Le Courrier du Centre
Année 1907
Jeudi 21 février 1907
LINARDS - L’INDEMNITE PARLEMENTAIRE – L’assemblée communale a adopté, dimanche, à l’unanimité, l’ordre du jour suivant :
« Le conseil municipal de Linards, réuni hors séance le 17 février 1907,
Proteste avec énergie contre le vote anti-démocratique par lequel sénateurs et députés se sont votés à l’insu de leurs électeurs, 6.000 francs d’augmentation de traitement, au moment où le budget de la France est en déficit et où le manque de ressources empêche de donner satisfaction aux populations laborieuses des villes et des campagnes auxquelles on promet depuis si longtemps des réformes sociales, et notamment les retraites ouvrières, qu’on se trouve dans l’impossibilité de faire aboutir.
Et proteste contre l’application qui ne devrait avoir lieu qu’après consultation du suffrage universel. 
Mercredi 3 avril 1907
 LINARDS – ACCIDENT D’ARME A FEU – Le nommé Jabet fils, du village de Blanzat, commune de Linards, récemment libéré du service militaire, manipulait un fusil chargé, lorsqu’une décharge se produisit qui enleva le pouce gauche de l’imprudent.
Le blessé a reçu les soins du docteur Tarrade.
Jeudi 11 avril 1907
LINARDS – CHIENS ENRAGES, UNE HECATOMBE – Le jour de la dernière foire, un chien atteint de la rage, de passage dans notre localité, se jetait sur plusieurs de ses congénères qu’il mordait atrocement. Plusieurs personnes qui, au début, n’y avaient pas pris garde, soupçonnèrent bientôt l’effroyable vérité. Armé de bâtons et de fourches, voire même de fusils, on donna alors la chasse à l’animal que l’on ne put atteindre. Ce n’est que le lendemain, dans la matinée, qu’un habitant du village du Grand-Bueix, M. Degeorges, ayant aperçu l’animal non loin de sa demeure, fut assez heureux pour le tuer d’un coup de fusil.
Une dizaine de chiens qui avaient été mordus ont été aussitôt abattus.
Jeudi 25 avril 1907
Tribunal correctionnel – Audience du 24 avril
« Tentative d’escroquerie – Jean Duvalet, né à Linards le 30 août 1859, cultivateur aux environs de cette localité, est poursuivi sous l’inculpation de tentative d’escroquerie.
Ayant vendu, en 1893, une parcelle de terrain à M. Relier, le prévenu reçut de celui-ci le prix convenu, et en dernier lieu un reliquat de 2.000 fr. Au moment du paiement, M. Relier déchira deux billets qu’il avait antérieurement souscrits.
Mais, plus tard , Duvalet eut besoin de cacher à sa femme certaines dépenses. Il fabriqua deux faux billets, qu’il essaya même de faire recouvrer par l’intermédiaire d’un huissier de Limoges.
Le pot-aux-roses fut alors découvert.
Duvalet aurait pu être traduit en cour d’assises pour faux en écritures privées, mais la prescription est acquise.
Il est donc uniquement prévenu aujourd’hui du délit de tentative d’escroquerie.
Le cultivateur, malgré l’évidence qui ressort de l’expertise à laquelle il a été procédé, nie avoir écrit les billets figurant au dossier et prétend n’avoir pas recherché indûment à encaisser de M. Relier une somme de 2.000 fr.
M° Martineau, qui présente la défense de Duvalet, examine la jurisprudence en la matière et estime que le crime de faux n’ayant pas été retenu à la charge de l’inculpé, ce dernier ne peut être poursuivi pour tentative d’escroquerie à l’occasion du même fait.
Le tribunal renvoie à lundi le prononcé de son jugement. »
Mercredi 29 mai 1907
LINARDS – ACCIDENT MORTEL – Dans la soirée du 19 mai, M. Faure, colon à Villechenour, était monté, avec son cousin, Pierre Chadelaud, âgé de 70 ans, dans une petite voiture attelée d’un âne.
En face la ferme de Chantegris, l’animal s’étant subitement abattu, les deux voyageurs ont été projetés violemment sur le sol.
M. Pierre Chadelaud eut la colonne vertébrale fracturée. Il mourut deux jours après, à son domicile, au village de Patiras, où il avait été transporté.
M. Faure en a été quitte pour des contusions sans gravité. 
Vendredi 31 mai 1907
LINARDS – ACCIDENT MORTEL – Un vieillard de 81 ans, du village d’Oradour, a été victime d’un accident de voiture ; il est mort quelques instants après sans avoir repris connaissance.
Dimanche 9 juin 1907
LINARDS – FETE MUTUALISTE – Dimanche dernier 2 juin, avait lieu la fête dite « du Million » donnée par la 40° section de la Sécurité de la vieillesse.
A midi et demi, un banquet au menu excellent et des mieux servis réunissait à l’hôtel Theillomas les membres de la section et leurs invités, au nombre d’une cinquantaine.
Le repas fut des plus gais et une grande cordialité ne cessa de régner. Au dessert, plusieurs toasts ou discours furent prononcés.
A trois heures eut lieu, salle de la mairie, la conférence annoncée. 
Jeudi 4 septembre 1907
Vache perdue – Lundi dernier, jour de la foire de Saint-Léonard, une vache s’est échappée des mains de son conducteur vers 8 heures du soir.
La personne qui l’aurait trouvée est priée d’en avertir M. Sautour, messager à La Croisille – Récompense. 
Samedi 7 septembre 1907
LINARDS – BANQUET – Dimanche 1° septembre, a eu lieu, à Linards, à l’hôtel Chicot, le banquet offert, par ses anciens élèves, à M. Mounier, directeur de l’école communale.
Étaient présents : M. Tourgnol, député ; MM. Tarrade ; la municipalité de Linards ; MM. Les maires de Saint-Méard, Panazol ; de nombreux amis de Linards et des environs.
Malgré la difficulté des communications et bien que la plupart des instituteurs fussent absents de leur poste, un grand nombre d’entre eux sont venus de tous les points du département manifester leur attachement à leur ancien maître. La plus grande cordialité n’a cessé de se donner cours, durant qu’on faisait honneur au délicat menu servi par M. Chicot, le sympathique maître d’hôtel. Les convives, presque tous anciens condisciples séparés déjà depuis longtemps, étaient heureux de se trouver réunis en cette circonstance.
M. Bardille, instituteur, a prononcé un éloquent discours, dans lequel il a fait l’éloge de M. Mounier et a été fort applaudi.
M. Mounier lui-même a été l’objet de la sympathie de tous. 
Dimanche 8 septembre 1907
LINARDS – OBJETS TROUVES – Un porte-monnaie contenant une certaine somme trouvée par l’enfant Couderc, du village de La Chaussade ; un chien de chasse Laverack, tête demi-noire, trouvée par M. Gabriel Crouzilhac, du bourg ; un parapluie déposé à la mairie ; une couverture de cheval avec un licol, trouvée par M. Gavinet, du bourg.
Dimanche 13 octobre 1907
LINARDS – FOIRE – Notre foire de samedi, favorisée par une assez belle journée, avait réuni un grand nombre de personnes. Il y a eu beaucoup de transactions, à des cours assez élevés.
Voici les cours pratiqués :
Vaches de travail, de 300 à 450 fr. la pièce ; vaches suitées, de 400 à 500 fr. ; veaux et génisses de boucherie, de 85 à 90 centimes le kilo, poids brut, suivant la qualité.
Moutons gras, de 95 centimes à 1fr. le demi-kilo, poids brut ; brebis grasses, de 80 à 85 centimes ; brebis et moutons de commerce, de 22 à 26 francs la pièce ; porcs demi-gras, de 60 à 62 fr. les 50 kilos, poids brut ; porcelets de deux à quatre mois, de 22 à 40 fr. la pièce suivant la taille.
Légère diminution sur cette dernière catégorie d’animaux.
Marché aux volailles – poules grasses, de 1,75 à 2 fr. ; poulets, de 1,50 fr. à 1 fr. 75 ; canards de 2 fr. à 2 fr. 25 ; pigeonneaux de 50 à 60 centimes, le tout la pièce ; lapins de 35 à 40 centimes le demi-kilo poids brut ; les œufs de 80 à 85 centimes la douzaine.
Beurre de 1 fr. 20 à 1 fr. 25 le demi-kilo … 
Dimanche 27 octobre 1907
 LINARDS – MORT DANS UN CHAMP – Dans la soirée de mercredi, M. Gilles Theliomat, âgé de 82 ans, n’étant pas rentré à son domicile, sa famille fit des recherches pour retrouver le vieillard. Elle découvrit son cadavre le lendemain matin, à 6 heures, dans un champ, auprès d’une haie.
On suppose que l’octogénaire ayant voulu franchir cette haie, est tombé à la renverse et que, vu son grand âge, il ne put se relever. Theliomat, qui était maladif, aura succombé à une syncope occasionnée par sa chute.
Lundi 16 décembre 1907
LINARDS – FOIRE – Malgré une journée assez pluvieuse, notre foire de samedi avait réuni beaucoup de monde.
Voici les cours pratiqués :
Vaches de travail, de 350 à 400 fr. la pièce ; vaches suitées, de 400 à 500 fr. ; veaux et génisses de commerce, de 150 à 200 fr. ; vaches grasses de 55 à 70 centimes le kilo, poids brut ; ; veaux et génisses de boucherie, de 75 à 90 centimes le kilo.
Porcs gras, de 55 à 60 fr. les 50 kilos, poids brut ; porcelets et nourrains, de 25 à 45 fr. la pièce suivant la grosseur.
Moutons gras, de 85 à 90 centimes le kilo, poids brut ; brebis grasses, de 70 à 75 centimes ; brebis et moutons de commerce, de 23 à 27 francs la pièce ; 
Marché aux volailles – poules grasses, de 1,75 à 2 fr. ; poulets, de 2 fr. à 2 fr. 25 ; canards de 2 à 2,25 ; oies grasses de 5 à 5 fr. ; pigeonneaux de 55 à 80 centimes, le tout la pièce ; lapins de 35 à 40 centimes le demi-kilo ; les œufs de 1,10 à 1,15 la douzaine.
Beurre de 1,25 à 1,30 le demi-kilo ; fromages du pays de 50 à 55 centimes le demi-kilo ; caillées de 50 à 60 centimes la pièce.
Gibier – Lièvres de 75 à 80 centimes le demi-kilo ; lapins sauvages de 1,50 à 1,75 la pièce ; bécasses de 2,25 à 2,50 ; grives de 30 à 35 centimes ; merles de 25 à 30 centimes 

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