Le Courrier du Centre
Année 1891
Vendredi 2 janvier 1891
Linards
On nous écrit de cette localité :
M. Louis Castenot, instituteur à Combret, vient de donner sa démission de membre du conseil municipal de la commune de Linards, ce qui porte à deux le nombre des sièges vacants au sein de cette commune.
Lundi 2 février 1891
Linards
Les retards dans l’arrivée du courrier – On nous adresse la réclamation suivante que nous signalons à qui de droit :
Le courrier partant de Limoges à 3 heures doit arriver à Linards à 6 h. 40 et aussitôt après, a lieu une distribution de lettres et journaux.
Depuis un certain temps, cette distribution a cessé parce que le courrier n’arrive plus que vers huit heures.
On admettait à la rigueur ce retard lorsqu’il y avait de la neige ou du verglas, mais maintenant, pourquoi ne pas obliger le courrier à arriver à l’heure réglementaire, de façon à avoir comme d’habitude notre distribution ?
Vendredi 6 février 1891
Linards
LE RETARD DU COURRIER
Nous recevons la lettre suivante :
Pour mettre fin à tous les commentaires dont certaines personnes sont l’objet au sujet de la réclamation concernant le retard du courrier, je vous prie d’annoncer que c’est moi qui suis l’auteur de cette réclamation.
Mardi 14 avril 1891
Linards
Grave accident – Samedi, M. R…, propriétaire à St-Paul-d’Eyjaux, se rendait en tilbury à la foire de Châteauneuf, lorsque, arrivant au milieu de la forte descente du Pont de la Prairie, sa bête fit un faux-pas ; le contrecoup fit tomber M. R…, qui dans sa chute, se brisa la jambe à un tel point que le tibia sortait de 9 centimètres en dehors des chairs. M. le docteur Boussenot, appelé en toute hâte, craint d’être obligé de faire l’amputation.
__________

Autre accident – Ces jours derniers, M. Gavinet, maire, faisait une promenade sur les bords de la Briance, au pont de Neuvillard. Etant monté sur un rocher, il a fait une chute dans laquelle il s’est fracturé la jambe. M. Romefort, qui se trouvait avec lui, l’a porté à la première ferme éloignée d’au moins deux kilomètres, puis l’a conduit à Linards, où le docteur Boussenot lui a prodigué les soins que nécessitait son état.

Dimanche 19 avril 1891
Au passage j’indique cet article ; Le conseil municipal de Roziers-St-George demande à l’évêque un prêtre pour la commune sinon les habitants demanderont un pasteur protestant.
Lundi 18 mai 1891
Linards
Grave imprudence – Un jeune garçon des Tuilhières, de Linards, jouait dernièrement avec un vieux pistolet chargé à balle. Sans le vouloir, il appuya sur la gâchette, le coup partit et la balle alla se loger dans la joue d’un de ses petits camarades, âgé de douze ans, le nommé Denardou, qui se trouvait à quelques pas de lui.
Fort heureusement, grâce aux soins de MM. Les docteurs Blanc, de La Croisille, et Boussenot, de Saint-Paul-d’Eyjaux, la balle a pu être extraite.
Vendredi 5 juin 1891 
Linards
Un homme enseveli
On nous écrit :
Mardi, un sieur Degeorges travaillait dans une carrière pour arracher la pierre destinée à l’entretien des routes communales, lorsque à un moment donné il fut enseveli par un éboulement qui venait de se produire.
Heureusement, il avait avec lui deux jeunes enfants qui se sont mis à crier : « Au secours ! » Les voisins sont arrivés en toute hâte et ont pu le dégager, non toutefois sans effort, car il était recouvert de blocs énormes. Le docteur Boussenot a été appelé.
Les blessures paraissent graves.
Jeudi 6 août 1891
Linards
Elections municipales
Le scrutin pour les élections municipales complémentaires qui a eu lieu dimanche dernier a donné les résultats suivants :
Electeurs inscrits, 650. – Votants, 326.
Ont obtenu :
MM. Bourissout (Elu) ……………………. 197 voix
Theillaumas ………………………………. 111
Joseph Lallay …………………………….. 109
Guillaume Simonet ………………………… 48
Mamoury …………………………………… 30
Joseph Crouzilhac ………………………… 129
Sautour ……………………………………. 173
Alphonsout …………………………………. 48
Villette ……………………………………… 40
Relier ……………………………………….. 19
Ces cinq derniers n’avaient pas posé leur candidature.
Dimanche 9 août 1891
Violent orage à Linards
On nous écrit :
Dans l’après-midi d’hier, vers deux heures, pendant un violent orage, la foudre est tombée sur le clocher de l’église de Linards. La toiture a été sérieusement endommagée ; un grand nombre d’ardoises et de lattes ont été arrachées, brisées, et quelques-unes projetées au loin. Le fluide a suivi le mur jusqu’au niveau de la toiture de l’église, enlevant le crépi et mettant les pierres à nu sur son parcours ; quelques-unes ont même été tout à fait disjointes. Des ouvriers qui travaillaient tout près de là se sont vus tout à coup enveloppés d’une épaisse fumée qui répandait une forte odeur de soufre.
Les dégâts sont estimés à 100 fr. environ.
Quelques instants après, la maison des époux Branland, située au village de Mazermaud, était également atteinte. La foudre a frappé un des angles d’une cheminée ; elle est descendue de là dans la cuisine ; une des pattes d’une brasière où cuisait le dîner, a été enfoncée dans l’ustensile sans être brisée. Malheureusement la femme Branland, qui se trouvait auprès du foyer, a été atteinte elle aussi. Le fluide lui a brûlé quelques cheveux, et descendu le long de son corps en traçant une ligne noire sur son passage, a percé son bas en deux ou trois endroits et a brisé le talon de son sabot ; il est sorti ensuite en passant entre une vitre de la croisée et le châssis ; le carreau n’a eu aucun dégât ; il a été seulement soulevé d’un côté, et pour le remettre en place il a suffi d’enfoncer de nouveau les pointes qui avaient été arrachées. Quant à la malheureuse femme, on l’a ramassée évanouie et elle est restée près d’une heure sans connaissance. Aujourd’hui son état, quoique toujours grave, s’est amélioré. Une voisine était à côté d’elle et n’a eu aucun mal.
Vendredi 21 août 1891 
Linards
Les 2 et 9 courant, ont eu lieu à Linards, les élections municipales complémentaires de trois conseillers.
Premier tour
Electeurs inscrits, 650 – Votants, 326
Ont obtenu :
MM. Bourissou, élu, 197 voix ; Theillaumas, 111 ; J. Lallay, 109 ; G. Simonet, 48 ; Mamoury, 30 ; J. Crouzilhac, 129 ; Sautour fils, 113
Deuxième tour
Ont obtenu :
MM. J. Crouzilhac, élu, 305 ; Sautour, élu, 282 ; Theillaumas, 94 ; J. Lallay, 90 ; divers, 3.
MM. Sautour et J. Crouzilhac n’avaient pas posé leur candidature au premier tour.
Le conseil municipal de la commune de Linards sera convoqué dimanche prochain, 20 août.
Objet de la convocation :
Nomination du maire en remplacement de M. Gavinet, décédé.
Lundi 24 août 1891
Attaque nocturne
Jeudi soir, vers neuf heures du soir, le sieur Léonard Pinout, âgé de quarante trois ans, boulanger à Linards, revenait de Masléon et se rendait à son domicile. Il était monté dans sa voiture et son cheval marchait au pas, quand en passant au Bois-du-Quartier, deux individus sortirent d’un fourré et se placèrent de chaque côté de la voiture.
Le plus grand des deux interpella le voyageur :
- D’où viens-tu, lui dit-il, il faut que tu me donnes de l’argent.
- Vous faites un bien vilain métier, répondit Pinout, qui comprit à qui il avait affaire, vous feriez mieux d’être couché en ce moment.
- Tu ne veux pas nous en donner, répliqua le bandit, nous allons t’en prendre de force, et il appliqua sur la tête du malheureux boulanger un formidable coup d’un bâton qu’il tenait à la main.
- A l’assassin ! cria Pinout, qui tomba dans sa voiture la figure ensanglantée.
Les deux malfaiteurs prirent la fuite à ce cri sans fouiller leur victime.
Une enquête est ouverte ; le signalement des auteurs de cette agression nocturne a été déposé entre les mains de la gendarmerie, qui a ouvert une enquête.
Vendredi 2 octobre 1891
Vol de marchandises
On nous écrit de Linards :
Lundi matin, le sieur Chadouteau, négociant, de passage à Linards, a trouvé sa voiture qu’il avait laissée devant l’hôtel Jacquet où il était descendu, dévalisée.
La porte de la voiture avait été fracturée et le voleur s’était emparé de différentes marchandises évaluées à 50 francs.
Plusieurs perquisitions ont été faites mais n’ont donné aucun résultat.
Samedi 17 octobre 1891
Incendie
On nous écrit de Linards :
Jeudi, 15 octobre, vers une heure du matin, le feu a pris à une grange couverte en chaume, appartenant au sieur Deveaud, menuisier au bourg de Linards ; malgré les secours empressés des habitants du bourg et des villages voisins, une heure et demie après il ne reste que les 4 murs du bâtiment, qui du reste sont sur le point de s’écrouler.
On a pu heureusement préserver les maisons voisines. L’immeuble incendié n’avait pas une grande valeur par lui-même ; mais il renfermait différents outils de menuisier, 3 commodes presque neuves, 1 bois de lit et une assez grande quantité de planches ; le tout a été entièrement consumé. Les dégâts s’élèvent à 2,600 francs au moins.
Pendant ce temps, des malfaiteurs se sont introduits dans la maison de M. Boyer, cordonnier ; ils lui ont enlevé 100 fr., une paire de bottines et plusieurs autres objets.
M. le juge de paix de Châteauneuf, prévenu immédiatement, s’est transporté sur les lieux avec la gendarmerie. Il procède en ce moment à une enquête.
Dimanche 15 novembre 1891
Linards
Incendie – Un incendie qui éclatait dans la nuit du 8 au 9 novembre a détruit un corps de bâtiments ayant 5 mètres de profondeur sur 4 de largeur et appartenant au sieur Léonard Guilien, fermier à Beaubiat.
On attribue ce sinistre à la malveillance.
Jeudi 10 décembre 1891
Linards
Le sieur Léonard Lamargue, 22 ans, est venu se plaindre d’avoir été assailli ces jours derniers par trois jeunes gens qu’il ne connaît pas.
Une enquête est ouverte.

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