Partage du marquisat de Châteauneuf en 1661 (dont des droits féodaux, dîmes, bois et métairies à Linards),
et revente de la seigneurie de Neuvic et Masléon (dont des droits et métairies à Linards) en 1717

En 1653, le marquisat de Châteauneuf en faillite est attribué par décision de justice en indivision à trois créanciers du dernier marquis ou acheteurs aux enchères, tous trois grands bourgeois de Limoges et officiers de l’administration anoblis par leur charge :
Léonard de Chastaignac, chevalier, seigneur de Ligoure, prévôt général du Limousin (direction provinciale de la maréchaussée) pour la moitié des revenus,
Martial de Malledent, seigneur de la Lingaine, receveur des tailles (percepteur des impôts directs) pour un tiers,
Issac Moulinier, greffier en chef de la prévôté générale, pour un sixième.

Le marquisat comprenait, comme la plupart des « terres et seigneuries » un château (l’ancien château féodal de Châteauneuf), des terres en propres autour du château, des métairies, des moulins confiés en fermage à des meuniers, des fours et forges, des forêts (dont celle de Châteauneuf) et des étangs exploités directement par le seigneur, et les droits féodaux de toutes sortes sur les paroisses de Châteauneuf, Neuvic, Masléon, Roziers, Saint Méard, Saint Priest les Vergnes, et sur une partie des paroisses de Sussac, Saint Denis, Saint Vitte, Linards, Aigueperse, Saint Bonnet, y compris des « dîmes inféodées ».

Le 21 novembre 1661 les trois propriétaires (pour Isaac Moulinier défunt son fils et héritier) décident de sortir de l’indivision,  en deux temps : on fait d’abord deux lots de valeur à peu près égale qui seront tirés au sort entre Léonard de Chastaignac d’une part, Martial de Malledent et Issac Moulinier d’autre part. Ces deux lots sont séparés en gros par le cours de la Combade.
Puis le 3 décembre suivant le lot commun de Malledent et Moulinier est à son tour divisé entre eux.

A l’issue de ces opérations le lot attribué à Léonard de Chastaignac comprend :
- les droits féodaux sur la paroisse de Neuvic, et une partie de la paroisse de Roziers (les villages de Mandonaud, Soumagnas, Lacour et Epied),
- les dîmes inféodées de Neuvic,
- le bois de Tronche,
- les étangs de Rifaterre,
- les métairies de Latour, Corneguerre, la Vérine et une autre non identifiée,
- les moulins de Fontannes, Rifaterre, Lacour et Soumagnas (auxquels les habitants de Neuvic et de Châteauneuf sont contraint de faire moudre leur grain contre une redevance),
- le droit de pêche sur la Vienne dans la paroisse de Neuvic,
- et 50 000 livres de soulte en liquide, ce lot étant de valeur inférieure à la moitié du marquisat.

Le lot attribué à Isaac Moulinier comprend :
- Les droits féodaux sur une partie des paroisses de Roziers (moins les quatre villages attribués à Chastaignac), Saint Denis, Aigueperse et Saint Bonnet
- La moitié des dîmes inféodées de Châteauneuf, et celles de Boulandie et Manzeix à Linards.
- Les bois du Quartier et de Bonnefond à Linards,
- L’étang de Fégenie à Linards,
- Un droit de patronage (choix du curé) à l’église de Roziers,
- Le droit de pêcher pour sa consommation dans la Combade,
- Et ce lot étant inférieur à la valeur initiale d’un sixième du marquisat de Châteauneuf, il reçoit en compensation de Malledent deux métairies (une à Manzeix et l’autre à Saint Denis, sauf près de cette dernière le lieu de passage du bois flotté sur la Vienne),
- Ainsi que 8 333 livres en liquide.

Le lot attribué à Martial de Malledent comprend :
- Le château de Châteauneuf et les terres jointes,
- Les droits féodaux sur les paroisses de Châteauneuf, Saint Priest les Vergnes, et sur une partie des paroisses de Saint Méard, Sussac, Saint Vitte, Linards (Le Duveix),
- La moitié des dîmes inféodées de Châteauneuf,
- La forêt de Châteauneuf.,
- Les étangs de Bueix et de Tronche,
- La forge de Tronche,
- Des métairies au Petit Bueix
- La grande prairie dite « Pré Neuf »
- Les droits de pêche sur la Combade
Son lot étant le plus important, Martial de Malledent aura à sa charge de payer les 50 000 livres dues à Chastaignac, de fournir à un marchand d’Angoulême 80 000 merrains (à couper dans la forêt de Châteauneuf) en vertu d’un contrat souscrit avant le partage, et de payer une rente annuelle de 37 livres due par le marquisat de Châteauneuf au monastère des Cordeliers de Limoges.

Le 26 novembre 1717 les descendants et héritiers de Chastaignac, dont Charles, lui aussi grand prévôt, seigneur de Neuvic et Masléon, en difficultés financières, vendent les terres et seigneuries de Neuvic (issue du partage de 1661) et de Masléon (qu’ils avaient sans doute d’une autre origine) à Morel Limousin, écuyer, greffier en chef au bureau des finances (administration fiscale), pour 140 000 livres (à verser aux créanciers des vendeurs, sauf une part servant à reconstituer les dots de leurs épouses).
Ces biens comprennent :
- la (modeste) maison seigneuriale de Neuvic et les terres rattachées en exploitation directe,
- les droits féodaux et dîmes inféodées de la paroisse de Neuvic et des villages de Lachaud, Puy la Rode, Puy la Rousse (peut-être à Linards), la Vérine
- les métairies de Latour, Corneguerre, la Vérine, Samarut,
- les étangs de Rifaterre et l’étang de Tronche,
- les moulins des Fontannes, de Rifaterre, de Soumagnas, de Lacour, de Ganevieille

La vente est suivie les 27 et 28 novembre 1717 d’un état des lieux des biens immobiliers décrivant en particulier :
- la maison noble de Neuvic,
- une maison de rapport du bourg,
- la métairie de Latour,
- le moulin des Fontannes,
- la métairie de Corneguerre,
- le bois de Tronche,
- l’étang de Tronche,
- la métairie de Samarut,
- le moulin de Ganevieille,
- la métairie de La Vérine,
- une métairie non identifiée (Soumagnas ?)
- le moulin de Soumagnas,
- le moulin de Lacour
 


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