BOURDEAU (en Limousin) Décembre 1992

par Gilles de Blignières

 

 

 

 

 

Armoiries: " D'azur à un château d'argent flanqué de quatres tours rondes, pavillonnées et girouettées de même, posé sur une rivière aussi d'argent ondée de sable, le château sommé d'une espèce de clocher garni d'une cloche d'argent, et surmonté d'un lion léopardé d'or "' (Armorial de 1696). Ce sont les armes de -la ville de Bordeaux.

 

Sources: Chaix d'Est d'Ange : Dictionnaire des familles françaises, tome VI page 146.

Jougla de Morenas : Grand armorial de France, tome II, notice 6229.

D'Hozier : Armorial général de France, généralité de Limoges, publié par Moreau de Pravieux, page 48, notice 127.

Nadaud : Nobiliaire du diocèse et de la généralité de Limoges, publié par l'abbé Leclerc, tome I page 332 (lère édition) ou 598 (2ème édition).

Leclerc - Dictionnaire historique et géographique de la Haute-Vienne.

Arbellot, du Boys : Biographies des hommes illustres du Limousin.

Ruchaud, Vasson, Montaigut, Lepetit, Gaudy, Auclair : Généalogies Limousines et Marchoises, (GLM), notamment tome III, notice Bramaud du Boucheron.

Bulletin de la société archéologique et historique du Limousin, 1845 - 1990 (BSAHL) Louis Bourdeau : Mémorial de famille, 1862, notice dactylographiée de 47 pages.

André Bourdeau de Lajudie : Récits de famille, 1930, notice dactylographiée de 53 pages. André Sauty de Chalon : Un parlementaire limousin sous la Restauration, Bertand Bourdeau, notice dactylographiée de 37 pages.

Archives Départementales de la Haute-Vienne : registres d'Aixe et Tarn paroisse Ste-Croix, 1614-1822, de Rochechouart paroisse St-Sauveur, de Limoges paroisses St-Pierre, St Maurice et St-Michel, de St-Martin le Vieux. Minutes des notaires Balan, David et Demont à Aixe, Darfeuille et Fournier à Limoges.

Archives du château de La . Judie (87 St-Martin le Vieux) : dossiers Bourdeau, Lajudie, Linards, Villoutreys et Rivet.

Archives du château de Cognac (87 Cognac la Forêt).

Obligeantes communications de MM Christophe Aubrun, Robert Auclair, Louis Chastenet de Géry et Jean-Claude Morand.

Avec les concours de MM Louis de Vasson et Jean-Louis Ruchaud, qui m'ont communiqué de multiples et précieux renseignements, trop nombreux pour être tous cités en notes, et de madame Irène Petit, qui m'a aimablement ouvert la bibliothèque du château de Cognac, qu'ils en soient ici remerciés.

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BRANCHE DE LAJUDIE

IIIe Jean-Baptiste BOURDEAU, Sr du Buisson (en Aixe), bourgeois et marchand drapier de Limoges. (fils de Jean dit l'Aîné et d'Anne Bersoire, en II page 2)

le 6 mars 1664 et baptisé le 9 à Aixe (parrain: Jean BRAMAUD, praticien d'Aixe, marraine: Narde BERSOIRF, de Limoges St-Michel de Pistorie). Le 19 mai 1700 il est élu garde-juré pour la visite et marque des étoffes par le corps des marchands de Limoges.(59) Le 8 février 1706 il reçoit quittance de 550 livres pour la finance de l'office de capitaine de la milice bourgeoise de Limoges.(60) Le 7 décembre 1708 il est élu 3ème consul de Limoges pour les années 1709 et 1710; il signera pour la dernière fois les registres consulaires le 17 mai 1710.

Le 16 novembre 1697 (Champeyre, not. à Limoges) il achète à Catherine Rodet, veuve de Léonard Lamy, perruquier à Limoges une maison, 'confrontant aux deux rues du Consulat et de Cruchedor', pour un prix de 3.400 livres; cet achat est curieusement effectué sous le couvert d'un prête-nom, Jean Rogier des Essards, conseiller au présidial de Limoges. C'est à cet emplacement que sera construit en 1772 par l'architecte Brousseau l'édifice connu à Limoges sous le nom de maison Bourdeau. Le 30 décembre 1705 (Nicolas, not. à Limoges) il acquiert de Martial de Londeix, Eyr, Sr de La Brosse (par Chassenon, Charentes) deux domaines sis au Mas Mandinade, paroisse de St-Martin le Vieux, moyennant 8.750 livres; acquisition complétée le 18 .nai 1707 (Bourdeau, not. à Aixe) par l'achat fait à son frère aîné Jean Bourdeau d'un ensemble de terres sises au même village pour 2.000 livres; sont témoins de cet acte leurs deux autres frères Alpinien et Martial.

Il teste le 15 mai 1710 (Nicolas, not. à Limoges) en désignant son fils aîné Pierre comme héritier universel, après avoir doté ses autres enfants: Alpinien reçoit la métairie du Buisson, Jean-Baptiste une vigne à St-Lazare, Pierre 8.000 livres et Françoise 6.000 livres, payables à leurs majorité. Enfin, il nomme son frère consanguin Jean Bourdeau, Sr des Roches, 'travaillant pour moi depuis plusieurs années dans mon commerce' tuteur de ses enfants.(61) Décédé le 9 juin 1710 à Limoges, âgé de 46 ans, et inhumé à St-Pierre du Queyroix, 'dans l'allée de N.-D. des Agonisants, près l'autel des onze mille vierges' aux cotés de son épouse. Epouse le 8 janvier 1690 à Limoges St-Pierre Marguerite SENEMAUD, fille de Pierre, bourgeois de Limoges, et de Valérie MARTIN. Décédée avant le 26 juin 1709 et inhumée à St-Pierre.

d'où :

1. Jean BOURDEAU, né le1erfévrier 1691 à Limoges et baptisé le lendemain à St-Pierre. Décédé le 11 mars suivant à Limoges et inhumé à St-Pierre.

2. Marie BOURDEAU, née le 9 août 1692 à Limoges et baptisé le lendemain à St-Pierre

(parrain : Pierre SENEMAUD, marchand de Limoges, marraine: Marie SENEMAUD pour Marie ROMANET). Décédée le 30 juin 1701 à Limoges, âgée de 8 ans, et inhumée à St-Pierre.

3. Pierre Jean, Sr du Mas, qui suit en IVe.

4. Alpinien BOUR-DEAU, Sr de Juillac (en Limoges St-Christophe), bourgeois et marchand, de Limoges. Né le 25 décembre 1695 à Limoges et -baptise le lendemain à St-Pierre, le 5 décembre 1720 il -est nommé prud’homme pour l'élection des consuls dé 1721, au titre du canton du Consulat. Le 28 juin 1721 (Nicolas, not.) il donne quittance à son frère aîné du bien du Buisson légué par son père, bien revendu dès le 23 juillet 1722 (Roussaud, not. à Limoges) à Jean-Pierre Rogier des Essards, lieutenant général civil et criminel de la sénéchaussée du Limousin, pour 7.500 livres. En 1724 il demeure rue Porte Poulaillère, paroisse St-Pierre du Queyroix. Décédé le 15 septembre 1737 à Limoges et inhumé à St-Pierre.

Epouse le 15 février 1718 à Limoges St-Michel Paule Marie RECULET, fille de Jean, avocat au présidial de Limoges, et de Simone CONSTANT. Elle teste le 12 mars 1767 en

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59 Guibert, Registres consulaires de Limoges, tome IV, pages 136, 189 à 212 et 288.

60 Archives de Lajudie; tous les actes relatifs à cette branche en proviennent, sauf renvoi particulier.

  1. Dans ce testament il se dit fils des feus Jean Bourdeau, marchand d'Aixe, et Anne Bersoire.

 

instituant pour légataire son neveu Léonard Bourdeau. Décédée le 23 niai suivant à Limoges St-Pierre. D'ou:

4.1 Pierre BOURDEAU, prêtre, prieur des Forges. Le 31 juillet 1739 il transige avec son frère Jean-Baptiste sur la succession de leur père. Décédé avant 1767.

4.2 Jean-Baptiste BOURDEAU, bourgeois et marchand de Limoges. En 1743 il est domicilié rue St-Martial avec sa mère. Décédé avant 1767, sans alliance.

4.3 Martial BOURDEAU, marchand de St-Domingue. Le 8 novembre 1748 (Frondat et Bedoy, not. à Nantes) 'logé à l'auberge de la Croix Verte, et prêt à s'embarquer pour les îles françaises de l'Amérique' il donne quittance à son frère Jean-Baptiste de 1.500 livres représentant le leg fait par son père. Il teste le 1er mars 1766 aux Cotteaux, paroisse St-Pierre des Anse à St-Domingue, testament enregistré au greffe royal de St-Louis. Il ne laisse pas de postérité et décède le 12 septembre 1766.

4.4 Jeanne-Claire BOURDEAU dite de Juillac, religieuse au couvent des filles de N.-D. à Limoges. En 1767 sa mère lui lègue une rente viagère de 200 livres indivis avec ses deux soeurs religieuses au même couvent. Née en 1730 et décédée le 20 août 1807 à Limoges, âgée de 77 ans.

4.5 Jeanne BOURDEAU, religieuse au couvent des filles de N.-D. à Limoges. Née en 1731 et décédée le 5 novembre 1811 à Limoges, âgée de 80 ans.

4.6 Jeanne Thérèse BOURDEAU dite St-Benoît, religieuse au couvent des filles de N.-D. à Limoges.

5. Jean-Baptiste BOURDEAU, bourgeois et marchand drapier de Paris. Né le 12 octobre 1697 à Limoges et baptisé le même jour à St-Pierre (parrain: Jean-Baptiste BOURDEAU, marraine- Jeanne SENEMAUD). Le 19 juillet 1728 (Etienne, not. à Limoges) il donne quittance à son frère aîné des legs fait par son père. Le 17 mai 1750 (Doyen, not. à Paris) il est établi un inventaire de sa succession qui s'élève à 40.224 livres. Epouse Marie Catherine HECQUET, fille de Jacques, Sr de Villers, échevin d'Abbeville, et de Catherine HOMASELLE. D'où:

5.1 Marie Françoise BOURDEAU. Fille mineure émancipée le 20 novembre 1.756 par lettres de la chancellerie du Palais de Paris, le 28 décembre suivant (Vanin, not. à Paris) elle partage avec ses grands-parents maternels la succession de ses parents. Epouse par contrat du 15 novembre 1761 (Guérin, not. à Paris) Pierre FELIX, Eyr, Sr de Montry, conseiller secrétaire du Roi, maison et couronne de France, fils de Louis, bourgeois et marchand de Paris, et de Marie Anne PIENAM. Elle meurt en couches le 1er janvier 1763 à Paris, en laissant une seule fille, Marie Françoise FELIX.(62)

5.2 Pierre Jean-Baptiste BOURDEAU, décédé mineur avant le 14 août 1761.

6. Léonarde Marie BOURDEAU, née le 7 septembre 1699 à Limoges et baptisé le lendemain à St-Pierre (parrain: Joseph SENEMAUD, marraine: Marie BERSOIRF,). Décédée avant 1710.

7. Martial BOURDEAU, né le 1er janvier 1700 à Limoges et baptisé le même jour à St-Pierre

(parrain : Martial BOURDEAU, son oncle de présent à Paris, représenté par Pierre BOURDEAU, son frère aîné, marraine: Madeleine TEXANDIER, épouse de Joseph SENEMAUD.). Décédé le 14 mai 1707 à Limoges, âgé de 7 ans, et inhumé à St-Pierre.

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(62) Celle-ci décédera sans alliance le 16 mai 1830 à Couilly (Seine et Mame), âgée de 67 ans, après avoir testé le 24 janvier précédent à Paris en laissant tous ses biens, estimés à 85.260 Frs, à Gabriel Bourdeau de Lajudie.

 

8. Pierre BOURDEAU, bourgeois et marchand de soies à Paris, rue Bertinpoir6e, paroisse StGermain l'Auxerrois. Né le 23 mai 1702 à Limoges et baptisé le lendemain à Sc-Pierre. Le 8 août 1761 Vanin, not. à Paris) il transige avec sa nièce Marie Françoise sur le partage de diverses créances. Il est décédé après le 31 juillet 1775 ou il est fondé de procuration de son neveu Léonard Bourdeau pour la vente de l'office de secrétaire du Roi. Epouse Claire IOECQUET, soeur de Marie Catherine. D'ou:

8.1 Etienne Augustin BOURDEAU, dit des Roches, négociant à Nogent le Rotrou. Né le 7 juillet 1744 à Paris rue Bertinpoirée et baptisé le même jour à St-Gerrnain l'Auxerrois

(parrain : Etienne BAUDICHON, marchand de Paris, Marraine : Marie-Françoise CAILLE, épouse de Nicolas DUSAULCHOY, marchand de Paris). Il exerce avec son frère sous la raison sociale 'Bourdeau frères à Nogent'. Elu le 9 avril 1789 suppléant du tiers aux Etats Généraux pour le baillage du Perche il ne fut admis à y siéger que le 16 novembre 1789, en remplacement de Margonne, décédé. Il vota avec la gauche de la constituante.(63) Epouse Hélène Elisabeth Thérèse HOREAU. Le 20 mars 1784 celle-ci engage ses biens privés envers Léonard Bourdeau, Sr de Lajudie, qui a accepté de garantir un emprunt de 20.000 livres fait. par son mari auprès de Lavabre, Doermeur et Cie, banquiers à Paris.

8.2 Nicolas Alexandre BOURDEAU, négociant à Nogent le Rotrou. Décédé sans alliance le 18 octobre 1819 à Nogent le Rotrou, après avoir disposé de ses biens en faveur de Gabriel Bourdeau de Lajudie.

9. Françoise BOURDEAU, née le 20 juin 1703 à Limoges et baptisée le 22 à St-Pierre. Le 20 juillet 1728 (Nicolas not. à Limoges), 'majeure de 25 ans' elle donne quittance à son frère du leg fait par son père. Décédée le 25 juin 1774 à Limoges St-Pierre, âgée de 71 ans. Epouse en 1732 Pierre SENEMAUD, bourgeois et marchand de Limoges, fils de Léonard et de Marcelle DUTREIX, sa première épouse.

10. Benoît BOURDEAU, né le 10 septembre 1704 à Limoges, décédé avant 1710.

 

 

IVe Pierre Jean (-Baptiste) BOURDEAU, Eyr, Sr du Mas, conseiller secrétaire du Roi. Né le 17 mars 1694 'à 6 heures du matin' à Limoges et baptisé le même jour à St-Pierre (parrain: Pierre SENEMAUD, son oncle maternel, marraine: Simone BOYSSOU, femme d'Alpinien BOURDEAU, marchand d'Aixe, son oncle paternel). Installé dès le 4 décembre 1710 dans l'office de capitaine de la milice bourgeoise pour le canton des Combes, dont son père est mort pourvu. (64) Il continue le commerce de son père à Limoges sous la même raison sociale 'JeanBaptiste Bourdeau et fils', comme le feront ses fils après lui.

Il agrandit le domaine du Mas par plusieurs acquisitions; un arpentement du 1er avril 1743 (Terrade arpenteur royal) nous apprends que sa contenance est alors de 419 séterées, soit environ 127 hectares. Le 18 août 1754 (Mathis, not. à Paris) Il rachète aux héritiers de Françoise Boucher d'Orsay une partie du domaine du Buisson revendu par son frère Alpinien moyennant 3.600 livres.

Elu consul de Limoges pour l'année 1750, il rends compte le 1er avril 1751 de sa gestion à l'intendant de la généralité de Limoges.

Le 4 janvier 1762 (Doyen, not. à Paris) il acquiert des héritiers de feu Pierre de Lalande-Gayon, 'Eyr, Sr de Pinpéan-Aligny en Anjou, l'office de conseiller secrétaire du Roi en la chancellerie près le parlement des Flandres à Douai, pour un prix de 60.000 livres. Les lettres de provisions étaient obtenues le 13 janvier suivant. Son décès en charge va conférer à ses descendants la noblesse héréditaire et cet office sera revendu par son fils Léonard Bourdeau le 31 juillet 1775 (Belime, not. à Paris) à Pierre Antoine Bourlon de Chermais, Sr de Saudrut en Champagne, pour un prix de 80.000 livres.

Il existe deux inventaires de la main de Pierre Bourdeau qui estime le 25 mai 1758 sa fortune à 85.021 livres, dont 42.881 livres pour sa part dans le fonds de commerce 'déduction faite de la constitution de mes fils'; le 19 avril 1765 ces estimations étaient portées à respectivement

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  1. Robinet, Dictionnaire de la Révolution et de l'empire, tome I page 252
  2. Guibert, Registres consulaires de Limoges, tome IV, page 212.

 

140.635 livres et 97.445 livres. Il teste le 3 septembre 1773 (Fournier, not. à Limoges) en sa maison rue Cruchedor et institue son fils Léonard pour héritier universel, après avoir légué 14.000 livres à son fils cadet Martial, en sus de la constitution qui lui a été faite lors de son mariage, et 2.000 livres à sa nièce Marie Françoise Félix.

Décédé le 11 juin 1775 à Limoges, âgé de 81 ans, et inhumé dans l'église St-Pierre du Queyroix 'dans les tornbeaux de sa famille, près l'entrée du sépulchre'.

Epouse le 26 novembre 1713 à Limoges St-Pierre Madeleine DORAT, fille de Simon, bourgeois et marchand de Limoges, et d'Anne LIMOUSIN. Madeleine teste le 15 mai 1753 (Fournier, not. à Limoges) en laissant pour héritiers ses deux fils Léonard et Martial chacun par moitié, sous réserve de l'usufruit à son mari. Elle décède le 27 mars 1758 à Limoges. d'ou :

1. Jean-Baptiste BOURDEAU, né le 27 août 1714 à Limoges et baptisé le même jour à St-Michel (parrain: Jean-Baptiste BOURDEAU, marraine: Ursule BLONDEAU, épouse DORAT). Décédé le 19 juin 1716 à limoges, âgé de 23 mois, et inhumé à St-Pierre.

2. Simon BOURDEAU, bourgeois et marchand de Limoges. Né le 24 janvier 1716 à Limoges et baptisé le lendemain à St-Pierre (parrain: Simon DORAT, son grand-père, marraine: Françoise BOURDEAU). En 1748 il est témoin à Niort du mariage de son frère Léonard. Décédé sans alliance le 10 avril 1750 à Limoges, âgé de 34 ans, il est inhumé le lendemain à St-Pierre.

3. Martial BOURDEAU, né le 26 septembre 1719 à Limoges , y décédé le lendemain et inhumé à St-Michel.

4. Marie Paule BOURDEAU, née le 3 janvier 1721 à Limoges , y décédée le 20 janvier suivant, inhumée à St-Michel.

5. Léonard, Sr de Lajudie, qui suit en Ve.

6. Martial, Sr des Vazeix, qui suivra en Vf page 34.

 

 

Ve Léonard BOURDEAU, Eyr, Sr du Mas, de Lajudie, de Linards.

le 10 novembre 1724 à Limoges. Installé négociant à Niort lors de son mariage, il ne reviendra s'établir à Limoges qu'après le décès de son frère aîné Simon en 1750.

En 1772 il confie à l'architecte Joseph Brousseau le soin de reconstruire la maison familiale située à l'angle des rue Cruchedor et du Consulat, frappée d'alignement par les consuls; 'ce bel exemple de demeure urbaine néolassique est l'un des seuls bien conservés à Limoges'.(65) Le 8 octobre 1776 (Joseph Fournier, not. à Limoges) il achète à Jean-François de Villoutreys, Chr, baron de Brignac, la terre et le château de Lajudie pour un prix de 95.550 livres. Celle-ci comprenait 'les fiefs, seigneuries et rentes de Lajudie, Leyroudie, Villoutreix, Chautardie, etc... le tout situé paroisses de St-Martin le Vieux, Burgnac, Meilhac, Lavignac, St-Martin du Temple, Nexon et Jourgnac' pour une superficie que l'on peut estimer à 700 hectares. Le 4 janvier 1786 (Fournier, not. à Limoges) il transige avec Léonard dé Villoutreys, Chr, baron de Brignac, 'fils et héritier de Jean-François, en désistement d'une action intentée au Parlement de Paris pour 'lésion d'outre moitié de juste prix', contre la vente consentie par son feu père, moyennant un complément de prix de 27.000 livres. Cette acquisition sera complétée le 5 thermidor an XIII (24 juillet 1805) par l'achat aux héritiers de la branche aînée des Villoutreys, dite de Faye, de la maison noble et du domaine de Villoutreix restés en leur possession, pour un prix de 25.600 Frs ('Thoumas, not. à Limoges).

Le 20 septembre 1786 il achète aux enchères du Parlement de Bordeaux la terre et le château de Linards, dite paroisse, comprenant les domaines de Crosrieux, Souslecroup, La Porte (en Linards) et Fleurat (en Saint-Méard), ainsi que le fief des Salles, paroisse de Voutezac, biens saisis depuis 1775 au préjudice de feu Annet de Gain, marquis de Linards, pour la somme considérable de 357.000 livres; Louis Naurissart, directeur de la monnaie de Limoges, avait porté une enchère à 5.000 livres de moins. le 27 septembre suivant (Fournier, not. à Limoges) la

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------65 (65) Christian Taillard: Joseph Brousseau, architecte limousin au temps des lumières.

 

prise de possession réelle à lieu au château de Linards et le lendemain (Arloingt, not. à Voutezac) au château de Salles. Cette acquisition, comprenant de nombreuses dîmes et rentes, sera fortement dévalorisée par la suppression des droits féodaux.

Conseiller politique de la ville de Limoges en 1781, il fait partie des trois sujets élus le 1er juillet 1785 par les bourgeois de Limoges pour être présentés au Roi pour la nomination du maire, en remplacement de Naurissart, démissionnaire; le Roi passera outre et désignera un candidat de son choix.66

Il comparait à l'assemblée générale de la noblesse du haut-limousin tenue les 16 mars et 26 juillet 1789 à Limoges, pour l'élection des députés de cet ordre aux états-généraux.

Il adhère à la Révolution, soit par prudence, soit par conviction: nommé le 19 septembre 1791 notable-adjoint au corps municipal de Limoges, il présente sa démission en août 1792 'contrarié par son age et ses infirmités'; refus du conseil général de la commune qui le dispense des séances de nuit. Le 23 juillet 1793 le même conseil général lui délivre à 1'unanimité un certificat de civisme; sa carte de sûreté, délivrée le 18 septembre suivant, le dit 'négociant et notable de la commune de Limoges, demeurant rue Cruchedor, âgé de 70 ans, taille de 5 pieds 6 pouces, portant perruque, yeux bleus...'. Cependant le 18 pluviôse an II (6 février 1794) il doit se défendre des accusations du conventionnel Gay-Vernon, 'ci-devant curé de Linards' qui 'lui reproche d'avoir vexé les habitants de Linards, commune ou il avait des possessions immenses...'. Le 2 frimaire an III (22 novembre 1794) le représentant du peuple Chauvin le nomme de nouveau officier municipal.

Il avait fait le 18 juillet 1793 à Limoges un testament olographe désignant son fils Jean-Baptiste comme héritier universel, sous réserve de l'usufruit laissé à son épouse, et s'était retiré le 6 nivôse an II (26 décembre 1793) du commerce qu'il exerçait alors associé à ses fils. Retiré à Lajudie où il est décédé le 24 décembre 1809, âgé de 86 ans, et inhumé au cimetière de St Martin le Vieux.

Epouse le 16 mai 1748 à Niort Notre-Dame (contrat du 15 mai reçu Moriceau, not. à Niort) Françoise MAUDUIT, fille de feu Isaac, marchand gantier-chamoiseur de Niort, et d'Anne LEGRAND, sa mère alors veuve en seconde noces de Jean MARIE, marchand de Niort. Léonard encore cadet avait été doté de 15.000 livres par ses parents et Françoise de 36.000 livres. Née le 28 septembre 1722 à Niort,67 elle teste le même jour que son mari et décède le 1l septembre 1797 à Limoges, âgée de 74 ans.

d'ou :

1. Anne Françoise BOURDEAU. Née le 22 février 1749 à Niort. Décédée après le 10 août 1814 (Amilhau, not. à Toulouse) ou elle donne à son fils Jacques Jean Colomb procuration pour régler la succession de ses parents avec son frère Jean-Baptise. Epouse le 15 février 1774 à Limoges St-Pierre (contrat du 14 février reçu Fournier, not. à Limoges) Siméon COLOMB, Eyr, fils de feu Pierre, Eyr, conseiller secrétaire du Roi, maison et couronne de France, juge-garde de la monnaie de Limoges et de Marguerite DESCORDES de FELIX. Françoise est dotée de 35.000 livres.

2. Jean-Baptiste, qui suit en VIe.

3. Marie-Madeleine Pétronille BOURDEAU. Née le 24 février 1752 à Limoges et baptisée le lendemain à St-Pierre (parrain- Martial BOURDEAU, marraine: Pétronille DORAT). Décédée le 24 juin 1809 à Limoges, âgée de 57 ans. Epouse, le 31 août 1773 à Limoges St Pierre (contrat du 30 août reçu Fournier, not. à Limoges) François POUYAT, négociant à Limoges, fils d'André Joseph, bourgeois et marchand, et de feue Jeanne TARDIVET du REPAIRE. Pétronille est dotée de 35.000 livres.

4. Martial Jean-Baptiste BOURDEAU de JUILLAC, Eyr, Sr de Juillac, négociant de Limoges. Né le 14 septembre 1753 à Limoges et baptisé le lendemain à St-Pierre (parrain: Jean-Baptiste faisant pour Martial BOURDEAU, marraine: Françoise BOURDEAU, veuve de Pierre SENEMAUD).

Un passeport du 10 octobre 1789 le dit 'négociant, natif de Limoges, âgé de 36 ans, taille 5 pieds 3 pouces, portant perruque, yeux gris...'. Franc-maçon dès 1778, reçu maître en 1785, il est en 1787 premier surveillant de la loge 'Les Frères Unis' de Limoges affiliée au

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(66) Guibert, Registres consulaires de Limoges, tome 6, pages 219.

(67) Les informations relative à Françoise Mauduit proviennent des travaux de Christophe Aubrun.

 

Grand Orient de France et en 1805 trésorier de la loge de l'Amitié.(68) Le 29 novembre 1790 (Fournier, not. à Limoges) son père lui fait donation du domaine de Juillac (en Limoges St Christophe) et de celui de Maison-Rouge (en Palais sur Vienne), évalués ensemble 40.000 livres. Membre de la garde nationale de Limoges en 1792, il obtient le 2 mai 1793 un certificat de civisme renouvelé le 9 fructidor an II (26 août 1794) pour se rendre à la foire de Bordeaux, quoique 'ci-devant noble'. Nommé administrateur de l'hospice de Limoges le 4 mars 1809, il le restera jusqu'en 1818. Nommé membre du conseil municipal de Limoges le 19 juin 1822, adjoint au maire provisoirement le 19 septembre 1823 (en remplacement de Pouyat) et définitivement le1eroctobre suivant (en remplacement de Pétiniaud). Il teste le 2 février 1836 à Limoges en faveur de son neveu Gabriel Bourdeau de Lajudie, à charge de nombreux legs précisés par un codicille du 10 mai suivant. Décédé le 14 janvier 1848 à Limoges, âgé de 94 ans, et inhumé à Louyat.

Epouse le 16 février 1778 à Limoges St-Pierre (contrat du 15 février reçu Fournier, not. à Limoges) Marie BOUTET, fille de Louis, 'receveur des domaines de la généralité de Limoges, et de Catherine FARNE. Martial reçoit 80.000 livres en parts du fonds de commerce de son père et Marie est dotée de 40.000 livres. Marie est née en 1757. Elle teste le 29 thermidor an X (17 août 1802) par devant Thoumas, not. à Limoges, en faveur de son mari. Décède le 14 décembre 1835 à Limoges, âgée de 78 ans, et inhumée à Louyat.

5. Marie dite Marion BOURDEAU. Née le 6 mars 1755 à Limoges et baptisé le lendemain à St-Pierre (parrain: Léonard SENEMAUD, marraine: Marie FARNE épouse DORAT). Décédée le 6 décembre 1790 à Limoges. Epouse le 20 mai 1779 à Limoges St-Pierre (contrat du 18 mai reçu Fournier, not. à Limoges) Pierre François ROMANET, Eyr, Sr du Caillaud (en Isle), fils de Mathieu, conseiller secrétaire du Roi, maison et couronne de France, et de Marguerite DORAT. Marie est dotée de 45.000 livres.

6. Anne Françoise BOURDEAU. Née le 25 octobre 1757 à Limoges et baptisé le même jour à St-Pierre (parrain: Jean-Baptiste BOURDEAU son frère, marraine: Françoise BOURDEAU sa soeur). Le 25 mars 1815 elle abandonne à son frère Jean-Baptiste ses droits dans les successions de leurs parents pour 6.000 francs. Décédée le 31 octobre 1839 à Limoges, âgée de 82 ans. Epouse le 18 septembre 1787 à Linards (contrat du 17 septembre reçu Fournier, not. à Limoges) Charles Ambroise PERIGORD, Eyr, Sr de Beaulieu, fils de Jean Ambroise, Eyr, Sr de Guinandie, conseiller secrétaire du Roi près le parlement de Bordeaux, et d'Antoinette de LESTANG. Françoise est dotée de 45.000 livres.

 

 

VIe Jean-Baptiste Pierre Paul BOURDEAU de LAJUDIE, Eyr, Sr de Fleurat (en St-Méard), négociant de Limoges.

Né le 12 juillet 1750 à Niort. et baptisé le 14 à Notre-Dame (parrain: Pierre Paul FRAIGNEAU, marchand de Niort pour Jean-Baptiste BOURDEAU aïeul, marraine: Jeanne MAUDUIT épouse RIVET). Franc-maçon comme son frère, reçu maître en 1784, il est en 1787 trésorier de la loge 'Les Frères Unis', dont il sera vénérable en 1789; on le retrouve également en 1805 à la loge de l'Amitié. Au début de la Révolution il est membre de la société des 'Amis de la Paix', formée de libéraux favorables à la constitution. Il sera décrété d'arrestation en vendémiaire an Il comme ci-devant noble, et ancien membre de cette société civique.69 Le 6 nivôse an VII (26 décembre 1798) il obtient des administrateurs de la commune un certificat de résidence qui le décrit 'taille 1,798 mètres, cheveux et sourcils blonds, yeux gris, menton large, visage plein coloré...'.

Le 28 novembre 1790 (Fournier not. à Limoges) son père lui fait donation de la quasi-totalité de ses biens fonds: La maison de Limoges, Le Mas, Lajudie, Linards et Les Salles évalués ensemble 574.645 livres, sous réserve de l'usufruit du Mas et de Lajudie, d'une pension viagère de 8.000 livres, et à charge de legs faits à ses quatre soeurs pour porter leur dots à 60.000 livres chacune. Le 29 mai 1792 (Fournier not. à Limoges) il fait un testament dont les dispositions seront sans objet car il désignait son fils aîné Léonard alors encore en vie pour héritier universel. En 1793, après le retrait de son père, il continue le commerce en société avec son frère Martial; il s'associeront quelques temps à leurs cousins Bourdeau des Vazeix. Les 27 ventôse et 6 floréal an III (17 mats et 25 avril 1795) par devant Thoumas, not. à Limoges, il acquiert des héritiers

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(68) Michel Laguionie, Histoire des Franc-Maçons de Limoges, pages 37 et 77 et archives de Lajudie

(69) AD de la Haute-Vienne, L443, tableau des suspects selon le décret du 17 septembre 1793.

Cirre et de Jacques Dupuis, notaire à Limoges, le domaine de Leymarie (en Beynac), qui jouxte la terre du Mas. Le 24 thermidor an IV (11 août 1796) il est taxé de 5. 000 francs pour l'emprunt forcé de l'an IV. Ses affaires se dégraderont à la fin de l'Empire. Les 31 janvier et 1er février 1816 (Fournier-Vemeuil, not. à Paris) il est obliger de céder Linards pour 200.000 Frs à sa nièce Anne-Françoise Tandeau de La Chabanne, veuve de François Noualhier, banquier; ce dernier détenait déjà une hypothèque à cause d'un emprunt de 110.000 Frs effectué le 7 septembre 1812 (Fournier-Vemeuil, not. à Paris) au taux de 5% sur trois ans, que Jean-Baptiste était incapable de rembourser. Le 3 mars 1816 il écrit à son frère Martial 'Le mal s'aggrave chaque jour; j'offre l'abandon absolu de tout ce que je possède, c'est tout ce que je peux faire. Je désire pouvoir éviter une esclandre qui ferait mon malheur; j'ai eu des espérances, elles ont mal tourné de toutes manières, une fatalité me suit et empoisonne mes meilleures intentions... je ne sais pourquoi j'existe et Dieu me conserve dans ce monde.' Le 5 juin 1816 (Descoutures, not. à Limoges) il échange avec son fils Gabriel la terre de Lajudie contre les domaines de Leymarie et du Mas, qu'il lui avait abandonnés par son contrat-de mariage. Par le même acte, il cède aussitôt Leymarie et Le Mas à son gendre Pierre Disnematin des Salles pour 80.000 Frs.

Décédé le 3 août 1816 à Lajudie, âgé de 66 ans, 'd'une chute par la trappe d'un grenier à foin', (70) et inhumé au cimetière de St-Martin le Vieux. Le bordereau des créances annexé au traité de famille du 25 octobre 1816 chiffre son passif à 643.410,53 Frs !

Epouse le 16 mai 1779 et par contrat du même jour reçu Fournier, not. à Limoges Françoise Guilleimine Julie TANDEAU, fille de Gabriel Grégoire, Eyr, Sr de Marsac (en Arrènes, 19), ancien mousquetaire gris, trésorier de France au bureau des finances de Limoges, et de feue Anne Marie de SAUZET. Jean-Baptiste reçoit 120.000 livres en parts du commerce de son père et Françoise est dotée de 70.000 livres. Née le 22 novembre 1762 à Marsac et décédée le 11 floréal an IX (1er mai 1801) à Limoges.

d'ou :

1. Jeanne BOUPDEAU de LAJUDIE. Née le 19 février 1780 à Limoges et baptisée le 22 à St-Pierre par Guillaume Tandeau, Prieur de Marsac, son grand-oncle (parrain: Léonard BOURDEAU, Sr de Lajudie, son grand-père, marraine: Jeanne TANDEAU, sa grande-tante). Epouse le 21 nivôse an X (11 janvier 1801) à Limoges (contrat du 20 nivôse reçu Fournier, not. à Limoges) son cousin germain Mathieu Siméon ROMANET du CAILLAUD, propriétaire, maire d'Isle, fils de Pierre François et de Marie BOURDEAU. Julie reçoit 60.000 livres de dot et Mathieu sera associé quelques temps au commerce de son beau-père Jean-Baptiste Bourdeau de Lajudie.

2. Françoise BOURDEAU de LAJUDIE. Née le 2 janvier 1781 à Limoges et baptisé le lendemain à St-Pierre (parrain: Grégoire TANDEAU, Eyr, Sr de Marsac, son grand-père, marraine : Françoise MAUDUIT, sa grand-mère). Décédée le 10 février suivant à Limoges et inhumée le même jour à St-Michel des Lions.

3. Léonard Jules BOURDEAU de LAJUDIE. Né le 13 août 1782 à Limoges et baptisé le même jour à St-Pierre (parrain: Léonard BOURDEAU, Sr de Lajudie, son grand-père, marraine: Marie Françoise de NESMOND épouse de Henri TANDEAU, Sr de La Chabanne, son oncle). Décédé en 1804, âgé de 22 ans.71

4. Françoise BOURDEAU de LAJUDIE. Née le, 27 septembre 1783 à Limoges et baptisé le lendemain à St-Pierre (parrain: Henri TANDEAU, Sr de La Chabanne, son oncle, marraine: Françoise MAUDUIT, sa grand-mère). Décédée le 8 décembre suivant et inhumée à St Pierre du Queyroix.

5. Françoise Marguerite Adélaïde BOURDEAU de LAJUDIE. Née le 26 janvier 1785 à Limoges et baptisé le lendemain à St-Pierre (parrain: Martial BOURDEAU, Sr de Juillac, son oncle, marraine: Françoise Marguerite TANDEAU épouse de Jacques MASBARET, Eyr, Sr du Basty, sa grande-tante). Elle sera élevée à Paris chez Madame Campan. Décédée le 6 juillet 1835 à Limoges, âgée de 50 ans. Epouse le 4 floréal an XI (24 avril 1803) à Limoges St-Pierre (contrat du même jour reçu Thoumas, not. à Limoges) Pierre Barnabé

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(70) Ce détail est donné dans une lettre de sa fille Julie datée du 10 aout 1816.

(71) André Bourdeau de Lajudie: Récits de famille, page 4; ces notes fondées sur la tradition familiale développent une vision flatteuse de la période révolutionnaire et de la ruine de Jean-Baptiste.

 

DISNEMATIN des SALLES, banquier, fils de Guillaume, Sr de Salles (en Eyjaux), négociant à Limoges, et de Marie MURET de BORT. Adélaïde reçoit 60.000 livres de dot.

6. Gabriel Grégoire, qui suit en VIIe.

7. Marie Anne dite Nancy BOURDEAU de LAJUDIE. Née le 10 novembre 1789 à Limoges et baptisé le même jour à St-Pierre (parrain: François POUYAT, son grand-oncle, marraine: Marie TANDEAU, sa grande-tante). Décédée le 27 avril 1797 'à une heure un quart du matin' à Limoges, âgée de 7 ans.

8. Jean-Baptiste Léonard dit Félix BOURDEAU de LAJUDIE. Né le 21 décembre 1790 à Limoges et baptisé le même jour à St-Pierre (parrain: Léonard BOURDEAU, son frère aîné,

marraine: Julie BOURDEAU, sa soeur aînée). Lieutenant des gardes d'honneur à cheval du département de la Haute-Vienne dès janvier 1808, cela ne le dispense pas d'être conscrit en 1810 et de se faire réformer pour raisons de santé ! Rappelé dans le cadre de la levée de 120.000 hommes, Le 2 novembre 1813 (Guérin-Lésé, not. à Limoges) son père le fait remplacer par Guillaume Demoissane, chapelier à Bourganeuf, moyennant l'obligation d'entretenir les deux enfants mineurs de ce dernier jusqu'à leur apprentissage et une soulte de 4.000 Frs.

Le 26 janvier 1814 le préfet Texier-Olivier le nomme capitaine à titre provisoire au bataillon des gardes nationales de la Haute-Vienne 'en exécution du décret impérial du 6 de ce mois qui met en activité la garde nationale pour fournir une armée de réserve destinée à couvrir les villes de Paris et de Lyon'; le 26 février suivant il est fait chef de bataillon à titre provisoire. Le1eravril 1814 il est à l'armée de Lyon ou il obtient du maréchal Augereau une commission provisoire d'aide de camp auprès du général de division baron Bardet, originaire du Limousin. Le 5 avril, son cheval et ses effets sont enlevés par l'ennemi. L'armée de Lyon ayant été dissoute le 20 juin, il se retire à Limoges.

Le 26 novembre 1814 il reçoit un brevet définitif de lieutenant à l'état-major des armées, et est nommé le 26 janvier 1815 aide de camp du général Legendre à Tours. Le 9 mai suivant il est nommé de nouveau aide de camp du général Bardet, commandant la place de Strasbourg, sur la demande de ce dernier. Mis en non-activité en demi-solde le1er août 1815.

Au début de 1816 il sollicite sans succès divers commandements dans les expéditions qui se préparent pour la Guadeloupe et la Guyane, en protestant de son royalisme.(72) le 24 juin son père écrit 'au commencement de mai il éprouva des douleurs assez vives... une fièvre violente succéda avec redoublements... les médecins voient un engorgement au foie ou aux intestins... le 15 de ce mois la fièvre revint plus vive que jamais... il est d'une maigreur effrayante'. Décédé une semaine après son père, le 11 août 1816 à Limoges, âgé de 26 ans, et inhumé à Louyat.

 

VIIe Gabriel Grégoire BOURDEAU de LAJUDIE, propriétaire, député de la Haute-Vienne.

Né le 1 1 janvier 1788 à Limoges et baptisé le même jour à St-Pierre (parrain: Gabriel TANDEAU, conseiller en la grande chambre du parlement de Paris, son grand-oncle, marraine: Marie BOUTET épouse de Martial BOURDEAU, Sr de Juillac, son oncle).

Il n'a que 28 ans lorsque la disparition de son père révèle une faillite impressionnante. Le 25 octobre 1816 à Limoges un traité de famille est signé; Martial Bourdeau de Juillac accepte de réduire sa créance sur le fonds de commerce de 147.000 Frs, Pierre Disnematin de Salles et Mathieu Romanet du Caillaud renoncent chacun à 30.000 Frs qui restaient dûs sur la dot de leurs épouses; Gabriel accepte la succession de son père, à charge de rembourser en priorité les créanciers extérieurs à la famille, portés pour 216.094 Frs au bordereau des créances, et ensuite seulement la famille; pour cela il s'engage à vendre tous les biens mobiliers et immobiliers.

Le 30 septembre 1817 (Descoutures, not. à Limoges) il vend la terre de Lajudie à Pierre et Antoine Gay, négociants à Paris, pour un prix de 200.000 Frs; le 20 août 1821 (Desur, not. à Uzerche) il cède le vignoble des Salles, commune de Voutezac, à Julien Bonnet, notaire, pour un prix de 11. 000 Frs.

Avec l'appui de son oncle Martial Bourdeau de Juillac, il est nommé en 1818 receveur de l'hospice de Limoges, fonction qu'il occupera jusqu'au 2 novembre 1830. Elu député de la

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------72 (72) Service Historique de l'Armée de Terre, dossier 91-47, et archives de Lajudie.

 

Haute-Vienne le 3 juillet 1830 au collège du département, avec son cousin Alpinien Bourdeau, il vota pour l'avènement de Louis-Philippe et ne se représentera pas aux élections de 1831.

Il recueille pour le compte de son fils les successions de ses beaux-parents Marie Grosset et Sylvain Giraud, décédés en 1829 et 1830; celles-ci se composent principalement de la terre et du château du Chatellier (en Pommiers, Indre), comprenant 440 hectares. Un passeport délivré le 24 avril 1830 à Pommiers le dit 'âgé de 39 ans, taille 1,71 mètres, cheveux châtains, yeux gris, barbe rousse...'.

Le 14 janvier 1848 il est seul héritier de son oncle Martial Bourdeau de Juillac; les droits sont liquidés sur la base d'une évaluation de 271.080 frs. Il décide alors de payer aux enfants Disnematin de Salles et Romanet du Caillaud les sommes pourtant définitivement abandonnées au traité de famille, dont il reçoit quittance les 29 février et 1ermars 1848. A la fin de sa vie, ces héritages lui permettent de ne pas laisser passer l'occasion de racheter Lajudie, remise en vente. Le 3 juillet 1871 (David, not. à Aixe) il acquiert d'Augustin Gay les deux tiers indivis de la terre de Lajudie, son fils Ludovic se porte acquéreur du dernier tiers. Le prix total est de 450.000 Frs mais L4udie, partagée par les Gay, ne comprends plus que 300 hectares.

Décédé le 8 octobre 1877 à Limoges, âgé de 89 ans, et inhumé à Louyat.

Epouse le 15 novembre 1813 à Pommiers (Indre) et par contrat du 14 reçu Routet, not. à Cuzion Marguerite Anne Alexandrine GIRAUD, fille de Sylvain, propriétaire à Pommiers, et de Marie GROSSET. Gabriel reçoit de son père 150.000 Frs constitué principalement du domaine de Leymarie et des trois domaines du Mas, son père s'engage également à lui léguer par préciput le quart de ses biens; Alexandrine est dotée de 80.000 Frs. Née le 9 germinal an II (29 mars 1794) au Chatellier (en Pommiers) et décédée le 3 mars 1823 à Limoges, âgée de 28 ans, lors d'une épidémie de typhoïde; elle est inhumée à Louyat.

1. Grégoire Ludovic, qui suit en VIIIe.

 

 

VIIIe Grégoire Ludovic BOURDEAU de LAJUDIE, avocat.

Né le 21 août 1814 à Limoges et baptisé le 1erseptembre à St-Pierre (parrain: Grégoire TANDEAU de MARSAC, son grand-père, marraine: Marie GROSSET, sa grand-mère). Orphelin à 8 ans, il sera élevé par sa tante Adélaïde Bourdeau épouse de Pierre Disnematin de Salles. Bachelier ès lettres le 3 septembre 1833, il poursuit ses études à la faculté de droit de Paris ou il obtient sa licence le 28 septembre 1838. Il s'installe avocat au barreau de Limoges et prête serment le 17 décembre 1838, et est encore inscrit au tableau de l'ordre en 1849.

Afin de financer l'acquisition de Lajudie faite en indivision avec son père le 3 juillet 1871, il vends la terre du Chatellier pour 510.000 Frs aux sieurs Uvy-Nathan, négociants à Paris, le 9 août 1874.

Décédé le 16 février 1881 à Limoges, âgé de 66 ans, et inhumé à Louyat. Sa succession estimée à environ 2 millions de Frs est partagée par moitié entre ses enfants.

Epouse le 1l août 1855 à Versailles et par contrat du 6 août reçu Yver, not. à Paris, Marie Joséphine RIVET, fille de Jean-Charles, baron RIVET, officier de la L.-H. conseiller d'état, ancien préfet, député de la Corrèze, et d'Eugénie Gabrielle BARBOU des COURIERES; la dot de Marie est fixée à 200.000 Frs. Née le 16 octobre 1834 à Paris 10ème, et décédée le 28 octobre 1907 au château de Juillac, âgé de 73 ans; inhumée à Louyat. d'ou

1. Marguerite Marie Gabrielle BOURDEAU de LAJUDIE. Née le 7 juin 1856 à Paris ler, décédée, le 10 octobre 1916 à Paris 7ème, âgée de 60 ans. Epouse le 18 août 1877 à Limoges et par contrat du 16 reçu Mézard, not. à Limoges Jacques Théodore de CATHEU, chef de cabinet du ministre de l'Intérieur, fils de Jacques Philippe et de Françoise Théodorine MEUNIER du HOUSSOY. Marguerite reçoit en dot la terre de Juillac, comprenant alors 186 hectares, qui passe ainsi aux Catheu.

2. André, qui suit en IXe.

 

 

IXe André Jean Gabriel BOURDEAU de LAJUDIE, propriétaire.

Né le 16 octobre 1859 à Limoges, rue Cruchedor, 'à 2 heures du matin'. Il fait ses études au petit séminaire d'Orléans à I-a Chapelle St-Mesmin, puis prépare St-Cyr à I'école Ste-Geneviève. Admis le 24 octobre 1878 à l'école spéciale militaire de St-Cyr, promotion des Zoulous, il en sort le 1er octobre 1880 avec le grade de sous-lieutenant. au 50ème régiment d'infanterie à Périgueux. Il obtient en 1883 un congé de trois mois pour faire un voyage en Autriche; son passeport en date du 29 septembre le dit 'âgé de 23 ans, taille 1,64 mètres, cheveux blonds, yeux bleus...'. Le 18 mars 1885 il est nommé lieutenant au 72ème régiment d'infanterie à Amiens, puis muté le 26 mai suivant au 39ème basé à Rouen. Il démissionne le 13 février 1888 et est affecté à la réserve comme lieutenant d'état-major; il sera définitivement rayé des cadres le 10 février 1904.

Censeur de la compagnie d'assurances 'Le Soleil' le 3 juin 1891 puis administrateur en 1902, il sera président du conseil d'administration des compagnies 'Soleil et Aigle' Capitalisation en 1928.

Son cousin Jules Muret de Bort, petit-fils d'Adélaïde Bourdeau épouse de Pierre Disnematin de Salles, lui lègue le château de Leymarie et les domaines du Mas. De 1890 à 1905, il fait remanier entièrement le château de Lajudie par Louis Lenormand, architecte auquel il était apparenté par son épouse Geneviève Tandeau de Marsac. En 1910 il dresse un inventaire de sa fortune qu'il estime à 2,8 millions de Frs.

Décédé le 20 août 1938 à Lajudie, âgé de 78 ans, et inhumé au cimetière de St Martin le Vieux. Epouse le 20 janvier 1890 à Paris 17ème et par contrat du 18 reçu Tandeau de Marsac, not. à Paris Léontine Marie Antoinette BARDI de FOURTOU, fille de Marie François Oscar, ministre, et d'Alix DEREIX de LAPLANE. Née le 26 décembre 1865 à Mareuil (Dordogne) et décédée le 26 décembre 1934 à Paris 8ème, âgée de 69 ans, et inhumée au cimetière de St Martin le Vieux.

d'où :

1. Marie Josèphe Françoise Gabrielle BOURDEAU de LAJUDIE. Née le 10 novembre 1891 à Paris 8éme. En 1916, son Père lui donne la propriété de Leymarie et du Mas; elle recueillera également dans sa succession la maison de Limoges qui sera vendue ensuite pendant la seconde guerre. Décédée le 20 novembre 1981 à Paris 16ème, âgée de 90 ans, et inhumée à Louyat. Epouse:

1/ le 16 juillet 1911 à Paris 8ème Antoine SABOURET, capitaine d'artillerie, Chr de la L.H. ancien élève de l'Ecole Polytechnique, fils de Victor, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, et d'Aména FRAISSEIX de VEYVIALLE. Mort pour la France le 16 septembre 1914 à la bataille de la Marne.

2/ le 20 juin 1920 à Paris 16ème Jacques HAUDRY , baron de SOUCY, fils d'André et de Clotilde MERTIAN.

2. Pierre Jacques François Ludovic Gabriel BOURDEAU de LAJUDIE, lieutenant aviateur, Chr de la L.-H, croix de guerre 14-18. Né le 28 septembre 1893 à Paris 8ème. Reçu à l'école spéciale militaire de St-Cyr au concours de 1913. Nommé sous-lieutenant au,28ème dragons le 6 août 1914, blessé grièvement dans les dunes de Nieuport, il est fait chevalier de la Légion d'Honneur le 26 avril 1915. Détaché à l'école d'aviation militaire de Chartres en septembre 1915. Nommé lieutenant le. 3 décembre 1915, il prend le commandement de l'escadrille F63 devant Verdun. Atteint mortellement d'un obus le 19 juin 1916, il décède le lendemain à l'ambulance de Vadelaincourt (Meuse). Mort pour la France.

3. Charles, qui suit en Xe.

 

Xe Charles Adrien Ludovic Gabriel BOURDEAU de LAJUDOE, capitaine de frégate, Officier de la L.-H, croix de guerre 14-18, T.O.E et 39-45, médaille des évadés, Distinguished Service Order.

le 25 mai 1895 à Paris 8ème. Reçu à l'école navale au concours de 1914, il en sort aspirant de marine le1eravril 1916, embarqué sur le torpilleur 'Le Fanion' le1ernovembre 1916; il est nommé enseigne de vaisseau le 15 janvier 1917, il passe sur le patrouilleur Jeanne et Geneviève' le 26 mai 1918. Le 22 février 1918 il prend le commandement du groupe de torpilleurs de Saïgon qu'il conservera jusqu'au 21 mars 1920. Nommé lieutenant de vaisseau le 9 mars 1921, il est fait chevalier de la L.-H. le 30 avril suivant. Après un passage à la flotille du Rhin en 1923 puis à l'état-major de la marine en 1925, il donne sa démission en 1927 et est versé dans la réserve. Il est nommé capitaine de corvette à ce titre le 29 juin 1937. Mobilisé en 1939, il prend le commandement en second du contre-torpilleur 'Kersaint' le 22 janvier 1940, avec lequel il se trouve à Mers-el-Kébir et est fait officier de la L.H. le 28 novembre 1940. Evadé de France le1er avril 1943, il rejoint les forces françaises d'Afrique du Nord et est affecté à la 4ème division marocaine de montagne puis à l'état-major du1ercorps d'armée en octobre 1943. Détaché aux groupes de choc des commandos d'Afrique, il est nommé capitaine de frégate le1er février 1944.

Disparu en mer le 21 mars 1944 lors d'une opération de commando dans le golfe de Gênes, âgé de 48 ans; Mort pour la France.

Epouse le 4 mars 1921 à Paris 8ème Louise Amélie Odile Gabrielle de GAIL, fille du baron Jean François Henri Gustave, général de division, grand-officier de la L.-H. et de Pie Marguerite Marie Paule ROZAN. Née le 4 novembre 1893 à Mosnes (Indre et Loire) et décédée le 31 octobre 1956 à Lajudie, âgée de 62 ans; inhumée à St-Martin le Vieux.

d'ou

1 . Marie Antoinette Marthe Paule BOURDEAU de LAJUDIE, née le 25 avril 1925 à Paris 16ème. Epouse le 3 août 1949 à St-Martin le Vieux Gérard de LA SELLE, directeur de sociétés, fils de Geoffroy et de Roberte de LESTERPS de BEAUVAIS.

2 . Pierre Jean André Gabriel BOURDEAU de LAJUDIE, né le1er juin 1927 à Paris 16ème. Décédé le 4 novembre 1946 à Fribourg (Suisse), âgé de 19 ans; inhumé à St-Martin le Vieux.

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