La Gazette du Centre
Année 1891


Vendredi 20 février 1891 - Voir l'original
Linards – Avant-hier, à trois heures, on a pour la première fois procédé à un enterrement civil. On a enfoui un nommé Gabriel Audevard, de son vivant victime du coup d’Etat. Un discours a été prononcé sur la fosse par le maire de Linards.
Cet enfouissement n’a donné lieu a aucun incident.
Lundi 23 février 1891 - Voir l'original
Linards – [Enfouissement de Gabriel Audevard], dit Chopine, victime du Deux-Décembre : les habitants de Linards ont été bien étonnés de voir porter le cercueil au cimetière sans passer par l’église.
Le cortège était précédé de cinq ou six purs portant des drapeaux. Près de la tombe, M. Gavinet, maire, prenant une pose des plus bizarres, y est allé de son discours.
Quelle éloquence ! quelle prétention !
Le parleur a retracé, à sa façon, la vie du défunt.
Pendant l’insurrection de Linards, Audevard s’était caché sous un tas de feuilles, ce qui n’a pas empêché M. Gavinet de louer son courage et de raconter qu’il avait été blessé.
Le maire a terminé son élucubration en invitant les assistants à imiter celui qu’on venait d’enfouir, et qui a, sa vie durant, donné l’exemple du plus louable radicalisme.
Ensuite un sieur Maumont a voulu prendre la parole. Ayant essayé de traiter la question de l’Eglise et de l’Etat, le pauvre b… a tellement bafouillé, que tous les assistants, se croyant à la noce, se sont mis à rire à gorge déployée.
Voilà le récit sincère d’une cérémonie que le Petit Centre dit avoir été émouvante.
Notre confrère, on le voit, n’est pas difficile.
Jeudi 26 février 1891 - Voir l'original
AUTOUR DE LIMOGES
Linards – A propos d’un enfouissement – Le libre-pansage de Linards n’est pas content des quelques lignes que nous avons consacrées à la manifestation grotesque à laquelle il s’est livré à propos de l’enfouissement d’un victimard.
C’est bien malheureux !
Mais malgré toute la rhétorique du pédant personnage qui a la prétention de nous répondre dans le Petit Centre, nous maintenons l’exactitude de la relation que nous avons faite de l’enfouissement.
Nous dirons plus même : la scène qui s’est passée au cimetière était encore plus écoeurante qu’on a pu se le figurer après la lecture du numéro de notre journal qui la rapportait.
Mardi 3 mars 1891 - Voir l'original
AUTOUR DE LIMOGES
Linards – Battus et contents – On nous écrit :
« Contents, ils le sont en effet, MM. les radicaux de Linards, puisque leur grand ennemi est parti ; battus, ils le sont encore davantage, puisque cet ennemi, le vénérable curé M. Chabaudie, au lieu d’aller échouer dans un trou (sic), a été nommé curé doyen d’Ambazac.
Viola jusqu’où va votre influence, messieurs, vous avez eu beau faire pétitions sur pétitions, chansons sur chansons : M. Chabaudie est resté à son poste donnant l’exemple de la plus grande résignation. Rien, ni complots, ni délibérations du conseil municipal n’a pu le faire partir jusqu’aujourd’hui où il a été compensé ; tous les honnêtes gens en sont entièrement satisfaits.
Loin de moi la pensée de mettre en parallèle M. le maire de Linards, qui m’invite à le faire, et cet honorable prêtre, car les distances sont trop grandes. Disons, néanmoins, que la maladie du sieur Audevard, qu lieu de durer six mois, comme le dit le magistrat, a duré seulement deux mois, et que si M. Chabaudie ne l’a pas visité c’est que le victimard lui avait fait défendre sa porte.
Quant au correspondant de la Gazette il ne craint pas plus M. le maire que son importante personne ceinte de la sous-ventrière tricolore, et s’il le prend pour « un personnage trop peu sérieux », il lui répond simplement en s’inspirant de Corneille :
Je suis jeune il est vrai, mais aux âmes bien nées,
La valeur n’attend pas le nombre des années.
H.V.
Samedi 7 mars 1891 - Voir l'original
Linards – Depuis le début de l’hiver, deux femmes, dont nous tairons le nom, ont créé une installation tout à fait primitive ; ayant été expulsées de leurs immeubles, elles se sont établies sur le bord de la route. Elles ont pour murs les deux rideaux de lit surmontées de quelques planches et quelques genêts. On peut facilement s’imaginer comme les malheureuses ont souffert du froid. Elles prétendent que la justice s’est prononcée à tort contre elles et poursuivent leur affaire. Nous verrons la fin.
- Dans la nuit de lundi à mardi un habitant du village d’Oradour menait chez lui une vache et un veau qu’il avait acheté à la foire de St-Léonard. Tout à coup il laissa s’échapper ses animaux qui prirent la fuite et ne furent retrouvés que le lendemain dans les bois du Quartier à 6 kilomètres plus loin. Aucun accident n’est survenu. La vache dans sa course a traversé l’un des étangs de Camailhac situé entre Linards et St-Georges.
Mercredi 18 mars 1891 - Voir l'original
AUTOUR DE LIMOGES
Linards – Installation du nouveau curé – Dimanche, à 3 h., a eu lieu l’installation de M. Guilheu, nouveau curé de Linards.
Après les cérémonie d’usage, M. Charbonniéras, doyen de Châteauneuf, a présenté son nouveau pasteur à une foule sympathique.
Quels que soient les regrets causés par le départ de M. Chabaudie, M. le doyen espère que M. Guilheu sera aimé de tous et se montrera à la hauteur de la mission qui lui est confiée.
M. Guilheu, prenant à son tour la parole, a exprimé les bons sentiments dont il est animé : il épuisera ce qu’il lui reste de forces pour être agréable à toutes ses ouailles qui peuvent compter sur son dévouement absolu. Mais il compte bien qu’on l’aidera dans la tâche difficile de son ministère.
Un chœur de dames a chanté plusieurs cantiques dont l’exécution a été parfaite.
Vendredi 20 mars 1891 - Voir l'original
Linards – Accident – Mercredi dernier le nommé X… habitant Glanges, revenait de la foire de Masseret. Ayant été renversé, son pied est resté pris dans l’étrier et il a été traîné sur une distance assez grande, puisque toutes les chairs du côté gauche ont été complètement hachées.
Interrogé, il a prétendu avoir été arrêté par des voleurs.
D’autres croient que s’il est bon de boire le coup de l’étrier, il faut le prendre avec assez de modération pour garder la force de se tenir en selle.
Dimanche 22 mars 1891 - Voir l'original
Linards – Accident – La chute de cheval du sieur G…, hongreur à Glanges, n’aura pas probablement de suites fâcheuse, puisqu’il commence à se lever.
Rixe – A Linards, certains individus ont l’esprit très batailleur, surtout lorsqu’ils ont passé la journée au cabaret. Le 8 courant plusieurs de ces piliers d’auberge ont frappé à coups redoublés un sieur Arnaud, de Blanzat, qui, à la suite de cette agression, a été obligé de garder le lit plusieurs jours. Une enquête a eu lieu. On ignore ce qu’il en résultera, mais on serait content de voir cesser toutes ces batailles.
Première communion – Jeudi a eu lieu la première communion ; la cérémonie a été magnifique et imposante.
Les dames qui font partie du chœur se sont une fois de plus distinguées et ont, par leurs chants, rehaussé l’éclat de cette belle fête.
Mercredi 25 mars 1891 - Voir l'original
Linards – La neige – Décidément, on se croit revenu au mois de janvier : tous les matins la terre est couverte de neige qui fond, il est vrai, pendant la journée, mais qui refroidit considérablement le temps. – Si l’on quitte Linards et qu’on se dirige vers La Croisille, on en trouve jusqu’à six centimètres et même davantage près du Mont-Gargan.
- La chasse – Les chasseurs des alentours en général n’ont pas été satisfaits de leurs chasses au lièvre et au perdreau. Que doivent-ils dire pour les oiseaux de passage ? Nous avons peu de canards sauvages ; les bécasses sont mortes ou sont restées au pays chaud, le pluvier, le ramier manquent totalement, enfin les alouettes, à part quelques bandes disséminées, on en a ni tué ni pris.
Jeudi 26 mars 1891 - Voir l'original
AUTOUR DE LIMOGES
Linards – Mystère ! – Il faut croire que ce qui se passe au sein du Conseil municipal de Linards est bien critiquable, car le maire de cette commune fait tout ce qu’il peut pour empêcher le nez des profanes de s’approcher trop près des actes de cette assemblée.
C’est ainsi qu’on veut interdire l’entrée de la salle des délibérations au correspondant de la Gazette – sous le fallacieux prétexte que ce correspondant n’a pas encore vingt et un ans.
La personnalité écharpée dont nous nous occupons est plus à plaindre qu’à blâmer : ce n’est pas la méchanceté qui le fait agir.
Cependant, il faut qu’elle sache bien une chose : c’est que, quoi qu’elle fasse, elle ne nous empêchera pas de connaître ce qui se mitonne dans son entourage.
Et si un jour, sur son compte, nous sommes réduits aux plus fâcheuses conjectures, elle n’aura qu’à s’en prendre à sa haine de la lumière.
Samedi 28 mars 1891 - Voir l'original
AUTOUR DE LIMOGES
Linards – Réclamation pour le cimetière – Généralement dans un cimetière, pour creuser les fosses, on suit des lignes droites. Ce n’est pas ce qu’on fait à Linards : depuis quelques temps on enterre pêle-mêle tantôt par ci, tantôt par là, au gré du fossoyeur, tellement qu’un jour il arrivera qu’on sortira un cadavre entier. Aussi, sur la demande de plusieurs personnes nous nous écrions : « Allons, M. le maire, un peu d’énergie ! donnez-vous la peine d’aller jusqu’au cimetière pour faire mettre un peu d’ordre ! Agissez donc ! remuez-vous donc ! et si vous trouvez que cela vous fatigue trop, posez votre écharpe ! »
Mercredi 1° avril 1891 - Voir l'original
AUTOUR DE LIMOGES
Linards – Ridicule sommation – Depuis un certain temps, la paroisse de Roziers est desservie par M. le curé de Masléon. Soit par animosité, ou pour toute autre raison, les habitants de Roziers désirent vivement avoir un prêtre à eux.
Aussi le dimanche, 22 courant, après la délibération, le conseil municipal a adressé à Mgr l’évêque une lettre dont voici à peu près le résumé : « Si dans le délai d’un mois, il n’a pas été donné suite à leur réclamation, ou ils demanderont un ministre protestant ou ils affermeront le presbytère. »
C’est assez bête !
- Les radicaux – On me signale des coureurs qui font les villages pour prendre des abonnés, afin de créer un nouveau journal radical. Il leur faut au moins trois cent abonnements ; il paraît qu’ils les réuniront difficilement, nos paysans ne se laissent pas prendre avec tant de facilité.
Etablissement d’un téléphone – On parle d’ouvrir une collecte pour établir un téléphone à Linards. Nous ne pouvons que féliciter la personne qui a eu cette excellente idée et nous espérons qu’on n’aura pas de peine à rassembler 1700 souscriptions, d’autant plus que les fonds devront être remis plus tard. Une personne offre 1.000 francs. Le reste sera bientôt trouvé, il faut l’espérer.
Mercredi 8 avril 1891 - Voir l'original
Linards – Arrestation – Samedi, jour de la foire, les gendarmes de la brigade de Châteauneuf ont procédé à l’arrestation d’un individu pour vagabondage et ivresse manifeste.
Lundi 13 avril 1891 - Voir l'original
AUTOUR DE LIMOGES
Linards - Grave accident – Samedi, M. R…, propriétaire à St-Paul-d’Eyjaux, se rendait en tilbury à la foire de Châteauneuf, lorsque, arrivant au milieu de la forte descente du Pont de la Prairie, sa bête fit un faux-pas ; le contrecoup fit tomber M. R…, qui dans sa chute, se brisa la jambe à un tel point que le tibia sortait de 9 centimètres en dehors des chairs. M. le docteur Boussenot, appelé en toute hâte, craint d’être obligé de faire l’amputation.
Autre accident – Ces jours derniers, M. Gavinet, maire, faisait une promenade hygiénique sur les bords de la Briance, au Pont de Neuvillard. Etant monté sur un rocher, il a fait une chute dans laquelle il s’est fracturé la jambe. M. Romefort, qui se trouvait avec lui, l’a porté à la première ferme éloignée d’au moins deux kilomètres, puis l’a conduit à Linards dans une charrette attelée de deux bœufs ; le docteur Boussenot, appelé, a déclaré que quinze jours de chambre suffiraient pour le remettre sur pied.
Mardi 14 avril 1891 - Voir l'original
Linards – Vol de bois – Depuis un certain temps, le nommé Faucher, habitant près du village de Sous-le-Croup, s’apercevait qu’on lui dérobait du bois. Il porta plainte au procureur de la République et samedi, 11 courant, les gendarmes de la brigade de Châteauneuf se sont rendus sur les lieux, et on découvert le coupable qui s’excuse en disant « qu’il n’a pas fait seul le coup ».
Dernièrement, aussi, avait lieu un autre vol de bois à Combret ; l’auteur est passé en police correctionnelle, mais prétendant que le bois trouvé chez lui avait été donné par les métayers de Mme de Savatte, à Lajaumont, son affaire a été remise afin d’entendre ces derniers.
Mercredi 15 avril 1891 - Voir l'original
Linards – Encore les armes à feu – Le 4 avril, les nommés Sautour, des Thuillères de Montégut, et Denardou, de Buffengeas, avaient laissé leurs deux fils en train de ramasser de la terre glaise. Voyant leurs paternels partis, les deux jeunes gens jugèrent à propos d’aller chez Denardou vider quelques bouteilles de cidre. Là, ils examinèrent un pistolet. Le jeune Sautour, pendant que son compagnon était à la cave, se mit à tourner et à retourner cette arme. Denardou rentra à ce moment en disant : « fais attention, ce pistolet est chargé » ; au même instant, il recevait la balle dans la joue droite. M. Tarrade, officier de santé à Châteauneuf, n’a pu extraire le projectile.
Vendredi 17 avril 1891 - Voir l'original
Châteauneuf – Les rebouteurs – Sur l’ordre du Parquet de Limoges, et après une première information faite par le juge de paix de Châteauneuf, la gendarmerie s’est transportée au domicile de la Tour d’Echyzadour où elle a fait une enquête dirigée contre le sieur D…, demeurant à Eybouleuf, canton de Saint-Léonard et qui passe pour être un rebouteur.
La gendarmerie de St-Léonard a été à son tour mise en mouvement et le sieur Tullus, père du domestique dont nous avons annoncé la mort, a été mandé à Limoges pour comparaître devant le juge d’instruction.
Détail piquant : le conseiller d’arrondissement Gavinet, maire de Linards, ayant eu l’épaule démise il y a deux ans, se fit, paraît-il, soigner par le sorcier en question.
Linards -  Mesquinerie – On nous signale un fait qui, s’il est vrai, n’honore pas beaucoup M. le maire qui en serait l’auteur.
Ces jours derniers, un enfant de 13 ans, devant passer un examen, aurait eu besoin de la légalisation du maire. Présentée une première fois, la demande de légalisation aurait été repoussée avec mépris. Formulée de nouveau et à six reprises différentes, elle fut enfin agréée. Mais M. Gavinet, avant de signer, aurait porté plusieurs jours le papier dans sa poche et l‘aurait même sali et troué.
M. Gavinet expliquerait sa mauvaise volonté par la raison que Mlle A. L…, qui demandait la légalisation, était d’une famille hostile et ne lui ayant jamais donné une voix.
Nous ne croyons pas M. Gavinet capable d’une pareille mesquinerie.
Peut-être le maire de Linards aurait-il voulu qu’on s’adressât directement au secrétariat de la mairie. Mais alors qu’il fixe une heure où il sera visible à la maison commune.
Samedi 18 avril 1891 - Voir l'original
Linards – Toujours des accidents – Décidément, il est dit qu’on ne pourra plus monter en voiture sans s’exposer à un accident. Le 12 courant, M. D…, négociant à Linards, menait des marchandises devant être mises à l’étalage à la foire de Masseret. A l’embranchement de la route de saint-Bonnet, le cheval s’est abattu : le jeune D… est resté sur son siège, mais sa mère, qui était près de lui, a été projetée, et la chute aurait été asses grave si les robes de cette dame, s’étant accrochées pour un instant dans l’avant-train, ne l’avaient amortie. Mme D… en a été quitte pour quelques contusions.
Lundi 20 avril 1891 - Voir l'original
AUTOUR DE LIMOGES
Sorciers et rebouteurs – Est-il possible qu’en plein dix-neuvième siècle, il y ait autour de Limoges, autant de sorciers ? Et on est loin de se douter à Limoges du crédit dont les rebouteurs jouissent encore dans la contrée.
Prenons un exemple entre plusieurs : le canton de Châteauneuf, dans un rayon d’une trentaine de kilomètres.
Dans ce canton, il y a deux médecins, MM. Les docteurs Blanc, maire de La Croisille, et Duteillet, de Châteauneuf, et un officier de santé, M. Firmin Tarrade.
Nous ne comptons pas l’honorable docteur Cruveilher, qui habite généralement Paris.
Avant d’aller plus loin, ouvrons une réjouissante parenthèse : sait-on pourquoi M. Firmin Tarrade, malgré son grade inférieur, a un certain succès dans les campagnes ? C’est que son titre d’officier, qu’on a fait miroiter habilement aux yeux des naïfs paysans, produit dans l’esprit de ces derniers une confusion des plus comiques :
« Pensa doun, s’écrient-ils, o eï « officier » peindent qué lou Moussu Blanc et Duteillet né sount qué simplé médéci. Votré sabé qué qué entaud au régimen ! »
mais M. Tarrade lui-même n’est que de la petite bière auprès des rebouteurs. Si bien que celui auquel il a cédé le poste de conseiller d’arrondissement, en disant que c’était un autre lui-même, a eu recours aux soins du rebouteur d’Eybouleuf !
Pourtant les deux compères, s’entendant fort bien pour tout le reste, on aurait pu s’attendre à voir M. Gavinet se confier à la science médicale de M. Tarrade qui méritait au moins sa clientèle, ne fût-ce qu’à titre reconnaissant.
Serait-ce que notre conseiller général et notre conseiller d’arrondissement perpétueraient dans la coulisse les traditions des augures qui, on le sait, ne pouvaient se regarder en face sans rire ? Mystère ! oui, mystère plus impénétrable assurément que la sorcellerie des rebouteurs.
La corporation est non seulement très nombreuse, mais elle est parfaitement organisée ; de plus, on s’y tient les coudes, ce qui n’existe pas toujours dans la médecine, à ce qu’on dit.
Depuis la condamnation d’un rebouteur célèbre du canton (il fut gratifié il y a un an et demi environ de 400 fr. d’amende pour exercice de ses fonctions) la corporation evint alors prudente, elle consulta. Un homme de loi conseilla de ne plus aller chez les malades, mais de se les faire amener à domicile !!! et la confiance publique n’a pas diminué, malgré l’insanité des médications !
Afin de tourner la loi, les rebouteurs font meurs patenôtres pour l’amour de l’art ; quant aux sommes qu’ils reçoivent, c’est simplement à titre d’indemnité pour la nourriture des malades et de ceux qui les accompagnent, ainsi que pour l’avoine du cheval.
Chaque rebouteur a sa spécialité.
Dans la commune de Sussac, un rebouteur guérit les coups et blessures ; la rebouteuse son épouse fournit une poudre de perlimpimpin composée de feuilles de noyer, de salade, et d’un peu de terre. Cet ingrédient a la vertu de faire tirer un bon numéro aux conscrits qui le tiennent d’une main, tandis qu’ils plongent l’autre dans l’urne. Attention aux mauvais sorts, messieurs du Conseil de révision !
A Chamont, on se charge de dévisser les torticolis les plus rebelles ; à Trallebois, toujours dans la commune de Sussac, on défie les morsures de serpent et les piqûres les plus venimeuses.
Le rebouteur de Bedergue, commune de Peyrat-le-Château, s’est adjugé la guérison des convulsions.
Son collègue de Pouvri, commune de St-Gilles, arrête les hémorragies.
A Domps, un pseudo-sorcier raccommode les membres cassés. Là, les gendarmes d’Eymoutiers sont déjà venus ; le parquet de Limoges leur a en effet enjoint de surveiller l’homme.
A Moussey, commune de Chamberet, aucune pleurésie ne résiste aux paroles cabalistiques.
A Eybouleuf réside le Roi des rebouteurs dont la renommée n’est obscurcie que par celle du « renoueur » de La Tuilerie, près Bourganeuf (Creuse).
A St-Denis-des-Murs, une Médée moderne enfonce de cent coudées le docteur allemand Koch pour la tuberculose et toutes les maladies des voies respiratoires. On la consulte également pour les affections du cou.
Au reste, le remède est bien simple : pas de lymphe en bouteille ; la magicienne se fait seulement apporter une mèche de cheveu ainsi que le mouchoir ayant servi au malade. Pouah ! quelques salamaleks sur ces objets et le miracle de guérison est accompli … ou non.
Au Martoulet, on guérit particulièrement les maux de gorge.
Près de St-Yrieix, un électeur de M. Lavergne s’est érigé chirurgien méphistophélique.
La corporation étend son action aux alentours, sur les confins de la Corrèze. C’est ainsi qu’à Fleurnour, commune de Chamberet, un oculiste à la fois dentiste fait merveille avec les hautes traditions de la Cabale.
Or, il paraît que la justice ne peut rien contre tous ces fumistes, à moins qu’il n’y ait plainte, ou mort d’homme.
Il est déplorable que l’on ne réagisse pas plus vigoureusement contre cette plaie de nos campagnes.
Jeudi 23 avril 1891 - Voir l'original
Linards – Enquête – Il y a environ trois mois, un chien avait mordu, prétend-on, un enfant qui le taquinait. Cherché plusieurs jours, ce chien fut enfin trouvé  9 h. du soir dans le jardin de M. L… qui le tua d’un coup de fusil. Le propriétaire de l’animal n’ayant rien dit, cette affaire était passée dans l’oubli, aussi avant-hier on a été étonné de voir les gendarmes Mordant et Picard, de Châteauneuf, venir à Linards faire une enquête. Il paraît que le sieur L… a été dénoncé pour avoir tué ce chien pendant la nuit.
- Accident – La semaine dernière, le sieur D…, voiturier de M. R…, de Châteauneuf, revenait de Limoges. Assis dans le « porte-fainéant » de sa carriole, il s’endormit sans doute, car il est tombé. Heureusement il a été épargné par la roue, mais le tas de cailloux qui était à côté lui a meurtri la figure. On se rappelle qu’il y a quelque temps un accident analogue est arivé aux sieurs C… et F… de Linards, mais le premier eut une côte enfoncée par la roue et le deuxième un oeil arraché par un caillou.
Samedi 25 avril 1891 - Voir l'original
Linards – Nécrologie – Un deuil cruel vient de frapper l’honrable famille Noualhier.
Mme Gabriel Noualhier, née Bénédicte de la Clept, vient de mourir en couches au bout d’un an de mariage.
L’enfant a bientôt succombé à son tour. Nous présentons nos soncères condolénaces à M. Gabriel Noualhier si cruellement éprouvé. H.V.
Mardi 28 avril 1891 - Voir l'original
AUTOUR DE LIMOGES
Linards – Réclamation fondée - On nous écrit :
L’autre jour on est venu nous dire : La Gazette du Centre, qui signale avec raison tous les abus, se fera sans doute un plaisir de prier M. le maire de Linards de vouloir bien enfouir les immondices qui se trouvent près de sa maison ; elles répandent des odeurs nauséabondes.
Croyant que M. Gavinet avait fait répandre ces détritus pour faire ses salades, j’ai attendu mais rien n’est survenu, si ce n’est l’arrivée de plaignants nouveaux. Enfin jeudi, m’étant rendu compte par moi-même qu’il était impossible de passer à cet endroit sans se pincer les narines et cédant aux instances de plus de quarante personnes, je viens révéler que le citoyen, qui en sa qualité de maire devrait donner le bon exemple, a commis une contravention regrettable.
H. V.
Incendie – Jeudi à 3 h. un incendie s’est déclaré dans la cuisine du sieur Jabolot, propriétaire à Sautour-le-Grand, un lit et un certain nombre de vêtements et linges ont été brûlés : les pertes sont évaluées à 300 francs assurées à l’Aigle. La maison entière se serait brûlée sans le secours des voisins et on a notamment remarqué le sieur Thuilléras, conseiller municipal.
Acte de probité -  Le 23 courant le nommé Deveaux, ancien garde champêtre à Linards, a trouvé un porte-monnaie contenant une certaine somme : il s’est empressé de l’apporter à la mairie où son propriétaire devra aller le réclamer.
Jeudi 30 avril 1891 - Voir l'original
Linards – Enquête – On sait qu’une enquête a été ouverte sur la dénonciation dont a été l’objet M. L…, auquel on reproche d’avoir tiré un coup de feu pendant la nuit près d’une habitation. Ce qui est une contravention prévue et punie par le code, comme tout tapage nocturne ou événement de nature à troubler la tranquillité publique.
Comme la lettre de dénonciation était signée d’un faux nom, M. L… a cru devoir demander une contre-enquête.
Roziers-Saint-Georges – Fête patronale – Dimanche dernier a eu lieu la fête dont cette localité porte le nom. Déjà, le jeudi précédent, on avait vu une foule de personnes aller rendre leurs hommages à St-Georges dont on a conservé quelques reliques. Mais c’était relativement peu de chose auprès de dimanche où des milliers de pieux pèlerins sont allés puiser de l’eau à la fontaine de St-Georges et dire des prières auprès du saint endroit.
Vendredi 1° mai 1891 - Voir l'original
AUTOUR DE LIMOGES
Linards – La croix d’Oradour – Il y a un an et demi environ le village d’Oradour se dit : « Pourquoi n’avons-nous pas de croix ? cotisons-nous et faisons-en élever une. » Dans cette intention on chargea le fils d’un conseiller municipal de faire une tournée dans toutes les habitations : chacun donna selon ses moyens et quelques temps après on vit à l’embranchement de la route de Roziers cette croix dont nos concitoyens étaient très fiers.
Or, sur la requête du sieur Theillaumas, aubergiste à Linards, M. Gavinet, maire, flanqué du garde champêtre, vient d’aller renverser cette croix.
En bonne vérité elle ne gênait pourtant personne, bien qu’en bordure d’un champ appartenant au promoteur de cette manifestation indigne. La population est fort mécontente de cette atteinte faite au nom de la liberté à ses croyances religieuses.
H. V.
Linards - Vol – Ces jours derniers, dans la nuit, un certain nombre de volailles ont été volées au sieur Rivet, de Sautour-le-Petit, et notamment un coq qui pesait douze livres. En repassant la palissade, le renard à deux pattes a laissé … sa jarretière. Ce détail porte donc à croire qu’on a affaire à une femme, mais sera de peu d’importance pour la justice, vu les difficultés de la vérification des jarretières des alentours.
Vendredi 8 mai 1891 - Voir l'original
Linards – Accident – Dimanche dernier l’enfant Chabry, âgé de treize ans, amorçait une ligne pour prendre des grenouilles, lorsque tout à coup, ayant été poussé par son plus jeune frère, il s’accrocha profondément l’hameçon dans la main.
Immédiatement conduit à Châteauneuf, l’enfant reçu les soin d’un officier de santé qui réussit à extraire le clou sans rendre délicate opération trop douloureuse.
Lundi 11 mai 1891 - Voir l'original
Linards – Mutilation – Le sieur Pierre Dubois, domestique à la Chaucherie, faisait tourner une meule pour amuser un des enfants de son maître ; bientôt cet enfant s’approcha trop près et eut deux doigts pour ainsi dire coupés. MM. Les docteurs Cruveilher et Boussenot recommandèrent l’amputation ; mais les parents eurent une idée funeste : ils résolurent d’attendre, espérant une guérison ; la gangrène surgit et le 23 avril dernier, le jeune Duroudier fut consuit à Limoges où l’amputatioin fut faite par M. le docteur Lemaître.
- La fête de l’Ascension – Après avoir vu une foule comme celle qui assitait aux Rogations, nous aurins pu nous attendre à voir l’église peu garnie ; il n’en était rien cependant, puisqu’elle était à peine assez vaste pour contenir tous les assistants. M. l’abbé Guilhem avait préparé à cette occasion un magnifique sermon dont le sujet était le Ciel.
Le chœur des chanteuses a exécuté plusieurs cantiques dont quelques passages ont été assez bien réussis, néanmoins puisuqe ces dames veulent bien rehausser par leurs chants les cérémonies de l’Eglise, conseillons-leur de faire quelques changements au programme qui est depuis longtemps le même – Le Tantum ergo et le  O salutaris chantés par Mme G… qui tient l’harmonium ont été fort bien enlevés.
 Vendredi 15 mai 1891 - Voir l'original
AUTOUR DE LIMOGES
Linards – On nous écrit :
« Ah ! maudite Gazette, pourquoi as-tu fait ton entrée à Linards ? Pourquoi te permets-tu de révéler les incartades de personnes plus ou moins intéressantes ? Pourquoi veux-tu mettre en lumière les nombreuses gaffes des autorités municipales ? Pourquoi, enfin, blagues-tu notre maire bien-aimé ?
Hélas ! jusqu’ici elle avait été bien tranquille, toute la radicaille. Son chef, le bras droit de Firmin-le-Sublime, ayant été nommé conseiller d’arrondissement, elle agissait selon ses désirs : riait, criait, faisait des chansons sans que personne osât réclamer.
Aujourd’hui tout est changé. U journal que M. Gavinet « connaît à peine » - quoique le lisant tous les jours – rapporte toutes ses farces, ses méchancetés, ses sottises. Mais il paîtrait qu’on voudrait qu’il ne soit pas cru, car on prétend que tout ce qu’il dit est faux.
Quoi de plus vrai, cependant, que M. Gavinet a été seul la cause d’un enfouissement ? Témoin la croix que la veuve a fait placer sur la tombe du défunt. Quoi de plus vraies que les réclamations pour le cimetière et pour les détritus placés près d’une maison ? Témoins ceux qui nous l’ont fait remarquer. Sommes-nous des imposteurs en appelant certain individu tombeur de croix ? Témoin tout le village d’Oradour.
Vraiment, avec tant de preuves, il faut avoir de l’audace pour dire d’une façon hypocrite que la Gazette a été induite en erreur.
Ah ! j’oubliais le Conseil municipal. M. le maire osera peut-être soutenir qu’il n’a pas interdit la salle des délibérations au correspondant de la Gazette ? Il est vrai que celui-ci ne perd pas beaucoup, car voici, en terminant, un aperçu des réunions intimes de notre assemblée.
Le dimanche, vers 9 heures, on voit passer par groupes nos administrateurs, l’air très affairé, se rendant à la mairie ; là ils font de grands compliments à leur chef, et dix minutes après, les assistants sont étonnés de les voir sortir sans avoir rien fait. – Si, braves gens, ils ont travaillé puisqu’ils se sont cotisés pour faire … un punch monstre, après cet effort ils se retirent, l’air très réjoui, en criant : « Vive notre maire ! vive la République ! ».
H. V.
Lundi 18 mai 1891 - Voir l'original
Linards -  Accident – Mercredi soir un habitant de Jumeau-le-Grand écorçait des arbres dans les taillis situés sur la route de La Croisille ; d’autres bûcherons coupaient en même temps des arbres non loin de là ; vers 4 h. un chêne en tombant atteignit le sieur X…, qui rapporté immédiatement chez lui, est paraît-il en un triste état.
Dimanche 24 mai 1891 - Voir l'original
Linards – Création d’un bureau de bienfaisance – Décidément Linards s’amende, car après avoir fait de verts reproches à cette localité, nous sommes obligés de la féliciter, puisqu’elle vient d’avoir pour la première fois une excellente idée.
En effet mercredi soir, 20 mai, a eu lieu, à l’hôtel Glangeaud, une réunion dans laquelle on a formé le projet de créer une association portant secours aux enfants des école ne pouvant se procurer les fournitures et aux pauvres de la commune.
On a fixé une deuxième réunion au 31 mai à 7 h. du soir, à l’hôtel Lallay. A cette réunion on décidera tout ce qui est nécessaire pour cette bonne œuvre.
Espérons que cette association recevra le meilleur accueil et que beaucoup d’adhérents se feront inscrire.
On a nommé u comité provisoire composé de MM. Villette père, président ; Villette fils, secrétaire ; Crouzilhac Joseph et Glengeaud Pierre, assesseurs.
Vendredi 12 juin 1891 - Voir l'original
Linards -  Foire du 8 juin.
Notre foire de lundi, qui est en même temps une frairie, était très bien approvisionnée comme bétail, et malgré le mauvais temps on ne pouvait circuler dans les rues tant la foule était compacte. Déjà depuis deux ou trois jours, un grand nombre de saltimbanques faisaient retentir leurs instruments plus ou moins cuivrés ; un tas d’acrobates exerçaient en plein vent sur la place de l’Eglise ; les somnambules prédisaient l’avenir et inventaient le passé. A tous ces gens-là sont venus se joindre les tentes des tourniquets et des marchands forains. Leur recette a dû être bonne.
Lundi 22 juin 1891 - Voir l'original
Accident – Ces jours derniers un jeune homme de 19 ans, Coste de Sautour-le-Grand, était en train d’atteler des vaches lorsque celles-ci partirent au galop. Espérant les arrêter, il s’accrocha à la charrette qui ne tarda pas à verser : Une des roues lui passa sur le corps, heureusement les blessures ne sont pas graves si on en croit l’officier de santé de la Forêt.
- C’est en vain qu’une feuille de choux poussée à travers les mauvaises herbes de la Forêt, attaque notre correspondant. Nous ne ferons pas au journal mort-né l’honneur de nous occuper de lui.
Jeudi 25 juin 1891 - Voir l'original
Linards – Les vols – Les voleurs, que nous avons signalés à maintes reprises continuent leurs exploits avec une audace à nulle autre pareille. De toutes parts, nous entendons des plaignants, notamment à St-Méard, ces jours derniers, on a dérobé dix-sept lapins. A Linards, tous les animaux de basse-cour disparaissent. Finira-t-on par purger la contrée des malfaiteurs qui la désolent ? H.V.
Lundi 29 juin 1891 - Voir l'original
AUTOUR DE LIMOGES
Linards – On nous écrit :
C’est seulement après avoir reçu moult communications d’un certain nombre d’électeurs de la localité que je viens demander à nos sublimes conseillers s’ils sont morts ou s’ils ne songent plus à la mission que leur a confiée la minime majorité des dupes et des endurcis :
« Nous crésen, me disent ces braves gens, qué qui grands hômmés quê beuco an chosi per géra lous affa de lo communo sé mouquen dé nous ! Quant-y fa dempé liour nominaci ? Y nous ayan proumé grand nombre dé routas et nous n’an pas gu en sendarou. Y nous ayant proumé beuco, ma se soun empressa de né ré téné. »
Je ne veux pas citer à l’appui de ces vérités tous les exemples que j’ai sous la main car je remplirais les quatre feuilles de votre estimable journal. Je tiens seulement à montrer à tout le monde le talent, l’aptitude de ceux qui s’étaient intitulés radicaux ; je veux leur dire qu’ils comptent sans doute comme un zéro à la gauche d’un chiffre, car s’ils ont reproché à une certaine personne des réparations pour l’église, nous devons à notre tour mettre en lumière leur inactivité.
Sans commentaires : deux routes ont été tracées depuis longtemps, mais aucun de ces messieurs ne s’est plus donné la peine d’ouvrir le bec à ce sujet et elles sont toutes encore à l’état de projet.
H. V.
Mardi 30 juin 1891 - Voir l'original
Linards – Arrestation – Samedi soir, profitant de l’absence des époux Sarres, du Puy-la-Rousse, un individu s’est introduit dans le domicile de ces derniers et y a dérobé une montre en argent, un gilet et cinq francs en menue monnaie. Après cet exploit il est allé se cacher dans un champ de froment. Mais la femme Sarres, aussitôt rentrée, donna l’alarme et tous les habitants se mirent à la recherche du malfaiteur. Ils le rejoignirent bientôt et le conduisirent chez M. Jacquet, adjoint au maire. Là on attendit l’arrivée des gendarmes de Châteauneuf. Faisant preuve d’une certaine habileté, ils ont fait avouer à leur prisonnier, qui est originaire de St-Priest-Ligoure, qu’il avait deux compagnons dont l’un habillé en femme. Espérons qu’on ne tardera pas à mettre la main sur ces deux derniers. Si on pouvait donner une petite leçon à tous ces vagabonds qu’on voit dans les environs nous nous écririons à l’instar des potaches à la venue des vacances : Denique tandem !
Dimanche 5 juillet 1891 - Voir l'original
Linards – Mort du maire – Nous apprenons la mort de M. Gavinet, maire de Linards et conseiller d’arrondissement du canton de Châteauneuf. Il a rendu le dernier soupir dans la nuit de jeudi à vendredi « après avoir reçu les derniers sacrements de l’église. »
Samedi 11 juillet 1891 - Voir l'original
AUTOUR DE LIMOGES
Linards – Grand embarras – Déjà depuis un certain temps, le Conseil municipal de Linards était réduit à 14 membres par suite de la mort de M. Bourissout et de la démission de M. Castenot, instituteur à Combret. Nous avons annoncé tout récemment que M. Gavinet, maire, avait rendu le dernier soupir : tous ces évènements vont donner lieu à de nouvelles élections.
Mais s’il est amusant de s’en aller à la mairie mettre dans l’urne une feuille qui serait souvent mieux placée ailleurs, il est très drôle de ne pas savoir quel nom mettre sur son bulletin. Et c’est cependant ce qui va arriver ; car par qui va-t-on remplacer les trois fameux édiles ?
Quatre ou cinq personnes sont seules dignes d’occuper ce poste ; mais vous pensez bien qu’elles ne veulent pas le moins du monde être des élus de la minorité et qu’elles préfèrent attendre le mois de mai, c’est à dire l’époque où aura lieu le coup de balai décisif.
Nous comprenons la répugnance qu’éprouvent ces quelques personnes à aller s’asseoir à côté d’individus qui se sont posés en chevaliers du progrès après avoir traîné leurs culottes … n’allons pas plus loin.
Plusieurs noms ont déjà été prononcés devant nous, mais si on nomme maire un membre du Conseil présent, espérons que quelque oculiste inventera un nouveau système de lunettes apprenant à lire.
Quoi qu’il en soit nous désirons vivement que quelque personne intelligente se dévoue pour prendre en main les affaires de notre commune qui sont vraiment dans un bien triste méli-mélo. Nous savons qu’il aura de la peine à remettre dans la bonne voie (je ne dis pas les paysans des villages, car ils ont reconnu leur erreur déjà depuis longtemps) mais les habitants du bourg qui en voulant paraître trop forts se sont fourvoyés.
Pour en revenir au poste de maire, nous ne croyons pas qu’il soit ambitionné par l’adjoint, car c’est un brave homme qui ne ferait pas trop de méchancetés s’il n’était aiguillonné par une de ces vipères non moins mauvaises que toutes les Agrippine et les Athalie.
H. V.
Mardi 14 juillet 1891 - Voir l'original
Linards –  Elections municipales – Les trois candidats radicaux proposés par le conseiller municipal Plagnard sont : MM. Theillaumas, Lallay fils et Bourissout, dit Bois de flûte. Ceux qui connaissent ces candidats et notamment les deux premiers s‘écrient avec nous : « C’est un comble ! »
Vol – Samedi matin, un individu, vêtu d’une robe, entra chez le sieur Hernando dit Douariez et y demanda à déjeuner. Tout en se restaurant  à l’œil, bien entendu, il apprit que Douariez était absent et que sa femme allait faner dans un pré voisin, avec une autre personne. Profitant de ces renseignements, le vagabond enfaonça les portes de la maison du scieur de long Hernando et de celle du cultivateur Faye. Chez le premier il déroba 3 draps de lit, 3 chemises et une robe ; chez le second, il vola 100 francs.
Tous ces voyageurs errants, soit en voiture soit à pied, sont une plaie pour nos campagnes. La gendarmerie ferait bien de montrer qu’elle a du nerf.
Dimanche 19 juillet 1891 - Voir l'original
AUTOUR DE LIMOGES
Linards – Rectification – Le publiciste de Châteauneuf-la-Forêt se trompe, volontairement sans doute, quand il dit que M. V…, délégué cantonal, est correspondant de la Gazette. Qu’il sache une fois pour toutes que ce n’est pas le père mais bien le fils qui écrit dans « le journal des curés ». Il s’en fait un honneur et invite en même temps sérieusement M. F. T. à modérer ses expressions.
Lundi 20 juillet 1891 - Voir l'original
Linards – Ecoles licenciées – Depuis dix jours, les écoles communales de garçons et de filles sont licenciées à cause d’une épidémie de fièvre typhoïde.
Il y a eu plusieurs décès.
Vol – Un voleur s’est introduit avant-hier chez un habitant du village d’Oradour ; il a emporté cent francs d’argent, cinq draps de lit et plusieurs chemises.
On a vu, au moulin  de Ligonat, sur la route de Linards, un individu répondant au signalement du voleur du Puy-Guillaume. Plusieurs faucheurs, qui aidaient le colon Faye à serrer son foin, ont remarqué les allures louches de cet individu qui se dirigeait sur Linards.
Mardi 21 juillet 1891 - Voir l'original
Linards – Absurdité du Radical – On nous écrit :
L’éminent publiciste de Châteauneuf … les-Bains-de-pied, qui signe la plupart du temps F. T. (lisez Firmin Tar…rade), l’ami intime de tous les purs et protecteur politique de … lui-même, coule dans son journal des articles que nous qualifions seulement, pour être polis, d’incompréhensibles.
En effet, lecteurs, comprendrez-vous que, âgé à peine de vingt ans, j’aie jamais été maire ? Croire-vous que je vais aller reprendre cette écharpe que le sieur Tarrade suppose moisie ? Ceux qui, par un hasard quelconque, ont eu l’heur de jeter un coup d’œil sur l’entrefilet du Radical, ont dû se demander si le directeur de ce journal est dans la lune ou dans les nuages.
Oui ! c’est bien fâcheux que je ne vous en aie pas demandé l’autorisation. J’écris dans un journal réactionnaire. Vous auriez préféré que j’allasse le jour des élections au conseil général aider à vous porter en triomphe sur une chaise qui s’est rompue. Tablô !!! Mais sachez que vous n’êtes pas homme à me faire incliner devant votre personnalité.
D’autre part, si vous vous permettez d’entrer dans ma vie privée en parlant de Poitiers, soyez averti que je serai en pleine liberté de rappeler l’épisode des draps de Constantine.
Où diable encore avez-vous appris, chenillard, que j’étais délégué cantonal ? Vous, amis qui me connaissez, ne me voyez-vous pas visitant des écoles et, à mon âge, faisant passer des examens ? Ce serait un comble !
Vous essayez de défendre l’adjoint ; mais, mon vieux, je ne crois pas l’avoir attaqué ; il est vrai que j’y reconnais votre galanterie. Malin, va.
Avant de terminer, je vous invite fort à venir, vous l’homme sublime, vous servir du « manche à balai ». Nous savons bien que vous préféreriez voir devant vous deux individus en quête de remèdes que deux envoyés d’une personne désirant se trouver en face de vous. Mais si vous ne voulez pas subir ce désagrément ne vous occupez plus de l’auteur de ces quelques mots qui se demande si vous y êtes ou si vous n’y êtes plus.
H. VILLETTE, fils
Dimanche 26 juillet 1891 - Voir l'original
Linards –  Elections municipalse – On annonce que M. Relier, du Buisson, vient de poser sa candidature à la succession de M. Gavinet, son défunt parent.
Vol – Des voleurs se sont introduits chez M. Donarié, demeurant au village d‘Oradour. N’ayant pas trouvé d’argent, ils ont emporté tout ce qui leur est tombé sous la main: linge, effets, vivres, etc.
Jeudi 30 juillet 1891 - Voir l'original
AUTOUR DE LIMOGES
Linards – Elections municipales – On nous écrit :
« C’est dimanche prochain, 2 août, qu’on va procéder à l’élection des trois édiles dont nous avons parlé.
Eh ! bien, avais-je tort de dire qu’on était très embarrassé pour le choix des candidats ? L’homme qui attaque les curés parce qu’il sait qu’ils ne peuvent se défendre, doit comprendre aujourd’hui que malgré ses dénégations, les personnes qui se respectent ne veulent pas se fourvoyer dans un pareil boui-boui (passez-moi l’expression).
Ce n’est pourtant pas la faute des treize conseillers qui se disent radicaux : il sont assez adressé de demandes, tant directes qu’indirectes, ils se sont assez réunis, se sont assez renfermés dans l’écurie de l’adjoint (authentique) ; ils ont fini par pincer deux candidats ; quant au troisième pour le moment ils sont comme sœur Anne : ils ne voient rien venir … si ce n’est des refus.
Les deux qui voudraient la séparation de l’Eglise et de l’Etat (voyez-vous ces gaillards !!!) sont MM. Bourissout et Theillaumas.
Nous n’insisterons pas : le premier a pour mérite d’avoir inventé le bois dont on fait les flûtes et sera au Conseil comme une « cinquième roue à un carrosse ».
Le second : c’est plus fort ; il a réussi à tomber une croix qui ne le gênait pas et il passe dans le pays pour avoir marmitonné dans la maison Carnot.
Bravo, messieurs du Sublime, continuez, et nous n’aurons plus qu’à tirer l’échelle ; mais les électeurs se fatigueront, soyez-en avertis. »
H. V.
Lundi 3 août 1891 - Voir l'original
Linards – Une fois pour toutes – Nous avons dit et répétons que nous ne ferons pas le jeu du journal qui, en attaquant, maladroitement du reste, notre correspondant cherche surtout à se faire tailler de la réclame dans nos colonnes.
La feuille de chou en question n’étant bonne qu’à empoisonner les rares lapins qui veulent en brouter, il n’y a pas lieu de la sortir du trou dans lequel peu à peu elle jaunit prête à un enfouissement hygiénique.
Mercredi 5 août 1891 - Voir l'original
AUTOUR DE LIMOGES
Linards –  Elections municipales – Deux listes radicales étaient en présence. Voici les résultats :
Première liste – Bourissout dit Bois de flûte, 197 voix, élu ; Theillaumas dit Réséda, 111 voix ; Lallay fils, dit Joseph, 109 voix ; Il y a ballottage pour ces deux derniers.
2°  liste – Lallay fils, 109 voix ; Simonet Guillaume, 48 ; Mamouny Jean, 30.
Il est à remarquer que des citoyens qui n’avaient pas posé leur candidature ont obtenu : MM. Crouzilhac Joseph, 129 voix ; Sautour fils, 173 ; Alphonsout, 48 ; Villette, 40 ; Relier, 19.
Sur 650 votants inscrits, 327 seulement se sont présentés. On a relevé 12 bulletins nuls.
Au dépouillement, un conseiller municipal a été hué pour avoir fait sortir de la salle un jeune homme non électeur conformément à la loi, à l’application de laquelle on apporte partout ailleurs plus de tolérance.
Samedi 8 août 1891 - Voir l'original
Linards – La foudre – Lundi dernier, la foudre est tombée sur le clocher de l’église de Linards. Après avoir fait de grands dégâts sur la toiture, elle a labouré le côté droit pour pénétrer dans le dessous de la voûte de l’église et sortir enfin par un volet.
Dimanche 9 août 1891
Idem, des détails, Cf. le Courrier
Mercredi 12 août 1891 - Voir l'original
AUTOUR DE LIMOGES
Linards –  Scrutin de ballottage du 3 août – 394 votants sur 636 inscrits ; 3 bulletins nuls. Crouzilhac Joseph, 305 voix, élu ; Sautour fils, au bourg, 282 voix, élu ; Theillaumas, 94 voix ; Lallay, 90 voix.
Voilà un bel échec pour l’organe radical de M. Tarrade.
Maraudage – Depuis un certain temps, le village de Sautour-le-Petit est en proie aux déprédations d’un individu qui se plait à moissonner pour son compte le blé dans les champs des autres et à couper les bois dans les taillis d’autrui. Si les dégâts sont aussi grands qu’on le dit, les intéressés devraient demander une enquête.
Dimanche 23 août 1891 - Voir l'original
Election municipale, Crouziljhac Joseph et Sautour fils élus (de droite), Theillaumas et Lallay (aubergistes) battus, « un bel échec pour les radicaux ».
Attaque nocturne ou « prétendue agression » du boulanger de Linards, supposé ivre.Le médecin est le « F…ichu T…ype de Châteauneuf » (Firmin Tarrade).
Linards – Prétendue agression – Un sieur P… , boulanger à Linards, qui voyageait en voiture sur la route de Roziers, le 19 août vers 9 h. du soir, en est revenu tout meurtri. Il est en ce moment assez gravement malade. Il prétend avoir été attaqué par deux individus. Est-ce là la vérité ?
D’aucuns, qui connaissent les grandes sympathies de P… pour la dive, croient que non.
Espérons que par le Radical de la Haute-Vienne ce point sera éclairci. Le F…ichu T…ype de Châteauneuf, qui a étudié l’affaire et vu la victime tiendra à livrer au public le résultat de son examen.
Vendredi 11 septembre 1891 - Voir l'original
Linards – Fête patronale – C’est le 8 courant que tombe la frairie de Linards, mais ce jour n’étant pas un dimanche, comme de coutume elle est remise au 13.  De nombreuses invitations ont été faites et une quantité de forains ont demandé à installer leurs baraques. Dans la soirée plusieurs bals distrairont la jeunesse.
Mercredi 23 septembre 1891 - Voir l'original
Linards – Série d’accidents – Ces jours derniers, M. D…, commerçant à Linards, menait au pré ses vaches et son cheval ; mais se trouvant trop près de ce dernier, il reçut en pleine figure une ruade qui lu endommagea le nez. L’état du blessé ne s’améliore pas.
- Samedi 19 courant, le sieur Ducrorieux revenait de moissonner du sarrasin. Pour se délasser, il monta sur son âne qu’il venait de faire sortir d’un pré voisin, mais à un écart du fougueux aliboron, le cavalier tomba sur sa faux qui lui coupa l’index à la première phalange.
- Me même jour, le forgeron Lagarde a eu un doigt broyé en travaillant.
Samedi 3 octobre 1891 - Voir l'original
Linards -  Vol de marchandises – M. Chadouleau, négociant de passage à Linards, avait laissé lundi matin sa voiture devant l’hôtel Jacquet, où il était descendu.
Un voleur profita de l’occasion pour la visiter après en avoir fracturé la porte. Différentes marchandises, s’élevant à la comme de 50 fr. furent enlevées.
Plusieurs perquisitions on été faites mais n’ont donné aucun résultat.
Mardi 27 octobre 1891 - Voir l'original
Linards – Brebis volées – Un sieur Janicot acheta deux brebis à la foire de Linards et les mit paître dans un pré, à soixante mètres environ de son habitation. Les deux brebis disparurent.
Une enquête est ouverte et l’on croit être sur la piste du voleur, car le jeune Paquet, âgé de dix ans, aurait dit à ses camarades : « Janicot cherche ses brebis, c’est mon père qui les a enfermées d’abord et expédiées ensuite chez ma marraine à Lavallard. »
Jeudi 29 octobre 1891 - Voir l'original
Linards – Un bain – Le 24 courant vers 10 h. du soir, le nommé Lamourre revenait de Linards, où il avait passé une bonne journée. Arrivé près du cimetière il prit un bain forcé : en effet il venait de plonger dans l’étang appelé « le Pêcher » ! Heureusement il avait encore la tête hors de l’eau, ce qui lui permit de pousser des cris désespérés qui attirèrent un grand nombre de personnes. Plusieurs tentèrent le sauvetage, mais faillirent y rester, à cause de la grade quantité d’herbes qui se trouvent dans cette mare. On commençait à désespérer de sauver le malheureux lorsqu’arriva le sieur Chadelaud de St-Bonnet-la-Rivière, qui avec un courage digne d’éloges, tira de l’eau notre homme, heureux d’en être quitte pour avoir bu un coup … de plus.
Vol important – C’est le troisième commis dans notre localité depuis une dizaine de jours ; c’est bien simple : profitant de l’absence du ménage Rigout, un « anonyme » s’est introduit dans son habitation, dimanche à 2 h. du soir, et y a dérobé 114 francs. Décidément les habitants de Linards feront bien de fermer leurs portes.
Une enquête est ouverte.
Vendredi 30 octobre 1891 - Voir l'original
Linards – Fausse alerte – Avec tous les vols dont nous avons parlé ces jours derniers, le fait que nous allons raconter, quoique bien extraordinaire, n’étonnera qu’à moitié nos lecteurs. Il est du moins absolument authentique.
Dans la nuit de samedi à dimanche, les paisibles habitants de Linards ont été éveillés par les appels :  Au voleur ! Au voleur ! poussés par plusieurs personnes.
Tout le monde accourt aussitôt : qui en bonnet de coton, qui en caleçon, qui en chemise.
On aperçoit à quelque distance … une ombre : Arrêtez-le ! Arrêtez-le ! s’écrie-t-on aussitôt ; mais, ô déception, c’est … un malheureux baudet qui s’est échappé d’une écurie voisine !
Une bonne femme l’ayant entendu renifler à sa porte, s’était mise à sa fenêtre et avait poussé les cris grâce auxquels la localité était bientôt sur pied ! Ce drame, cela va sans dire, s’est terminé par une explosion de rire et  … quelques rhumes.
Mercredi 4 novembre 1891 - Voir l'original
Linards - Pas de confusion possible – M. A. Lamourre, propriétaire à Mazermaud, commune de Linards, nous écrit pour nous déclarer qu’il n’a rien de commun avec l’individu portant un nom comme le sien et dont notre correspondant a raconté la mésaventure à l’étang du Pêcher.
Dont acte.
Mercredi 11 novembre 1891 - Voir l'original
Linards – Incendie – En trois semaines nous relevons deux incendies. Le tocsin nous a de nouveau réveillés dans la nuit de dimanche à lundi. Une partie des immeubles du sieur Sautour, situés « aux Courbes », ont été détruits. Grâce à de prompts secours, on a préservé l’habitation. Les pertes sont évaluées à 300 francs, heureusement assurées.
Procès-verbaux – Le jour de Toussaint, plusieurs individus, s’étant attardés à boire après 10 h. dans un hôtel, se sont vu dresser procès-verbal. Parmi eux se trouvait … un adjoint, intime avec M. Tarrade. (Quel bel exemple !)
Samedi 12 décembre 1891 - Voir l'original
AUTOUR DE LIMOGES
Linards –  Postes – Si on considère le trajet qu’ont à faire nos deux facteurs, on s’écrie, plein de pitié : Mais il faudrait un cheval !
En effet, avant le coucher du soleil, il faut que chacun ait dans les jambes de 38 à 49 kilomètres. A notre avis, c’est trop.
Oui, c’est trop ! surtout lorsque nous nous tournons vers Saint-Paul et cers Châteauneuf-les-becs-de-gaz, et que nous y comptons là et là cinq facteurs.
Cinq facteurs ! Grand dieu ! et pourquoi faire ? Pour parcourir 70 kilomètres à eux tous.
Ils ont vraiment le temps de savourer la prose de Firmin ou de tout autre politicien de même acabit.
Cette irrégularité mérite d’être signalée à M. le directeur qui, après en avoir connu l’utilité, nous donnera sans doute un troisième facteur.
En attendant, prions le très paisible mais en même temps très venimeux M. Jacquet, de s’en occuper un peu. Sa grande éloquence, et son écharpe de maire plus ou moins  culottée nous ferons peut-être donner satisfaction.
E. PSILON
– Incendie – Nos lecteurs se souviennent d’une habitation plus que rustique dont nous avons parlé. Située sur le bord de la route de Linards à Buffengeas, elle dominait pour ainsi dire les villages de La Maillerie, des Quatre-Chemins et Sautour-le-Petit. Elle était formée simplement que quelques planches et de quelques genêts. Dans la nuit de vendredi à samedi, elle est devenue la proie des flammes. Une des femmes qui l’habitaient a eu plusieurs contusions.
Cette maison va être rebâtie
Dimanche 27 décembre 1891 - Voir l'original
AUTOUR DE LIMOGES
Linards –  A Monsieur le maire -  Je demande à M. le maire pourquoi, à la dernière réunion du Conseil municipal, il n’a pas fait mention de la demande que je lui avait adressée tendant à la création d’un troisième poste de facteur.
Serait-ce que M. Jacquet a une mémoire de lièvre emplumé ? serait-ce que les gelées blanches ont dépoli les verres de ses lunettes ? Serait-ce enfin que, malgré son éloquence toureiffelesque il n’a pas osé souffler mot ?
A ce sujet il serait bien aimable de nous donner deux lignes de son crû … j’insiste sur ces derniers mots car il pourrait plutôt nous servir des fleurs de … pédagogie. N’importe, je prie une seconde fois notre intéressant maire de voir de près le trajet que parcourent nos deux facteurs.
E. Psilon

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