G 752 : Chapelles domestiques et rurales, concessions faites sur requêtes par l’évêque, 1716-1739, liasse

- 18/06/1718 - requête et assemblée paroissiale pour faire construire une chapelle Notre Dame dans l’église de Linards avec le legs d’Anne Rougier veuve de m° Léonard Mazurier
Aujourd’ui dixhuitième jour du mois de juin mil sept cent dix huit au bourg de Linards en Limousin avant midi et pardevant le notaire soussigné en présence des témoins bas-nommés s’est présenté damoiselle Anne Rougier veuve héritière bénéficiaire de feu m° Léonard Mazurier, icelui en son vivant héritier de feu m° Jean Mazurier vivant son père et beau-père de ladite damoiselle habitante du village d’Oradour présente paroisse de Linards, laquelle adressant avec [… rance] ses paroles à messire Antoine de Chevailles prêtre prieur curé de ladite paroisse de Linards, docteur en théologie habitant dudit Linards ici présent, lui a dit et exposé que ledit feu sieur Léonard Mazurier son mari, par son testament de dernière volonté reçu par Allermoy notaire royal à Châteauneuf, aurait légué et donné entre autres choses à l’église dudit Linards la somme de cent livres à être employées aux réparations d’icelle, payable icelle somme de cent livres à la volonté de ladite damoiselle exposante ou après le décès d’icelle demoiselle, qui désire pourtant avant son décès d’effectuer les pieuses intentions qu’avait ledit feu sieur son mari touchant lesdites réparations desdites cent livres insérées pour cet effet dans ledit testament, suppliant à ces fins ledit sieur prieur ici présent et acceptant de vouloir faire sa déclaration en quoi il veut et entend que ladite somme de cent livres soit employée dans ladite église, à quoi ledit sieur prieur aurait répondu que ladite église n’était pas régulière et uniforme, à cause des deux autels qu’il y a, l’un de Notre-Dame à côté droit qu’il voulait faire ôter de la place où il est en entrant dans ladite église du côté droit, et l’autre du côté gauche en entrant dans ladite église, mais que pour celui de Notre-Dame il était fort à propos de faire enfoncer, construire, bâtir et édifier une chapelle en voûte du côté droit de ladite église pour y placer l’image de la Ste Vierge qui est sur ledit hôtel de Notre Dame et rapporter ledit hôtel dans ladite chapelle qui sera bâtie vis à vis d’une autre chapelle dédiée à St Antoine où on remarque que ladite chapelle bâtie en conformité de l’autre rendrait ladite église plus régulière et plus commode aux paroissiens et que ledit sieur prieur a cru être l’endroit le plus propre et commode où pourrait être construite ladite chapelle et poser ladite image de Notre Dame en par ladite damoiselle Rougier faisant faire ladite chapelle et autres réparations s’il y échoit jusques à concurrence desdites cent livres, ou les donner à prix fait ou payer ladite somme de cent livres à qui il appartiendra pour les faire faire pourtant ou au choix dudit sieur prieur, moyennant ce elle en demeurera quitte, mais comme ladite demoiselle a fait remarquer ci-dessus audit sieur prieur que lesdites cent livres n’étaient payables qu’après sa mort et qu’elle a bien voulu les avancer pour uniformer et mettre ladite église en régularité ; elle a aussi bien voulu prier ledit sieur prieur, syndics et habitants de ladite paroisse de lui concéder la propriété de ladite chapelle faite qu’elle soit avec droit de sépulture et de ban dans icelle tant pour elle que pour ses héritiers, successeurs ou ayant d’elle droit et cause, sans que personne autre qu’elle ou sesdits successeurs au ayant droit et cause comme dit a été puissent interrompre ladite damoiselle et sesdits successeurs en la possession actuelle et perpétuelle de ladite chapelle, droit de sépulture et de ban dans icelle, en ce qu’elle fait offre dès présent comme dès lors et dès lors comme dès à présent de payer annuellement comme elle a promis par ces présentes de rente annuelle perpétuelle et obituelle audit sieur curé et ses successeurs curés en ladite église à chaque fête de Notre dame d’août, à lacharge par ledit sieur prieur et ses successeurs curés de célébrer annuellement et perpétuellement en ladite chapelle chaque jour de chaque année le dixième février une grand messe de mortuis ou deux basses le vingt six de juillet de chaque année, une messe de mortuis le vingt huit août, une autre messe de mortuis et encore le nombre de douze basses tous les premiers samedis de mois pendant [la vie] célébrées dans ladite chapelle de Notre Dame et de mortuis après la mort de ladite damoiselle chaque année, laquelle annuelle et perpétuelle rente de huit livres ladite damoiselle faute de paiement l’a assignée comme elle l’assigne dès maintenant et à toujours sur tous et chacuns ses biens meubles immeubles présents et à venir même et par exprès sur un sien pré appelé de la Font situé audit village d’Oradour, de la contenance d’environ six journaux confrontant au grand chemin allant dudit Oradour audit Linards, au jardin de Léonard de Quattre et autre pré de ladite damoiselle sauf de le mieux désigner et confronter si besoin est, sans que l’espécialité dudit pré déroge à la généralité de ses autres biens ni la généralité à l’espécialité, en outre ladite damoiselle offre encore comme elle a promis un tableau à ses dépens représentant l’image du St rosaire pour mettre au dessus de l’autel de ladite chapelle, faite comme dit est qu’elle soit, même s’oblige tant pour elle que pour ses successeurs d’entretenir ladite chapelle soit par rapport aux murailles et à l’entretènement d’icelles, blanchissage et nappes de l’autel d’icelle toutes fois et quantes que le besoin sera, au moyen de quoi ledit sieur curé, sous le bon plaisir et agrément de monseigneur évêque du présent diocèse, auquel le présent acte sera présenté pour cet effet, et des paroissiens de ladite paroisse auxquels paroissiens le présent acte sera lu et publié, ledit sieur prieur consent dès à présent que la propriété de ladite chapelle faite qu’elle soit demeure acquise à ladite damoiselle et à sesdits successeurs avec tous droits de sépulture et de ban dans ladite chapelle, pour du tout jouir, user et disposer par ladite damoiselle, ses héritiers, successeurs ou ayant d’elle droit et cause comme de leur chose propre dès lors que ladite chapelle sera faite, encore ladire damoiselle payant et effectuant les offres par elle ci dessus faites ou à défaut d’elle sesdits successeurs, et en cas que ladite chapelle comme dit est elle veut et entend qu’il soit payé par elle et sesdits successeurs annuellement pour ledit entretien la somme de vingt sols payables à la Noël de chaque année, sera pourtant permis à ladite damoiselle et à sesdits successeurs en cas que ladite chapelle ne fut entretenue et que ledit sieur prieur ou autres ses successeurs eussent fourni quelque somme pour ledit entretien, il sera permis comme dit est à ladite damoiselle et à sesdits successeurs de compter et payer ce qu’ils auront fourni jusques au jour et moyennant ce ladite rente de vingt sols n’aura d’effet jusques audit jour et au delà il sera toujours permis à ladite damoiselle et à sesdits successeurs d’entretenir ladite chapelle sans payer lesdits vingt sols annuels et à défaut de l’entretenir cela se continuera comme dessus et d’autant que ledit sieur prieur a dit et déclaré par ces présentes avoir donné à prix fait dont il n’avait plus porté l’édifice de ladite chapelle, Noël Brebis m°maçon du village de Bussy paroisse de St Priest las Vergnas pour la construire et édifier, lambrisser icelle, blanchir et le dedans de ladite église sauf de la voûte de ladite église, lequel Brebis maçon ici présent de son bon gré et volonté l’a déclaré de même pour faire ladite chapelle icelle construire et édifier bien et dûment l’enfoncer dans l’endroit où dit a été, de la longueur de douze pieds et de la largeur de douze pieds tout dans œuvre et de la hauteur de douze pieds, enfin faire ou faire faire toute maçonnerie requise et nécessaire pour la construction et édifice de ladite chapelle et tout le dedans de l’église hors et réserve de la voûte d’icelle, à quoi ne s’oblige pas ; ledit prix fait a été fait entre ledit sieur prieur et ledit Brebis maçon ici présent et acceptant que dessus moyennant le prix et somme de cent livres que ladite damoiselle, du vouloir et consentement dudit sieur prieur a compté et réellement délivré en louis d’argent et autre bonne monnaie audit Noël Brebis maçon prenant et recevant en présence de Laurent Quintane syndic perpétuel de ladite paroisse qui a dit, présent et acceptant, n’empêcher l’effet des présentes, au contraire icelui être d’utilité à ladite église de laquelle dite somme de cent livres prise, reçue et emportée par ledit Noël Brebis, il s’en est contenté, quitte ladite damoiselle et tous autres pareillement, ladite damoiselle demeure quitte du susdit legs desdites cent livres envers ledit sieur prieur et tous autres, au moyen de l’effet des présentes ; sera pourtant tenue ladite damoiselle, outre ce que dessus, de fournir les pierres et terres nécessaires pour édifier ladite chapelle, moyennant quoi ledit Brebis s’oblige à fournir toutes autres choses nécessaires pour la construction et édifice de ladite chapelle, blanchissage d’icelle, ensemble du dedans de ladite église hors ladite voûte, toutes lesquelles entreprises ledit Brebis maçon a promis avoir fait faire et parfaire entre cy et le premier du mois de septembre prochain, à quoi faire il a obligé tous ses biens meubles, immeubles présents et à venir, même sa propre personne, dont j’ai concédé acte pour servir que de raison et de ce que ledit Brebis n’a su signer de ce dûment interpellé et ensuite, en conséquence du présent acte et sur la requête qui nous a été faite par ledit sieur prieur, damoiselle Rougier et susdit syndic perpétuel de ladite paroisse, au devant ladite église ce jourd’hui jour de dimanche issue de la grand’messe paroissiale en présence de mes témoins bas nommés, avons fait battre la grande cloche, le peuple et paroissiens d’icelle étant sortis au son de ladite cloche, s’étant arrêtés dans le cimetière au devant ladite église et place publique, je leur ai lu, publié au bourg et fait à savoir le contenu du présent acte, sur quoi ledit Laurent Quintane syndic perpétuel a dit adhérer à ce qu’il a ci-devant dit, m° Jean Bourdelas procureur d’office, m° Jacques et Jean Chaussade frères praticiens dudit Linards, m° André Charosserie, m° André Dunouhaud archer habitants dudit Linards ont dit n’avoir lieu de s’opposer à l’effet du présent acte, déclarant unanimement leur, plus avantage que contraire, dont j’ai pareillement concédé acte ensemble de ce que aucun des paroissiens présents à ladite publication n’ai formé aucune opposition, à leur fait lecture dudit acte, à ces fins j’ai pris leur silence pour aveu, dont j’ai aussi concédé acte et de ce que ledit Brebis maçon et ledit Quintane syndic perpétuel n’ont su signer, non plus que les paysans paroissiens de ce interpellés à haute et intelligible voix, ledit sieur prieur, damoiselle Rougier, Srs Bourdelas, Chaussades [sic], Charosserie et Dunouhaud ont signé avec nous et autres soussignés, en présence de m° Léonard Minaud praticien du bourg de Chamberet, lesquels témoins ont signé à l’original des présentes.
Par copie dûment contrôlé, DEVAUX notaire

- supplique d’Anne Roger à l’évêque Antoine de Charpin demandant l’autorisation de construire la chapelle (même termes que la requête ci-dessus).
- 12/04/1718 – réponse du vicaire général qui commet le sr Mérigot, archiprêtre et curé de St-Paul, ou le sr Labiche curé de Bujaleuf pour enquêter à Linards.
- 07/06/1718 – rapport de la visite de Pierre Labiche et de son secrétaire Bernard Corrien vicaire de Roziers, qui répète les termes de la supplique et de l’assemblée paroissiale « si l’on faisait construire ladite chapelle entre les deux piliers les plus proches du clocher, comme on le remontre par la susdite requête, l’église en deviendrait irrégulière et incommode aux paroissiens ». Témoins m° Jean Bourdelas procureur d’office et Jean Chaussade.
 

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