Vente de la terre et seigneurie de Neuvic et Masléon, dont des droits féodaux et métairies à Linards
27 et 28 novembre 1717 - Procès verbal
de la terre de Neuvic
Vente par messieurs de Chastagnac à Morel Limousin des terres de Neuvic et de Masléon, 26 novembre 1717
Aujourd’hui vingt sixième novembre mil sept cent dix sept après
midi, par devant Louis Estienne notaire royal de la ville de Limoges soussigné,
furent présents et personnellement établis
messire Charles Joseph de Chastagnac, chevalier, seigneur de Neuvic
et de Masléon et autres places, grand prévôt du Limousin,
Pierre de Chastagnac, seigneur de Lacour, écuyer,
Jean de Chastagnac, chevalier, fils majeur, émancipé
par messire ledit seigneur grand prévôt son père, ainsi
qu’il a fait apparoir, tant par son extrait baptissaire en date du trente
juin 1692 que par l’acte d’émancipation du trente octobre dernier
signé [Rogier] lieutenant général, lesquels il a représenté
en bonne forme et teneur ès mains du notaire soussigné, pour
être expédiés avec les présentes,
Lesquels de leur plein gré, libre et franche volonté,
conjointement et solidairement, les uns pour les autres avec renonciations
par eux faites au bénéfice de division et dissension, déclarent
vendre, céder, quitter et perpétuellement transporter, comme
par ces présentes ils vendent, cèdent, quittent et transportent
à perpétuité avec promesse de garantie de toutes entraves
générales et particulières, ou de fournir et faire
valoir envers et contre tous frais, quittes ou exempts de toutes charges,
dettes, hypothèques, arrérages de tailles, rentes ou autres
droits ordinaires du passé jusque audit présent jour, à
messire Morel Limousin, écuyer, conseiller du Roi, greffier en chef
au bureau des finances de la présente généralité,
demeurant ordinairement audit Limoges, présent, stipulant et acceptant,
C’est à savoir les terres et seigneuries de Neuvic et de Masléon
sises et situées dans les paroisses de Neuvic, Roziers et autres,
en la sénéchaussée de Limoges, consistant en château,
maison seigneuriale, bâtiments, écuries, clos, jardins, basses
cours, prairies, prés, prés clôturés, et acquisitions
faites d’icelles jusqu’à ce jour, terres labourables, champs froids,
pacages, garennes, bois de haute futaie, forêts, étangs, ruisseaux,
rivières,
droits de pêche, de chasse, de péage, justice mère,
mixte, impaire, haute moyenne et basse, cens, rentes foncières et
directes, annuelles et perpétuelles, dîmes inféodées
de tous grains, paille, laine, chanvre, dans le bourg de Neuvic, les villages
de Lachaud, le Puy La Rode, la […], [la Rousse], avec leur part prenante
des villages de la Vérine et […] en entier, et tout ce qui appartenait
au sieur de La Breuilh acquis par lesdits seigneurs vendeurs par contrat
du sixième mai dernier reçu par Estienne notaire royal de
Limoges, droits de gué, de champart, de viguerie, de passage, de
journaux, de charrade et charrois, corvée, vinade, droit de vasselage
avec les droits de banalité aux moulins à blé, à
huile et à drap, droits d’amende, de taille aux quatre cas, droits
de lotir […], de saisine et remise quand le cas échoit, et autres
redevances en deniers, grains, volailles, avec tous droits de créer
et élire juge, notaires, sergents et autres officiers et généralement
tous autres droits féodaux, seigneuriaux, utiles et honorifiques,
sans aucune chose exceptée ni réserve de telle nature qu’elle
soit et en quoi qu’elles [puissent]consister et composer, lesdites terres
et seigneuries de Neuvic et de Masléon,
ensemble toutes les métairies qui font partie des dépendances
desdites terres et seigneuries, c’est à savoir la métairie
du bourg dite la Tour, la métairie de Corneguerre, la métairie
de la Vérine, la métairie de […] et la métairie de
Samarut, composées de maisons, granges, étables, prés
et prairies, bois de haute futaies, bois, châtaigneraies et autres
bois, pacages, terres labourables, champs froids, et autres héritages
en quoi elles puissent consister, fonds, tréfonds, entrées,
issues, airages et courtilages, cours d’eau et autres généralement
quelconques, avec tous leurs bestiaux et toute nature qu’ils soient ou
puissent être, dans les prés clôturés ou étables
dudit château et susdites métairies, avec les croîts
d’iceux,
avec la mouvance des fiefs qui doivent foi et hommage et relèvent
aux devoirs accoutumés desdites terres et seigneuries,
les étangs de Riffaterre et l’étang du bois de Tronche,
les moulins de Fontannes et de Riffaterre, de Soumagnas, de la Cour,
de Ganevieille,
étant lesdits biens dessus vendus en entier de la mouvance du
Roi
et des terres et seigneuries, fermes et métairies, circonstances
et dépendances et bestiaux,
pour du tout ci-dessus vendu jouir, faire et disposer par ledit seigneur
acquéreur, ses hoirs et ayant cause, en toute propriété
et jouissance comme bon lui semblera et comme de chose à lui appartenant,
avec promesse et obligation de garantie solidaire et perpétuelle
envers lui et ses ayant droits et cause, pour cet effet ils se sont démis
et défaits en faveur dudit seigneur acquéreur desdites terres
et seigneuries, leur appartenances et dépendances, l’en ont saisi
et [investi] dès maintenant par la tradition des présentes,
consentant qu’il en prenne la réelle et corporelle possession quand
bon lui semblera, déclarant ne les plus tenir que précairement
et en son nom, et promettent de vider et laisser libres les châteaux
et bâtiments dans huitaine pour tout terme et délai, pour
du tout en jouir ainsi et tout de même qu’en ont joui lesdits seigneurs
de Chastagnac en conséquence de l’adjudication faite desdites terres
en faveur de …
et des échanges et acquisitions faites par eux et leurs auteurs
depuis la susdite acquisition jusqu’au présent jour, excepté
le domaine de Vériéras, à commencer la jouissance
et entière récolte de l’année présente mil
sept cent dix sept, de tout ce qui peut appartenir et dépendre des
deux terres et seigneuries, en quoi que le tout puisse consister, ainsi
qu’il est dit ci-dessous, et où lesdits seigneurs vendeurs ou autre
de leur part auraient touché ou perçu quelque choses desdits
revenus, ils promettent et s’obligent d’en tenir bon et fidèle compte
audit seigneur acquéreur,
cette présente vente faite pour le prix et moyennant la somme
de cent quarante mil livres, laquelle lesdits seigneurs vendeurs consentent
être payés en leurs acquit et décharge par ledit seigneur
acquéreur aux créanciers qui lui seront délégués
suivant l’ordre de leurs privilèges et hypothèques par un
état qui sera dressé, rapporté et joint à la
minute des présentes, ou autres qui viendront à sa connaissance
jusqu’à la concurrence de la somme de soixante dix sept mil livres,
par préférence les créanciers privilégiés
aux constitutions et cas de prédécédé de mesdames
Anne de Lépicier épouse dudit seigneur grand prévôt
et dame Jeanne Fraisier épouse dudit seigneur Jean Chastagnac, et
[au cas] où les dettes surprivilégiées auxdites constitutions
et prédécédé ou subséquentes à
ladite judication ne monteraient pas à la somme de soixante dix
sept mil livres, le surplus sera employé en fonds de terre conjointement
avec le montant des constitutions et prédécédé
comme il est dit ci-dessous, payant lesquelles sommes il demeurera subrogé
comme lesdits seigneurs vendeurs le subrogent dès à présent
au lieu, droits, place, nature, priorité, privilèges et totalité
des hypothèques des créanciers, pour raison de quoi il gardera
les titres desdites créances, et le restant du prix desdites terres,
du consentement et volonté desdits seigneurs vendeurs, demeurera
entre les mains du seigneur acquéreur jusqu’à ce qu’il ait
réuni un fonds en terre suffisant pour en faire emploi utile et
valable pour la sûreté de la somme de neuf mil livres de constitution
dotale, et de celle de six mil livres pour le cas de prédécédé
de ladite dame Anne Lépicier que pour celle de quarante deux mil
livres de constitution dotale et de celle de six mil livres de prédécédé
de ladite dame Jeanne Fraisier, de manière que manière qu’il
se trouve que lesdites sommes qui seront employées en fonds de terre
pour la sûreté desdites constitutions et prédécédés,
montant à la somme de soixante mil livres, soit employé comme
créance première et privilégiée sur ledit fonds
ou ladite acquisition, ladite dame de Lépicier ayant donné
sur sa constitution au seigneur Jean de Chastagnac son fils la somme de
trois mil livres par son contrat de mariage du dix huit juillet mil sept
cent six, reçu par Chavepeyre, qu’en tout événement
pour la garantie dudit seigneur acquéreur, lequel cependant paiera
intérêt à raison d’un sol pour livre de la somme de
soixante mil livres des constitutions et prédécédés
desdites dames et de la somme excédante qui restera en ses mains
les dettes payées, déclarant lesdites seigneurs vendeurs
avoir reçu réellement et d’effet du seigneur acquéreur
la somme de trois mil livres dont ils le quittent et déchargent.
Est intervenue aux présentes ladite dame Anne Lépicier,
épouse dudit seigneur grand prévôt, laquelle il a déclaré
autoriser pour l’effet des présentes et icelle procédure
par ladite autorisation, laquelle de son plein gré et volonté,
bien certifiée de ses faits et droits, renonce à tous droits
velleyens, loi Julie et à tous autres introduits en faveur de son
sexe, pour la sûreté dudit seigneur acquéreur a renoncé
comme elle renonce volontairement à tous les avantages, dons et
profits à elle donnés ou réservés en sa faveur,
le cas de prédécédé arrivant de son mari, par
le contrat de mariage dudit seigneur Jean Chastagnac son fils, dudit jour
18 juillet 1706 reçu par ledit Chavepeyre, sans préjudice
toutefois de sa constitution dotale de la somme de neuf mil livres en capital,
qui sera employée comme est dit ci-dessus en fonds suffisant, bon
et utile.
Est encore intervenu pour la majeure assurance aux présentes,
et été présent messire Mathieu Moulinier, écuyer,
seigneur de Beauvais, conseiller du Roi et son procureur au bureau des
finances de cette généralité, lequel a dit et déclaré
qu’il se rend caution par ces présentes desdits seigneurs de Chastagnac
pour l’exécution des clauses et conditions stipulés par le
présent contrat et s’oblige en son chef propre et particulier de
garantir et indemniser ledit seigneur acquéreur de tout événement
à l’occasion de la propriété et jouissance desdites
choses ci-dessus vendues, et de faire subsister la renonciation faite par
ladite dame Lépicier et la rendre […] à peine de payer lui-même
tout ce qu’elle pourrait prétendre et de tous dépens,
dommages et intérêts envers ledit seigneur acquéreur,
et a été convenu qu’il sera fait au premier jour procès
verbal de l’état des bâtiments, tant des châteaux, métairies
et autres domaines, par devant ledit notaire royal soussigné, en
présence ou absence desdites parties, icelles pour ce voir faire
dûment interpellées.
Les titres et terriers desquelles deux terres et seigneuries seront
remis audit seigneur acquéreur, dont sera fait un état au
bas des présentes.
Tout ce que dessus lesdites parties l’ont ainsi voulu, stipulé
et respectivement accepté, dont nous leur avons octroyé acte,
qu’elles promettent d’exécuter à peine de tous dépens,
dommages et intérêts, obligeant à cet effet tous leurs
biens généralement quelconques, présents et à
venir, et par exprès lesdites deux terres vendues sans que la clause
générale déroge à la spéciale.
Fait et passé au château de Neuvic en présence
de Messire Léonard Sivergnac notaire et de messire Pierre Beauvais
greffier, habitants dudit bourg de Neuvic, témoins appelés.
[Signatures :]
CHASTAGNAC DE MASLEON
ANNES DE LESPICIER
CHASTAGNAC DE LATOUR
LYMOUSIN
CHASTAGNAC DE NEUVIC
MOULINIER DE BEAUVAIS
SIVERGNAC présent
BEAUVAIS présent
ESTIENNE notaire royal
Contrôlé à Limoges …
En annexe :
Premièrement le papier terrier de la terre de Neuvic, couvert
de parchemin, contenant plusieurs reconnaissances, les feuilles de parchemin
au nombre de quatre vingt dix neuf, ayant à la tête l’arrêt
du conseil donné à Paris le vingt cinquième janvier
mil six cent soixante huit, et la dernière reconnaissance datée
du neuf février mil six cent soixante neuf signé Courbier,
notaire royal.
Puis un contrat de […] de la seigneurie et justice haute, moyenne et
basse de […] et Masléon fait par messieurs les commissaires généraux
de sa Majesté en faveur de noble Henry de Pierre-Buffière,
vicomte de Comborn, baron de Chamberet, étant en parchemin, en date
du dix avril mil six cent quarante deux, signé Pichon de Pontac,
Dubourg, Dupic et par lesdits sieurs commissaires.
Puis un contrat de cession faite par messire François de la
Nouaille, juge de Chamberet, à messieurs Léonard de Chastagnac,
des droits sur la terre et seigneurie de Masléon, étant en
papier et daté du troisième de décembre mil six cent
quarante six, reçu par De Beaubreuil notaire royal.
Puis un contrat en parchemin de revente et engagement de la terre et
seigneurie de Masléon faite par les commissaires généraux
de sa Majesté en faveur de messire Léonard de Chastagnac
et de messire Martial Malledent sieur de la Lingaine, avec la quittance
des mêmes étant au bas, du quinze mai mil six cent cinquante
sept, signé Lefaure, Demesson, De Mahaut, Lefaure, Delezeau et par
ledit commissaire Carré.
Puis une copie collationnée d’un titre concernant la justice
sur le village de Mazermaud dépendant de Masléon, en date
du premier janvier mil cinq cent soixante trois signé Bermondet
et à la collation du 28 mars 1708 signé Jacob Ramier.
Puis une copie collationnée d’un arrêt qui déboute
madame de Pardéac sur la requête [par elle] présentée
en la cour du parlement de Paris le 23 mars 1702, signé par collation
Clerc.
Puis un contrat de partage en parchemin de la terre de Châteauneuf
et de Neuvic, en date du vingt unième novembre mil six cent soixante
un signé Rougier notaire royal.
Puis un contrat d’échange en papier de […] Anne Veyriéras
pour moitié de la terre de Masléon du trentième mai
mil six cent soixante deux signé Rougier notaire royal.
Puis une copie collationnée d’un contrat concernant une nouvelle
rente de cinquante cinq setiers de blé seigle d’augmentation de
rente sur le moulin des Fontannes en date du 17 juin 1676 par Gorse notaire
royal.
Puis un paquet de papiers où sont les titres des acquisitions
et une copie informe d’un arpentement des biens acquis au village de Samarut.
Puis un contrat de vente de deux sources d’eau consenti par sieur Jean
Froment en faveur dudit sieur de Chastagnac en date du vingt un juin 1701
reçu par Sivergnac notaire.
Puis une vente par Guillem Choulet à monsieur le grand prévôt
d’une terre ou jardin comprise dans la prairie, du 18 août 1699 par
Sivergnac notaire.
Puis un contrat de vente d’une maison par François Mouretaud
audit sieur grand prévôt d’une maison en masure de grange
à la tête de la prairie, du sept avril 1710 reçu par
ledit Sivergnac.
Puis un contrat d’échange d’un pré compris dans la prairie
entre monsieur le grand prévôt et Blaise Sudras dit Pintou
du 26 mars 1714, par ledit Sivergnac.
Puis un contrat d’accord entre monsieur le grand prévôt
et Georges Cluzeau, meunier des Fontannes, du 14 février 1717 reçu
par ledit Sivergnac.
Puis une baillette de la métairie de la Veyrine, à Léonard
Dumazeau, Pierre et Joseph Caillaud, du 12 février 1717.
Puis une autre baillette de la métairie de […] à Mathieu
de Soumagnas du 27 mars 1717 reçue par ledit Sivergnac.
Puis une autre baillette de la métairie de Samarut par monsieur
le grand prévôt à Léonard Roby en date du vingt
trois décembre mil sept cent deux, reçue par Bregaud notaire
de Masléon.
Nous soussignés reconnaissons que messieurs de Chastagnac m’ont
remis et délivré les titres et papiers énoncés
au présent état, dont ils demeurent quittes et déchargés,
et d’autant qu’il y a quelques uns desdits contrats qui sont au nom de
ladite dame de Lépicier épouse dudit seigneur, ladite dame
déclare que c’est pour et au profit dudit seigneur et déclare
n’y rien prétendre directement ni indirectement.
Fait à Neuvic le vingt sixième novembre mil sept cent
dix sept.
CHASTAGNAC DE MASLEON - ANNE DE LESPICIER - LYMOUSIN
Acte d’émancipation consenti par Charles de Chastaignac,
écuyer, seigneur de Masléon, grad prévôt du
haut et bas Limousin, en faveur de son fils Jean de Chastaignac, écuyer,
seigneur de Neuvic, le 30 octobre 1717, devant Joseph Rogier, seigneur
du Buisson, conseiller du Roi, lieutenant général en la sénéchaussée
et siège présidial de Limoges.
[Non transcrit]
Extrait du registre des baptêmes de l’église paroissiale
de Saint Michel des Lions à Limoges, baptême le 30 juin 1692
de Jean Chastaignac, fils de messire Charles Joseph Chastaignac, écuyer,
seigneur de Neuvic et de Masléon, grand prévôt du Limousin,
et de dame Anne Lépicier sa femme, né le 28 juin 1692, parrain
monsieur Jean Guillaume, écuyer, seigneur des Hors, de l’Espinacerie
et du Léris, conseiller et secrétaire du Roi, maison et couronne
de France et de ses finances, contrôleur et audiencier, marraine
demoiselle Louise de Chastaignac.
[Non transcrit]
Aujourd’hui vingt septième novembre mil sept cent dix sept, avant midi au bourg de Neuvic, par devant Louis Estienne notaire royal à Limoges soussigné, furent présents messire Charles de Chastagnac, chevalier, seigneur de Neuvic et Masléon, prévôt général du Limousin, et messire Morel Limousin, chevalier, greffier en chef au Bureau des Finances en la généralité de Limoges, lesquels en conformité du contrat de vente desdites terres de Neuvic et de Masléon, consenti par ledit seigneur de Chastagnac en faveur dudit sieur Limousin en date du vingt six du présent mois, nous ont requis de faire procès verbal de l’état des bâtiments de la maison noble de Neuvic, métairies, étangs, bois et moulins ; à cet effet y avons procédé ainsi qu’il s’ensuit :
Premièrement nous sommes entrés dans la maison noble de Neuvic ; étant dans la cuisine, l’avons vue pavée de petite pierre où il y a plusieurs endroits dépavés et avons remarqué qu’il manque un panneau de vitre à la fenêtre du côté du jardin et huit carreaux de vitres aux autres carreaux, et avons vu le potager en mauvais état et qu’il a besoin de crépir à chaux et à sable et de le regarnir de briques ; et à côté il y a un garde-manger dans la tour, aussi pavé de petite pierre, qu’il y a une petite fenêtre sans châssis ni vitre ; après quoi nous sommes entrés dans une chambre derrière la cuisine, que nous avons trouvé pavée en partie de petite pierre, l’autre partie de pavé, qu’il n’y a aucune vitre à la fenêtre du côté du jardin, et avons observé qu’il y a une grande cheminée à l’antique.
Ensuite nous avons été conduits dans une grande salle basse que nous avons trouvé boisée tout autour, aussi bien que la cheminée, et avons remarqué que le plancher est fort usé, qu’il manque deux carreaux de vitre aux fenêtres et qu’il y en a six autres de fendus ; après quoi nous sommes entrés dans une chambre derrière la salle, avons vu le plancher en mauvais état, que les planches ont besoin de rejoindre, qu’il manque deux carreaux de vitre aux fenêtres et trois autres qui sont rompus ; avons été dans un petit salon que nous avons trouvé pavé de grande pierre large, où il y a une petite cheminée ; ensuite de ce, nous sommes montés par un escalier de bois au bas duquel il y a un couloir dont le plancher est en mauvais état et les planches sont usées ; ce fait nous sommes entrés dans une grande chambre de l’appartement qui est à main droite en montant ledit escalier, que nous avons trouvé planchéie d’un simple plancher. La cheminée boisée a neuf et uniment, avons vu qu’il y manque un carreau de vitre à une des fenêtres ; après quoi nous sommes entrés dans une chambre à côté gauche. Nous avons vu le plancher demi-usé, la cheminée boisée à neuf et uniment, les vitres et fenêtres en bon état, à côté de laquelle chambre il y a un galetas où il y a des lieux communs, avons vu qu’il y manque une planche et que le plancher est en mauvais état et à besoin de rejoindre. Ensuite avons été dans une petite chambre à côté de la grande ci-dessus, que nous avons trouvé planchéie d’un vieux plancher, qu’il manque un carreau de vitre aux fenêtres et trois autres de fendus. Etant ressortis et passant dans le couloir, avons vu une petite chambre pour les domestiques, planchéie d’un vieux plancher et en mauvais état, qu’il y a une petite fenêtre sans vitre.
En continuant le présent procès verbal, avons été dans l’appartement à gauche de l’escalier ; étant entrés dans une chambre que nous avons trouvé planchéie, dont les planches sont disjointes, en mauvais état et ledit plancher a besoin de faire relever; après quoi nous sommes entrés dans une chambre à côté que nous avons vu planchéie d’un simple plancher qui a besoin d’être relevé, les planches étant disjointes ; et avons observé qu’il n’y a aucune serrure ni clef aux portes des chambres ci avant nommées.
Ensuite nous sommes montés dans les greniers du corps de logis. Nous avons trouvé les planchers en mauvais état et ont besoin d’être relevés et de rejoindre, avons remarqué que les couvertures ont besoin de resuivre et qu’il y manque beaucoup de tuiles.
Etant descendus dans le jardin qui en a huit carreaux autour desquels
il y a quelques arbres fruitiers taillés en rechaux, au bas duquel
jardin il y a un champ inculte rempli de genêts, d’un côté
duquel champ on a fait planter depuis deux ans une charmille qui est presque
morte, ledit jardin et champ ne faisant qu’un seul enclos entouré
de muraille, laquelle a besoin de recrépir et de resuivre ; ensuite
nous avons été dans la basse cour de ladite maison de Neuvic,
où nous avons vu une fontaine construite d’un tuyau, et l’eau tombe
dans une grande auge de bois, et devant ladite fontaine il y a deux petites
étables en mauvais état et le mur endommagé, après
quoi nous avons été conduits dans les écuries, que
les murs d’icelles ont besoin de crépir, et devant lesdites écuries
il y a aune muraille du côté du jardin qui est éboulée.
En continuant nous avons été dans une grange de la basse
cour où nous avons trouvé le foin de réserve, et la
grange en bon état ; sommes montés par une espèce
de levée dans le grenier au-dessus des écuries ; nous avons
remarqué que depuis ladite levée jusque sous la porte dudit
grenier, le petit pont de bois qui était est rompu et que le plancher
du grenier a besoin de faire rejoindre, étant rapiécé
en plusieurs endroits de lattes en petite planche. En sortant dudit grenier
avons vu une brèche au mur par le bas qui a besoin de réparer,
après quoi nous avons été dans une maison qui est,
entrant dans la basse cour, à main droite, acquise pour le seigneur
de Masléon du nommé Pinou ; étant entrés dans
une chambre haute l’avons trouvée sans carreaux, n’y ayant que la
terre sur de mauvais planchons, avons remarqué que le mur au fond
et le foyer de la cheminée troué et en ruine, qu’il n’y avait
point de porte à ladite chambre, le degré de bois en très
mauvais état et la petite galerie sur le devant est tombée,
n’y ayant que trois petits chevrons pourris ; avons vu dans le grenier
au dessus le plancher en ruine, de même que la couverture ; étant
allés dans le bas de ladite maison nous n’y avons vu aucun pavé,
point de vitre à la fenêtre, seulement la croisée et
une grille de fer, qu’il n’y a point de porte à la cave et avons
remarqué qu’il y a une serrure et une clef à la porte, fort
usée. Nous sommes entrés dans une petite chambre où
il y a un four et une cheminée en mauvais état, ladite chambrette
sans carreau ni vitre ni châssis à la fenêtre, et qu’il
y a une grille de fer. En continuant nous sommes entrés dans une
grange couverte à tuile, acquise dudit Pinou, avons vu la porte
demi usée et observé que la couverture a besoin de resuivre
et qu’il y manque beaucoup de tuile, et attendu qu’il presque nuit nous
avons remis la continuation du présent procès verbal à
demain.
Fait en présence de messire Léonard Sivergnat notaire
royal et de messire Jean Benoist de Sivergnat clerc, habitants dudit bourg
de Neuvic, témoins à ce appelés.
CHASTAGNAC DE MASLEON – LYMOUSIN – SIVERGNAT – J.-B. SIVERGNAT – ESTIENNE
Advenant le vingt huitième novembre mil sept cent dix sept avant
midi, par devant Louis Estienne notaire royal de la ville de Limoges, sur
le requis desdits seigneurs de Chastagnac et Limousin, nous avons continué
le procès verbal comme s’ensuit :
Premièrement avons été conduits dans une maison
située audit bourg de Neuvic, acquise pour ledit seigneur de Chastagnac
de feu Guillem Mousnier, qui est à la tête de la prairie,
et étant entrés dans le bas de ladite maison, y avons trouvé
Marguerite Penot qui nous a dit qu’on lui en laissait l’habitation par
charité ; avons vu ledit bas de maison sans pavé, carreaux
ni plancher, qu’il n’y a pour fenêtre qu’un faux jour d’un pied en
carré, après quoi nous sommes montés par une méchante
montée de pierre en ruine dans une chambre où nous avons
trouvé Jean Dumain du Cousson, bordier en icelle, laquelle chambre
est pavée de petite pierre, avons vu le plancher du grenier en ruine
; étant entrés dans une autre chambre à côté
qui est sans plancher, de même que le grenier, leurs murs et couverture
en ruine.
En continuant, avons été dans une métairie appelée de La Tour, située au bourg de Neuvic, y avons trouvé Léonard Cluzeau, métayer en icelle, qui nous a conduit dans une petite maison couverte à tuile, pavée de pierre en partie et l’autre sans pavé ; il nous a dit et fait observer que la cheminée est en mauvais état, avons vu la chambrette sur le derrière qui est sans pavé, qu’il n’y a au grenier que des soliveaux sans plancher ; ensuite nous somme montés dans une chambre par [une] échelle [laquelle] pavée de pierre, ledit grenier en mauvais état, de même que le plancher ; étant sortis dans la cour avons vu un fournil où il y a un four en très mauvais état et menace d’une ruine évidente, la couverture emportée et les murs éboulés et crevassés. Nous avons été conduits par ledit Cluzeau dans une grange couverte à paille et nous a fait voir un des deux espoutadis (têtières pour attacher les bestiaux) en mauvais état et avons observé que la couverture a besoin de resuivre, y ayant de la paille qui a été enlevée en plusieurs endroits par le vent.
Ensuite avons été conduits dans un moulin appelé
Des Fontannes où nous avons trouvé Georges Cluzeau meunier,
auquel avons fait savoir le sujet de notre transport ; il nous a conduit
dans un […] à côté du moulin où nous avons vu
un four, et ledit […] sert aussi à mettre des brebis ; avons vu
que le plancher est appuyé de deux appuis, le soliveau est rompu
dans le milieu et pourri, et ledit meunier nous a fait remarquer que le
manteau de la cheminée est en ruine de même que le mur ; après
quoi nous sommes entrés dans une petite boutique à forge,
où nous avons vu que la sangle qui est sur le mur est pourrie et
hors de servir, que ladite boutique n’est point pavée et que les
murs sont en mauvais état.
Nous sommes entrés dans le moulin, ledit Cluzeau nous a fait
remarquer que les murs sont fendus et crevassés en plusieurs endroits,
que la porte est rompue et que l’une des deux meules n’a que quatre doigts
d’épaisseur, que l’autre est à demi usée, que la poutre
ne vaut rien, qu’il y a une brèche à la muraille du côté
de Châteauneuf de douze pieds de large et que le pignon du côté
de l’eau est éboulé par le haut et qu’il est en ruine du
côté de la cour ; ledit meunier nous a fait observer que les
couvertures sont moitié paille, l’autre de tuile et bardeau et qu’elle
est en ruine, qu’il y a un petit moulin à chanvre dont la poutre
ne vaut rien et la maie du petit moulin à huile est usée.
Nous sommes montés dans une chambre qu’habite le meunier, avons
vu le plancher en mauvais état, de même que la cheminée,
qu’il n’y a que trois petits bas-jours sans châssis ni vitre, que
le soliveau du côté du moulin est rompu, de manière
qu’il s’en faut de cinq pieds que les deux bouts ne se joignent ; ledit
Cluzeau nous a fait remarquer que les deux soliveaux du côté
du mur sont pourris et appuyés par une pièce de bois du [côté
du] couchant à trois endroits, que le mur et la cheminée
sont crevassés, que les planchers du grenier sont en partie rompus,
que les lattes de la couverture sont pourries, plusieurs tuiles cassées,
les chevrons pourris en partie, que les deux roudets sont usés et
avons vu une brèche à l’écluse de la grandeur de dix-huit
à vingt pieds.
Ensuite avons été conduits dans une métairie appelée Corneguerre où nous avons trouvé François Montaudon, métayer en icelle, auquel ayant fait savoir le sujet de notre transport, il nous a conduit dans la maison qu’il habite, que nous avons vu mal pavée et y manque beaucoup de pierre, ledit Montaudon nous a fait observer qu’il n’y a que des soliveaux au grenier sans plancher, qu’il n’y a que deux portes sans fenêtre ; dans une chambre à côté, le grenier est planché en partie où il n’y a que les soliveaux et l’autre partie du plancher est pourrie ; ledit métayer nous a fait voir qu’il y a une cave où nous n’avons pu descendre à cause qu’il n’y a point de degré, et a dit encore qu’elle était pleine d’eau ; avons vu que les murs de ladite maison sont crevassés en plusieurs endroits et avons remarqué qu’elle est couverte à paille dont partie est découverte du côté du couchant et en très mauvais état. Sortant de ladite maison par le derrière, avons vu une petite étable découverte, sans chevron ni latte, après quoi ledit métayer nous a conduit dans une grange aux bestiaux, et vu que les planches du portail sont disjointes et qu’il n’y a point de têtière pour attacher les bestiaux. Nous sommes entrés dans une autre grange à côté, où est le blé, avons vu le portail en mauvais état, ledit métayer nous a fait observer que la sablière est rompue, lesdites deux granges couvertes à tuile où il en manque beaucoup ; avons été dans une étable au bout de la première grange, avons vu le mur de séparation éboulé, la porte rompue et les murs en ruine.
En continuant nous avons été dans le bois appelé
De Tronche, que nous avons trouvé avoir été coupé
en plusieurs endroits et hors l’on a fait plusieurs abaux de bois, de manière
qu’il ne reste plus dans ledit bois qu’un bois revenant.
Avons été ensuite à l’étang appelé
De Tronche, où nous avons aussi vu que la chaussée et la
bonde sont en ruine et ont besoins de refaire à neuf, n’y ayant
point d’eau dans ledit étang.
Après quoi avons été conduit dans une métairie
appelée De Samarut, y avons trouvé Léonard Roby dit
Le Marchand, métayer en icelle, qui nous a fait voir une petite
maison couverte à paille et fait remarquer qu’elle est en mauvais
état ; étant entré dans ladite maison, le métayer
nous a fait remarquer que le four est tombé et qu’il faut le refaire
à neuf, que la cheminée et les murs sont en très mauvais
état ; avons entré dans une petite chambrette à côté
où il n’y a que des soliveaux sans plancher, la petite étable
à côté tombée, et le tout étant presque
inhabitable ; après quoi ledit métayer nous a mené
dans les granges ; étant entré dans celle du foin, avons
vu le portail rompu et le mur de devant par le bas éboulé,
et ledit métayer nous fait observer que le pignon du côté
de l’étable des bœufs penche en dehors de deux pieds et menace de
ruine ; sommes entrés dans une autre grange où est le blé,
nous avons vu les planches du portail déclouées, les deux
granges couvertes à paille.
Ce fait ledit Roby nous a conduit dans un petit moulin appelé
De Garnevieille, où étant arrivés n’y avons trouvé
personne, et vu que ce n’est qu’une petite cabane couverte à tuile,
où étant entrés n’y avons trouvé aucune porte,
sans cheminée, qu’il n’y a ni [cintre] ni maie mais seulement une
petite meule de pierre de pays renversée, qu’il n’y a aucune
roue mais bien un petit roudet par dessous en très mauvais état,
de même que la couverture de ladite cabane qui est en ruine ; étant
sortis par le derrière, avons vu la chaussée entièrement
en ruine, et qu’il n’y passe point d’eau, et que le pré dépendant
dudit moulin est sans levée et inculte.
Etant remontés à cheval, nous avons été
conduits dans une métairie appelée De La Vérine, y
avons trouvé Léonard Roudier et Pierre Caillaud, métayers
en icelle, auxquels ayant fait savoir le sujet de notre transport, ils
nous ont fait entrer dans la maison, que nous avons vue dépavée,
et lesdits métayers nous ont fait remarquer que la cheminée
à besoin d’être refaite à neuf, après quoi nous
sommes entrés dans une autre chambre à côté,
aussi sans pavé, avons vu les greniers sans plancher et que la cheminée
menace de ruine, et dans une petite chambrette à côté
l’avons vu appuyée en trois endroits et menace de ruine, et lesdits
métayers nous ont fait observer que la couverture est en mauvais
état, qu’il y manque beaucoup de tuiles et qu’elle a besoin de resuivre.
En continuant avons été dans une grange couverte à
paille où nous avons remarqué que le mur du coin de ladite
grange du côté du Nord est fendu des deux côtés
et menace de ruine ; les métayers nous ont fait observer que les
deux portes des étables sont rompues et ont besoin de refaire à
neuf, que le vent a enlevé de la paille à la couverture en
plusieurs endroits et que la couverture a besoin de resuivre, et que les
espoutadis ou têtières ont besoin de refaire à neuf,
après quoi nous avons été dans une grange couverte
à tuile bâtie à neuf, et vu que les planches des deux
portes sont déclouées, ont besoin de rejoindre et qu’il n’y
a point de serrure ni clef. De là nous avons été conduits
dans une maison au dessous desdites granges qui est couverte à paille,
que nous avons trouvée en ruine, et lesdits métayers nous
ont dit n’y oser entrer de crainte d’y être ensevelis.
Ensuite avons été dans une métairie appelée
De […] où nous avons trouvé Massiau (Martial) et Jean de
Soumagnas, métayers en icelle, auxquels ayant fait savoir le sujet
de notre transport, ils nous ont conduit dans une maison couverte à
paille par eux habitée, l’avons vu sans pavé et que la cheminée
et le four menacent de ruine, la moitié du plancher des greniers
en ruine, et à côté il y a une chambre sans pavé
ni carreaux, après quoi avons été dans une grange
dont les murs sont faits à neuf et vu qu’il n’y a qu’un tiers de
la couverture faite, que la porte est neuve et n’est pas encore montée,
que les deux autres tiers de la grange sans charpente ni couverture, mais
avons vu partie des bois devant la porte, œuvrés et prêts
à mettre en œuvre.
Après quoi nous avons été au moulin de Soumagnas
où nous avons trouvé Léonard Paris qui nous dit être
domestique de Jean Maumont, meunier dudit moulin ; lui ayant fait savoir
le sujet de notre transport, il nous a conduit dans le moulin, avons remarqué
qu’il il y a la place de deux meules mais qu’il n’y en a qu’une à
présent, qu’il y a cependant deux roues dont il y a un des deux
arbres pourris ; ledit Paris nous a fait remarquer que la porte est rompue,
que les murs et la couverture de paille sont en très mauvais état.
Finalement nous nous sommes portés au moulin de La Cour où
nous avons trouvé Léonard Jumellou du Giraud, auquel nous
avons aussi fait savoir le sujet de notre transport et enfin nous avons
entré dans le moulin où nous avons trouvé deux meules
et deux roudets, ledit Jumellou nous a fait observer que les murs des deux
côtés de la porte sont éboulés et que l’écluse
est en ruine.
Dont et du tout nous avons fait et dressé …