Le Courrier du Centre
Année 1881

 
Jeudi 13 janvier 1881
Elections municipales.
Linards : votants 383
Sautour Léonard 363, Sautour 351, Sautour Jean 347, Tuilleras 344, Bourissou 308 Villette 201, Arnaud Tantpetit 237, Thoumieux 236, Chaussade 217, Relier 214, Jacquet 209, Deveaux 194
Samedi 15 janvier 1881
Elections municipales, rectification : Villette 261 voix, Faucher 230
Vendredi 25 février 1881 - Voir l'original
On nous écrit de Châteauneuf, le 21 février, qu’une tentative de violence a été commise le 8 courant sur la nommée Anne Lagrange, âgée de treize ans, demeurant chez ses parents, propriétaires à La Côte, commune de Linards, par le sieur Gourcerol, Léonard, âgé de quarante ans, propriétaire, demeurant commune de Linards. Il avait profité de l’absence des parents de la fille pour pénétrer dans la maison.
Dimanche dernier, Gourcerol s’est présenté de nouveau chez la fille Lagrange, mais l’arrivée de la mère l’empêcha fort heureusement d’accomplir son horrible attentat.
Plainte a été portée devant M. le juge de paix de St-Léonard, qui a ordonné l’arrestation de Gourcerol pour être conduit devant M. le procureur de la république.
Cf. procès le 19 mai 1881
Samedi 9 avril 1881 - Voir l'original
Nous recevons de Châteauneuf les détails suivants sur l’arrestation nocturne suivie de vol que nous annoncions hier comme ayant été commise sur la personne de M. Lafond.
Le 2 courant, vers dix heures du soir, M. Lafond, propriétaire au Rouveraud, et qui est un vieillard âgé de 74 ans, se trouvait sur le chemin n°12, près du pont de Linards ; il fut accosté par le nommé Couade qui lui dit : Père Lafond, je vais vous conduire chez vous, et en même temps il chercha à le fouiller. Lafond s’étant mis à crier au voleur ! Couade lui mit la main sur la bouche, et en même temps, il lui donna un coup sur la tête qui l’étourdit et le renversa ; M. Lafond perdit connaissance et il ne sait combien de temps il resta dans cette position.
Lorsqu’il revint à lui, il se traîna jusqu’à la maison de Léonard Faucher qui se trouvait à quarante ou cinquante mètres de l’endroit où il avait été renversé. Son premier soin fut de chercher dans ses poches, et il reconnut qu’on lui avait volé 90 fr., enfermés dans une bourse en tricot.
A la suite d’une enquête, et après avoir interrogé plusieurs personnes, M. le juge de paix a fait procéder à l’arrestation de Couade.
M. Lafond a une forte blessure au-dessus du front, au côté droit, et des marques bleuâtres sur les mains.
M. le juge d’instruction près le tribunal de Limoges s’est rendu hier matin à Châteauneuf pour faire l’instruction de cette affaire.
Cf. procès le 20 mai 1881
Jeudi 19 mai 1881 - Voir l'original
Cour d’assises
TROISIEME AFFAIRE – Léonard Gourceirol, âgé de 40 ans, né le 25 décembre 1840 au village des Vergnes, commune de Glanges, arrondissement d Saint-Yrieix, propriétaire-cultivateur, demeurant au Barat, commune de Linards, arrondissement de Limoges, accusé d’attentats à la pudeur avec violence sur un enfant de moins de 15 ans, et subsidiairement d’attentats à la pudeur sans violence sur un enfant de moins de 13 ans, a été déclaré coupable d’attentats à la pudeur sans violence, avec admission de circonstances atténuantes, et condamné à deux ans d’emprisonnement.
Ministère public, M. Barrailler, avocat général ; défenseur, M° Chaussade, avocat.
Les débats ont eu lieu à huis clos.
Cf. transfert des condamnés en centrale le 6 juin 1881
Vendredi 20 mai 1881 - Voir l'original
Cour d’assises
Audience du 19 mai 1881
CINQUIEME AFFAIRE – LEONARD COUADE – VOL – De l’acte d’accusation, il résulte les faits suivants :
Lafond Pierre, du village du Rouvereau, commune de Saint-Méard, âgé de 73 ans, avait quitté Linards, le 2 avril dernier, jour de foire dans cette localité, à la nuit tombante, après avoir vendu un veau moyennant le prix de 95 francs. Pour se rendre chez lui, il devait prendre la route de Linards à La Croisille. A 800 mètres du bourg, il fut rencontré, revenant sur ses pas, par les sieurs Bardaud et Arnaud dit Deguilhem. Un peu plus tard, il croisa le nommé Couade Léonard, qui lui proposa de l’accompagner. Peu après, à un endroit encore plus rapproché de Linards, Couade a été vu auprès d’un homme étendu à terre, il demanda même à des personnes qui passaient de l’aider à porter secours à l’individu couché sur le sol. Cet individu, dont il refusa de dire le nom, a été reconnu pour Lafond Pierre.
Vers neuf heures du soir, ce dernier fut trouvé par Madeleine Faucher et Léonard Bonnefond sur le bord de la route, la figure couverte de sang, pouvant à peine se soulever. Il raconta que le faure d’Echizadour, c’est à dire Couade Léonard, était l’auteur de ses blessures, qu’il l’avait fouillé et qu’au moment où il criait au voleur, il l’avait frappé à la tête avec une extrême violence. Lafond ajoute qu’à la suite de ce coup, il a perdu connaissance et que quand il est revenu à lui, sa bourse et les 95 francs qu’elle contenait avaient disparu.
Lafond a fait le même récit à diverses personnes, il l’a confirmé devant les magistrats et il y a persisté avec énergie en présence de Couade.
Les constatations médicales concordent avec ses déclarations.
Couade a d’abord prétendu qu’il n’avait quitté Linards qu’à neuf heures du soir, en compagnie des frères Sautour ; il a dû renoncer à ce système, mais il continue, malgré les déclarations formelles de plusieurs témoins, à prétendre qu’il n’a pas vu Lafond, dans la soirée du 2 avril.
Couade et Lafond avaient bu l’un et l’autre outre mesure, mais ils n’avaient pas perdu la raison.
En conséquence, Léonard Couade est accusé d’avoir, le 2 avril 1881, sur le territoire de la commune de Linards, soustrait frauduleusement une certaine somme d’argent au préjudice de Pierre Lafond.
Avec la circonstance aggravante que cette soustraction frauduleuse a été commise la nuit, dans un chemin public, à l’aide de violences, ces violences ayant laissé des traces de blessures et de contusions. Crime prévu et puni par les articles 379, 381, 382, 383 du code pénal.
Nous publierons demain le verdict.
Cf. suite du procès le 21 mai 1881
Cf. article de la Gazette du Centre
Samedi 21 mai 1881
Cour d’assises de la Haute-Vienne, audience du 19 mai 1881
« 5° affaire : Léonard Couade, déclaré coupable de vol avec la seule circonstance de nuit, a été condamné à cinq années d’emprisonnement, le fait ne constituant plus qu’un délit .
Défenseur : M° Chaussade »
Cf. transfert des condamnés en centrale le 6 juin 1881
Lundi 6 et mardi 7 juin 1881
 Les nommés Couade, Sénamaud, Breuil, Gourceirol et Hébras, condamnés à l’emprisonnement simple, aux assises, ont été dirigés sur la maison centrale d’Eysse. 
Samedi 27 août 1881
Elections législatives, Pénicaud élu
A Linards, inscrits 567, votants 331, Pénicaud 329 voix
Mercredi 30 novembre 1881
La partie sud du canton de Châteauneuf la Forêt se plaint de ce que, depuis l’ouverture de la ligne de chemin de fer Limoges-Eymoutiers, les horaires des courriers ayant été modifiés, les lettres ne parviennent plus à Limoges ou Paris le lendemain de leur mise à la boîte, mais le surlendemain.

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