Le Courrier du Centre
Année 1899
Mardi 10 janvier 1899
Châteauneuf – Tirage au sort des conscrits du canton le 27 janvier à 2 heures du soir.
Jeudi 12 janvier 1899 - Voir l'original
LINARDS – Foire – Malgré un temps superbe et une grande quantité de bêtes conduites, notre dernière foire a été d’une importance moyenne.
Les cours sont toujours lents sur les jeunes veaux et les génisses ainsi que sur les vaches de harnais. Seuls en ce moment les porcs se vendent bien, surtout les cochons gras qui atteignent 55 francs les 50 kilos.
Le gibier et la volaille étaient fort demandés.
- Une enquête – Une enquête est ouverte par la gendarmerie de Châteauneuf au sujet d’une plainte portée par le nommé Maumot, domestique, contre un individu qui l’aurait assailli et frappé sans provocation aucune.
Mercredi 28 janvier 1899
Linards – Accident – Samedi dernier, le nommé Léonard Couade, âgé de vingt-trois ans, domicilié à Villechenour, était en train de charger un vieux pistolet, quand celui-ci éclata soudain et blessa assez grièvement l’imprudent à la main droite.
M. le docteur Tarrade, appelé à donner ses soins au blessé, lui a constaté des blessures un peu profondes mais heureusement sans gravité.
Mercredi 8 février 1899 - Voir l'original
LINARDS – Foire – Favorisée par un temps superbe, notre dernière foire a été très bonne.
La vente des veaux, qui est resté très lente pendant longtemps, s’est de beaucoup améliorée et les transactions en général ont été satisfaisantes.
Les cochons gras et les porcelets se maintiennent à un prix très élevé.
Cochons gras, de 52 à 58 fr. les 50 kilos.
Porcelets, de 30 à 60 fr. la pièce.
Veaux de commerce, augmentation de 30 fr. par tête sur la dernière foire.
Moutons, prix normal maintenu.
Fortes génisses, vente lente.
Le marché de la volaille était bien approvisionné et les fermières étaient fort satisfaites de cette vente.
Mardi 28 février 1899 - Voir l'original
LINARDS – Incendie – Un incendie s’est déclaré mercredi dernier, à une heure du matin, dans la maison de la veuve Saraudy, au village de Beaubiat.
La maison est entièrement devenue la proie des flammes, ainsi que le mobilier qui s’y trouvait, d’une grange attenante. [sic]
Les pertes sont évaluées à 5,500 francs et sont couvertes par une assurance.
La propriétaire de la maison a eu toutes les peines du monde à se sauver de l’incendie qui l’avait surprise pendant son sommeil.
Les causes de cet incendie sont inconnues.
Mercredi 3 mai 1899
Linards – Parmi les noms des candidats qui ont subi hier, avec succès, les examens pour l’obtention du grade d’officier d’administration de réserve, nous relevons avec plaisir le nom de M. Hippolyte Villette, qui a été reçu avec le n° 2. 
Jeudi 18 mai 1899 - Voir l'original
LINARDS – Accident mortel – Dimanche 14 courant, un nommé Cluzeaud, âgé de 39 ans, conduisait de Linards à Saint-Hilaire une charrette à bœufs chargée de meubles. Ayant voulu se reposer un instant, il était monté s’asseoir sur le timon.
Sans doute par suite d’un faux mouvement, il est tombé à terre et la roue du lourd véhicule lui a broyé la poitrine en présence de sa malheureuse femme qui n’a pas eu le temps de lui porter secours.
La mort a été instantanée. Le pauvre homme laisse une veuve et deux enfants.
Jeudi 26 mai 1899
 Linards – Postes et Télégraphes – Nous apprenons avec plaisir que Mlle Elise Montastier, de Saint-Germain-les-Belles, actuellement intérimaire à Linards, vient de subir avec succès l’examen des Postes et Télégraphes qui a eu lieu à Paris le 9 avril dernier. Ce succès est d’autant plus méritoire que le nombre des admissions a été relativement très restreint.
Nous adressons nos sincères félicitations à notre jeune compatriote.
Mardi 13 juin 1899 - Voir l'original
LINARDS – Foire – Notre grande foire annuelle, dite du 8 juin, a eu, comme les années précédentes, son éclat habituel et de nombreuses personnes s’y étaient rendues. Néanmoins, la vente du bétail a laissé un peu à désirer.
Vente médiocre sur le gros bétail, tel que les vaches et les veaux.
Moutons gras et moutons de commerce, vente assez active et à des prix assez rémunérateurs.
Nourrains et porcelets, vente très bonne ; chevreaux, de 4 à 5 fr. la pièce.
Poulets, de 1,25 à 1,50 la pièce ; canards 1,75 à 2 fr. ; oies, 4 à 5 fr. ; poules grasses, 1,75 à 2 fr. ; pigeons, 50 à 60 cent. ; lapins, 1,25 à 1,50 la pièce.
Œufs, 50 à 55 cent. la douzaine.
Beurre, 85 à 90 cent. le demi-kilo ; fromages du pays, 50 à 60 cent. ; caillé de brebis, 25 à 30 cent. pièce.
Petits pois, 10 cent. le demi-kilo ; cerises, 15 à 20 cent. ; choux, 10 à 15 cent. pièce.
Mercredi 21 juin 1899 - Voir l'original
LINARDS – La foudre – Samedi dernier, un violent orage éclatait sur Linards et les environs.
La foudre est tombée à divers endroits. A Blanzat, elle est tombée sur les bâtiments de M. Villette où habite le colon Roux-Boulège ; elle est tombée sur la toiture de la maison, a enlevé plusieurs tuiles et ensuite a été tuer une vache qui se trouvait la plus rapprochée de la porte de l’étable.
A trois cent mètres environ, dans le même village, M. Reignaud a eu une truie qui a été également foudroyée.
Il n’y a pas eu, heureusement, d’accident de personnes.
Les sinistrés sont assurés.
Mercredi 28 juin 1899 - Voir l'original
LINARDS – Etranglé par une châtaigne – Un douloureux accident vient de plonger dans le désespoir les époux Arnaud, du village du Grand-Bueix. Voici dans quelle circonstance :
Vendredi dernier, leur jeune enfant, âgé de deux ans et demi, en jouant avec des châtaignes, s’en introduisit une dans la bouche qui, finalement descendit jusqu’au gosier.
S’étant aperçus immédiatement de l’accident, ses malheureux parents, affolés, essayèrent, mais vainement, de retirer ce malencontreux fruit.
Voyant leur impossibilité, ils furent chercher le médecin, qui arriva malheureusement trop tard ; l’enfant avait cessé de vivre.
Mercredi 5 juillet 1899
Mercuriale de la foire du 01/07/1899
Samedi 8 juillet 1899 - Voir l'original
LINARDS – Accident – La nommée Marie Barnagaud, épouse Chabrier, de Saint-Bonnet-la-Rivière, revenait de Linards, en compagnie de plusieurs personnes, lorsqu’arrivée en face du village d’Oradour, elle fut saisie et violemment projetée à terre par les brancards d’une voiture conduite par le sieur Martinot, de Masléon, qui descendait en sens inverse.
Les roues passèrent sur le corps de la malheureuse qui, une fois un peu remise de ses blessures, a porté plainte à la gendarmerie de Châteauneuf-la-Forêt, contre le sieur Martinot, pour blessures par imprudence.
Mardi 1° août 1899  - Voir l'original
LINARDS – Monument des Enfants de la Haute-Vienne – On nous prie d’appeler l’attention de M. le maire de Linards et du comité du monument sur le cas du nommé Quintanne, soldat au 71° mobiles, originaire des Tuilières-de-Montaigu, commune de Linards.
Le nom de Quintanne ne figure pas, en effet, sur la liste par commune d’origine des Enfants de la Haute-Vienne morts pendant la guerre de 1870-71, liste contenue dans la brochure vendue au profit du monument.
Quintanne, qui était soldat en 1870-71, a disparu au cours de la campagne, et depuis on n’en a plus eu de nouvelles.
Tout fait présumer qu’il est mort au combat de Chambord.
Dans ces conditions, son nom doit être gravé sur le monument élevé à Limoges.
Vendredi 18 août 1899 - Voir l'original
LINARDS – Accident grave – Un accident grave s’est produit samedi dernier. Le nommé Jean Sarre, âgé de 21 ans, était occuper à nettoyer un fusil et à le désarmer lorsqu’ayant, à un moment donné, heurté la gâchette, le coup partit et atteignit à la main gauche le malheureux qui fut horriblement mutilé.
Après avoir reçu les soins du docteur, Jean Sarre a été envoyé à l’hôpital de Limoges, où il devra sans doute être amputé.
Mercredi 23 août 1899
 Linards – Acte de probité – Léonard Barnagaud aîné, du village de Sautour-le-Grand, commune de Linards, a trouvé sur la voie publique une montre en argent qu’il s’est empressé de déposer à la mairie. Toutes nos félicitations à cet honnête homme.
Samedi 2 septembre 1899 - Voir l'original
Chronique Départementale
LINARDS – Mariage – Mardi dernier a été célébré le mariage de M. Chomeaux, notre sympathique pharmacien, avec Mlle Jeanne Crouzilhac, fille de l’honorable négociant, conseiller municipal.
La cérémonie à laquelle assistait la foule pressée des amis des deux familles, a été fort belle.
Mlle B… a interprété plusieurs morceaux de musique sacrée, M. Michotty, professeur de piano à Limoges, s’est fait entendre.
Nombreux ont été ceux qui, a l’issue de la messe de mariage, son allés présenter aux nouveaux époux leurs félicitations et leurs vœux les meilleurs.
Mercredi 6 septembre 1899
Mercuriale de la foire
Vendredi 15 septembre 1899 - Voir l'original
LINARDS –Frairie – Notre frairie de dimanche dernier a eu, comme toujours, son succès habituel.
Sur la place publique, les bancs des marchands forains étaient assez nombreux, ainsi que différents jeux populaires. On y a regretté, toutefois, l’absence du manège des chevaux de bois.
Le soir, vers les neuf heures, des bals qui ont eu lieu dans différents hôtels ont été pleins d’entrain, sous de véritables pluies de confettis.
La soirée s’est fort tranquillement passée et on n’a pas eu à déplorer d’accident.
Vendredi 29 septembre 1899 - Voir l'original
Tribunal correctionnel, audience du 27 septembre
Coups et blessures
Le jour de la fête de Châteauneuf-la-Forêt, les esprits étaient échauffés dans certains milieux. Des rixes éclatèrent et l’une d’elles amènent aujourd’hui sur les bancs de la correctionnelle les nommés : Joseph Patinaud, 31 ans, boulanger à Châteauneuf ; Guillaume Vergne, 46 ans, charron, et son frère, François Vergne, 59 ans, demeurant à Linards.
Un certain nombre de témoins sont entendus et l’un d’eux, nommé Lafarge, fait une déposition tellement contraire à celle rapportée par le procès-verbal de la gendarmerie que le président est obligé de lui montrer la gravité de ses contradictions.
L’affaire paraît fort embrouillée.
Patinaud, interrogé le premier, explique l’incident d’une façon très claire et sur un ton de grande sincérité.
Il a été provoqué chez lui par les deux autres prévenus, qui, dit-il, avaient bu plus que de raison.
Ces derniers prétendent naturellement avoir été frappés par le boulanger et s’être trouvé en état de légitime défense.
Le tribunal désirant confronter les gendarmes avec le témoin Lafarge et entendre également la femme Patinaud, l’affaire sera continuée mercredi prochain.
Mercredi 4 octobre 1899 - Voir l'original
Liste des morts de la guerre de 1870-71 qui seront gravés sur le monument de Limoges, par commune
Commune de Linards
Pierre Arnaud, 20 ans, mort en Prusse.
Léonard Coudert, 27 ans, soldat au 89° de ligne, mort le 8 février 1871 à Ubigau.
Léonard Dumazaud, 30 ans, mort le 13 janvier 1871, à Limoges.
Léonard Lagrange, 27 ans, soldat au 53° de ligne, mort le 13 février 1871 à Limoges.
Jean Mausset, 22 ans, soldat au 47° de ligne, mort le 6 août 1870, à Woerth.
Jean Montagner, 21 ans, mort le 28 novembre 1870 à Aix.
André Thoumieux, 22ans, mort le 10 mars 1871.
Vendredi 6 octobre 1899
Tribunal correctionnel, audience du 4 octobre
Suite de l’affaire de la rixe de Châteauneuf (cf. le 29 septembre 1899)
« Coups et blessures – On entend au début de l’audience de nouveaux témoins, dont les gendarmes enquêteurs, relativement à la rixe qui éclata, dans la boulangerie Patinaud, à Châteauneuf, le jour de la frairie.
Cette affaire, on s’en rappelle, est déjà venue à l’audience la semaine dernière.
Inutile de rappeler les circonstances de la cause.
Après les habiles plaidoiries de M°s Labesse et Albert Chouffour, le tribunal rend son jugement.
Guillaume Vergne est acquitté.
François Vergne et Patinaud sont condamnés chacun à 16 fr. d’amende. »
Dimanche 15 octobre 1899 - Voir l'original
CHATEAUNEUF-LA-FORET – Veau furieux – Le jour de notre foire, vers les dix heures du matin, le sieur Janicot, du village du Buisson, commune de Linards, conduisait un veau sur le champ de foire. Arrivé en face de la place publique, l’animal ayant été incommodé par le bruit d’une caisse que l’on roulait, devint tout à coup furieux et se mit à se jeter de droite et de gauche sur les bancs qui garnissaient chaque côté de la route et en renversa quelques-uns.
Quoique tenu solidement par son propriétaire, l’animal, renversant ce dernier, parvint à s’échapper et courut vers le champ de foire où il fut finalement arrêté et mit dans l’impossibilité de nuire.
Grâce au sang-froid et à la force peu commune du conducteur, il n’y a eu aucun accident de personne.
M. Coussedière, bijoutier, dont seul l’étalage avait subi quelques dégâts sérieux, a été indemnisé par le propriétaire de l’animal.
Lundi 6 novembre 1899 - Voir l'original
LINARDS – Rixe grave – La petite commune de Linards, d’ordinaire si calme, a été ces jours derniers le théâtre d’une rixe.
A la suite d’une altercation survenue pour un motif des plus futiles, le nommé Antoine Auclair a fracturé un doigt au nommé Desmoulin, aubergiste, et frappé la femme de ce dernier.
La justice informée, a fait procéder à une enquête.
Mercredi 8 novembre 1899
Mercuriale de la foire
Vendredi 8 décembre 1899
Linards – Incendie – Le 5 décembre, un incendie a détruit un corps de bâtiments (écurie et grenier) situé au Pont-de-Piquet, commune de Linards, appartenant à M. Gabriel Durousseau, propriétaire à Glanges.
Pertes, 3000 fr. environ, couvertes par une assurance.
Causes du sinistre inconnues. 
Mercredi 27 décembre 1899
Délégués sénatoriaux
Linards : Délégués, MM. Tuilleras, Sautour, Jacquet. Suppléant, M. Granat

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