Mercredi 12 janvier 1898 |
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Vol. La gendarmerie a ouvert une enquête au sujet d’un vol de différents objets commis au préjudice du sieur Louis Bernard, conducteur de voitures à Linards. Le vol aurait été commis le 20 décembre dernier. L’individu soupçonné serait un voyageur qui se trouvait dans la voiture le jour de la constatation du vol. |
Mardi 18 janvier 1898 |
Chute dans un puits. Une dame Château, en se penchant sur un
puits, profond de dix mètres, que nettoyait le sieur Arnaud, perdit
l’équilibre et tomba au fond. Aux cris poussés par elle et
par Arnaud, des voisins accoururent et, après bien des efforts,
les retirèrent.
Le Dr Tarrade a constaté de nombreuses contusions, mais sans danger, sur la personne de la dame Château. Quant à Arnaud, ses blessures occasionnées par la chute de celle-ci sont insignifiantes. |
Vendredi 11 février 1898 |
Conférence agricole. Le dimanche 13 février à 11 h ½ M. Reclus, professeur départemental fera, à Linards, une conférence publique d’agriculture. |
Vendredi 25 février 1898 |
Accident. Le jeune Lagarde, âgé de deux ans, en s’amusant
avec du papier enflammé, dimanche dernier, s’est brûlé
à la figure et sur certaines parties du corps.
Les brûlures seraient assez graves, paraît-il. |
Lundi 28 février 1898 |
Vol. Le sieur Hernando, journalier, a porté plainte, à
la mairie, pour vol d’outils commis à son préjudice, lundi
dernier.
Le vol a eu lieu pendant son absence, dans une carrière, où on l’occupait. |
Samedi 5 mars 1898 |
Association des membres de l’enseignement. Parmi les pensionnés M. Mounier, directeur d’école à Linards. |
Mardi 6 mars 1898 |
Un exemple à suivre. On nous écrit : Monsieur le Directeur
du Courrier du Centre.
De sincères républicains de Linards croiraient manquer à leur devoir en laissant dans le silence la conduite politique d'un jeune de leurs compatriotes M. Hippolyte Villette ; c’est pourquoi monsieur le directeur, ils ont l’honneur d’avoir recours à votre estimable journal pour mettre en lumière ce que notre jeune ami a tenu à garder caché jusqu’à aujourd’hui. Rentré récemment du régiment, M. Hippolyte Villette s’est bien vite aperçu que son premier devoir était de chasser à tout jamais le radicalisme qui opprime depuis trop longtemps notre commune ; de la pensée à l’action, il n’y a pas eu d’hésitation, il s’est mis aussitôt en campagne. Qu’a-t-il fait, qu’a-t-il dit ? C’est ce que nous allons relater. Ce qu’il a fait ? Il s’est donné la peine de visiter tous les villages et là, chaque dimanche, par ces longues soirées d’hiver, il a fait des réunions où il a obtenu partout le plus grand et le plus légitime succès. Ce qu’il a dit occuperait trop de place dans vos colonnes, nous nous bornerons à en faire un résumé succinct. M. Villette n’a pas l’intention de s’intituler orateur : « Ce n’est pas, dit-il, lorsqu’on parle pour la première fois en public qu’on doit qualifier sa causerie de discours. » Cependant, nous qui l’avons écouté, nous ne craignons pas de dire qu’il est bien rare d’entendre exprimer des idées politiques aussi claires, aussi nettes, aussi fermes par un jeune homme de vingt-six ans. Après ce début, rempli de dédain pour la vanterie, M. Villette a traité partout des sujets intéressant les paysans : un jour la crise agricole avec les efforts du ministère Méline pour y remédier ; un autre c’est le paysan d’autrefois comparé au paysan d’aujourd’hui ; un autre c’est la race bovine limousine et ses différents succès bien mérités, en un mot autant de questions dont nos braves campagnards ont su comprendre tout l’intérêt. De là pour aborder la politique, la transition est bien naturelle : le collectivisme avec la suppression de la propriété en tient lieu et la critique de ces utopies n’est qu’un jeu pour notre jeune ami qui en démontre toute l’absurdité. A côté des socialistes se placent les radicaux avec leur fameux programme : « Révision de la Constitution, Impôt sur le revenu, Séparation de l’Eglise et de l’Etat », trois tremplins électoraux dont se servent les surenchérisseurs de la République et qui ne feront qu’enfoncer encore davantage ce parti perdu sans espoir. Reste les républicains modérés ; c’est pour eux qu’on devra voter, c’est à eux qu’on devra donner toute sa confiance, car ce sont les seuls qui peuvent conserver la République : témoin la stabilité du ministère Méline. Nous avons un député dont l’éloge n’est plus à faire, pourquoi le laisser pour courir après un autre ? Pour ne pas abuser de l’amabilité de vos lecteurs, nous ne nous étendrons pas davantage sur notre compte-rendu, mais qu’il nous soit permis de féliciter M. Hippolyte Villette de sa conduite et de son ardeur ; du reste, devant les nombreuses manifestations sympathiques qui s’élèvent de tous côtés, il ne doit douter de l’avenir et les radicaux qui commencent à être clairsemés à Linards doivent se livrer à de tristes méditations sur la phrase de Daudet : « Il fait bon s’asseoir devant la gamelle de la popularité, mais aussi quel effondrement si elle vient à se renverser. » Suivent un grand nombre de signatures |
Vendredi 28 mars 1898 |
Un suicide. Le 19 avril, vers 4 heures du soir, le sieur Etienne Garat,
âgé de 36 ans, s’est donné la mort dans son pré,
en se coupant la gorge à l’aide de sa faux.
On attribue cet acte de désespoir à un accès d’aliénation mentale. Un voisin accouru aux cris poussés par la victime n’a pu que constater la mort de Garat. La gendarmerie a été aussitôt prévenue. |
Samedi 23 avril 1898 |
Châteauneuf. Comice agricole. Veaux étalons. 3ème prix, 100 fr., M. Ledot à Linards ; 5ème prix, 50 fr. M. Papounnaud, colon de M. de Landrevies à Linards. Mentions : M. Sautour à Linards, Ledot à Linards. Veaux de 6 mois à un an : 1er prix, 30 fr. et médaille, M. de Landrevies à Linards. Génisses de 6 mois à un an : 2ème prix, 20 fr., M. Sarre, colon de M. de Landrevies à Linards. Mentions : M. Ledot, M. Papounneaud. Vaches suitées : 4ème prix, 20 fr., M. Papounneaud, 6ème prix, 15 fr., M. Sarre, 7ème prix, 10 fr., M. Ledot. Race porcine. Verrats : 1er prix, 20 fr., M. Sautour à Linards ; 3ème prix, 10 fr., M. Papounneaud, 4ème, 5 fr., M. Ledot. Truies pleines : 1er prix, M. de Landrevies, 3ème prix, 10 fr., M. Cluzeaud à Linards. Race ovine. Béliers : 2ème prix, 10 fr., M. Belon, colon de M. de Landrevies à Linards. Brebis : 1er prix, 20 fr., M. Sarre, 3ème prix, 10 fr., M. Belon. |
Mardi 10 mai 1898 |
Elections législatives. Linards : 699 inscrits, 586 votants, Gotteron : 127 voix, Patry : 375 voix, Treich : 23 voix, Tourgnol : 59 voix. |
Samedi 14 mai 1898 |
Résultat des élections législatives dans la 2ème circonscription de Limoges. Gotteron : 5794 voix, Tourgniol : 5016 voix, Patry : 4729 voix, Treich : 2365 voix, Desbordes : 21 voix. Ballottage |
Samedi 14 mai 1898 |
Châteauneuf – Coups - Une enquête est ouverte au sujet
de coups volontaires portés par plusieurs individus contre le nommé
Léonard Duroudier, 31 ans, cultivateur à Linards, le soir
du scrutin, le 8 mai dernier.
Sans le secours du facteur rural Faucher, le malheureux Duroudier, qui a été frappé, renversé et piétiné, aurait pu recevoir des blessures d’une extrême gravité. L’un de ces individus, D…, qui s’est surtout signalé par ses brutalités, a été reconnu par la victime. On espère découvrir tous les auteurs de cette lâche agression. |
Mercredi 18 mai 1898 |
Echo des élections. Le 8 mai au soir, à la sortie du
bureau ou le scrutin avait été proclamé, un nommé
Léonard, ancien gendarme, était pris à partie et provoqué
par un groupe d’individus ; Léonard ne répondit pas.
Quelques instants après le même groupe d’électeurs s’en prenaient au nommé Deroudier, partisan de M. Gotteron, et après l’avoir renversé, le piétinait et le blessait grièvement. Transporté à son domicile, Deroudier reçut les soins d’un docteur qui déclara que le blessé en avait pour une vingtaine de jours au moins avant d’être rétabli, et encore si des complications ne se produisaient pas. Le parquet de Limoges s’est transporté hier matin à 7 heures à Linards pour faire une enquête au sujet de ces faits. Une dizaine d’individus vont être compris dans les poursuites que l’on se propose d’exercer contre les agresseurs de Deroudier. |
A Châteauneuf réunion électorale tenue par le candidat Tourgnol. Tarrade a appelé, « comme à regret », à voter pour Tourgnol. Treich, conseiller municipal socialiste révolutionnaire de Limoges, a dit qu’il se désistait en faveur de Tourgnol. |
Samedi 21 mai 1898 |
Linards. Nous recevons la communication suivante :
M. Moreau, candidat radical-socialiste, a fait dans la région plusieurs réunions contradictoires auxquelles le citoyen Tourgnol a refusé d’assister. Moreau a été vivement applaudi par un certain nombre d’électeurs. On entendait de toute parts crier à haute voix : « C’est le candidat qu’il nous faut ! A Bas Tourgnol ; nous ne voulons pas de ce vieux retraité, à la députation ! » (Ah c’est égal, la candidature de M. Moreau a été chaudement acclamée.) Le candidat Tourgnol ne recule pas devant les leçons que lui donnent les électeurs. Il faut qu’il soit mille fois plus audacieux qu’on pourrait le croire ! Quel fumiste ce père Tourgnol ! Les quatre cents électeurs soussignés prient leurs camarades de voter comme un seul homme pour le citoyen Moreau, car c’est bien le seul et véritable défenseur des ouvriers et des cultivateurs. Vive le citoyen Moreau ! (Suivent les signatures) Vu le désistement de M. Patry et de M. Treich, M. Moreau ayant posé sa candidature au dernier moment, prie les électeurs qu’il n’aurait pas visités de vouloir bien l’excuser et de voter pour lui. |
Mardi 24 mai 1898 |
Elections législatives. Linards. Gotteron : 125 voix, Tourgnol
: 440 voix, Ruchaud : 0, Moreau : 0
Tourgnol élu |
Jeudi 16 juin 1898 |
En correctionnelle. Les auteurs de certaines agressions ou rixes qui
se sont produites au cours de la dernière période électorale,
vont être traduits lundi prochain en correctionnelle, l’enquête
sur les faits dont ils sont inculpés étant closes.
A Linards. Dans cette affaire qui offrait un certain caractère de gravité, cinq personnes seront pour suivies ; les nommés Saldat, Errando, Faucher, Demichel, et Montanier, avaient à répondre du délit de coups et blessures sur les sieurs Duroudier et Léonard. |
Mercredi 22 juin 1898 |
Tribunal correctionnel. Audience du 20 juin 1898.
Les troubles de Linards. En l’absence de plusieurs témoins, une première affaire concernant une rixe qui éclata le 8 mai dernier à Linards, est renvoyé au mercredi 29 juin. Les nommés Gaston Vedrenne, 18 ans, cordonnier à Linards, et Léon Devernat, 20 ans, boulanger au même endroit, ont reçu quelques coups de poing le 8 mai dernier, dans l’établissement de M. Chicot. Ayant voulu jeter un coup d’œil au bal qui battait son plein, ces deux jeunes gens furent accueillis par les cris de : « A bas les casquettes ! » Une dispute survint et les nommés Montanier et Demichel portèrent plusieurs coups aux deux garçons précédemment cités. Pour se soustraire aux coups, Vedrenne et Devernat s’enfuirent par la cave. Les deux plaignants viennent expliquer dans quelles conditions ils ont été frappés. Divers témoins, dont quelques jeunes filles, qui se trouvaient au bal le soir de la bagarre, sont ensuite entendus. Charles Demichel, né à Saint-Bonnet-la-Rivière, en 1871, et Montanier, né à Roziers-Saint-Georges, en 1874, sont appelés à la barre. Tous deux nient absolument les faits qui leur sont reprochés. M. Bernardbeig rappelle les actes de brutalités, de sauvagerie et de lâcheté, dit-il, qui ont eu lieu à Linards dans la soirée du 8 mai dernier et que l’autorité municipale n’a rien fait pour réprimer. Une première bagarre dont fut victime un sieur Duroudier éclata vers sept heures et demie, celle-ci a été bien plus grave que celle qui nous occupe en ce moment et le tribunal en aura la preuve mercredi prochain lorsque l’affaire viendra en audience. En ce qui concerne la seconde rixe ayant pour auteurs Demichel et Montanier, le procureur de la République reconnaît qu’elle est moins importante que la première mais il demande néanmoins au tribunal de faire aux prévenus l’application de la loi. M° Patry s’étonne que des poursuites aient été intentées pour des faits aussi minimes que ceux reprochés aux deux prévenus. Le défenseur reconnaît d’ailleurs que l’autre rixe dont les débats sont renvoyés à mercredi 29 juin est plus grave. Il déclare que le tribunal ne doit pas être le « champ clos de petites querelles de villages » et s’efforce d’amoindrir l’importance donnée aux troubles qui ont eu lieu à Linards lors du premier tour de scrutin, le 8 mai dernier. En terminant, M° Patry demande le renvoi de la poursuite du nommé Demichel et compte que le tribunal relaxera simplement Montanier, un malheureux militaire qui était en congé chez ses parents le jour de la rixe et pour lequel une condamnation entraînerait sans doute une nouvelle peine disciplinaire à son régiment. Le tribunal met l’affaire en délibéré. Le jugement sera rendu le 29 juin. |
Vendredi 1er juillet 1898 |
Tribunal correctionnel. Audience du 29 juin.
Incident. Au moment où on appelle l’affaire de Linards, une discussion assez vive s’engage entre Mes Fayout et Patry à propos du procès en diffamation intenté par M. le docteur Tarrade contre M. le docteur Boussenaud, qui doit venir ensuite. Me Fayout tint à savoir si ce dernier procès sera appelé aujourd’hui, car il sait qu’une manœuvre est préparée par les adversaires de son client. Me Patry proteste contre les paroles de son confrère et explique au tribunal qu’il demandera tout à l’heure, quand l’affaire sera appelée, son renvoi à huitaine en raison de l’impossibilité dans laquelle se trouve Me Viviani de plaider aujourd’hui pour M. Tarrade. Me Fayout déclare que son client tient à être jugé à cette audience. Finalement, après quelques mots aigres-doux échangés de part et d’autre, le président fait observer que la discussion actuelle n’est pas à sa place. Il faut attendre que l’affaire soit appelée, après celle concernant les troubles de Linards. L’incident est clos. Les troubles de Linards Nous entrâmes alors dans le fameux procès concernant les troubles de Linards. On sait que le 8 mai dernier, au moment de la proclamation des résultats du scrutin, des bagarres sanglantes se sont produites à la mairie et dans la rue. Plusieurs électeurs ont été roués de coups et selon la propre expression de certains d’entre eux «ont été laissés pour morts » sur le champ de bataille. Six personnes sont poursuivies comme étant les auteurs des graves désordre dont il s’agit. Audition des témoins On entend les témoins. Léonard Duroudier, 41 ans, dépose le premier. Il raconte au tribunal de quelle façon il a été maltraité, renversé, bourré de coups de pied et de coups de poing et véritablement piétiné sur la place du Champs-de-Foire. Parmi ses agresseurs il a reconnu les nommés Frugier, Demichel, Ernadeau et Dubois. Lorsqu’il fut par terre, pour la 5ème fois il implora miséricorde et cria à ses adversaires : « Finissez, ne tuez pas un père de famille ! » Le témoin se plaint encore des blessures qu’il a reçues dont il n’est pas complètement guéri. Il a un mot assez cruel envers Me Patry lorsque le défenseur lui pose des questions : - Je préfère parler à M. le président, dit-il. Le Docteur Henri Golaz, 31 ans, domicilié à Châteauneuf est appelé à la barre. Il a visité Duroudier trois jours après les incidents et a constaté les graves blessures que celui-ci avait reçues. Une discussion assez confuse s’engage au sujet de la gravité même de l’état de Duroudier. Me Patry pose en effet une série de questions au témoin dans le but de faire préciser la nature des blessures. Il demande même au tribunal de faire visiter Duroudier par un médecin quelconque de la faculté de Limoges et de ne pas s’en tenir aux certificats fournis par les docteurs de l’endroit. M. le Dr François Boussenaud est aussi entendu sur la gravité des coups reçus par Duroudier. La même discussion que tout à l’heure a lieu entre les
témoins et Me Patry, mais sans plus de résultat.
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Vendredi 1er juillet 1898 |
Procès en diffamation Tarrade contre Boussenaud (médecin à Saint-Paul-d’Eyjeaux) |
Vendredi 1er juillet 1898 |
Jugement rendu dans la première affaire des troubles de Linards de mercredi dernier. Le nommé Demichel est relaxé des fins de la plainte sans dépens. Le pauvre soldat Montagnier est, lui, condamné à 16fr. d’amende. |
Samedi 2 juillet 1898 |
Procès en diffamation Tarrade contre Boussenaud. Fertile en incidents d’après le journaliste. Affaire mise en délibéré. |
Mercredi 13 juillet 1898 |
Tribunal correctionnel. Audience du 11 juillet 1898.
L’affaire de Linards Au début de l’audience, le tribunal rend son jugement dans l’affaire des troubles de Linards, à l’occasion de la proclamation du scrutin, le 8 mai dernier. On se rappelle que le nommé Duroudier a été frappé violemment sur la place du Champ-de-Foire où on le releva dans un état lamentable. Dubois et Montagnier sont relaxés sans dépens. Guillien est condamné à 20 fr. d’amende. Frugier, Desmichel et Ernaudeau se voient infliger six jours de prison chacun. |
Tarrade contre Boussenaud
Boussenaud condamné à 50 fr. d’amende et 200 fr. de dommages et intérêts envers Tarrade. |
Samedi 23 juillet 1898 |
Châteauneuf. Incendie. Un incendie dont on ignore les causes
a détruit le 20 courant, une grange et une maison d’habitation appartenant
au sieur André Toumieux, cultivateur à Linards.
Les pertes évaluées à 4200 francs sont couvertes par une assurance. |
Lundi 25 juillet 1898 |
Linards. Incendie. Un violent incendie, dont les causes sont encore
inconnues, a éclaté cette nuit vers minuit et demi dans un
des immeubles appartenant à MM. Jeandilloux, messager, et Châtenet,
cordonnier.
On n’a pu se rendre compte de l’endroit où a éclaté le sinistre, car lorsqu’une des fillettes de M. Jeandilloux à demi-suffoquée par la fumée a pu donner l’alarme, le feu avait déjà fait de grands ravages. Les voisins, réveillés par les cris des malheureux sinistrés, sont accourus à leur secours. Parmi eux, admirables de sang-froid et d’énergie, on remarquait M. le curé, puis MM. Jacquet fils, Besselat, Gaumondie, Gilles, Chabry, Crouzilhat, Mounier, etc., et, bientôt attirés par le tocsin, presque tous les habitants du bourg organisaient de rapides secours. Grâce à tous ces braves gens dont beaucoup ont été courageux jusqu’à la témérité, on a pu circonscrire l’incendie. Malheureusement l’immeuble Jeandilloux a été presque entièrement détruit, mais on a pu sauver une partie de la maison Châtenet et préserver les maisons avoisinantes. Le malheureux Jeandilloux n’était pas assuré ; le désespoir de ces pauvres gens, qui ont une nombreuse famille, fait mal à voir. |
Mardi 9 août 1898 |
Acte de probité. Le sieur Maumot, domestique au bourg de Linards,
a trouvé dernièrement une pièce de 5 fr. sur la voie
publique et s’est empressé d’annoncer sa trouvaille.
Cette petite somme a été remise à la personne qui l’avait perdue. - Samedi 6, jour de foire à Linards, le nommé Couégnas, colon à Murat, de Châteauneuf, a trouvé un porte-monnaie et l’a déposé à la mairie de Linards. Il est à la disposition de la personne qui l’a perdu. |
Lundi 22 août 1898 |
Châteauneuf. Vol avec effraction. Un vol avec effraction a été
commis, le 19 août, au préjudice du nommé Léonard
Leblanc, 26 ans, cultivateur à Linards.
L’auteur inconnu de ce larcin a profité de l’absence des braves gens pour faire sauter la serrure de la porte et fouiller de fond en comble les meubles. Divers objets de linge, un vêtement, du lard, du pain, etc. ont été volés ; le tout estimé environ à 100 francs. Une enquête est ouverte et une piste sérieuse paraît devoir amener l’arrestation du voleur. |
Vendredi 23 septembre 1898 |
Châteauneuf. Banquet démocratique (Dr Raymond, Tourgnol, Patry, Tarrade, Treich). Menu « politique » (ex : « tripes opportunistes sauce radicale »). |
Mercredi 5 octobre 1898 |
La foire. Voici les cours de la foire qui s’est tenue le 20 octobre
:
Vaches de harnais, de 220 à 250 fr. pièce ; veaux de harnais, de 150 à 200 fr. ; veaux et génisses pour la boucherie, de 50 à 60 fr. Moutons gras, de 35 à 36 fr. les 50 kilos ; brebis grasses, de 25 à 30 fr. ; moutons et brebis de commerce, de 12 à 15 fr. pièce. Porcs nourrains, de 25 à 30 fr. la pièce ; porcelets de 4 à 5 mois, de 15 à 20 fr. Poulets, de 2 fr. 25 à 3 fr. la paire ; canards, de 3 fr. à 4 fr. ; poules grasses, de 3 fr. 50 à 4 fr. 50. Lapins, de 1 fr. à 2 fr. la pièce. Œufs, de 0 fr. 65 à 0 fr. 70 la douzaine. Beurre, 1 fr. le demi-kilo. Gibier : lièvre, de 4 à 5 fr. pièce ; perdreaux, de 1 fr. 25 à 1 fr. 50. |
Mercredi 26 octobre 1898 |
Tribunal correctionnel - Délit de chasse
Un nommé Charles Demichel, domicilié à Linards, est poursuivi pour avoir chassé sans permis. Contrairement à l’affirmation des gendarmes de Châteauneuf qui ont reconnu le prévenu, celui-ci prétend qu’il se trouvait chez son maître, M. Dubois, menuisier à Saint-Bonnet-la-Rivière, au moment où le délit aurait été commis. Divers témoins sont entendus. Le prévenu est condamné à cent francs d’amende. Défenseur M° Patry. |