Le Courrier du Centre
Année 1890
Mercredi 1er janvier 1890
Incendie
On nous écrit de Linards :
Le 28 décembre, à six heures du soir, un incendie dont les causes sont ignorées, s’est déclaré au village de Mérat, commune de Linards, dans une grange appartenant à la veuve Arnaud. La toiture et tout le contenu du bâtiment : foin, paille, etc., ont été complètement détruits. Les dégâts sont évalués à 3 500 francs.
Mercredi 8 janvier 1890
La Foire de Linards
On nous écrit le 5 janvier 1890 :
La foire qui s’est tenue hier a été bonne. Il y a bien longtemps qu’on n’avait vu sur notre champ de foire telle affluence de bétail de toutes sortes.
La vente a été un peu lente mais les cours ont été maintenus et tous les animaux vendus l’étaient à des prix rémunérateurs.
Les petits porcelets étaient recherchés et se vendaient sur le pied de 16 à 20 fr. la pièce (3 mois).
Le gibier et la volaille étaient hors de prix, les œufs se sont vendus 1 fr. 20 la douzaine.
Souhaitons que ces cours se maintiennent longtemps encore et les paysans auront lieu d’être satisfaits.
Mercredi 5 février 1890
La Foire de Linards
On nous écrit le 2 février :
Favorisée par un temps magnifique, bien qu’un peu froid, la foire qui s’est tenue hier à Linards a été bonne.
Le champ de foire était trop petit pour contenir le bétail conduit ; on y remarquait des génisses et des veaux de grande beauté.
Tous ceux qui ont voulu vendre ont vendu à des prix rémunérateurs et avec une hausse sensible sur les autres foires.
Vente assez lente sur les porcs gras qui étaient nombreux. La première qualité s’est vendue 45 fr. le quintal (50 kil.), poids vif.
Presque pas de gibier, le tout enlevé immédiatement à des prix fous.
La volaille abondait et était vendue néanmoins.
Les œufs se vendaient 0 fr. 75 cent. la douzaine.
Vendredi 14 mars 1890
Chronique du Centre
Election d’un conseiller général à Châteauneuf
Par un arrêt du conseil d’Etat, en date du 31 janvier 1890, les opérations des élections au conseil général du canton de Châteauneuf, qui ont eu lieu le 28 juillet dernier, sont annulées.
Voici le texte des considérants qui ont motivé cet arrêt :
« Sans qu’il soit besoin de statuer sur les autres griefs, considérant qu’il résulte de l’instruction que le sieur Tarrade n’a pas donné sa démission des fonctions de médecin-inspecteur des enfants du premier âge ; que d’autre part, il a déclaré accepter toutes les conséquences pécuniaires qui pourraient résulter de l’incompatibilité desdites fonctions avec le mandat de conseiller général. Cette déclaration ne constitue pas une renonciation définitive de son traitement de médecin-inspecteur et n’a pu lui faire perdre la qualité d’agent salarié sur les fonds départementaux ; qu’ainsi il se trouve dans l’un des cas d’incompatibilité prévus par l’article 10 de la loi du 10 août 1871 et qu’il y a lieu d’annuler son élection. »
Ajoutons que M. Tarrade avait été élu au conseil général par 1,812 voix contre 427 données à son concurrent.
Dimanche 13 juillet 1890
Lugubre trouvaille
On nous écrit de Linards :
Avant-hier soir, le sieur Sarre, colon de M. Noualhier, aperçut un paquet flottant sur l’eau de l’étang de Crorieux. Ayant attiré vers lui cette épave, il constata que c’était un cabas renfermant un jupon de femme ; il défit le tout et fut tout surpris d’y trouver les ossements d’un enfant nouveau-né.
Il fit aussitôt part de sa lugubre trouvaille à M. le maire qui fit prévenir le juge de paix du canton de Châteauneuf.
On attend le parquet aujourd’hui et vous serez probablement plus tôt informé que moi du résultat de l’enquête.
Espérons que les recherches ne seront pas très laborieuses et que sous peu cette mère dénaturée sera entre les mains de la justice.
Les ossements ont été transportés hier à Limoges par la voiture de Saint-Paul-d’Eyjaux et remis entre les mains du parquet.
Lundi 14 juillet 1890
Infanticide
L’autopsie du cadavre de l’enfant nouveau-né a été faite hier matin par M. le docteur Raymondaud.
L’homme de l’art a déclaré que l’enfant, un gros et beau garçon, était venu à terme, très bien conformé et viable, et que la mère dénaturée qui avait voulu cacher sa grossesse en la mettant sur le compte d’une maladie pour laquelle elle était soignée par M. le docteur Dérignac, avait également désiré cacher la naissance du fruit de sa faute en lui donnant la mort.
Des ecchymoses ont en effet été remarquées autour du cou de l’enfant que sa mère aurait étranglé.
Mélanie Aufort a appris hier, dans la journée, la découverte du cadavre, et comme nous l’avions prévu, devant les preuves évidentes de son crime, s’est décidée à entrer dans la voie des aveux.
Elle est en ce moment à l’infirmerie de la prison où on lui donne les soins que nécessite son état.
Vendredi 18 juillet 1890
Infanticide
Nos lecteurs se souviennent de Mélanie Aufort, la jeune bonne qui, tout récemment, a été conduite à la maison d’arrêt pour crime d’infanticide.
Elle avait, disions-nous, mis sa grossesse sur le compte d’une maladie dont elle souffrait et pour laquelle elle était soignée par M. le docteur Dérignac.
Elle avait bien, en effet, autrefois reçu les soins de l’honorable docteur, mais ce qu’il importe de constater, c’est que ces soins s’appliquaient à une toute autre maladie et remontent du reste déjà à près de quatre ans.
Samedi 26 juillet 1890
Accident
On nous écrit de Linards :
Avant-hier le sieur Arnaud et son compagnon, exploitant une carrière pour le compte du sieur Gilles, entrepreneur, ont été grièvement blessés d’un coup de mine. Tous deux ont été atteints à l’œil.
Espérons que ce malheur n’aura pas les suites que la rumeur publique lui attribue, mais il est toujours à déplorer.
Samedi 6 septembre 1890
Accident
LINARDS – L’ouverture de la chasse vient d’être marquée ici par un triste accident.
M. Jean Jacquet, instituteur adjoint, chassant avec son frère et quelques amis sur le territoire de la commune de Saint-Bonnet-la-Rivière, a reçu un coup de feu au bras droit un peu au-dessous de l’épaule. On ne s’explique pas la manière dont ce déplorable accident a pu se produire. M. le docteur Boussenot de Saint-Paul-d’Eyjaux, appelé à la hâte, a constaté que la blessure était extrêmement grave. Toute la charge se trouve logée dans le bras et dans la poitrine : on n’a pu extraire de l’horrible plaie qu’un seul plomb.
Le jeune chasseur a été transporté chez ses parents où il reçoit les soins assidus dont il a besoin.
Jeudi 18 septembre 1890
Mort accidentelle
On nous écrit de Châteauneuf :
Le sieur Pierre Dubois, propriétaire à la Mallera [sic], commune de Linards, revenait des champs avec son domestique, Etienne Panteix, âgé de 15 ans, qui conduisait une charrette attelée de deux vaches et chargée de sarrazin.
Une des vaches, ayant mis le pied sur un clou, commençait à boiter.
Le domestique arrêta l’attelage et se plaça devant pendant que le sieur Dubois, s’étant mis entre l’animal et le timon de la voiture, s’apprêtait à lui lever le pied pour arracher le clou.
Il n’avait pas eu le temps de se pencher que les vaches, prenant peur, partirent subitement, renversant le domestique et son patron.
Une des roues passa sur la cheville du sieur Dubois, pendant que l’attelage passait ensuite sur le corps de Panteix. Quand on releva ce dernier, il respirait à peine. Il est mort la nuit suivante à son domicile, où on l’avait transporté.
Mardi 18 novembre 1890
Tentative de vol
On nous écrit de Linards :
Dans la nuit du 3 au 4 courant, à une heure assez avancée, un ou des malfaiteurs se sont introduits dans une étable à bestiaux appartenant à M. C…, au centre du bourg, après avoir passé une corde à la tête, et une entrave à la jambe d’un veau de lait, l’audacieux voleur s’est remis en route, mais après avoir fait cinq cent mètres environ en se dirigeant sur la route de La Croisille, l’individu a été surpris par des gens qui se rendaient à Linards, il a laissé son butin et s’est enfui à toutes jambes.
Le veau a été retrouvé le matin à la première heure, la malheureuse bête avait reçu un coup de couteau au genou, la plaie était affreuse à voir, elle mesurait 10 centimètres de profondeur.
Mardi 2 décembre 1890
Résultat des élections des délégués sénatoriaux pour la Haute-Vienne. Pour Linards les délégués sont : Pierre Thuilléras, François Pleynard, Pierre Jacquet, adjoint. Suppléant : Léonard Faure
Mercredi 31 décembre 1890
En 1889, 36 loups abattus en Haute-Vienne

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