Le Courrier du Centre
Année 1900
Mercredi 10 janvier 1900
Mercuriale de la foire
Vendredi 16 février 1900
Linards – Vol – Un inconnu a soustrait au préjudice de M. Guillaume Simonet, 55 ans, cultivateur, un câble estimé 12 fr.
Dimanche 18 mars 1900
Linards – Fièvre aphteuse – Des cas de fièvre aphteuse s’étant déclarés dans les étables de MM. Ledot, notaire à Linards, et Villette, propriétaire à la Croix-de-Blanzat, commune de Linards, les mesures nécessaires pour enrayer l’épidémie ont été aussitôt prises.
L’arrêté préfectoral mentionnant ces cas a été envoyé , pour être publié, dans les communes de Châteauneuf-la-Forêt, Neuvic-Entier, Roziers-Saint-Georges, Saint-Bonnet-la-Rivière et Saint-Méard.
Dimanche 25 mars 1900 - Voir l'original
Chronique Départementale
LINARDS – Disparition - Le jeune Duvalet, âgé de quinze ans, habitant avec ses père et mère le village de Fégenie, a quitté mardi dernier son domicile et depuis ce jour n’a donné aucun signe de vie.
Ses parents désolés sont à sa recherche, mais n’ont pu jusqu’à présent connaître aucune nouvelle du disparu.
On se perd sur les motifs qui ont poussé cet enfant à disparaître d’une façon aussi mystérieuse.
Dans l’intérêt de cette famille, nous souhaitons que les recherches faites par elles soient bientôt couronnées de succès.
Mercredi 28 mars 1900
 Linards – Disparition – On signale de Fégenie, commune de Linards, la disparition du jeune Duvalet, âgé de 15 ans.
Son père et sa mère ignorent le motif de ce brusque départ.
D’actives recherches sont faites pour découvrir les traces du fugitif.
Est-on en présence d’un accident ? …
Espérons pour les parents que le jeune Duvalet aura voulu changer de pays et qu’il donnera bientôt de ses nouvelles.
NB : Un cas semblable avait été signalé quelques semaines plus tôt à Châteauneuf, le fugueur avait pris le train de Paris, où il avait été reconnu par un castelneuvien 
Mercredi 11 avril 1900
Mercuriale de la foire.
Mardi 8 mai 1900 - Voir l'original
Chronique Départementale
LINARDS – Grave accident - Un bien triste accident est arrivé, vendredi dernier, à un brave ouvrier scieur de long, le nommé Gabriel Leycuras, marié et père de famille.
Conduisant une charrette chargée de grosses pièces de bois, ce dernier, voulant retenir une de ces pièces qui menaçait de tomber, se plaça entre la charrette et les vaches qui y étaient attelées. Ces dernières ayant voulu poursuivre leur marche, Leycuras fut renversé à terre où l’attelage lui passa sur le corps.
Le docteur Tarrade de Châteauneuf-la-Forêt, averti immédiatement, ayant jugé la gravité des blessures reçues par ce malheureux sur les jambes et sur le corps, a ordonné son envoi à l’hôpital de Limoges.
Mercredi 9 mai 1900
Résultat des élections municipales du 6 mai 1900
Linards – Elus : MM. Léonard Sautour, Jean Faure, André Thoumieux, Jean Sautour, Jacques Rivet, Jean Thuilléras, Marcellin Bonnefont, Jean Garat, Pierre Thuilleras, Jean Theillaumas, Georges Couteau, Jean Freisseyx, Léonard Demars, Joseph Crouzilhac, Jean Villetelle, François Chabry. 
Mardi 12 juin 1900
Mercuriale de la foire
Samedi 23 juin 1900
Linards – Accidents – Le sieur Dussartre, domestique de M. de Landrevie, déchargeait du trèfle, monté sur une charrette attelée de deux jeunes vaches. Celles-ci ayant fait quelques mouvements, le domestique perdit l’équilibre et tomba sur le pavé, où il se fit des contusions nombreuses mais peu graves. 
- Le sieur Virolle, domestique de M. Tricard, a eu un doigt pris entre la bride et le brancard d’une voiture qu’il venait d’atteler. La blessure reçue nécessitera un repos de 15 jours.
Mardi 17 juillet 1900
Linards – Vol de trois moutons – Une enquête est ouverte par la gendarmerie au sujet d’un vol de trois moutons commis le jour de la foie, au préjudice du nommé Pierre Cavinaud, marchand de moutons à Trattade, commune de Saint-Vitte. 
Dimanche 22 juillet 1900
Linards – Accident – Une pauvre vieille de soixante-huit ans, Anna Faucher, du village des Courbes, étant en train de moissonner, mercredi, s’est coupé à l’avant-bras gauche avec une faucille.
La blessure est assez profonde.
Jeudi 9 août 1900
Mercuriale de la foire du 6 août
Mardi 14 août 1900
Linards – Placards injurieux – Les époux Guéras, du village de Buffengeas, ayant perdu un procès qu’ils soutenaient contre les époux Fraisseix du même village, n’auraient rien trouvé de mieux pour exprimer leur mécontentement que d’apposer à Limoges des placards injurieux contre la magistrature.
Ces placards ont été saisis et des poursuites sont ordonnées par le parquet contre les époux Guéras.
Cf. suite le 10 octobre
Samedi 18 août 1900 - Voir l'original
LINARDS – Curieuse trouvaille – Le sieur Fraisseix, du village de Buffengeas, en travaillant dans son jardin, a mis à jour un porte-monnaie contenant la somme de 25 fr., et quelques pièces de menue monnaie.
Fraisseix, comme on pense, fut assez agréablement surpris de cette trouvaille, quand, en réfléchissant un peu, il se rappela qu’il y avait environ une douzaine d’années, un porte-monnaie, contenant pareille somme, qui se trouvait dans son pantalon , étendu sécher sur une haie, avait disparu et était resté introuvable.
Il est donc probable que, pendant le transport du pantalon, le porte-monnaie, qui était dans une poche, avait glissé et était tombé sur le fumier, avec lequel il fut plus tard transporté dans le jardin à l’endroit où il a été découvert.
Le porte-monnaie ne tenait plus à son montant en fer ; quant aux pièces d’argent et de menue monnaie elles n’avaient aucune détérioration.
Jeudi 23 août 1900
Linards – Accident de mine – Dimanche 19 courant, le sieur Bartaud, domestique de M. Vallière, entrepreneur, était occupé à extraire de la pierre dans une carrière lorsqu’en déchargeant une mine qui avait raté, le coup partit et lui fit de graves blessures à une jambe et à la figure.
Immédiatement le blessé fut transporté en voiture par M. Vallière chez M. Chomeaux, pharmacien, qui lui a fait un pansement soigné.
Le docteur Boussenat, mandé par dépêche, est arrivé un moment après.
Espérons que le blessé en sera quitte pour une grande peur et quelques jours de repos.
Mardi 4 septembre 1900 - Voir l'original
Chronique Départementale
LINARDS – La série noire – Une série d’accidents viennent de se produire.
C’est d’abord le sieur Léonard Arnaud, colon de M. Jacquet, au village d’Oradour, qui, travaillant dans un champ, s’est accidentellement fait traverser la main par une pièce de herse.
Cette blessure occasionnera un repos forcé de quelques jours.
- Un cultivateur nommé Mausset, demeurant au village de Chazelas, était monté sur une charrette pour décharger des branches, lorsqu’il est tombé à terre et s’est fait dans sa chute une assez forte contusion à l’épaule gauche.
- Vendredi dernier, Mlle Marthe Glangeaud, au bourg de Linards, en vaquant à ses occupations, a fait involontairement tomber de l’eau bouillante sur son pied. La brûlure est heureusement peu grave.
Des hôtes incommodes – Il y a longtemps qu’on avait vu autant de guêpes et de frelons que cette année. Ces insectes pullulent et ont même envahi certaines maisons, d’où, paraît-il, il n’est guère facile de les déloger. C’est ainsi qu’ils ont élu domicile dans une maison appartenant à M. Bouleige et se sont installés entre le plancher et le plafond.
Pour se débarrasser de ces hôtes incommodes, le propriétaire en tue des milliers dans une journée, ce qui n’empêche guère cette maudite engeance d’être toujours nombreuse et de plus en plus embarrassante.
Mercredi 5 septembre 1900
Mercuriale de la foire
Jeudi 13 septembre 1900 
Linards – Entre voisins – Lundi dernier, à deux heures du soir, une rixe a éclaté entre deux cordonniers du bourg.
Des coups ont été échangés et l’un des deux combattants a reconduit l’autre à coups de pierres à son domicile.
Procès verbal a été dressé. 
Lundi 17 septembre 1900
Linards – Incendie – Dans la nuit de jeudi à vendredi, vers trois heures du matin, un violent incendie s’est déclaré dans une grange couverte en paille appartenant à M. Fraisseix, habitant le village de Mazermaud, commune de Linards.
Malgré de prompts secours, l’immeuble rempli de paille, foin et bois, a été rapidement consumé.
Une malheureuse vache et des lapins ont péri au milieu des flammes.
Les dégâts sont en partie couverts par une assurance.
Lundi 24 septembre 1900 - Voir l'original
LINARDS – Enfant brûlée – dans la soirée de mercredi, la jeune Marguerite Vigneron, âgée de cinq ans, au village d’Oradour, se trouvait en compagnie de sa grand’mère qui était occupée à tremper la soupe pour le repas du soir.
Un membre de la famille étant entré dans l’appartement, l’enfant, voulant courir pour aller l’embrasser, tomba sur la marmite remplie de bouillon chaud, qui avait été déposée près de la table.
La malheureuse fillette fut aussitôt relevée, le bas du corps atrocement brûlé, à tel point que des lambeaux de peau se détachaient des chairs lorsqu’on voulut enlever les bandes de toile qui avaient servi à entourer les brûlures.
Le médecin, appelé en toute hâte, a donné les soins nécessaires.
Mercredi 3 octobre 1900
 Linards – Incendies – ce matin vers cinq heures une petite boutique de sabotier appartenant au sœur Barnagaud de Sautour-le-Grand, commune de Linards, a été dévorée par les flammes.
Les causes de ce sinistre sont inconnues.
- Ce soir vers deux heures, le tocsin, qu’on entend si souvent à Linards, faisait accourir tous les habitants du bourg et des villages voisins.
Deux granges bondées de paille et de foin, appartenant à M. Castenot, propriétaire aux Bourgs [sic] brûlaient avec une effrayante rapidité.
Grâce aux prompts secours très bien organisés, on est parvenu à préserver la maison d’habitation attenant aux granges.
Les sinistrés étaient assurés.
Mercredi 10 octobre 1900 - Voir l'original
LINARDS – Placards injurieux – Il y a quelques mois déjà, à la suite d’un procès avec un de ses voisins, procès qu’elle perdit, la femme Anne Guéras, du village de Buffengeas, crut bon de faire placarder dans la commune une affiche injurieuse pour les magistrats qui avaient rendu le jugement.
Plusieurs procès-verbaux ont été dressés contre la délinquante : 1° pour outrages aux magistrats ; 2° pour défaut de timbre sur les affiches.
Malgré cela, Anne Guéras, qui, décidément, ne veut pas se soumettre aux décisions de la justice, recommence sa petite manœuvre.
Cette fois, elle timbre ses affiches, croyant à tort que l’injure passera ainsi plus facilement.
Les gendarmes ont dû lacérer avant-hier plusieurs placards injurieux, signés de cette femme et collés sur les murs de Linards.
Procès-verbal a de nouveau été dressé contre la délinquante.
Jeudi 11 octobre 1900 - Voir l'original
LINARDS – Mort accidentelle – Guillaume Recout, âgé de 71 ans, propriétaire au village de Ranciat, commune de Linards, est tombé d’un arbre sur lequel il était monté pour cueillir des poires.
Le malheureux mourut sur le coup, se fendant le crâne sur une pierre qui se trouvait au-dessous de l’arbre.
- Accident – Le sieur Jabet, du village de Mazermaud, était en train d’encaver une barrique de cidre lorsque la corde qui la retenait étant venue à se rompre, le fût glissa lui enserrant la jambe. Ce n’est que grâce au sang-froid de son fils qu’il put être dégagé avec quelques contusions sans gravité.
- La foire du 6 octobre – Notre foire de samedi n’a pas été très importante, nos ruraux étant occupés à la récolte des blés noirs et des pommes de terre.
Voici les cours pratiqués :
Vaches grasses, de 0 fr. 20 à 0 fr. 25 le demi-kilo, poids brut ; vaches de travail 220 à 350 fr. la pièce ; veaux et génisses de commerce de 70 à 100 fr. la pièce ; veaux de lait, de 0 fr. 35 à 0 fr. 40 le demi-kilo.
Porcs gras, de 40 à 42 fr. les 50 kilos, poids brut.
Porcelets et nourrains de 20 à 30 fr. la pièce
Moutons et agneaux de commerce, 12 à 15 fr. la pièce ; moutons et brebis grasses, 0 fr. 45 à 0 fr. 50 le demi-kilo.
Marché de volailles fort bien approvisionné : poules grasses, 2 fr. à 2 fr. 10 ; canards 2 fr. à 2 fr. 25, poulets de 1 fr. 25 à 1 fr. 50 ; pigeons, de 0 fr. 65 à 0 fr. 70, le tout la pièce.
Lapins, de 1 fr. 50 à 2 fr. la pièce.
Œufs, de 0 fr. 90 à 1 fr. le demi-kilo ; fromges du pays de 0 fr. 40 à 0 fr. 50 ; caillées de brebis, 0 fr. 30 à 0 fr. 40 la pièce.
Le gibier était assez abondant : lièvres de 4 à 5 fr. ; perdreaux de 1 fr. 50 à 1 fr. 75 ; cailles de 1 fr. à 1 fr. 25 ; lamins de garenne, de 1 fr. 50 à 2 fr., le tout la pièce.
Dimanche 14 octobre 1900
Linards – Céréales monstres – M. Jean Burelou, colon de M. de Landrevie, à Linards, a récolté des pommes de terre d’une grosseur extraordinaire. Une d’elles a pesé trois livres, et elle n’est pas une exception, beaucoup d’autres atteignent à peu près ce poids.
Mercredi 31 octobre 1900
Linards – Accident – Le jeune Resseignas, du village de Bonnefond, était vendredi chez M. Texier, forgeron au village d’Aigueperse. Profitant d’un moment d’inattention de ce dernier, le jeune imprudent manœuvra la machine à percer et se fit prendre un doigt dans un engrenage qui le lui mutila atrocement.
Vu la gravité de la blessure, l’amputation du doigt a été reconnue nécessaire. 
Lundi 5 novembre 1900
 Linards – Tombée dans une cave – Dans la journée de mercredi dernier, Mme Lebloys, du village de la Font-Peyre, voulant descendre dans sa cave, a dégringolé les marches et s’est fait une entorse au pied, blessure qui lui occasionnera un repos forcé de quelques jours. 
Jeudi 8 novembre 1900 - Voir l'original
LINARDS – La foire - Il y avait beaucoup de monde à notre foire de samedi dernier, 3 novembre.
Le bétail était nombreux et s’est bien vendu.
Voici les cours constatés :
Les vaches de travail ont conservé leur cours normal. Vaches grasses, de 0 fr. 60 à 0 fr. 65 le kilo ; veaux et génisses de commerce, de 100 à 140 fr. pièce ; veaux de lait, de 0 fr. 70 à 0 fr. 75 le kilo.
Moutons et agneaux de commerce, de 20 à 25 francs la pièce ; moutons gras de 0 fr. 85 à 0 fr. 90 le kilo, poids brut.
Porcs gras, de 41 à 43 fr. les 50 kilos ; les porcelets et les nourrains dont les cours avaient ralenti ont subi une hausse assez appréciable et il s’en est vendu beaucoup.
- Vol de légumes – Des maraudeurs se sont introduits dans un jardin appartenant à M. Bouleige, et ont fait main basse sur une certaine quantité de légumes lui appartenant, ainsi qu’à son locataire.
- Perdu ou volé – Mlle Arnaud, fille du receveur-buraliste de Saint-Bonnet-la-Rivière, se promenait le jour de notre foire avec quelques amies, lorsqu’elle s’aperçut soudain, au cours d’une bousculade, que son porte-monnaie contenant la somme de 27 fr., et qu’elle portait à la main, avait disparu.
Mlle Arnaud fit battre la caisse pour essayer de rentrer en sa possession, mais l’annonce fut vaine.
Il est à croire que le porte-monnaie aura été retrouvé par une personne indélicate, ou encore soustrait audacieusement par un pickpocket, qui aura provoqué la bousculade pour arriver plus facilement à commettre ce vol.
Lundi 12 novembre 1900 - Voir l'original
Chronique Départementale
LINARD – Un entêté – Un malheureux vieillard infirme, âgé de soixante-douze ans, le père Faucher, du village du Buisson, ayant été expulsé de la maison qu’il habitait, s’est installé en plein air et s’est couché dans un vieux pétrin, où il n’a pour se garantir du mauvais temps que deux vieux parapluies qu’il a placés l’un sur sa tête et l’autre sur ses pieds, et quelques vieilles hardes mises sur sa poitrine.
Depuis son expulsion, qui date d’une vingtaine de jours, le père Faucher, qui a les jambes couvertes d’ulcères, n’a pas changé de position, ne se dérangeant à peine que pour prendre quelque nourriture que lui apportent des voisins compatissants.
Le nouveau propriétaire de la maison, ému de compassion, lui offrit les premiers jours de son expulsion une chambre pour se retirer, mais le vieillard s’y refusa obstinément, déclarant que puisqu’il ne pouvait jouir de sa maison dans son entier, il préférait coucher à la belle étoile.
Malgré les exhortations de ses meilleurs amis et des autorités locales, le malheureux vieillard s’obstine dans son entêtement et se démène comme un beau diable si on s’approche trop de sa couche improvisée.
On attend des ordres pour le transporter de force dans une maison hospitalière.
Mercredi 26 décembre 1900 - Voir l'original
LINARDS – Mort subite – Samedi dernier, le nommé Roux, cantonnier de la commune, demeurant au village de Laschamp, a été trouvé dans le fossé de la route de Sautour-le-Petit, ne donnant presque aucun signe de vie.
Transporté aussitôt chez son beau-frère, le sieur Besselat, tailleur d’habits à la Maillerie, et de là à son domicile, il est mort en arrivant.
On suppose que Roux est mort d’une attaque d’apoplexie.

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