Le Populaire du Centre
Année 1914
Dimanche 1° février 1914 - Voir l'original
LINARDS
LA LISTE ELECTORALE – Le 27 janvier, deux citoyens de notre commune se sont présentés à la mairie à l’effet de consulter – conformément à la loi – la liste électorale. Le secrétaire leur a répondu qu’elle n’était pas là, qu’elle était en possession du maire.
Nous signalons l’attitude de M. Tarrade, renouvelée de celle de M. Pradet contre laquelle, on s’en souvient, nos amis d’Eymoutiers protestèrent si vigoureusement. Et nous espérons qu’il ne persistera pas.
Vendredi 20 février 1914
Convocation à la réunion du groupe socialiste de Linards salle Theillaumas le 22/02
Vendredi 27 février 1914 - Voir l'original
LINARDS
SECTION SOCIALISTE – Réunion du 22 février – La séance est ouverte à 7 heures du soir, salle Theillaumas.
On procède à la vérification des recettes et des dépenses pour l’année 1913 : recettes, 26 fr. 40 ; dépenses, 16 fr. 40 ; recettes nettes, 19 francs, qui, avec le report de l’année précédente, soit 50 fr. 70, forment la somme totale de 60 fr. 70 qui constitue l’avoir du groupe au premier janvier 1914.
Ces chiffres sont acceptés à l’unanimité.
On procède ensuite au renouvellement des pouvoirs du bureau. Sont nommés : P. Thuilléras, secrétaire ; Champseix Georges, secrétaire adjoint ; L. Alliaume, trésorier.
Les camarades s’engagent ensuite à faire leur possible pour recueillir des souscriptions en vue des élections législatives.
L’ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 8 heurs et demie du soir.
- UN ORDRE DU JOUR – Le groupe, réuni le 22 février, émet un vote de blâme à l’adresse des députés qui ont voté la loi morticole de l’incorporation à vingt ans et du service de trois ans pour servir la cause des patriotards capitalistes.
Et vote des félicitations à l’adresse des députés unifiés en général et au citoyen Betoulle en particulier pour leur énergique opposition contre les armements et l’accroissement des charges de la nation. Il manifeste sa vive gratitude au citoyen Betoulle déjà cité, pour son énergique intervention à la tribune de la Chambre en faveur des soutiens de famille et des ayants droits aux indemnités des militaires sous les drapeaux.
Lundi 16 mars 1914 - Voir l'original
Chronique Electorale
2° CIRCONSCRIPTION  DE LIMOGES
A LINARDS
Mardi soir, à 7 heures et demie, les camarades du groupe et de nombreux citoyens s’étaient rendus à la gare du tramway pour attendre le candidat du Parti socialiste, le citoyen Pressemane, venu à Linards pour y donner la réunion publique et contradictoire qui avait été annoncée. Le citoyen Fèvre, conseiller général, accompagnait le citoyen Pressemane.
A sa descente du tramway, et sous les yeux de M. Tarrade père qui était lui-même dans le tramway, de chaudes poignées de main s’échangèrent et en toute hâte on se rendit à la salle Champseix où devait se tenir la réunion.
Le bureau est ainsi constitué : Alliaume, président ; Champseix et Thuilléras, assesseurs.
En quelques mots, le citoyen Alliaume présente le candidat et pen,dant une heure et demie, Pressemane tient l’auditoire sous le charme de sa parole. Il fait un exposé très clair de notre doctrine et traite plus spécialement diverses questions brûlantes d’actualité : la loi de trois ans, les lois d’assistance et fiscales, les retraites ouvrières et la question électorale (représentation proportionnelle). Les auditeurs présents soulignent la péroraison vibrante de Pressemane.
Qu’il est loin déjà le temps où l’orateur socialiste se faisait difficilement entendre dans cette commune si inféodée à la famille Tarrade.
Pressemane rappelle en quelques mots les diverses réunions qu’il a faites à Linards. Il espère que cette commune, qui a depuis quelques années déjà fait un grand pas dan la voie du socialisme, et qui s’est placée à l’avant-garde de ce canton, presque conquis, saura faire son devoir le 26 avril prochain.
La parole est ensuite donnée à notre camarade Fèvre.
Après avoir constaté l’absence de M. Tarrade, il fait ressortir l’avantage que peuvent avoir les travailleurs à se faire représenter par des citoyens aussi dévoués que le camarade Pressemane.
Il exprime l’espoir que les électeurs de la deuxième circonscription sauront achever le travail si bien commencé il y a quatre ans et que c’est à une énorme majorité que le nom du candidat socialiste sortira des urnes.
La poussée du socialisme est en ce moment énorme. Partout en France, le parti des travailleurs se dresse contre la classe capitaliste et plus spécialement en Haute-Vienne, nos adversaires constatent dans leurs journaux les progrès du socialisme.
Nous pouvons avoir pleinement confiance, dit-il, et non seulement dans la deuxième circonscription, mais dans tout le département nos candidats seront victorieux.
Il termine en exhortant les auditeurs à continuer la propagande si bien commencée.
L’invitation à la contradiction n’ayant pas abouti, la séance est levée au milieu du plus grand enthousiasme.
LE SECRETAIRE DU GROUPEite aux élections du 26 avril
Jeudi 7 juin 1914 - Voir l'original
LINARDS
A PROPOS DU SCRUTIN – La journée mémorable du 26 avril pour les électeurs de la 2° circonscription qui marque le refoulement des frontières de l’Empire tarradiste, nous amène à une foule de réflexions. Le groupe socialiste s’était concerté la veille pour que le scrutin fut surveillé et toutes les précautions prises pour assurer la sincérité du vote ; mais vraiment il ne s’attendait pas à ce qu’une telle mobilisation d’attelages fut faite dans la commune de Linards. Nos adversaires se sentant perdus ont fait conduire à la mairie des infirmes et faibles d’esprit venant l’un de l’Oradour, les autres de Blanzat, Villechenour, Salas, le Bourg, etc., si bien que ceux qui assistaient au vote en étaient apitoyés ; ils ont même fait voter un soldat en permission de 30 jours. Avec de telles mœurs, et d’autres trucs que l’on connaît, on s’imaginera facilement que la commune n’a pas donné ce qu’on pouvait espérer. Mais enfin, chacun conservait la confiance en soi et ce n’a pas été vain. Les Tarradistes prétendaient que si Pressemane était élu, on allait voir l’ordre de Varsovie régner dans le bourg. Or, quel démenti plus éclatant. Nos adversaires ne pourront s’empêcher de reconnaître que nous avons eu la modestie du triomphe. Cela les a déroutés certainement. Mais vous-mêmes, qu’avez-vous fait dans de pareilles circonstances ? Vous rappelez-vous en 1910 le tintamarre que l’on a fait à notre camarade Châtenet, candidat au conseil d’arrondissement ?
Tous les honnêtes gens, témoins oculaires en étaient écoeurés. Cris, injures, provocations, tel a été le bilan de cette journée pour vous.
Ensuite vous viendrez faire des suppositions sur les autres. Il a sauté le petit, disait Chicot ; et ton député a sauté aussi, mon vieux. Mais tu rediras les désordres accomplis ou encouragés par ces unifiés maudits. Tu trouveras un zéro à leur compte.
Si nous avons été calmes, comme c’est plutôt notre nature, c’est que l’élection de Pressemane n’est pas pour nous une ère qui commence le libre cours donné à la haine et à la vengeance. Tous ceux de nos amis sympathiques à nos idées qui ont assisté à la réception  des nouvelles annonçant l’élection de Pressemane conviendront qu’ils n’avaient peut-être plus assisté à un tel débordement d’allégresse et de sincère franchise entre tous les camarades sans ne provoquer personne.
Que pensez-vous, monsieur Tarrade, de la pile que viennent de vous donner les camarades Alliaume, Chapoutaud et autres. Vous devez être content ou alors vous êtes trop difficile.
ALLIAUME
Dimanche 26 juillet 1914
Attribution de la subvention pour l’école – Idem le Courrier

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