Mardi 9 janvier 1912 - Voir l'original |
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Tribunal correctionnel du 8 janvier
L’agression de Linards - Ca tombait comme la grêle, Monsieur le président ; aussi je ne me rappelle plus de rien. C’est la déclaration que fait, devant le tribunal, le nommé Charles Baboulet, qui, frappé avec brutalité par deux individus assis aujourd’hui sur le banc des prévenus, subit une incapacité de travail d’un mois. Pour le Dr Raymondaud, Baboulet a été blessé à la tête à l’aide d’instruments contondants et par plusieurs personnes. Voici les inculpés : Edmond Stadelman, né le 27 décembre 1888, à Montluçon, vannier, et son frère Martin, 27 ans, marchand forain, vivant dans des roulottes et se disant domiciliés à Poitiers. Il s’agit de la sauvage agression qui se produisit à Linards dans la nuit du 2 décembre dernier. Gardien du dépôt des tramways départementaux à Linards, Baboulet fut laissé pour mort par ses agresseurs ; couvert de sang, il put, lorsqu’il eût repris ses sens, se traîner jusqu’à l ‘auberge voisine, où on lui prodigua les premiers soins. L’aîné des frères Stadelmann reconnaît avoir frappé ; l’autre nie alors qu’il est démontré que Baboulet été frappé par plusieurs personnes. M. le substitut Siramy demande une peine sévère contre les inculpés. Ces derniers, qui n’ont jamais été condamnés, sont défendus par M° Laguérenne. Gilbert Stadelmann est condamné à 15 jours de prison ; son frère Martin est relaxé. |
Mardi 20 février 1912 - Voir l'original |
Tribunal correctionnel du 19 février
Une pêche facile C’est celle à laquelle se livrèrent, le 7 février courant, sur le territoire de la commune de Châteauneuf-la-Forêt, les nommés Jean Roux, cultivateur, et Jean Texeraud, originaire de Séreilhac, employé à la compagnie des tramways départementaux. Munis d’une grille, nos deux pêcheurs allèrent vider le réservoir de Mme de Landrevie et s’emparèrent du poisson. Aux dires des deux prévenus, la pêche ne fut pas fructueuse. Le tribunal condamne Texeraud à 6 jours de prison et Roux à 8 jours, avec sursis pour les deux. |
Même jour - Voir l'original |
LINARDS – Arrestation de deux maraudeurs – Vendredi dernier, Mme veuve de Landrevie, propriétaire à Linards, constatait qu’un bassin dans lequel elle avait fait mettre en réserve, quelques jours auparavant, des poissons provenant de la pêche de son étang, avait été débouché et que 15 kilos de carpes et perches, estimés 22 francs, avaient disparus. La victime de ce vol prévint la gendarmerie de Châteauneuf par téléphone et l’enquête immédiatement ouverte ne tarda pas à aboutir à l’arrestation des voleurs. Ce sont : Jean Texeraud, âgé de 20 ans, terrassier, et Jean Roux, même âge, cultivateur, domiciliés l’un et l’autre à Linards. |
Jeudi 22 février 1912 - Voir l'original |
LINARDS – Trop de zèle, messieurs les gendarmes !
On nous écrit : Il y a quelques jours, une propriétaire de la commune, Mme de Landrevie, avait fait procéder à la pêche d’un étang situé autour de son château, et en vue du carême avait fait déposer dans une petite pêcherie bordant la route, une dizaine de kilos de poissons, pour son usage personnel. Dans la nuit du 15 au 16 février, des inconnus ont ouvert les bondes de ce réservoir et ont mis à sec le contenant et le contenu. Le lendemain matin d’assez bonne heure, le personnel du château s’aperçut du vol qui venait d’être commis. Aussitôt on en informe la brigade de gendarmerie qui, avec une célérité inaccoutumée, se transporte sur les lieux. Nous nous plairions à louer cette célérité, si chaque fois qu’un vol est commis au préjudice d’un tiers, nos gendarmes faisaient preuve d’une même bonne volonté et d’une même activité. Malheureusement, quand il s’agit d’un petit propriétaire, les choses se passent d’une façon différente. Bref, le maréchal des logis, en compagnie d’un gendarme, procéda immédiatement à une enquête sur place. Dans différentes maisons, ils demandèrent si on avait offert du poisson. La réponse fut négative. Ils relevèrent des traces de pas tout autour de la mare, se rendirent sur les chantiers des tramways départementaux, prirent un certain nombre d’ouvriers, comme si les ouvriers seuls étaient capable de commettre des vols, les conduisirent dans différentes maisons du bourg, vérifièrent chez ceux qui étaient porteurs de sabots les empreintes de leurs pas, et, en un mot, toute la journée se livrèrent à des investigations qui, pour légales qu’elles puissent être, n’en revêtaient pas moins un caractère inquisitorial. Ils allèrent même dans un hôtel et avec l’arrogance qui, chez eux, remplace l’autorité que leur confère la loi, dirent au maître de céans : « Montrez-moi la chambre de cet ouvrier qui prend pension chez vous ? » Les gendarmes passent les premiers, et sans autorisation aucune, sans l’aide du maire faisant fonction d’officier de police judiciaire, illégalement donc, se livrèrent à une perquisition en règle, perquisition qui ne donna aucun résultat. Vers cinq heures du soir, cette enquête, menée à grands fracas de coups de bottes et d’éperons, ne semblait pas avoir donné de grands résultats. Des soupçons pouvaient peut-être peser sur certaines personnes, mais des certitudes faisaient défaut. Ils se résignèrent donc, tout en maugréant, à laisser un peu de tranquillité d’esprit à tous ceux qu’ils avaient inculpés la journée entière sur de simples présomptions. Cette résignation devait être de courte durée. Vers six heures, en effet, ils se rendirent au domicile d’un certain H…, métayer de M. de Landrevie. Ils demandèrent au père, un pauvre vieillard de 70 ans : « Où est votre fils ? » Ce dernier répondit : « Monsieur le brigadier, il est allé chercher, dans un taillis voisin, une voiture de branches. » Ils partirent, et se dirigeant dans la direction du taillis indiqué, ils virent arriver ce jeune homme de 20 ans, conduisant avec son frère infirme une charrette à vaches, remplie de branches. Sans explication aucune, ils le saisirent, s’emparèrent de la hache qu’il portait sur son bras, et la lancèrent dans la direction du frère, qui faillit être atteint aux jambes. En un tour de main, ce jeune homme était menotté et conduit, sous bonne escorte, à Linards. Là, toujours menottes aux mains, on le conduisit dans différentes maisons, on le promena dans les rues, on l’exhiba. Les gendarmes étaient fiers, ils venaient d’accomplir un exploit. A 6 h. 45, ils pénètrent dans la cuisine d’un hôtel, aperçoivent un autre jeune homme de 20 ans, pensionnaire dans ladite maison depuis près de six mois et, au milieu de nombreux témoins, de la famille et des enfants effrayés, s’emparent de lui, le fouillent et l’enchaînent avec une brutalité révoltante. Puis, pour bien montrer qu’ils étaient gendarmes, et qu’à ce titre là tout, même les exactions, leur était permis, le maréchal des logis dit à son subordonné : « Chargez votre revolver ! » Dans la cuisine, alors, au milieu de l’indignation générale et des pleurs des enfants, on vit ces deux gendarmes mettre chacun six balles dans leur revolver, et assister, munis de leurs poings et de leurs armes, au repas précipité de ces deux malheureux jeunes gens enchaînés, dont le crime, s’ils sont coupables, consiste à avoir ouvert un petit réservoir contenant 10 kilos de poissons et volé lesdits poissons, si tant est que vol il y a eu. Puis, sous bonne escorte, avec des chaînes et des cordes, comme si on avait eu affaire aux assassins de Chalus, on arrive à la caserne de Châteauneuf, où l’on enferme, sans autre forme de procès, ces deux prisonniers, arbitrairement arrêtés. Quelques instants après, le père de l’un d’eux, un vieillard de 70 ans, à barbe blanche, vient demander aux gendarmes des nouvelles de son fils. Il pleure, il demande à le voir : « Mon fils n’est pas un assassin ! » dit-il. Pour toute réponse, on lui crie que son fils est un voleur. On se précipite sur lui et on l’expulse !… Demain ces deux jeunes gens seront à la disposition de M. le Procureur de la République. Il appartiendra à ce haut magistrat de prendre à leur égard telles mesures qu’il jugera. Nous connaissons trop les sentiments de justice qui l’animent pour être assurés que les décisions qu’il prendra seront conformes avec sa conscience et le souci d’exercer avec intégrité ses délicates fonctions. Mais, d’ores et déjà, sans savoir si ces deux jeunes gens sont coupables ou ne le sont pas, et même quand toutes les preuves de leur culpabilité auraient été faites, nous tenons à protester avec la dernière énergie contre la façon d’agir des gendarmes de Châteauneuf, qui, sans aucune considération pour les antécédents des deux inculpés, sans aucune compassion pour leurs familles, honorablement connues et appréciées, les ont traités comme de vulgaires bandits de grand chemin. Nous protestons aussi contre l’arrestation qu’ils ont opéré à 7 heures du soir, alors que le flagrant délit n’existait pas, et que ces deux jeunes gens étaient domiciliés et résidant dans la commune de Linards. Nous protestons aussi contre la violation de domicile dont ils se sont rendus coupables, en se livrant, de leur propre autorité, à une perquisition, et enfin contre le fait d’avoir chargé leurs armes dans un appartement où se trouvaient de nombreuses personnes et des enfants. Messieurs les gendarmes ont peut-être pensé recevoir des louanges de leurs chefs en agissant ainsi. Puissent ces quelques lignes tomber sous les yeux de ceux qui ont mission de les rappeler au sentiment du devoir ! Docteur Firmin Tarrade |
Mercredi 12 mars 1912 - Voir l'original |
CHATEAUNEUF-LA-FORET – Un dément – Samedi dernier, le nommé
Pierre Theillaud, habitant le village de La Bessade, devenu subitement
fou furieux, sortit de sa maison, armé d’une houe, jetant l’épouvante
et la terreur parmi ses voisins, dont quelques uns eurent toutes les peines
du monde à se soustraire à ses violences.
Apercevant un ouvrier occupé à l’installation des poteaux des tramways électriques, le nommé Fraisseix, du village de Blanzat commune de Linards, l’aliéné courut sur lui et le frappa violemment à la tête. Un camarade de ce dernier, le nommé L. Chapoulaud, ayant vu la scène, arriva à son secours, et parvint à le délivrer, non sans avoir reçu lui aussi quelques coups du malheureux dément. Ajoutons que le nécessaire a été fait pour que Theillaud soit interné à l’asile de Naugeat. |
Jeudi 9 mai 1912 |
Linards - Election municipale – Liste Tarrade élue |
Mardi 14 mai 1912 |
Châteauneuf – Accident – M. Léonard Jayonnaud, cultivateur
au village de Boulandie, commune de Linards, voyant arriver la machine
à vapeur pour le transport du matériel de la ligne des tramways
électriques, perdit soudain la tête et se mit sur les rails.
Tamponné par la machine, M. Jayonnaud fut violemment projeté sur la route, où il resta inanimé. Transporté sans connaissance dans une maison voisine, il reçut les soins du docteur Tarrade, qui constata une forte commotion mais aucune blessure grave. |
Vendredi 17 mai 1912 |
Châteauneuf – Accident – Dans la soirée de lundi dernier,
un cultivateur du village de Montaigut, commune de Linards, nommé
Jean Taubrégeas, en s’amusant à faire des tours de force
avec quelques camarades, est tombé à terre et s’est brisé
la jambe.
Le docteur Tarrade lui a prodigué des soins. - Le même jour vers sept heures du soir, M. Louis Sautour, jardinier, est tombé d’une échelle double et s’est contusionné. |
Vendredi 5 juillet 1912 |
Neuvic-Entier – Accident – Lundi dernier, un ouvrier charpentier, M.
Jean Burelou de Linards, qui travaillait à la charpente d’une maison
d’école dans le bourg de Neuvic, est tombé accidentellement
dans la cave d’une hauteur de 7 à 8 mètres.
Burelou, qui aurait pu se tuer, s’est simplement brisé une côte. Le docteur Tarrade lui a prodigué ses soins. |
Dimanche 14 juillet 1912 |
Linards – Accident – Mme Tournièroux, du village de Lémaginat,
qui aidait son mari, dans la journée de mardi dernier, à
moissonner du seigle, s’est coupée profondément à
la main avec sa faucille et a été obligée d’interrompre
son travail.
Elle a reçu des soins immédiats. |
Jeudi 22 août 1912 - Voir l'original |
LINARDS – La médaille de 1870-71 – Le dimanche 8 septembre,
jour de la grande fête annuelle, le président de la 1773°
section des Vétérans distribuera la médaille de 1870-71
aux anciens combattants ci-après :
MM. Léonard Guilhen, Léonard Lafarge, Antoine Abeillou, Pierre Devergnas, Martial Dutheillaumas, Jean Nicot, Thomas Devaud, Léonard Peyrout. |
Jeudi 5 septembre 1912 - Voir l'original |
LINARDS – Tramways départementaux – Le maire de Linards a l’honneur
d’informer les habitants des communes de Châteauneuf, Neuvic, Sussac,
Sainte-Anne, etc., que jusqu’à nouvel ordre, la Compagnie des tramways
départementaux de la Haute-Vienne mettra en circulation, les jours
de foire de Linards, les trains suivants :
Départ de Châteauneuf pour Linards : 5 h. 35, 8 h. 30, 11 h. 53 Retour de Linards à Châteauneuf : 14 h. 18, 16 h. 30, 19 h. 53 |
Jeudi 17 octobre 1912 - Voir l'original |
LINARDS – Mort subite – Mme Pateloup, demeurant au village d’Oradour,
commune de Linards, vaquait à ses occupations dans sa cuisine, lorsqu’elle
fut prise subitement d’une syncope.
Son mari, rentrant un moment après, la trouvant sans connaissance, la porta sur son lit où quelques temps après elle rendait le dernier soupir. Cette mort subite est attribuée à une attaque d’apoplexie foudroyante. |
Vendredi 29 novembre 1912 - Voir l'original |
LINARDS – Accident de bicyclette – Mme Marie Sarre, née Gourcerolle,
âgée de 69 ans, cultivatrice au Pinteix, commune de Linards,
se trouvait, le 18 novembre à la tombée de la nuit, sur la
route de La Croisille à Linards, lorsqu’arrivèrent deux cyclistes,
dont l’un la renversa. Elle fut relevée par un de ses voisins, assez
grièvement blessée. Les deux cyclistes avaient pris la fuite
sans plus s’inquiéter de leur victime.
La gendarmerie recherche les auteurs de cet accident. |
Mardi 5 décembre 1912 - Voir l'original |
LINARDS – Avis concernant les foires – Le maire de Linards a l’honneur
d’informer MM. Les bouchers, commerçants, etc., que le service de
la grande et de la petite vitesse fonctionne normalement à la station
de Linards, depuis le 20 novembre dernier.
Les personnes qui désireront, le jour de la foire prochaine, faire des expéditions de bétail, n’auront qu’à s’adresser à la compagnie des tramways départementaux, qui leur fournira tous les wagons nécessaires. Inutile d’ajouter que les foires de Linards sont les plus importantes de la région et qu’elles sont toujours abondamment pourvues de bestiaux. |
Mardi 11 décembre 1912 - Voir l'original |
LINARDS – Un tombereau dans une tranchée – Ces jours derniers, M. Jean Desroches, âgé de 35 ans, cultivateur à Saint-Méard, conduisait un tombereau attelé d’une paire de vache, lorsque, au milieu du bourg de Linards, la voiture et l’une des bêtes tombèrent dans une tranchée. Aidé de son compagnon de route, M. Reignaud, le conducteur parvint à retirer l’animal de sa fâcheuse position, mais dut laisser le véhicule sur place. Les suites de cet accident se bornent à quelques légers dégâts à la charrette ; animaux et conducteurs n’ont eu aucun mal. |
Samedi 28 décembre 1912 - Voir l'original |
LINARDS – Droits de place et marchés – Le maire de Linards a
l’honneur de rappeler à MM. les marchands étalagistes l’arrêté
municipal approuvé par M. le préfet le 12 décembre
1912, aux termes duquel l’organisation du service des droits de place à
Linards sera modifié à dater du 1° janvier 1913.
Article 1° - Les droits de place auront lieu à Linards par régie directe, et seront perçus par un préposé désigné à cet effet. Article 4 – Le préposé délivrera aux marchands étalagistes, au moment du paiement des droits de place, un ticket sur lequel sera mentionné la somme versée par chacun d’aux. Article 5 – Tarifs – Pour chaque marchand, colporteur, boucher, boulanger, marchand de fruits, légumes, comestibles de toutes sortes, sabotiers, chapeliers, cordonniers, cloutiers, joueurs, comédiens et enfin de toutes personnes qui voudront, le dimanche, jours de fêtes, jours de foire et autres, étaler leurs marchandises, et les mettre en vente sur la place publique ou les endroits en tenant lieu, ou y exercer des industries, des professions, etc., le préposé aux droits de place percevra les prix ci-après, savoir : 1° Pour la superficie occupée par chaque banc, chaque tente, 0 fr. 25 centimes par mètre carré et par jour. Nota – Ne sera comptée en mètres carrés que la surface occupée par les bancs, et non pas les tentes. 2° Pour les bancs qui seront fournis par la commune aux étalagistes, location 0 fr. 15 par mètre carré et par jour. 3° Pour cirques et chevaux de bois, 10 fr. par jour quelque soit la surface occupée. 4° Pour voitures de charlatans, d’acrobates, de marchands de toile, de parapluie, 2 fr. par voiture et par jour. 5° Pour roulottes et pour baladeuses, 1 fr. 6° Pour les marchands forains portant leur marchandises dans une corbeille, une brouette, un panier, 0fr. 25 par jour. 7° Pour les paniers de regrattiers, servant à mettre les œufs, la volaille etc., 0 fr. 20 par panier et par jour. P.S. – Il est rappelé à MM. Les commerçants que les tarifs ci-dessus « sont les mêmes » que ceux que le placier était chargé de percevoir depuis de nombreuses années. |