserie et Decrorieux conjoints, ladite Léonarde Charosserie leur sœur et belle-sœur, ensemble les citoyens Pierre Charosserie, Léonard Dunouhaud, François Dufraisseix, Léonard Besselas, cultivateurs demeurant au hameau de Manzeix et audit présent hameau de la Fontpeyre dite commune, parents paternels et maternels desdites Françoise et Léonarde Charosserie, à tous lesquels ayant fait connaître notre qualité et le sujet de notre transport, avons pris et reçu le serment dudit Pierre Charosserie âgé d'environ soixante dix ans, oncle paternel auxdites deux Charosserie, expert par nous pris et nommé aux fins de l'estimation des objets qui seront contenus audit inventaire, et qui nous a promis de faire le dû de sa charge en son âme et conscience.
Avons ensuite sommé lesdits Françoise Charosserie et Joseph Decrorieux conjoints de nous représenter tous les meubles et effets dépendants de la succession de ladite feue Antoinette Bourdelas leur mère et belle-mère, ce qu'ils ont promis de faire, le serment d'eux préalablement pris et reçu en la manière accoutumée. Cela fait avons en présence de tous les parents susnommés, même en celle de ladite Léonarde Charosserie, procédé à la faction du susdit inventaire ainsi qu'il suit :
Premièrement lesdits Charosserie et Decrorieux conjoints nous ont représenté un petit bac à cochon avec une table et deux bancs, le tout de grosse charpente, un grand pot de fonte de contenance de deux seaux, un autre d'un seau, une petite marmite avec son couvercle de fonte d'un demi-seau, une petite poêle à frire, un poêlon à faire les crêpes et sa palette de bois, une pioche, une cognée, une petite hache, une achoupie, une fourche de fer à trois pointes, le tout à demi usé, un petit mauvais chaudron cuivre rouge de contenance d'un seau, un petit mauvais poêlon à mener la lessive ayant la queue de fer, une cruche terre commune, un broyard, une petite mauvaise cuillère à tremper la soupe cuivre jaune avec la queue en fer, six assiettes, deux écuelles avec trois petites cuillères à manger la soupe, le tout d'étain commun pesant neuf livres poids de marc, une écuelle terre commune avec deux petits marteaux à ferrer les sabots, quatre mauvais paillons et trois mauvais paniers en clisses, un tamis en crin à bluter* la farine avec une bourse en paille pour la mettre à demi usé, le tout estimé par ledit Pierre Charosserie à la somme de trente francs ci-contre : 30 £
Plus nous ont représenté iceux conjoints deux petits chenets et un trépied en fer pesant dix livres, une petite mauvaise salière en paille, un petit seau de bois à faire lever les crêpes, une petite mauvaise armoire très vieille à deux battants bois de cerisier avec une mauvaise serrure et sans autres ferrements, un très mauvais coffre sans ferrements tombant par vétusté, une maie à pétrir bois de cerisier de grosse charpente à demi usée, un autre coffre sans serrure bois de cerisier de contenance de deux setiers à demi usé, un bois de lit grosse charpente bois de chêne à demi usé, un autre bois de lit grosse menuiserie en façon d’armoire bois de cerisier presque neuf ayant un battant dans lequel il s’y est trouvé deux mauvaises couettes garnies de mauvais [plumetis] dont un garni de quinze livres de plume commune et dans l’autre couette avec son coussin garni de borde d’avoine avec une petite mauvaise courtepointe piquée en chanvre, plus une autre couette avec son coussin ayant leurs plumetis très mauvais, le tout garni de vingt livres de plume commune, une panière de bois à mettre les fromages avec un râtelier à suspendre le pain, le tout à demi usé, deux pelles de bois à enfourner la pâte, une claie à faire sécher les châtaignes, cinq mauvais sacs toile d’étoupe, douze livres chanvre broyé avec cent poignées à broyer, six livres laine lavée, une livre fil d’étoupe sans blanchir, le tout estimé par ledit Charosserie à la somme de cinquante francs ci contre : 50£
A l’égard des nippes, hardes et linge de ladite feue Antoinette Bourdelas, le tout a été remis à ladite Léonarde Charosserie sa jeune fille comme étant de peu de valeur et faisant besoin à l’entretien de cette dernière, du consentement de tous les susdits parents, en conséquence icelles nippes, hardes et linge n’ont point été portés au présent inventaire.
Plus iceux conjoints nous ont représenté deux draps de lit de chacun quatre aulnes toile d’étoupe neufs, plus autres deux draps toile métis* aussi de quatre aulnes chacun avec autres trois mauvais d’étoupe de peu de valeur, deux mauvaises nappes d’étoupe de chacune une aulne, cinq serviettes de brin* à demi usées, une émine chènevis, plus nous ont représenté un tas de blé noir à battre, lequel ayant été visité par les susdits parents, ces derniers ont convenu qu’il pouvait y en avoir environ quinze setiers présente mesure, le tout estimé par ledit Charosserie à la somme de cinquante quatre francs ci contre : 54£
Plus nous ont représenté un tas de châtaignes vertes que les parents ont estimé y en avoir sept sacs lesquelles ont été estimées par ledit Charosserie à la somme de quinze francs ci contre : 15£
Plus et finalement nous a été représenté par lesdits Françoise Charosserie et Joseph Decrorieux le nombre de trente brebis mères ou agneaux qui ont été estimés par ledit Pierre Charosserie à la somme de soixante francs ci contre : 60£,
Toutes lesquelles sommes reviennent ensemble à celle totale de deux cent neuf livres en numéraire.
Les papiers étant en un si petit nombre et de si peu de conséquence que les susdits parents n’ont pas jugé à propos qu’ils ne soient inventoriés.
Qui sont tous les meubles, effets et bestiaux à nous représentés par lesdits Françoise Charosserie et Joseph Decrorieux conjoints ; avons de nouveau sommé ces derniers s’ils avaient ou savaient quelque autre chose dépendante de ladite succession, ils nous ont dit et affirmé sous leur dit serment n’avoir, savoir ni retenir autres choses que les objets ci dessus mentionnés au présent inventaire, de tout quoi ils se sont volontairement chargés pour remettre le tout à qui de droit il appartiendra, sans entendre se préjudicier aux droits et prétentions qu’ils peuvent avoir dans la succession de ladite feue Antoinette Bourdelas leur mère et belle-mère, tout quoi leur demeurant réservé, les droits et prétentions de ladite Léonarde Charosserie leur sœur et belle-sœur lui demeurant pareillement réservés.
Fait clos et arrêté le présent inventaire audit hameau de la Fontpeyre dite commune de Linards département de la Haute-Vienne, ledit jour quinze brumaire l’an six de la république française une et indivisible, à six heures du soir en présence desdits pierre Charosserie, Léonard Dunouhaud, François Dufraisseix, Léonard Besselas, Léonard et Etienne Demaison, Nicolas Dunouhaud parents de ladite Léonarde Charosserie mineure, et desdits citoyens Léonard Mercier et Léonard Duris nos témoins qui ont signé avec nous ainsi que ledit Léonard Dunouhaud, les parties conjointes et les autres parents ainsi que ladite Charosserie mineure ont déclaré ne savoir signer de ce enquis lecture faite.
DUNOUHAUD DURIS MERCIER VILLETTE Notaire
Enregistré à Linards le seize brumaire l’an 6° Rép. Reçu un franc CHAUSSADE
 

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