Le Courrier du Centre
Année 1908

 
Mardi 21 janvier 1908
 Linards – Mort subite – M. Chomeau, père du pharmacien, était monté dans son grenier. Son fils ne le voyant pas redescendre, monta à son tour et trouva son père étendu sur le plancher, ne donnant plus signe de vie.
Tous les soins furent inutiles, la mort est attribuée à une congestion. 
Lundi 17 février 1908
LINARDS – NECROLOGIE – Ces jours derniers ont eu lieu, à Linards, les obsèques d’un jeune soldat, Antoine Bellabre, du 34° d’artillerie, décédé à l’hôpital d’Angoulême.
Une foule recueillie l’a accompagné au champ du repos.
La 40° section de la Sécurité e la Vieillesse, dont il était membre, lui avait offert une couronne et sur la tombe, le président, M. Lafarge, au nom de la section, a en termes émus, retracé la vie du défunt, et lui a adressé un ultime adieu.
Jeudi 7 mai 1908
Elections municipales
Linards – Ont été élus :
MM. Theillaumas, adjoint, au bourg, 379 voix ; Faure Jean au Buisson, conseiller sortant, 405 voix ; Chabry François, au bourg, 303 voix ; Sautour Blaise, à Montaigut, 408 voix, Garat François, au Puy-Larousse, conseiller sortant, 355 voix ; Fraisseix Jean à Buffengeas, 334 voix ; Rivet Jacques, 308 voix ; Demars Léonard, au Grand-Bueix, 339 voix ; Couteau Georges, au bourg, 342 voix ; Lamy Louis, à Sautour-le-Grand, 315 voix ; docteur Amédée Tarrade, de Châteauneuf-la-Forêt, conseiller général, 367 voix ; Thuilléras Henri, au bourg, 309 voix ; Chicot Pierre, au bourg, 301 voix ; Fraisseix Léonard, à Mazermaud, 287 voix ; Crouzilhac, au bourg, conseiller sortant, 331 voix.
Des contestations se sont élevées sur l’élection de M. Alliaume, candidat socialiste, qui aurait obtenu 281 voix.
L’urne a été mise sous scellés avec quelques bulletins et envoyée à Limoges.
Jeudi 14 mai 1908
Elections municipales, ballottage, élus :
« Linards : Alliaume, conseiller sortant, socialiste unifié ; Mounier, instituteur en retraite à Linards, radical-socialiste. »
Jeudi 11 juin 1908
LINARDS – ACCIDENT – Lundi dernier, un habitant du village de Mazermaud, commune de Linards, conduisait une génisse à la foire de Linards ; celle-ci ayant eu peur, le propriétaire de la bête ne put la retenir. Dans sa course, elle culbuta le jeune Louis Burelou, âgé de 10 ans, habitant à Linards. Il fut transporté immédiatement à la pharmacie de M. Chomeaux, qui lui prodigua tous ses soins et qui ne constata heureusement que de légères contusions.
Vendredi 12 juin 1908
LINARDS – INCENDIE – Dans la soirée de mercredi dernier, vers 2 heures, un incendie a détruit en totalité une grange appartenant à Mme veuve Garat, propriétaire à Boulandie, commune de Linards.
L’alarme fut donnée par la mère de cette dernière qui était seule à ce moment dans la maison ; grâce aux secours qui furent portés par les voisins, on put préserver l’habitation, ainsi que les animaux qui garnissaient la grange.
Les dégâts s’élevèrent à 5 ou 6 OOO fr. et sont couverts par une assurance.
On ignore les causes de l’incendie
Lundi 15 juin 1908
LINARDS – LES VETERANS – Les membres composant la 1773° section des Vétérans des armées de terre et de mer 1870-71, sont priés s’assister, porteurs de leur insigne, au service funèbre qui sera célébré à La Croisille, le mardi 16 courant, à 8 heures du matin, pour les camarades Desraines et Breillou, décédés, et à l’enterrement desquels il a été impossible d’assister par suite du retard qu’on a mis à prévenir le conseil d’administration.
La réunion aura lieu à La Croisille, à l’hôtel Bonnille, à 7h45 du matin.
Mercredi 24 juin 1908
CHATEAUNEUF-LA-FORET- CHEVAL EMBALLE – M. Fraisseix fils, propriétaire à Mazermaud, commune de Linards, s’était rendu dimanche dernier à Châteauneuf-la-Forêt pour ramener une voiture que M. Gardias, charron, lui avait faite. En repartant, il s’arrêta chez M. Chicot, hôtel au Pont de la Prairie, pour faire manger une avoine à son cheval, âgé de deux ans à peine. Mais il eut la malencontreuse idée de débrider l’animal, et de le laisser devant la porte de l’hôtel. Celui-ci patienta bien un moment, mais probablement il fut effrayé, et partit au grand galop. Arrivé à « la villa des Prés », il voulut tourner sur la route du Petit-Bueix, mais ayant pris le tournant trop brusquement, une roue de la voiture monta sur le talus et le cheval s’abattit aussitôt. La route étant déserte, il n’y eut pas d’accident de personne à déplorer.
Vendredi 31 juillet 1908
LINARDS –ENFANT NOYE – Un bien triste accident est arrivé mercredi dernier à Mazermaud, commune de Linards.
La jeune Marie Sautour, âgée de 2 ans et 3 mois, profitant de l’absence de ses parents, se rendit à une pêcherie voisine de la maison, pour laver des petits bibelots. Ayant voulu se mettre sur le bachot qui set trouvait à cet endroit, celui-ci fit bascule, entraînant dans la pêcherie la jeune enfant. Ses parents, de retour à la maison, et ne trouvant pas leur fille, coururent à la pêcherie et trouvèrent l’enfant qui ne donnait plus signe de vie. Le docteur Boussenot, de Saint-Paul-d’Eyjaux, appelé en toute hâte, ne put constater que le décès, qui a dû se produire par suite d’une congestion, l’enfant ne venant que de manger.
Mercredi 5 août 1908
LINARDS – LA FOIRE – Les récoltes étant engrangées, beaucoup de personnes avaient profité du beau temps pour se rendre à notre foire. Les cours sont toujours très fermes. Les veaux sont hors de prix et ont très vite été enlevés. Les jeunes porcs sont également à des prix très rémunérateurs.
Voici la mercuriale :
Vaches non suitées de 150 à 250 fr. la pièce ; vaches suitées de 300 à 400 fr. la pièce ; génisses de 150 à 225 fr. pièce ; veaux de lait de 1,10 à 1,20 le kilo poids vif ; porcs nourrains 60 à 65 fr. pièce ; petits nourrains de 25 à 40 fr. pièce, suivant l’âge et la grosseur.
Denrées alimentaires – Beurre 1,25 le demi-kilo ; les œufs 0,90 la douzaine ; poules de 2,15 à 2,25 la pièce ; poulets de 2,50 à 3 fr. la paire ; lapins de 0,80 à 1,25 la pièce.
Egalement bonne journée pour les marchands, débitants et forains de la localité.
Samedi 19 septembre 1908
LINARDS – LA FETE – Grâce à l’activité qu’a développé le comité, grâce à la bonne entente parmi ses membres et aux généreux donateurs, la fête de Linards peut être considérée cette année comme une des plus belles et des mieux réussies de la région. Sur toutes les parties du programme, le succès a été éclatant.
Tout d’abord, le soleil s’était mis de la fête. Aussi, dès le matin, de bonne heure, voyait-on arriver de tous les coins de la région des groupes compacts de gens endimanchés et de jeunes filles aux toilettes claires et de bon goût, car, disons-le en passant, on est coquet dans notre région. A midi, c’est à peine si on pouvait circuler dans les rues.
La fanfare « Les Enfants de Limoges », sous la direction de M. Delage, dont la réputation n’est plus à faire, fait son entrée en ville à onze heures du matin, au son d’un pas redoublé des plus entraînants. Toute la soirée, elle ne discontinue pas de jouer et égaye la fête de son plus beau répertoire. A 4 heures, elle donne un concert des mieux choisis.
Tout le monde rit de bon cœur à la course aux ânes, au concours des pots, au concours de la poêle, au concours du baquet, où les concurrents sont nombreux et rivalisent d’entrain. Mais j’ai ouï-dire que, pour le concours des pots, messieurs les membres du comité auraient dû mieux cacher le lapin qui se trouvait dans l’un des pots : un concurrent des plus adroits eut la roublardise de toucher si le poil qui passait à travers le trou n’était pas factice, et les yeux bandés avec un mouchoir des plus transparents, il brandit son bâton à bras raccourcis sur le pot contenant le lapin, qui se met à courir aussitôt remis de sa frayeur ; les enfants riaient, les grandes personnes aussi. Le concours de barbichets était également des mieux réussis.
A 9 heures, un brillant feu d’artifice était tiré devant l’école des filles. A 9 heures et demi, tout le monde court à la retraite aux flambeaux ; les jeunes gens surtout s’amusent à cette partie de la fête, car il fait nuit noire ! ! Mais arrêtons là notre indiscrétion.
La fête se termina sur un joyeux bal champêtre qui a lieu sur le champ de foire, où jeunes gens et jeunes filles rivalisent d’entrain et de bonne humeur.
Et l’on se quitte content d’avoir passé une aussi agréable journée, en formant le vœu qu’une aussi belle fête sera donnée les années suivantes.
Mardi 22 septembre 1908
LINARDS –UNE SINGULIERE BATTUE – Le 2 juillet dernier, M. Fraissey, propriétaire à Patiras, commune de Linards, avait détaché un petit veau de quarante jours pour le faire téter, lorsque celui-ci s’échappa, la porte de l’étable étant restée ouverte, et prit la fuite vers les bois voisins, appartenant en partie à M. de Landrevie. Malgré les nombreuses recherches faites jusqu’à ce jour, il avait été impossible de le retrouver.
Aujourd’hui 20 courant, une battue a été organisée par plusieurs voisins dévoués, et vers 7 heures du matin, M. Papounaud, métayer de M. de Landrevie, a découvert le petit veau couché dans une broussaille. A sa vue, l’animal, devenu absolument sauvage, a bondi au loin, et ce n’est qu’avec l’aide de ses chiens et après une course effrénée que Papounaud a réussi à s’emparer de la bête. Avec l’aide de plusieurs personnes, accourues à ses cris, il a réussi à ligoter l’animal qui, très bien portant, a été reconduit à son heureux propriétaire, qui désespérait de le retrouver jamais.
Inutile de dire que ces chasseurs d’un nouveau genre ont été remerciés et largement abreuvés par le père Fraissey.
Un petit accident s’est produit au cours de la lutte ; en voulant faire lâcher prise à un de ses chiens qui serrait trop fort le veau récalcitrant, M. Papounaud a eu la main droite traversée par les crocs de l’animal. La blessure, peu grave nous l’espérons, a été pansée à la pharmacie Chomeaux.
Félicitations aux courageux batteurs.
Lundi 5 octobre 1908
LINARDS –LA FOIRE – Quoique favorisée par le temps splendide que nous avons depuis quelques jours, notre foire avait attiré moins de monde qu’on était en droit d’espérer ; le champ de foire n’avait des bestiaux qu’en moyenne quantité. Les cours tendent à la baisse. On ne sait à quoi l’attribuer. Les demandes se portent toujours beaucoup sur les génisses, dont les cours sont néanmoins très rémunérateurs. Voici la mercuriale:
Les veaux de lait ont valu de 60 à 65 fr. ; les porcs gras de 57 à 63 fr. ; les nourrains de 35 à 45 fr., suivant l’âge et la grosseur ; les moutons 48 fr., le tout les 50 kilos, poids vif.
Le marché à la volaille était très bien approvisionné et avait réuni assez d’acquéreurs. Les œufs valaient 80 centimes la douzaine ; les poulets de 2,50 à 3 fr. ; les canes et canards de 2,50 à 4 fr., les lapins domestiques de 1,25 à 1,50 la pièce ; les perdreaux de 1,75 à 2 fr. la pièce ; les lièvres de 4,00 à 5,50 la pièce ; les pigeons 1,50 la paire ; le beurre 1,20 le demi-kilo.
La chaleur qu’il a fait toute la journée a fait faire de bonnes recettes aux auberges et débits. Les marchands de la localité et les marchands forains ont fait également une bonne journée.
Jeudi 8 octobre 1908
LINARDS – ENTRE VOISINS – Pierre Gilles, propriétaire au village de Sous-le-Croux, est allé porter plainte à la gendarmerie de Châteauneuf contre T…, un de ses voisins avec lequel il vit en mauvaise intelligence.
Vers deux heures de l’après-midi, T…, s’étant aventuré avec une voiture à vaches sur une terre de Gilles où il prétend avoir un droit de passage, ce dernier voulut l’empêcher de continuer son chemin, mal lui en prit, car après une courte discussion, il reçut au dessus de l’œil gauche un coup de hoyau, qui fit une blessure assez profonde qui, heureusement, sera sans gravité.
Une enquête est ouverte.
Dimanche 11 octobre 1908
LINARDS - ENFANT NOYE – La famille Guéras fils aîné, propriétaire au village de Buffengeas, commune de Linards, vient d’être cruellement frappée dans sa plus chère affection, dans les circonstances suivantes :
Leur fils, âgé de 22 mois, s’amusait, vendredi dernier, devant la maison de ses parents avec sa grand’mère. Celle-ci, occupée à ses travaux, laissa l’enfant pour aller dans la maison. Elle en ressortit quelques minutes après ; ne voyant plus son petit fils, elle le chercha et l’appela, mais ses cris furent vains. Elle s’aperçut que la porte qui fermait l’entrée du pré était ouverte ; elle pressentit aussitôt un malheur. En effet, une pêcherie était à proximité : l’enfant ayant voulu trop s’approcher, était tombé à l’eau. On peut juger du désespoir de la grand’mère lorsqu’elle vit son malheureux petit fils sur la surface de l’eau ; elle se précipita aussitôt à son secours. Le corps, ramené sur la berge, n’était pas encore froid ; mais quelques instants après, malgré tous les meilleurs soins qui lui furent prodigués, la mort accomplissait son œuvre.
Que la famille Guéras reçoive en cette triste circonstance nos condoléances les plus sincères.
Lundi 26 octobre 1908
CHATEAUNEUF – ACCIDENT DE VOITURE – Le jeune Fraisseix, propriétaire à Mazermaud, s’était rendu ce matin à Châteauneuf pour faire diverses acquisitions. Arrivé au Pont de la Prairie, son cheval, pris de peur à la vue de linge étendu sur une haie, se jeta contre une pile du pont, cassant la voiture et projetant le conducteur sur la route. Tout se borna heureusement à des dégâts matériels, les contusions de Fraisseix étant insignifiantes. Il y a environ deux mois, le même accident arrivait au même endroit, ainsi que le « Courrier du Centre » le relatait à cette époque.
Lundi 9 novembre 1908
LINARDS – LA FOIRE – Notre foire du mois était des mieux approvisionnées en bétail ; notamment en veaux et génisses de commerce. Le gros bétail faisait presque défaut.
Les ventes étaient très lentes, les marchands étrangers n’étant pas venus. Les cours se maintiennent pourtant et la petite quantité d’animaux vendus l’a été à de bons prix.
La baisse s’accentue toujours sur les porcs nourrains.
Voici du reste la mercuriale :
Vaches de harnais, de 350 à 550 ; génisses de 280 à 400 francs ; veaux de commerce de 180 à 300 fr. le tout la pièce ; veaux de boucherie de 1fr. à 1 fr. 20 le kilo, poids vif.
Porcs gras, de 50 à 52 fr. les 50 kilos ; porcs nourrains, de 2 à 9 mois, de 20 à 28 FR. la pièce.
Peu de moutons gras, qui se sont vendus de 23 à 35 Fr. l’un.
Enormément de volaille sur le marché ; les poulets valaient de 3,50 à 5 fr. la paire ; les oies de 3 à 4 fr. ; les lapins de 1,25 à 2 fr. ; les canards de 1,75 à 2,25, le tout la pièce.
Gibiers – Lièvres de 5 à 6,50 ; perdreaux de 1,50 à 1,75 ; lapins de garenne de 1,50 à 1,75.
Le beurre de 1,10 à 1,20 le demi-kilo ; les œufs , 1 fr. la douzaine.

CANTINES SCOLAIRES – C’est mardi dernier qu’ont été inaugurées dans notre commune les cantines scolaires. L’installation, des mieux comprises, en a été faite sous le préau de l’école des filles.
Chaque enfant a son casier, où il peut mettre son pain, son écuelle et son couvert. Des bancs ont été également installés pour que les élèves puissent manger assis.
Nous ne pouvons que féliciter la municipalité de cette innovation qui permet aux enfants éloignés de l’école (lesquels sont déjà 280), de prendre un bouillon chaud à midi.

Lundi 7 décembre 1908
LINARDS – ACCIDENT – M. Pierre Thuilléras, propriétaire à Mazermaud, était sur une voiture, occupé à charger des rames que lui faisait passer son domestique, lorsque par suite d’un mouvement brusque de l’attelage, il fut projeté sur le sol et se fit quelques contusions qui, sans être graves, l’obligeront au repos pendant plusieurs jours.
Dimanche 20 décembre 1908
LINARDS - MENDICITE – La gendarmerie de Châteauneuf a mis en état d’arrestation, le 17 décembre, le nommé Jean Arrouen, âgé de 63 ans, originaire du Lot-et-Garonne, surpris mendiant dans la commune de Linards.
Il a été conduit, le lendemain, devant M ; le procureur, qui l’a fait écrouer à la maison d’arrêt.

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