Le Réveil du Centre
Année 1901

 
Dimanche 7 juillet 1901 - Voir l'original
LINARDS - Félicitations à MM. Monteil et Alengry - Le conseil municipal de Linards, réuni le 21 juin dernier, a voté l'ordre du jour suivant:
Le conseil municipal adresse à M. le préfet, à M. l'inspecteur d'académie, à M. le député de la 2° circonscription, l'expression de sa respectueuse sympathie et de son entier dévouement.
Il proteste énergiquement contre les attaques injustes dont M. le préfet et M. l'inspecteur d'académie ont été l'objet.
Il remercie le gouvernement d'avoir placés ces éminents fonctionnaire à la tête du département de la Haute-Vienne et le prie de les y maintenir le plus longtemps possible, pour y continuer une administration vraiment républicaine et anti-cléricale.
Dimanche 14 juillet 1901 - Voir l'original
LINARDS - Fête nationale - Afin que les républicains de Linards puissent célébrer joyeusement, fraternellement l'anniversaire de la prise de la Bastille, un grand bal aura lieu le soir chez M. Chicot, hôtel, dimanche 14 juillet.
Divers autres amusements auront lieu également sur la place publique.
Samedi 13 juillet 1901
Orage à Linards Cf. Le Courrier
Dimanche 21 juillet 1901 - Voir l'original
LINARDS - Malgré nos durs travaux de moissons qui nous tiennent aux champs dès l'aube nous devons tous manifester notre foi républicaine en accordant une importante majorité de suffrages à notre dévoué et sympathique conseiller général M. Tarrade dont le renouvellement de son mandat a lieu le dimanche 21 juillet.
Un groupe de travailleurs des champs
Mercredi 24 juillet 1901 - Voir l'original
Chronique Départementale
LINARDS - Depuis quelques années, il existe une véritable lutte entre l'école laïque et l'école congréganniste, cette dernière cherchant par de vils procédés à nuire à nos institutrices. Aussi tous les ans, les religieuses de la Sagesse donnent au commencement des vacances des prix aux enfants qu'elles instruisent. Naturellement les élèves des sœurs sont heureuses de recevoir des récompenses, et les parents sont contents de voir que leurs filles sont couronnées de succès.
Cette manière d'agir des cléricaux est uniquement faite pour causer le démembrement de l'école des institutrices et c'est fort étonnant qu'une commune dirigée par une municipalité en majorité radicale ne songe pas à mieux soutenir l'instruction laïque. Pourquoi donc notre maire et nos conseillers ne s'occuperaient-ils pas, d'autant plus que c'est leur devoir et leur droit, de protéger notre école communale? Du moins ne devraient-ils pas solliciter M. le ministre de l'instruction publique?
UN GROUPE DE CITOYENS
Samedi 27 juillet 1901 - Voir l'original
CHATEAUNEUF – M. le Dr. Firmin Tarrade, réélu dimanche dernier, conseiller général du canton de Châteauneuf, adresse à ses électeurs la lettre de remerciements suivante :
Citoyens,
Dimanche dernier, vous avez renouvelé mon mandat de conseiller général par 1757 voix, malgré les travaux des champs qui vous accablent en cette saison.
Je n’en attendais pas moins de toute votre sympathie envers moi, braves électeurs de ce vaillant canton de Châteauneuf, dont je suis fier, qui fait l’admiration du département par sa discipline, son ardeur à la lutte, ses convictions démocratiques inébranlables, et son attachement à la république.
Je suis profondément touché de cette imposante manifestation, qui m crée, à nouveau, envers vous, des devoirs et des obligations que je n’oublierai pas, en soutenant, à l’assemblée départementale, vos intérêts, ceux du canton et la réalisation de notre programme socialiste.
Vive la République sociale !
Vive le canton de Châteauneuf !
Dr Firmin Tarrade
___________
LINARDS – C’est avec beaucoup de joie que tous les républicains de la commune ont appris la réélection de notre sympathique conseiller général M. Tarrade, maire de Châteauneuf-la-Forêt.
Depuis de longues années, M. Tarrade est conseiller général de notre canton, et la majorité des habitants sont heureux d’être représentés par lui.
M. le maire de Châteauneuf a comblé de plusieurs bienfaits notre commune, néanmoins, il reste à faire un grand nombre d’améliorations. Nous sommes donc convaincus que M. Tarrade, dont nous connaissons l’activité, ne négligera rien pour tout ce qui dépend de l’intérêt et de la prospérité de notre canton.
Samedi 10 août 1901 - Voir l'original
LINARDS – Simple question – Toutes les anciennes places réservées à l’église vont être rendues publiques ; toutes les chapelles le seront-elles aussi ?
Lundi 19 août 1901 - Voir l'original
LINARDS - On nous écrit :
Le 23 août, jour de la fête de l’adoration perpétuelle, notre curé fera la quête afin de ramasser un peu d’argent destiné à la restauration de son église. Cette quête est annoncée depuis quelques temps déjà. La maison de Dieu doit être belle et il faut que ceux qui ont déjà donné donnent encore pour remplir la caisse de notre pauvre curé et que les autres se décident à mettre la mai au gousset.
Donc, dévôts, vous qui usez les dalles de l’élise et qui, portant dans le temple sacré la poussière de vos sandales et aussi si souvent votre bonne galette pour les âmes du purgatoire, salissez le saint lieu, casquez encore une fois, casquez ferme et que le temple du Seigneur soit promptement restauré. Votre pasteur crie famine, sa demeure menace ruine ; casquez, bonnes gens … quitte à vous rattraper demain sur le salaire des travailleurs.
Mardi 3 septembre 1901 - Voir l'original
LINARDS – Noyé -  Mercredi dernier, un nommé Timonet, âgé de 61 ans, était allé boucher une pêcherie afin qu’elle soit pleine le lendemain pour la lessive de sa femme.
Etant sur la chaussée, il perdit l’équilibre et tomba dans la vase garnissant le fond de ce réservoir. Avant qu’on ait eu le temps d’accourir à son secours pour le sortir de cet enlisement, un commencement d’asphyxie s’était produit, et malgré tous les soins qu’on lui prodigua il ne tarda pas à rendre le dernier soupir.
Accident – La petite Sautour, dont nous avons raconté l’accident, n’a pas encore pu rendre le sou qu’elle avait avalé, malgré tous les soins que lui prodigue le médecin. Elle ne peut ni manger ni s’alimenter suffisamment.
On craint qu’une opération chirurgicale soit nécessaire pour enlever ce sou qui s’est placé sans doute dans un repli de l’estomac.
Dimanche 8 septembre 1901
Annonce de la frairie du 8 septembre
Jeudi 12 septembre 1901 - Voir l'original
LINARDS – Fête patronale – Comme nous l’avions prévu, notre fête du 8 septembre a connu un succès éclatant, toute la journée les promeneurs étaient tellement nombreux que la vaste place se trouvait trop petite pour contenir tout le monde. L’on se gênait, l’on se pressait autour des marchands.
Par un temps splendide, les belles toilettes produisaient un effet absolument admirable.
Le soir, m^me entrain, dépassant de beaucoup les amusements de la journée. Toute notre jeunesse des environs et nos belles et jeunes danseuses s’en sont payées à cœur-joie, de la danse. L’on s’est retiré chacun chez soi, à une heure assez tardive, emportant un excellent souvenir de cette charmante et belle fête, où la plus grande cordialité et la plus belle fraternité n’ont cessé de régner.
Les directeurs des jeux, les marchands de toute sorte, ainsi que les débitants, ont fait une excellente recette.
– Notre curé – Dernièrement s’est marié civilement, à Linards, un citoyen, ce qui n’a pas eu l’heur de plaire à notre curé qui s’est empressé de faire appeler le marié et lui demander des explications sur la cause de cette rupture avec l’Eglise et lui a déclaré que cela n’était pas bien, qu’il n,’était pas chrétien, etc. Le marié lui a dit qu’il n’avait pas d’argent et comme il sait qu’ils ne trouvent que l’argent beau, il avait songé que ce serait aussi bien de se marier civilement. Devant les insistance de Môssieu le curé, le citoyen lui promit d’aller se marier à l’Eglise. Marché fait : il se marierait pour rien, publierait les bans et le tout gratuitement ; il fit les publications u dimanche dans son église et depuis Môssieu le curé attend, comme sœur Anne, mais ne voit rien venir.
Samedi 14 septembre 1901 - Voir l'original
LINARDS – Et la loi Grammont ? – Une certaine catégorie d’habitants de Linards se livre à un jeu réputé intelligent et qui consiste à attacher à la queue des chiens appartenant à ses ennemis des casseroles ou des chaudrons, tous ustensiles sonores qui en bondissant sur les pavés effrayent les malheureux « cabots » au point de les rendre littéralement enragés.
Mardi dernier, un jeune garçon boucher ayant attaché à la queue du chien d’un de ses voisin - qui paraît-il a mis la mode au pays – un vieux morceau de tuyau de poêle, le propriétaire se fâcha. Une discussion éclata bientôt entre les deux hommes qui en vinrent rapidement aux coups.
Que cette scène serve d’exemple aux mauvais plaisants qui ont inventé ce petit jeu , et qu’elle leur apprenne le respect de la loi Grammont.
Mardi 24 septembre 1901 - Voir l'original
LINARDS – En revenant de noce – Ayant bu un peu trop copieusement à la noce d’un de ses parents de Saint-Paul-d’Eyjaux, un bon vieillard de 71 ans regagnait vendredi soir son domicile, au village de Meiras, l’esprit un peu troublé et le pas mal assuré, lorsqu’en arrivant près de Linards, un orage épouvantable éclata qui vint mettre le comble du désarroi dans ses facultés.
Les éclairs qui l’aveuglaient de leur fulgurantes lueurs, et les coups de tonnerre éclatant avec un fracas épouvantable firent perdre au bonhomme le sentiment de l’orientation et, au lieu de suivre sa route, voulant se raccourcir, il prit un autre chemin qu’il ne connaissait pas ; arrivé devant chez M. Glangeaud, boucher, il chancela contre un obstacle qui se présentait à ses pas, tomba dans un ruisseau fortement grossi par la pluie, et incapable de se relever, ne pouvant retrouver son équilibre, il se serait infailliblement noyé si M. Glangeaud ne s’était aussitôt porté à son secours et ne l’avait sorti de cette mauvaise position.
Vendredi 4 octobre 1901 - Voir l'original
Chronique Départementale
LINARDS – Un monsieur peu gêné – Depuis que la chasse est ouverte un monsieur se croyant tout permis passe sur les propriétés et récoltes des petits fermiers et des travailleurs sans se soucier du dégât qu’il occasionne avec sa meute. On ne peut agir avec plus de sans gêne. Il ne faudrait pas, cependant, se croire encore au temps où les seigneurs avaient droit de vie et de mort sur leurs serfs des alentours après leur avoir ravagé leurs récoltes et agir comme faisaient leurs ancêtres dont vous prétendez descendre, Monsieur.
Il n’y a pas que des juges à Berlin et nous pourrions en trouver près de nous pour faire respecter le droit des gens.
Samedi 5 octobre 1901
Accident Duvalet - Cf. Le Courrier
Dimanche 20 octobre 1901 - Voir l'original
LINARDS – Les sans-foyer – Deux individus dont on ne connaît pas les noms ont été trouvés, mardi dernier, couchés dans la voiture du courrier de Pierre-Buffière à Linards ; ce n’est qu’à grand peine que ce dernier leur a fait changer de domicile.
L’un deux, malade, avait été transporté à cet endroit par son camarade, qui ne savait où aller coucher.
Il st certain que si la gendarmerie faisait meilleur accueil aux déshérités sans foyer, lorsqu’ils se présentent à elle pour obtenir un gîte, ces deux malheureux ne seraient certainement pas allés se coucher dans la voiture du courrier de Pierre-Buffière à Linards.
Lundi 28 octobre 1901 - Voir l'original
Chronique Départementale
LINARDS – Les congrégations – On sait que, dans quelques jours, les conseils municipaux des communes où existent des congrégations ayant demandé l’autorisation, vont être appelés à donner leur avis.
C’st le cas pour le conseil de la commune de Linards où existe une école de filles dirigée par des religieuses non autorisées.
Il est à espérer qu’en la circonstance, nos édiles sauront faire leur devoir et  refuseront à une grosse majorité l’avis favorable sollicité.
Vendredi 6 décembre 1901 - Voir l'original
LINARDS – Cantine scolaires – A quand Messieurs nos édiles, la réalisation de cette promesse de nous doter de cantines scolaires ? Nous osons espérer que la majorité radicale-socialiste du conseil municipal s’efforcera de faire aboutir le plus tôt possible cette réforme humanitaire qui est attendue depuis très longtemps.

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