Le Courrier du Centre
Année 1892

 
Mercredi 24 février 1892
Tribunal de police correctionnelle – Audience du 22 février 1892
« Marguerite G… , femme D…, 42 ans, marchande drapière à Linards, qui tient un dépôt de pains appartenant au sieur D…, et Pierre D…, 48 ans, boulanger à Saint-Paul-d’Eyjaux, prévenus de fraude commerciale, sont condamnés solidairement le premier à 16 francs d’amende et le second à 25 francs d’amende. Défense : M° Fayout. »
Lundi 14 mars 1892
Linards : 
La température froide de ces jours derniers a empêché beaucoup de marchands de se rendre à la dernière foire de Linards.
Beaucoup d’animaux étaient exposés mais peu se sont vendus.
Les prix se sont cependant assez bien maintenus.
Les vaches de harnais se vendaient de 300 à 450 francs ; les vaches de boucherie se sont vendues à très bon marché. Les moutons valaient de 30 à 36 francs les 50 kilos.
Samedi 7 mai 1892
Elections municipales (du 2 mai ?) « Linards : quinze candidats de la liste du maire sont élus. »
Mercredi 18 mai 1892
Election des maires et adjoints « Linards : MM Jacquet, maire ; Sautour, adjoint. »
Mercredi 22 juin 1892 - Voir l'original
Tribunal de police correctionnelle – Audience du 20 juin 1892
Léonard Deblois, 26 ans, né à Linards, est inculpé de coups et blessures sur un sieur Perpillou.
Revenant de la foire de Linards, ce dernier voyait les brebis de son voisin Deblois occupées à paître dans un pré lui appartenant.
Il s’emporte et traite Deblois un peu vertement ; l’autre n’accepte pas les qualificatifs qui lui sont donnés à profusion, ou plutôt les rend avec usure ; Perpillou se précipite sur lui. Deblois, pour l’arrêter, étend son bras armé d’une tranche, et l’autre se coupe le pouce de la main gauche.
Une somme de 300 fr. fut, à la suite de cette affaire, donnée par le père de Deblois à Perpillou par l’intermédiaire du sieur Branlant, beau-frère du plaignant.
Il croyait que tout était arrangé avec cette somme quand il fut averti que néanmoins, une plainte avait été portée contre lui, et c’est ce qui l’amène aujourd’hui à l’audience correctionnelle.
M° Fage fait remarquer toute l’indélicatesse des procédés employés à l’égard de son client, dont il demande l’acquittement.
Le tribunal condamne le prévenu à 10 fr. d’amende et aux dépens, avec application de la loi Bérenger.
Vendredi 15 et Samedi 16 juillet 1892 - Voir l'original
Linards
Accident de voitures
On nous écrit :
Mardi, vers deux heures de l’après-midi, cinq ou six voitures, contenant une joyeuse noce, arrivaient à fond de train par la route de Roziers-Saint-Georges, lorsqu’en tournant pour rentrer dans le bourg, le premier des véhicules, c’est à dire celui où étaient les mariés, versa, culbutant violemment les six personnes qui se trouvaient dedans.
La mariée, fort heureusement, s’est relevée sans aucun mal, mail il n’en a pas été de même du marié. Il s’est blessé à la figure et aux mains et a eu la jambe de son pantalon, et probablement le genou avec, absolument hachés. Le musicien a été également blessé au genou et à la figure.
Une petite fille de 12 à 13 ans, la sœur du marié, et demoiselle d’honneur, a reçu aussi deux blessures, l’une à la tête et l’autre à l’épaule.
Nous espérons que cet accident n’aura pas de suites graves, mais c’est égal, les mariés se souviendront du jour de leurs noces.
Infanticide
On nous écrit encore de cette localité, à la date du 13 courant :
Le bruit courait ce matin qu’un infanticide venait d’être commis dans le village de Mazermaud. Un enfant nouveau-né a été trouvé dans une marmite.
De graves soupçons pèsent sur une fille, servante depuis peu dans le village, et qui est déjà passé en cour d’assises pour suppression d’enfant.
La gendarmerie et le juge de paix de Châteauneuf font une enquête.
On nous dit, au dernier moment, que la fille-mère est morte ; y a-t-il accident ou suicide.
A demain de nouveaux détails
Mardi 19 juillet 1892  - Voir l'original
La fête nationale dans le département
ROZIERS-SAINT-GEORGES
On nous écrit :
La Fête nationale a été célébrée ici avec plus d’éclat que les années précédentes, grâce à la louable initiative de M. Bertrand, notre dévoué et sympathique maire.
Dès le matin, presque toutes les maisons étaient ornées de drapeaux et d’oriflammes. D’habitude si tranquille, notre bourg a présenté, durant toute le ajournée, une gaie et vive animation. Les braves habitants de la campagne, bien avant la tombée de la nuit, sont venus en bandes joyeuses témoigner par leur présence de leur attachement au gouvernement de la République.
A huit heures avait lieu l’illumination des bâtiments publics. Celle des maisons d’école et de la mairie a été remarquablement belle et avait attiré tous les assistants. Vus de loin, ces cordons symétriques de lumières multicolores, au milieu des maisons sombres de verdure, était d’un effet saisissant et féerique. Pendant ce temps, des musiciens exécutaient, place de la mairie, des morceaux patriotiques vivement applaudis, aux cris mille fois répétés de « Vive la République ! »
Pendant qu’un bal était organisé par les jeunes gens, M. le maire, suivi de presque tout le conseil municipal et de beaucoup d’autres personnes venues de tous les points de la commune, se rendait chez M. Raynaud, aubergiste, où un banquet était servi.
La plus franche gaîté et la plus grande animation n’ont cesser de régner pendant tout le repas, durant lequel de nombreux toasts ont été portés.
A l’issue de ce banquet, un des assistants a parlé du 14 juillet, des nombreux abus qui existaient avant 1789 et que la Révolution a détruits et terminé en disant que le gouvernement de la République est le seul qui puisse conserver et développer les grandes idées d’humanité et de liberté que nous ont légué nos ancêtres de 1789.
Mardi 2 août 1892
Elections des conseillers d’arrondissement, Châteauneuf M. Breilloux, sortant réélu
(Cf. jours suivants, affaire d’honneur F. Tarrade, conseiller général, contre Breilloux)
Mardi 23 août 1892 - Voir l'original
Entre villages
Les nommés Charles Desmichel, 20 ans, menuisier ; Jean Martageix, 20 ans, cultivateur ; Pierre Roulet, 19 ans, domestique, et Léonard Sautour, 20 ans, même profession, à Linards, rencontrant un beau jour des jeunes gens de Roziers, les nommés François Crouzillat, 17 ans ; Jean Dublondet, 19 ans, et Léonard Regnaud, 16 ans, tous les trois domestiques, leur tombèrent dessus, sous le fallacieux prétexte qu’ils étaient d’un autre village que le leur.
Plainte a été portées.
Cf. procès le 23 septembre
Vendredi 23 et samedi 24 septembre 1892 - Voir l'original
Tribunal de police correctionnelle
Trois jeunes gens de la commune de Roziers, revenant le 15 août dernier de la frairie de Masléon, ont rencontré sur leur toute d’autres garçons de leur âge.
Ces derniers les ont assaillis et frappés. Ils se nomment Charles Desmichel, 21 ans, et Pierre Roulet, 20 ans, le premier menuisier à Linards, le second cultivateur à Pierrefiche.
Ils ne font aucune difficulté pour reconnaître les voies de fait dont ils se sont rendus coupables, et le tribunal les condamne à 10 fr. d’amende et aux dépens.
Jeudi 8 décembre 1892
Linards – Vol d’un châtaignier : Un maraudeur a coupé et emporté un châtaignier appartenant à M. Noualhier, propriétaire au bourg de la commune.
Le châtaignier, planté au lieu-dit « Les Courbes », est estimé à 15 francs environ.
Vendredi 23 décembre 1892 - Voir l'original
Tribunal de police correctionnelle – Audience du 21 décembre
Charles Boucher, 17 ans, forgeron à Linards, est poursuivi pour avoir coupé un châtaignier de 90 ans à un mètre environ du sol.
Cet arbre appartenait au « beau-frère » d’un témoin qui vient déposer devant le tribunal.
Le prévenu présente lui-même sa défense en patois avec de grands gestes, le tribunal ne se rend pas aux excellentes raisons qu’il donne et condamne Boucher à 15 fr. 30 centimes d’amende et aux dépens.
Lundi 26 décembre 1892 - Voir l'original
Linards
Un pendu – Le nommé Blaise Dubois a été trouvé pendu dans sa chambre où il vivait seul. Les voisins ne l’ayant pas vu depuis plusieurs jours, se sont enquis où il pouvait être. On a regardé par la fenêtre et on l’a découvert pendu au clou qu’il avait placé au plancher au dessus de sa tête.
On attribue ce suicide à des chagrins domestiques.
Il avait l’habitude de s’enivrer.
Mardi 27 décembre 1892
Linards
Incendie – Au village du Grand-Bueix, une grange et son contenu sont devenus la proie des flammes pendant la nuit du 23 au 24 décembre.
Les secours ont été portés à temps pour éviter un sinistre beaucoup plus considérable ; le feu menaçait de gagner d’autres bâtiments remplis de paille et de foin.
Les victimes de cet incendie sont les nommés Jean-Baptiste Coudert, assuré à la compagnie La Paternelle pour 14,300 fr., et Léonard Francillout, non assuré, pertes 400 francs.
On ignore les causes de ce sinistre ; on croit que la malveillance n’y est pas étrangère.
La justice fait une enquête.

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