Le Populaire du Centre
Année 1907
Lundi 14 janvier 1907 - Voir l'original
Chronique Départementale
LINARDS
CONSEIL MUNICIPAL – Un oubli, dont nous nous excusons, nous a empêché de publier plus tôt l’intéressante communication suivante :
Le conseil municipal s’est réuni le dimanche 30 décembre, sous la présidence de M. Theillaumas, adjoint.
Une modification concernant le tracé des tramways est approuvée.
L’ordre du jour appelle la discussion pour la location du presbytère au curé. Le prix de 150 francs ayant été convenu entre quelques anticléricaux (oh combien !), le citoyen Alliaume, conseiller municipal, intervient à ce sujet et s’offre à prendre à son compte le presbytère pour la somme de 300 francs, et les impôts à la charge du locataire. A coup de pierre dans la mare aux grenouilles, on décide de faire appeler le curé. Un instant après l’ecclésiastique entre avec le garde champêtre. Tout d’abord le curé promet 30 francs, puis monte jusqu’à 150 francs, les impôts restant à la charge de la commune. Quelques édiles qui se disent mangeurs de curés quand ils sont loin d‘eux, mais qui tremblent devant (on ne sait vraiment pourquoi) invitent le curé à payer 200 francs. Le citoyen Alliaume ne dit rien, et comme on lui demande son avis, il répond qu’il maintient ce qu’il a dit et l quitte la salle.
Le curé doit alors partir sans que rien ne soit décidé. Il n’a que 48 heures pour se pourvoir. Le lendemain, il est obligé d’offrir le prix de 300 francs, impôts à sa charge, ce qui représente un bénéfice de 200 francs pour le budget de la commune, et ce, grâce à l’énergique intervention de notre ami Alliaume. La constatation est bonne à faire.
Mercredi 27 mars 1907 - Voir l'original
LINARDS
NECROLOGIE – Mardi 19 mars, ont eu lieu les obsèques de Eugénie-Marie Devaud, épouse Redempt, membre de la Sécurité de la Vieillesse.
La 40° section (Linards) avait offert à la défunte une couronne qui était portée par deux sociétaires, Mme Jacquet jeune, et Mlle Marguerite Jeandillou. Sur la tombe, le citoyen Lafarge, président de la section, a dressé un ultime adieu à la défunte. Il s’est exprimé ainsi :
Mesdames, Messieurs, 
Au nom de la sécurité de la Vieillesse et en particulier de la section de Linards, j’adresse de dernier adieu à Mme Eugénie-Marie Devaud, épouse Redempt, que la mort vient de ravir à l’affection des siens à la fleur de l’âge : elle n’avait pas encore 24 ans !
Si sa vie a été courte, elle n’a pourtant pas été sans épreuves, car la malheureuse jeune femme souffrait depuis longtemps du mal terrible qui l’a enlevée, malgré les soins de ses excellents parents et en particulier de sa si dévouée et tendre mère.
Personne ne reste indifférent devant un pareil malheur, devant une fin si prématurée ; mais le  membres de la sécurité de la Vieillesse y sont particulièrement sensibles.
En nous unissant dans un but et un idéal commun, notre société fait de nous tous comme une grande famille, où chacun se sent frappé par le malheur d’un de ses camarades, car notre devise est : « Tous pour chacun ! Chacun pour tous. » Et c’est pour cela que nous sommes groupés aujourd’hui autour de la tombe de Eugénie-marie Devaud et que nous mêlons nos larmes à celles de sa famille à laquelle nous adressons nos condoléances émues et l’expression de notre douloureuse et sincère sympathie.
Dimanche 31 mars 1907
Accident d’arme à feu Jabet
Acte de probité Fraisseix
Cf. le Courrier
Lundi 22 avril 1907  - Voir l'original
LINARDS
NECROLOGIE – Vendredi 19 avril ont eu lieu les obsèques de M. Jeandillou, âgé de 91 ans, père de M. Jeandillou, notre sympathique receveur buraliste.
Le bon vieillard qui jouissait de toutes ses facultés était le plus âgé de la commune.
Vendredi 24 mai 1907 - Voir l'original
LINARDS
REUNION SYNDICALE – Le 8 juin, jour de foire, aura lieu, salle de la mairie, une grande réunion syndicale, publique et contradictoire, avec le concours du citoyen Rougerie.
Nul doute que les colons, métayers et fermiers s’y rendront en grand nombre, car à cette réunion il sera question de leurs revendications.
Au surplus, nous en reparlerons sous peu.
Samedi 1° juin 1907 - Voir l'original
LINARDS
Le samedi 8 juin aura lieu, salle de la mairie, une réunion syndicale, publique et contradictoire.
A cette réunion sont particulièrement invités tous les colons, fermiers et métayers du canton de Châteauneuf. La question qui sera traitée par le citoyen Rougerie est : la constitution de syndicats agricoles, qui est à l’ordre du jour dans tous les milieux ruraux du département de la Haute-Vienne. Nul doute que les paysans du canton de Châteauneuf qui sont à l’avant-garde de ce mouvement syndical, n’assistent en grand nombre à cette réunion.
Dimanche 9 juin 1907 - Voir l'original
Chronique Départementale
LINARDS
FETE MUTUALISTE – Dimanche, 2 juin, a eu lieu la fête dite  du « Million » donnée par la 40° section de la Sécurité de la Vieillesse. Cette fête placée sous la présidence de M° Saulnier, vice-président de la section de Limoges, comprenait un banquet, une conférence et un grand bal gratuit.
A midi et demi, le banquet au menu excellent et des mieux servis réunissait à l’hôtel Theillaumas les membres de la section et leurs invités, qu nombre d’une cinquantaine.
Autour de M° Saulnier qui présidait, ayant à ses côtés MM. Mounier, Theillaumas, adjoint au maire, membre d’honneur et M. Lafarge, président de la 40° section, avaient pris place M. Dumazaud, Besselas,Thuilleras, Quintane, etc., membres du bureau ; MM. Bouchemousse, Lafarge, de la 25° section (Limoges) ; Antoine Mathieu, Lanourrice, Cluzaud, représentants de la 137° section (Châteauneuf-la-Forêt), et MM. Chaize et Maumont, délégués de la 79 section (Saint-Bonnet-Briance).
Au dessert, plusieurs toasts ont été prononcés par MM° Saulnier, Mounier et Lafarge, de la 25° section.
A trois heures, le banquet prend fin et on se rend salle de la mairie où a lieu la conférence. C’st devant un auditoire sympathique et attentif que M° Saulnier, avocat, traite son sujet sur les retraites ouvrières et la Mutualité, et M. Bouchemousse donne quelques explications sur les sociétés de secours mutuels contre la maladie.
Le soir, un bal des plus charmants et des plus animés clôtura cette fête familiale. C’est au son d’un brillant orchestre que jeunes garçons, jeunes filles et sociétaires, parés de leurs plus belles toilettes, se sont livrés aux plaisirs de la danse jusqu’à une heure avancée de la nuit et on s’est séparé en emportant le souvenir agréable de cette soirée.
On ne eu que féliciter les organisateurs de cette belle fête dont le succès s’est traduit par l’inscription de nombreux adhérents à la Sécurité de la Vieillesse, en les engageant à recommencer l’année prochaine.
Vendredi 12 juillet 1907 - Voir l'original
LINARDS
PROPOS D’UN ADJOINT – Lors du passage du 107° de ligne, les granges furent réquisitionnées comme d’habitude pour le couchage des troupes. Et comme d’habitude aussi les officiers et tous les gradés cherchèrent des lits. La paille et les écuries, c’est bon pour les simples tourlourous. A messieurs les privilégiés du galon il faut des lits.
M. Theillaumas, adjoint au maire de Linards, trouve ça tout naturel. Il va même plus loin. Il le trouve juste.
- La paille, dit-il, c’est bien bon pour les soldats !
Les soldats, pour lui, ne sont pas des hommes faits comme les officiers. Ils doivent supporter plus d’endurance et ne jamais se plaindre.
Et pourtant, M. Theillaumas se dit être le soutien des humbles. On peut donc s’en rendre compte. Les soldats qui vont rentrer dans leurs foyers et les ouvriers de la commune de Linards s’en souviendront bien.
M. Theillaumas ne se contente pas seulement de protéger, de favoriser les gros, les puissants, il dénature les actes publics de ses adversaires. Et, bien entendu, ceux qui ne sont pas au courant des choses politiques ont le malheur de prendre pour des vérités les grossiers mensonges de cet adjoint.
Il va dire partout que notre député socialiste Betoulle a voté contre le renvoi de la classe  alors que c’est précisément lui qui a présenté et soutenu un ordre du jour relatif au renvoi de cette classe ainsi que de tous les ajournés et les engagés en faisant partie.
Ce sont les Tourgnol, les Codet, les Vacherie, les Boutard qui ont toujours approuvé le ministère dans cette question comme ils l’ont approuvé dans ses crimes commis contre les viticulteurs du Midi.
Ce sont eux qui ont approuvé le maintien sous les armes du bataillon du 17° de ligne dont les hommes n’ont pas voulu être des assassins.
Oui, ce sont eux encore qui ont félicité le ministère d’assassins qui n’a pas hésité à renvoyer ces hommes de cœur à Gafsa. – d’où un bataillon dû partir parce que décimé par la dysenterie.
Voilà la cruelle vérité.
Et M. Theillaumas ment comme le vieux cynique Tourgnol en disant le contraire.
UN ELECTEUR DE LINARDS
QUI DIRA SON NOM S’IL LE FAUT
UN SERGENT PEU DELICAT – Un fait à signaler s’est passé également lors du passage du 107°, le 5 juillet dernier.
Le citoyen Alliaume avait prêté un lit à un soldat. Un sergent rengagé de la 6° compagnie nommé Virolaud, jaloux et offusqué de voir son subordonné coucher dans un lit, fit lever ce soldat pour prendre sa place.
Ce procédé, on en conviendra, est d’une délicatesse toute militaire.
Ce galonné rengagé, imbu des beaux principes de la caserne, n’eut même pas la politesse de remercier ses hôtes.
Voilà les douces et belles mœurs du métier militaire !
Dimanche 15 juillet 1907
Alliaume, propriétaire et conseiller municipal à Linards, candidat socialiste aux cantonales (contre Tarrade radical).
Mercredi 17 juillet 1907 - Voir l'original
Chronique départementale
LINARDS
M. THEILLAUMAS ADJOINT AU MAIRE, DEMANDE LE NOM – Nous avons reçu la lettre suivante :
« Monsieur le rédacteur,
Dans le numéro du « Populaire du Centre » du 12 juillet, vous avez publié u article contre moi. L’auteur dit qu’il fera connaître son nom si on le lui demande. Je vous serais extrêmement obligé de me le donner au plus vite.
Recevez, monsieur, etc.
THEILLAUMAS,
Adjoint au maire »
N. D. L. R. – Que M. Theillaums se rassure, l’auteur de l’article se trouve sur place. Il aura satisfaction.
Lundi 22 juillet 1907 - Voir l'original
LINARDS
LES NOMS – M. Theillaumas insiste pour connaître l’auteur de l’article où il était question du propos tenu par lui contre le citoyen Betoulle, député.
Nous voulons encore taquiner sa patience. Mais nous sommes persuadés qu’il n’aura plus besoin de notre concours, quand nous lui aurons dit de se souvenir de la discussion qui s’est produite devant chez M. Sylvain, au bourg. Il n’a qu’à se rappeler également des propos tenus à Oradour, et alors au lieu d’un nom, il en aura plusieurs.
Jeudi 20 août 1907
Sécurité de la Vieillesse, démission du trésorier, les cotisations ne rentrent pas.
Samedi 14 septembre 1907
Objets trouvés
Lundi 16 septembre 1907 - Voir l'original
LINARDS
FRAIRIE – Notre frairie de dimanche dernier a eu son succès habituel. Par suite de la chaleur sénégalienne qu’il a fait toute la journée, peu de monde stationnait sur la place publique ; mais vers les cinq heures du soir, une foule énorme a commencé à stationner devant les établissements de jeux publics, chevaux de bois, tourniquets, etc., etc.
Ces établissements qui ont été très entourés, ont û faire de bonnes affaires, ainsi que les cafetiers et aubergistes qui ont eu pas mal de visiteurs assoiffés.
Les bals ont été très fréquentés et ont obtenu beaucoup de succès.
Jeudi 31 octobre 1907
Mort subite de Dutheillaumas, 82 ans, trouvé dans un champ
Cf. le Courrier
Lundi 11 novembre 1907 - Voir l'original
LINARDS
NECROLOGIE – Vendredi premier novembre, ont eu lieu à Linards les obsèques de Louis Besselas, ex vice-président de la 40° section de la Sécurité de la Vieillesse, et qui, par devoir, avait accepté les fonctions plus actives de trésorier et lorsque sa santé ne le lui avait plus permis, celles de trésorier-adjoint.
Une foule énorme de parents et d’amis y assistaient. Les membres de la Sécurité de la Vieillesse étaient presque tous présents. La 40° section avait offert une couronne qui était portée par deux amis : MM. Lafarge, président, et Dumazaud, secrétaire.
Remarqué dans l’assistance : MM. Amédée Tarrade, conseiller général ; Jacquet, vice-président ; Quintanel, Couade, Thuilléras, Gourcerol etc., du bureau de la Sécurité de la Vieillesse.
Sur la tombe, M. Mounier, président d’honneur de la 40° section, après avoir rappelé la part qu’avait pris Besselas à la fondation de la section dont il fut l’un des cinq premiers fondateurs, a retracé, avec émotion, la vie trop courte hélas ! mais toute de probité, de dévouement, d’abnégation et de labeur du défunt qui, frappé dans la force de l’âge, à 34 ans, laisse une mère et une épouse affligées dans la douleur, et deux enfants en bas-âge.
Il a terminé en adressant à Besselas, au nom de la Sécurité de la Vieillesse et de ses amis, un suprême adieu.

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